Ses ordres, ses indications, ses paroles. Je devenais folle. Le glaçon fondait sur ma peau brulante. Mon corps se cambrait à la recherche du plaisir qu’il ne m’offrait pas. Il me torturait. Pourquoi est-ce qu’on prenait autant de plaisir à jouer ainsi ? Ce n’était pas juste la distance, ce n’était pas juste le téléphone, c’était lui. Lui qui me comprenait si bien. Avec le temps il avait finir par me connaitre par cœur. Ce que j’aimais, ce qui me rendait folle. Il savait que j’étais joueuse, que je n’avais pas froid aux yeux. Il savait que les mots coquins ne me faisaient pas peur et que je n’étais pas assez pudique pour lui cacher mon corps. Il savait comment me faire supplier et il savait comment me mettre à genoux devant ses envies. Il savait me rendre sexy, il savait se faire sexy. Il était parfait dans ce jeu que nous jouions à deux. Et si un jour j’ai eut honte, et si un jour j’ai été gêné, aujourd’hui plus aucune barrière ne nous résistaient. Si ce n’est peut-être celle de l’absence physique. Le glaçon fond sur ma peau alors qu’il suit le chemin que m’indique mon cyber amant. Je frissonne en gémissant de frustration. Quand je frôle mon intimité je grogne en mordant ma lèvre inférieure. « Fait pas ça … » râlais je. Je pourrais lui désobéir, agir comme bon me semble, me caresser et en finir avec cet appel mais putain … ça gâcherait tellement tout. Alors je tiens le coup, je continue, je suis ses ordres. Je le frustre avec mes gémissements et je le supplie, parce qu’il cède toujours plus vite quand il m’entend gémir mes suppliques. « S’il te plait … Laisse moi me caresser … j’attends ça depuis cet après midi … » ma voix est rauque de désir et mon souffle court. J’ai le corps meurtri de froid et le simple fait de l’imaginer me lécher la peau m’achève. « Oh … » soufflais-je, quand je laisse le glaçon glisser de mon nombril jusque sur mon bas ventre « N’en profite pas pour te caresser … » le menaçais-je taquine «  Pas tant que tu m’imagineras pas à genoux devant toi … » Je souffle chaudement dans le téléphone avant de rouler sur le ventre, une main entre les cuisses «  … à te faire du bien avec ma langue que je laisse traîner sous ce boxer qui devient beaucoup trop serré pour toi chéri … » Ce surnom n’a rien de possessif, disons juste qu’il me rapproche de lui un peu plus. « Et mes lèvres douces et humides qui se referme pour te donner du plaisir … » J’étouffe un gémissement dans l’oreiller et soulève un peu mon bassin pour pouvoir bouger doucement, n’attendant que son consentement.

Aussi loin qu’il s’en souvienne, In Guk avait toujours pris un certain plaisir à diriger ses partenaires et à avoir un contrôle sur la situation. Bien qu’il lui soit fréquent de jouer le rôle du dominé dans ses relations homosexuels, il aimait toujours garder son mot à dire. Ce n’était pas parce qu’il ne dominait pas physiquement qu’il devait obéir à tous les ordres et laisser l’autre décider du déroulement des choses. Oh non, il faisait toujours en sorte d’y glisser son grain de sel et ce, peut-être la situation et ses partenaires. Dans le cas présent, l’étudiant en Arts Plastiques prenait un certain plaisir, non dissimulé bien sûr, à mener la danse. La demoiselle avec qu’il partageait cette discussion au téléphone ne semblait pas contre cette idée et se pliait volontiers à chacun de ses ordres. Une fois encore, il en profitait clairement et soupirait de frustration alors qu’elle lui demandait l’autorisation de se toucher. S’il y avait bien une chose qui lui faisait de l’effet, c’était de l’entendre gémir de la sorte et il était pleinement conscient de sa faiblesse. « Non…pas tout de suite » Il avait envie d’attendre, de la frustrer davantage. Après tout, n’était-ce pas ce qu’elle avait fait avec lui en lui envoyant de telles photographies plus tôt dans la journée ? Totalement concentré sur sa voix, il glissait ses propres doigts sous son boxer pour se toucher sans vraiment se donner du plaisir avant de rire doucement à sa petite menace. Pour lui faire plaisir il s’arrêtait et l’écoutait attentivement, buvant ses paroles avec beaucoup d’attention alors qu’il l’imaginait dans une position plus qu’érotique à ses yeux. Parfois il crevait d’envie de l’avoir là, près de lui. Comme dans ce genre de situation où il l’imaginait à ses côtés, en train de lui donner du plaisir. In Guk était un homme comme tous les autres et ce fantasme était tout à fait compréhensible au vu des mots de la jeune femme. Le souffle légèrement haletant sous le coup de l’excitation, il caressait son propre torse, jouant avec sa peau avant de mordiller sa lèvre inférieure en imaginant celles de la demoiselle se refermer sur cette partie de son corps qui implorait de l’attention. « Tu veux m’achever…avoues » Il souriait légèrement avant de laisser les doigts qui se trouvaient déjà dans son boxer toucher l’extrémité de son membre. A l’aide de son pouce, il décrivait des cercles sur cette partie si sensible et soupirait malgré lui alors que l’envie d’aller plus loin se faisait sentir. « Je peux pas me retenir de me toucher, tu m’excites trop… » Il s’avouait vaincu mais c’était un mal pour un bien. « Ta main…Je veux que tu la glisses entre tes cuisses et que tu touches. Avec moi. Tu sais à quel point j’aime tes gémissements » Il n’en pouvait clairement plus, préférant y aller cash pour éviter de perdre trop de temps.

J’ai atteint ma limite je crois. J’aurais pu jouer beaucoup plus longtemps au téléphone avec lui mais j’ai passé l’abri à me frustrer et à brimer mon désir. Alors maintenant qu’il me faisait convoiter l’orgasme tant attendu. Il me frustrait, il jouait avec mes nerf, alors je lui rendais bien. Je soupirais au téléphone, j’avais du mal à me retenir le moindre contact avec ma peau me rendait dingue. J’avais besoin de plus bon sang ! J’avais clairement besoin de lui à cet instant, et je l’imaginais bien, trop bien, avec moi dans ce foutu lit. « Tu veux m’achever…avoues » Bien sûre que je veux l’achever, je ne veux que ça … le rendre dingue et le foutre à genoux devant moi. Ses soupires, son souffle qui se saccade, ça m’électrise encore plus que mes caresses. Je le sais, je le devine, il ne joue pas le jeu. Je souris victorieuse quand je vois qu’il abandonne, qu’il lâche prise, qu’il cède à la tentation … Bon sang, ça veut dire que la délivrance est pour bientôt. Je transpire. J’ai chaud. Parce que je veux plus. je gémis quand il me donne le droit de me caresser. Je bascule sur le dos à nouveau et glisse une main jusqu’à mon entre jambe que je me mets à caresser avec envie. Je trouve rapidement le chemin jusqu’à ma petite perle de chaire que je taquine avec délice. « Putain j’ai envie toi … » grognais-je de frustration. Oh oui, j’ai envie qu’il soit là, avec moi, qu’il me fasse l’amour, qu’il couche avec moi ou peu importe comment on décrit ça … J’ai envie qu’il me touche, qu’il soit en moi. J’ai envie de le sentir onduler en moi. Putain … et dans un couinement érotique je lâche « Caresse-toi …» même si je sais qu’il est sûrement déjà entrain de le faire. « J’ai envie d’être au dessus … et d’onduler sur toi bon sang … » J’ai jamais aimé parler pendant que je m’envoyais en l’air, mais avec lui c’était la seule chose qui me raccrochait à lui. Je me laissais aller à mes soupirs et mes caresses, attendant sagement qu’il me laisse aller à l’étape d’au dessus … J’intensifiais mes soupirs et mes gémissements pour lui donner du plaisir et des sensations. Je sais à quel point il adore m’entendre alors j’essaye d’être aussi érotique que possible …

Elle avait envie de lui ? In Guk pouvait lui retourner la remarque mais il ne le fit pas. Lui aussi il voulait pouvoir être avec elle en ce moment, pour pouvoir la toucher, goûter à sa peau, partager un moment intime et surtout intense avec elle. Le téléphone apportait une touche excitante à la situation mais ne le satisfaisait pas sur tous les plans. Bien qu’il soit frustré, cela ne l’avait jamais poussé à proposer une rencontre à la demoiselle pour autant. In Guk se voyait mal la rencontrer en vrai. Qu’irait-il lui dire ? Comment se déroulerait la scène ? Rien que d’imaginer la scène l’angoissait à un point inimaginable alors il n’était pas prêt de la rencontrer.

Pour le moment il préférait se concentrer sur l’étudiante qui lui demandait de se caresser, ce qu’il faisait déjà depuis quelques minutes sans réellement avoir joué au jeu. Mais qu’en savait-elle ? Ce n’était pas bien important. Au lieu de s’attarder sur des détails, il l’imaginait se caresser elle-aussi, appréciant à sa juste valeur chacun des gémissements et des soupirs qu’elle lui laissait entendre pendant qu’il accélérait gentiment le rythme de ses mouvements de poignet sous le coup de l’excitation. « Cette envie est partagée tu sais… » Il contenait un léger râle de plaisir alors que ses yeux restaient clos et se contenait pour ne pas accélérer ses caresses trop rapidement. S’il terminait son affaire avant, ce ne serait pas bien drôle. « Tu n’as qu’à imaginer que je suis en toi, à coulisser entre tes cuisses, te procurer ce plaisir que tu attends depuis bien trop longtemps… » Il voulait qu’elle passe à la vitesse supérieure, qu’elle se laisse aller elle-aussi pour que leur petit jeu arrive gentiment à sa fin.

Ses mots, ses soupirs, mon imagination qui s’emballe. Je perds vite pied quand il est au tel avec moi. Je rage au fond de moi et la distance me tue. J’ai envie de le rejoindre mais il doit habiter à l’autre bout de la Corée. Je ne connais même pas son prénom. Ni l’âge qu’il a, même si sa voix est un parfait indicateur. Je ne sais presque rien de lui, si ce n’est qu’il a un corps qui me plait et que sa voix me rend dingue. J’en suis accroc, c’est vrai, je n’ai pas peur de lui dire. Je l’assume, j’aime sa voix, j’aime l’entendre et j’aime lui parler. Chacun c’est toujours … hot. Le bout de mes doigts caresse ma perle de chair dans un rythme soutenue. J’ai envie de ralentir mais j’en suis incapable, pas quand je l’entends soupirer au téléphone. Concentrée sur sa respiration je l’écoute avec un plaisir non dissimulé. Je me cambre à ses mots et soupire chaudement dans le combiné. « Oh putain … faut que je me calme je pourrais venir en deux secondes … » lâchais-je dans un soupire rauque. Je retire ma main d’entre mes cuisses. Mes doigts sont humides et je suis sûre que ça l’exciterait. «  Han gosh … je suis tellement mouillée … » susurrais-je en faisant retentir quelques bruits de succession érotique, lui laissant libre court à son esprit pour savoir ce que je peux bien suçoter avec envie comme ça … Lançant l’appli vidéo snapchat de mon téléphone je lui pris une vue en hauteur de tout mon corps nu cambré dans mon lit. Puis je remontais jusqu’à mes lèvres, qu’on voyait seulement taquiner mes doigts. Je lui envoie rapidement en murmurant dans un souffle « Snap’ chéri. » Je souris en coin en roulant sur le ventre. Je pince le bout de mes seins pour m’exciter d’avantage attendant la réaction du jeune homme à ma vidéo. Je lui offrais mon corps sans plus aucune pudeur. « Accélère … » lui intimais-je en sentant son souffle devenir de plus en plus saccadé. Soulevant mon bassin légèrement je laissais mes doigts retrouver le chemin vers le plaisir certains et me redressa sur les genoux, la tête appuyé sur le coussin avant d’insinuer un doigt puis deux en moi en exerçant des va et viens lent « Han … » gémissais-je en frissonnant … « J’y suis … » murmurais-je. Il avait l’habitude de cette phrase, puisqu’elle signifiait toujours que j’arrivais à cette étape cruciale de notre sexetime. Mes gémissements devenaient de plus en plus sourds et le plaisir montait rapidement. « Un jour on couchera ensemble » lui intimais-je la voix rauque, pleine d’envie, une pointe autoritaire et peut-être un peu frustré. Mais j’ai tellement envie de lui … «  Accélère ! » gémissais-je avec force quand je sentais le plaisir monter plus vite «  gémit mon nom … » Sunny, juste sunny, c’est la seule chose qu’il sait de moi. C’est peut-être risqué mais ce n’est qu’un diminutif et j’adorais la façon qu’il avait de le prononcer … c’était grisant et carrément torride …

Qu’il soit en couple ne semblait pas être un frein à l’excitation de In Guk et pour tout dire, il avait tendance à oublier ce détail à chaque fois qu’il entamait un nouveau jeu avec la demoiselle par téléphone. Peu habitué à vivre ce genre de relation, il tentait de se conformer aux règles de bonne conduite du mieux qu’il pouvait malgré son inexpérience. Autant dire que la tâche était compliquée pour lui. Le gumiho n’avait jamais compris le concept du couple, peut-être parce que l’amour lui semblait être une science hasardeuse et que la fidélité n’était pas l’un de ses principes. Pourtant il s’efforçait de faire un effort avec Joo Hee en la traitant avec respect lorsqu’ils étaient ensemble. A l’inverse de ses anciennes conquêtes, il ne lui montrait pas ce côté malsain de sa personnalité et préférait jouer un rôle pour éviter de la faire fuir. Mine de rien, la demoiselle lui plaisait et parvenait à obtenir de lui tout ce qu’il avait toujours refusé d’offrir à ses conquêtes; de l’affection, du respect et de la fidélité, entre autre. Enfin de la fidélité…Tout dépendait de la définition que les gens donnaient à ce terme. Pouvait-il qualifier la relation qu’il entretenait par téléphone avec cette parfaite inconnue de tromperie ? Pas à ses yeux mais peut-être que sa douce moitié le verrait d’un mauvaise oeil si elle venait à le découvrir. Peut-être même qu’elle lui ferait une scène avant de rompre avec lui…raison pour laquelle il avait délibérément choisi de le lui cacher.

Une fois encore il avait décidé de s’amuser un peu à la sortie de ces cours après que sa sexfriend, s’il pouvait l’appeler comme ça, ait passé sa journée à l’allumer. Même si In Guk ne pouvait pas réellement se dire insatisfait, il fallait noter qu’il n’avait pas souvent l’opportunité de voir sa petite amie en tête à tête. Ils avaient beau être ensemble depuis quelques semaines, les rares fois où ils avaient couché ensemble se comptaient sur les doigts d’une main. Ou peut-être des deux, il n’était plus très sûr. Lui qui était habitué à répondre à ses envies dès qu’il le pouvait avait du mal à vivre cette situation même s’il n’en avait jamais parlé à Joo Hee. Avoir cette relation interdite par téléphone lui permettait de combler un peu ce vide sans vraiment passer à l’acte. Sunny ne le savait pas elle non plus et ne serait peut-être pas contente de l’apprendre même si au fond il ne lui devait rien.

Perdu dans ses pensées, le coréen en ressortait soudainement en l’entendant l’informer de l’état dans lequel elle se trouvait. L’image de la jeune femme complètement nue sur son lit en train de se donner du plaisir lui arrachait un grognement de frustration qu’il ne masquait pas. A quoi bon ? Elle commençait à connaître sa façon de fonctionner depuis le temps. « Tu me tues… » Sa main serrée autour de son propre sexe accélérait ses mouvements, encore, toujours plus alors que la chaleur de la pièce commençait à se faire pesante. Alors que le plaisir grimpait rapidement, il coupait son geste pour pouvoir regarder la courte vidéo qu’elle lui avait envoyée. Les yeux rivés sur ce corps parfait, In Guk soufflait, avouant être totalement sous son charme avant de reprendre le téléphone près de son oreille. « Il me tarde de pouvoir toucher ce corps un jour… » Il disait cela mais n’en assumait pas totalement la responsabilité. Concentré sur son plaisir, il recommençait à se masturber, écoutant les sons que la demoiselle laissait s’échapper de ses lèvres avant de se mordre la sienne. Il n’en pouvait plus. Un léger sourire se dessinait sur son visage à sa requête qu’il exécutait bien sagement, murmurant son prénom alors qu’il se contenait du mieux qu’il pouvait. A bout de souffle, il laissait quelques gémissements se faire entendre avant de soudainement sursauter en entendant des coups contre sa porte. Les sens en alerte, le coréen laissait un juron se faire entendre alors que la demoiselle à l’autre bout du téléphone continuait à gémir. Les joues rougies par l’excitation, il s’apprétait à envoyer balader celui qui le dérangeait avant de reconnaitre la voix de Joo Hee à travers la porte. Merde. Merde. Merde. Paniqué, il l’entendait lui demander ce qu’il faisait et à qu’il parlait à travers la porte. Avec une érection si douloureuse, il ne pouvait pas s’arrêter, pas maintenant. Pourtant il l’entendait insister et grognait doucement. « Ma puce je suis occupé, attends moi en bas j’arrive ! » Il relevait les yeux vers la porte en espérant qu’elle l’écoute avant de soupirer en l’entendant lui poser des questions. Toujours en ligne, il gardait sa main dans son boxer tout en gardant une oreille posée contre son téléphone. « Je mate un film pour adulte, promis j’éteins et j’arrive » Il n’avait rien trouvé de mieux et attendait de l’entendre partir pour reprendre le téléphone. «T’es encore là ? Putain je peux plus attendre, excites moi à nouveau je vais craquer… »

La tension dans mon corps atteignait son comble à mesure que ses soupirs s’intensifiaient. J’en devenais dingue. Mes hanches bougeaient dans un rythme lent alors que je jouais avec mes doigts. C’était délicieusement frustrant. J’aimerais plus mais avec le temps j’avais appris à m’en contenter. Je frissonnais de plaisir et même si je désirais plus que tout l’avoir contre moi à cet instant je préférais me focaliser sur mon plaisir. Je me caressais sans gêne en retombant sur le dos pour avoir une position plus confortable et plus appropriée. Relevant une cuisse je me caressais avec plus de fièvre souvent le rythme de son souffle. Je grognais son surnom dans un gémissement érotique alors que le plaisir pointait le bout de son nez. J’en pouvais plus, c’était à la fois grisant et brûlant. J’avais le souffle court et le téléphone collé à la joue. Mes soupirs se faisaient de plus en plus chauds et de plus en plus fort alors que j’atteignais presque le paroxysme de l’orgasme. Et je l’atteints, non sans peine au moment où je l’entends grogner un « Ma puce je suis occupé … » la suite se perd alors que je lâche le téléphone. Trop surprise pour réagir mon plaisir se coupe net et je ne jouis qu’à moitié. J’avais remis les écouteurs en place sur mes oreilles pour mieux l’entendre et pour pouvoir lui faire une petite vidéo quand j’atteignais l’orgasme. La surprise m’a fait relâcher le bouton et la vidéo s’est envoyé. Une frustration que je ne saurais décrire me tord le ventre. J’attrape mon téléphone pour monter le son et mieux l’entendre continuer de parler à une personne qui est tout sauf moi. J’ai le cœur qui s’arrête quand je l’entends trouver cette excuse minable du film porno et il ne me faut pas un bac plus dix en relation pour comprendre qu’il a une copine. Estomaquée, je suis trop surprise pour réagir. J’ai le souffle court et le drap que je sers contre moi couvre ma honte, parce que oui j’ai honte. Si ce plaisir qu’on se donnait ne m’avait jamais dérangé jusque là, c’était à présent avec le sentiment de n’être qu’une pute que je crispais mes doigts sur l’écran. Je l’entends me parler normalement comme si de rien n’était … « S.. snap » articulais-je encore sous le choc. Ses soupirs reprennent et je l’entends jouir, comme j’en ai si souvent eu l’occasion. Ce son familier me dégoute et me fait monter les larmes aux yeux. J’ai honte de moi, vraiment et si notre relation se basait sur des parties de jambe en l’air téléphonique entre deux adultes, la donne changeait du tout au tout maintenant que je le savais en couple. Si je n’avais jamais comparé ça a du vrai sexe et que je préférais ça plutôt que de me taper n’importe qui, le fait qu’il ait une copine changeait tout ! Comment pouvait-il lui faire ça ? Se donner du plaisir avec une autre, même par téléphone ! Putain j’étais quoi moi ? Le téléphone rose ? Une meuf facile qui rentrait dans ses délires ? Il avait sa … puce et moi. ca me fit mal au cœur de l’entendre dire ça. Parce qu’il y avait cette tendresse qui me manquait. Je l’imaginais ensuite la rejoindre, l’air de rien, l’air un peu gêné d’avoir été prit en flag’ devant un film porno. Il l’enlacerait et ferait tout pour lui faire oublier ce petit incident. Et il avait quand même le culot de me demander de l’aider à finir, et moi, comme une idiote je n’avais rien trouvé de mieux que de lui signifier ma vidéo où j’atteignais l’orgasme à moitié. On me voit me figer à la fin de la vidéo mais c’est si court et si soudain qu’au final on me voit juste prendre mon pied. Réalisant petit à petit la situation je finis par lui lâcher la voix tremblante et peiné « Putain, t’as une copine ?! » J’étais … outrée. Je ne lui ai jamais demandé, mais ce n’était pas le genre de détails que je pensais qu’il pouvait omettre ... Mais je me suis bien trompée. « Putain … et maintenant tu vas raccrocher pour aller la trouver c’est ça ? » Je m’attendais à quoi de toute façon ? J’étais dégoutée de découvrir cette fille dans sa vie, pas parce que je voulais prendre sa place, mais parce que je pensais que nous partagions quelque chose de spécial et qu’au moins pendant un temps on était juste … connectés. C’est le cas de le dire. J’étais décidément trop conne.

Avoir été coupé dans son plaisir d’une façon aussi soudaine et imprévue l’avait mis dans un état pathétique dont il n’était pas vraiment conscient pour l’instant. Sans une once de culpabilité, In Guk n’avait pas hésité à gentiment envoyer sa copine balader après lui avoir sorti l’excuse la plus naze de son répertoire. Sous le coup de la surprise il n’avait pas eu le temps de réfléchir à meilleure explication à donner à sa petite amie qui battait pourtant en retraite pour aller l’attendre à l’étage du dessous. Jamais il ne s’était retrouvé dans une telle situation puisque Joo Hee était la première petite amie qu’il pouvait se vanter d’avoir, alors forcément il était incapable de savoir comment réagir. Pour une première, il s’était plutôt bien débrouillé même s’il n’avait pas encore idée des répercutions que ses actes allaient engendrer. Pour l’instant, In Guk se préoccupait davantage de son membre qui continuait à le lancer douloureusement et qui n’attendait que la permission de pouvoir se libérer.

Le souffle court, le coréen recollait le téléphone à son oreille pour reprendre la discussion qu’il avait subitement arrêtée à l’instant où Joo Hee avait frappé à sa porte. Sans prendre la peine de s’excuser ou tout simplement de s’expliquer, il suppliait presque la demoiselle à l’autre bout du téléphone de l’aider à reprendre là où il s’était arrêté. Au moment où il l’entendait l’informer du snap qu’elle lui avait envoyé, il n’attendait pas pour prendre son portable dans la main pour appuyer sur la vidéo qu’il prenait bien évidemment plaisir à regarder tout en reprenant activement ses caresses. La lèvre retenue prisonnière par ses dents, le gumiho ne cachait pas les quelques soupirs de soulagement mêlé au plaisir que lui offraient ses coups de poignets sur son sexe bien trop tendu. Lorsque l’orgasme pointait enfin le bout de son nez, il posait le téléphone pour appuyer la paume de sa main contre sa bouche histoire de masquer un minimum son gémissement qui n’était pas très discret. S’il pouvait éviter de se faire entendre par Joo Hee, il s’éviterait probablement une dispute. Ou pas. Cette dernière n’apprécierait sans doute pas l’idée qu’il puisse se contenter d’un plaisir en solitaire mais il trouverait bien une excuse qui la pousserait à ne plus être en colère contre lui. Quand il voulait vraiment quelque chose, In Guk parvenait toujours à ses fins et cela, peu importe la situation dans laquelle il avait réussi à se fourrer.

Satisfait d’avoir finalement pu jouir, il tendait le bras pour attraper sa boite de cleanex histoire de nettoyer sa peau avant de reprendre le téléphone avec l’idée de glisser un commentaire coquin à Sunny qui le coupait dans son élan avec une question à laquelle il ne s’était pas attendu. Les yeux écarquillés sous le coup de la surprise, le gumiho se redressait pour s’asseoir sur son lit alors que ses doigts cherchaient maladroitement son paquet de cigarettes qui était tombé sur le sol dans la précipitation. Pour calmer ses nerfs, il s’en glissait une entre les lèvres après avoir réussi à en saisir une, écoutant ses questions qui sonnaient comme des reproches à ses oreilles. Il ne comprenait pas. Pourquoi avait-il l’impression de l’avoir blessée alors qu’ils ne s’étaient jamais rien promis ? Ce genre de situation ne lui était pas habituelle, si bien qu’il ne savait pas comment réagir. « Tu… » Il réfléchissait, essayant de ne pas dire de conneries. «…me l’as jamais demandé. » Aussitôt il regrettait cette remarque. Quel idiot. Bien évidemment qu’elle ne lui avait jamais demandé et si ça avait le cas il lui aurait sans doute menti dans tous les cas. « ça n’aurait rien changé à la situation, tu le sais aussi bien que moi » In Guk était persuadé que la demoiselle n’aurait pas pour autant arrêté de l’allumer par messages. Après tout elle ne semblait pas gênée à l’idée de lui dévoiler son corps nu et de lui faire part de ses fantasmes les plus indiscrets…Peu sûr de lui, il essayait de se donner raison malgré le fait qu’il soit totalement en tord avant de soupirer doucement à travers le téléphone. « Qu’est-ce que tu veux que je te réponde Sunny ? Oui j’ai une copine et oui je vais aller la rejoindre après. Où est le problème ? Je sais très bien que tu ne te contentes pas que de nos appels, que tu prends du plaisir avec d’autres que moi et pourtant je l'accepte. » Il n’était pas non plus totalement idiot. Lui aussi avait du mal à supporter l’idée que d’autres puissent la toucher pour de vrai alors qu’il ne devait se contenter que de vidéos et d’appels téléphoniques. Légèrement agacé, il se levait pour aller dans sa salle de bain, allumant l’eau de la douche pour régler sa température sans quitter le téléphone qu’il gardait près de son oreille. « C’est ça qui est agréable…De ne pas savoir, de ne rien avoir à promettre. Tu es mon fantasme et je veux que ça reste aussi simple que ça. »

Tu ne me l’as jamais demandé. C’est tout ce qu’il a trouvé à me dire ? Parce que pour lui c’est normal de se toucher en étant au téléphone avec une autre fille tout en étant en couple ?! Si c’était rien, je ne serais pas juste un film pour adulte. Comment peut-il même prétendre que ça n’aurait rien changé à la situation ?! Bien sûr que si ça aurait tout changé ! Parce que je ne me serais pas engagée sur cette voie là … Je suis déçue. Un peu triste aussi. Parce qu’au final il n’y a aucune considération. Pas pour moi. J’étais juste un bon plan cul sans embrouille puisque rien n’était … concret. Ouais, j’étais juste l’interdit dans le respectable, le mauvais dans le bon. J’étais tout ce qu’l pouvait désirer puisque je n’existe pas à ses yeux. Qu’une fille dont il ne connait rien. Qu’une fille qui ne lui a offert que des photos de son corps dénudé pour se donner du plaisir. J’ai honte de moi. Vraiment. Je ferme les yeux et écrase rageusement cette larme qui coule sur ma joue. Je ne suis pas triste. Je suis en colère et dégoutée. Ouais, j’ai envie de l’engueuler mais je n’arrive pas à lâcher prise. Ce qu’il me dit me sonne. C’est pourtant tout ce que j’ai toujours pensé de notre relation. Un fantasme, l’inconnue, ne pas savoir. C’était ça qui était grisant dans notre relation. Mais de l’entendre me dire ça, avec cette pointe d’évidence dans la voix, et cette façon qu’il a d’être presque blasée … l’une de ses phrases résonne encore dans ma tête et elle me blesse. Elle me blesse tellement que je lâche un rire désabusé. Je saute du lit et enfile rageusement des vêtements. Des conneries tout ça ! « Le problème c’est que tu me l’aies pas dit ! Bien sûr que si ça change tout … » je pince mes lèvres pour ne pas m’emballer et m’énerver déjà que mon ton est sec. Mais je ne veux pas être la nana qui se rend compte qu’elle a mit tout son cœur dans cette relation stupide. Nous étions deux adultes consentant mais putain, qu’est-ce que j’avais l’impression d’être une pute à cet instant. D’ailleurs je repris sans lui laisser le temps de répondre «  Et ce n’est pas parce que je me plais dans cette pseudo relation coquine qu’on a que je montre mon cul à tout le monde ! Je suis pas allée me faire sauter par la moitié de l’université parce que j’étais frustrée de ne voir ta teub que sur un écran de 6 pouce ! » Je soupirais en me laissant tomber dans mon fauteuil. « Un film pour adulte putain … tu m’as comparé à un porno ! » râlais-je en affichant un air dégouté et outré. Je mordis ma lèvre inférieure avant de lui dire « J’aurais aimé savoir ça … au moins ça. Rien que pour mon égo et mon estime personnel. Etre ton fantasme me fait prendre mon pied, savoir que t’en baise une autre qui est accessoirement ta copine ça me fait chier. Je ne suis pas jalouse pour ça, mais … ouais, ça change tout. »Je ne savais pas comment m’expliquer et j’étais loin d’avoir envie de m’enfoncer dans de longues explications. Je n’étais pas jalouse qu’il est une copine mais savoir que j’étais la pétasse sur qui il se branlait dans le dos de sa copine ça me dégoutait de moi-même. Notre petit jeu perdait de son charme. J’entendais l’eau couler et je l’imaginais se laver. En tant normal j’aurais surement fait une allusion coquine mais je me contentais juste d’écouter l’eau tomber. « J’ai jamais fait ça qu’avec toi tu sais … » ajoutais-je plus me donner bonne conscience que pour lui signifier. « On devrait arrêter. Je ne suis qu’un fantasme de toute façon, pas vrai ? » Je pinçais mes lèvres un peu tristement je l’avoue. Une pointe d’amertume perçait dans ma voix et je retins un petit soupir. Il irait prendre sa petite amie dans ses bras, quand moi j’avais encore le cœur détruit de mes histoires. Cette pointe d’injustice me faisait tiquer et je m’enfonçais dans le fauteuil sans avoir le courage de raccrocher, parce que je sais que cette fois, risquait bien d’être la dernière fois que je l’entendais …

La situation pouvait paraître totalement surréaliste d’un point de vue extérieur, surtout en sachant qu’il ne ressentait aucun regret à avoir menti aussi ouvertement à sa copine. In Guk estimait faire assez de concessions depuis qu’il s’était mis en couple avec Joo Hee et rester fidèle en était une qui lui demandait beaucoup d’efforts. Depuis sa première expérience sexuelle, il ne s’était jamais arrêté de papillonner à droite à gauche sans se soucier de ce que pouvaient bien penser les gens. Il aimait ça, aussi simple que cela puisse paraître et malgré les étiquettes de nymphomane qui lui collaient à la peau, le coréen continuait à s’amuser ouvertement. S’être casé avec une demoiselle l’avait rendu moins volage, plus ennuyeux aussi dans la mesure où il n’était pas réellement lui-même depuis qu’ils étaient ensembles. Au lieu de la tromper avec le premier ou la première venue, il s’était convaincu que ces jeux téléphoniques qu’il partageait depuis plusieurs semaines avec cette belle inconnue étaient un parfait compromis à la situation.

Seulement voilà, depuis qu’il avait fait la connaissance de Su Nah par un heureux hasard, il ne s’était jamais demandé ce que la jeune femme penserait de la relation qu’il entretenait avec Joo Hee. A aucun moment il ne s’était douté que cette information l’intéresserait et risquerait de modifier leur relation jusqu’alors unique. S’il y avait bien quelque chose qui lui était sorti de la tête, il s’agissait bien de ça. Se retrouver à devoir écouter ses reproches par téléphone quelques secondes après avoir atteint le summum du plaisir était un changement un peu trop brusque et inattendu à son goût, si bien qu’il se retrouvait rapidement dans l’incapacité de lui tenir un discours réfléchi. Au lieu de ça, In Guk s’enfonçait un peu plus, lui donnant des raisons de le prendre pour un sombre idiot alors qu’à son sens, il n’avait fait qu’agir dans leur intérêt à tous les trois. Tout à fait conscient d’avoir peut-être mal agi aux yeux de la jolie brune, il se contentait de l’écouter sagement - ne pouvant de toute façon pas en placer une - avant de se diriger dans sa salle de bain pour faire couler l’eau de sa douche. Puisqu’il n’avait aucune excuse valable pour avoir agi de la sorte, il préférait s’intéresser à ses paroles qu’il prenait en considération tout en essayant de réfléchir à une éventuelle remarque qui lui ferait oublier son erreur. Ce qui était une tâche bien compliquée qu’il ne l’avait imaginé. Alors qu’il s’apprêtait à entrer sous la douche pour laver son corps de toute trace de plaisir, In Guk se ravisait au moment où il l’entendait émettre l’idée de mettre un terme à leur petit jeu. Pour être totalement honnête, le jeune gumiho n’avait jamais pensé à la façon dont se terminerait cette relation inédite, persuadé qu’elle continuerait jusqu’à ce qu’ils se lassent de ces appels. Se retrouver devant le fait accompli provoquait chez lui une multitude de sentiments désagréables qu’il était incapable de décrire. L’idée de mettre un terme à ces appels n’était pas une option qu’il désirait envisager pour l’instant pour de multiples raisons ; il ne voulait pas se retrouver seul pour commencer et savait pertinemment qu’il ne resterait pas fidèle à l’égard de sa copine s’il ne pouvait plus se satisfaire par ce biais là. « Non on devrait pas ! » Ses paroles étaient sorties toutes seules au moment il coupait l’eau de la douche. Les traits tirés, In Guk mordillait nerveusement sa lèvre en se rendant compte qu’il ne tenait absolument pas à perdre ce lien qu’il avait avec la demoiselle, ce qui le poussait à parler sous le coup de l’impulsion, une fois encore. « Je….Enfin…J’ai pas envie que ça s’arrête Sunny tu comprends…? » Non…Bien sûr que non elle ne devait pas comprendre ce qu’il sous entendait par là. Comment le pourrait-elle ? Angoissé comme il était, In Guk se perdait dans ses mots, peinant à s’exprimer comme il aurait voulu le faire. Une main posée sur son front, le coréen soupirait devant le reflet de son image dans le miroir avant de finalement se décider à s’asseoir sur le sol de sa salle de bain, le dos appuyé contre la porte. « J’ai une copine mais il me manque quelque chose et avec toi ça allait bien sans que je fasse réellement une connerie. Sérieusement j’aime te parler, ça me fait du bien…et je te parle pas que de cul tu sais » Il était rare voir même impossible qu’il soit aussi honnête avec un autre être humain. Même son psychiatre n’avait pas le droit à ce genre de discours en règle général, c’était dire à quel point cet instant était rare.

Après quelques minutes à contempler les carreaux de sa salle de bain, In Guk se frottait une fois encore le visage pour se réveiller un peu avant de reprendre sur un ton plus serein. "Je suis désolé si ça t'a blessé, ce n'était pas mon but"