La tension était à son comble, c'était maintenant que tout se jouait. Nos animaux allaient-ils nous être rendu ou non ? Il y avait intérêt. Je m'étais investie personnellement, et au nom de Vogue, Samsung était prêt à débloquer des fonds également afin de nous permettre la création d'infrastructures adaptées. Nous n'avions pas le droit à l'échec, c'était hors de question. Quel autre choix laissions-nous à Jeong de toute façon ? Le porte parole de Samsung avait clairement énoncé son leur souhait de voir nos amis demeurer avec nous. Le dirlo avait la pression, et c'était peu de le dire. Cette manifestation, en quelque sorte, ce n'était que l'aboutissement de notre projet. J'avais déposé Shanna chez une amie, refusant de prendre le risque de l'emmener dans une manifestation. J'avais en revanche amené Jewel, ma chihuahua, qui se tenait toute fière, la tête hors de son sac de transport. Autour de moi, j'entendais déjà les slogans monter dans les airs et envahir l'espace de telle manière que personne ne pourrait y échapper. " Nos animaux on les aime un peu, beaucoup, à la gumi ! "

C'était enfin le grand jour. On s'était prépare ces derniers jours, on s'était décarcassé pour trouver le moyen de récupérer nos animaux, pour qu'ils soient rendu sain et sauve à leur propriétaire. Et la manifestation d'aujourd'hui était le grand final. En collaboration avec Soo Ah, on s'était mis d'accord pour que Vogue soutienne cet événement. Je me tenais à ses côtés pour faire entendre notre désir de vaincre ses règles injustes. Je jetais un coup d'oeil à Jewel qui me fixait de ses petits yeux ronds, bien au chaud dans son sac à chien. Elle et moi, c'était pas le grand amour, mais pour l’occasion, nous faisions front ensemble. Ma pancarte en main, je hurlais avec les autres gumihos pour faire entendre notre mécontentement. "Les animaux sont nos amis, sauvons les avec les Gumis !" Mont D'or, mon loup blanc, me manquait et j'étais certain que c'etait réciproque. C'était un loup domestique, il était chef de meute de toute notre petite troupe, toujours en guerre contre angus. Et qu'était un loup sans sa meute ? Pas grand chose. Les gumis sans leurs animaux, c'était plus pareil. Nous étions une grande famille et on ne séparait pas une grande famille. "RENDEZ NOUS NOTRE FAMILLE!!"

Avec les gumihos, le moins que l'on puisse dire est que nous n'étions pas en manque de sensations. Entre les conneries et les attaques, nous avions perdu nos animaux, et décidé de nous battre pour eux. Car après tout, que ferais-je si j'étais à tout jamais privée de Barack Obama ? Les zoos comprendraient-ils son besoin compulser de construire des barrages dans les baignoires ? Parce l'une des composantes de notre combat était celui-ci : nos animaux étaient domestiqués. Ils n'étaient ni sauvages, ni dangereux, c'était nos amis. Et ça, Dark Jeongor le comprenait pas. Alors, j'avançais aux côtés d'autres gumihos, brandissant ma pancarte à bout de bras tout en scandant " Protégeons nos animaux, ne les laissons pas derrière les barreaux ! " En priant pour que cela suffisent, pour qu'ensemble nous soyons assez fort pour combattre la dictature de Jeong le Terrible. Tous unis contre l'injustice, nous brillions par notre engagement et notre détermination.

« Rejoignez le mouvement salami, pensez aux animaux ! » Seoyeon ne se trouvait pas au cœur de la manifestation, seulement un peu à l'écart, tentant d'arrêter et de distribuer des flyers à tous les curieux qui s'approchaient pour voir ce qu'il se passait. L'ambiance lui plaisait, bien qu'une certaine animosité étouffait l'endroit. Ce n'était pas sa fraternité mais la cause l'avait touchée au plus profond de son être et elle avait ressenti le besoin de participer à la manifestation, à sa manière. Loin d'être seule dans ce cas, elle avait croisé plusieurs têtes familières et qu'elle sache, ils n'étaient pas tous des gumihos. À coup de sourires ou de regards appuyés, la sango se précipitait sur ceux qui semblaient s'arrêter en croisant ses pupilles, en profitant pour déverser tout un flot de parole, les tenant en les obligeant à attraper ce flyer et même à le lire. La foule près d'elle grondait. Au fond, Seoyeon sentait que cela n'était qu'une question de temps et que la foule risquait d'exploser : comment canaliser des maîtres à qui l'ont avaient arrachés le bébé ? Seoyeon n'était pas bagarreuse mais s'il le fallait, elle irait se frotter à Jeong.

Un imperméable sur les épaules, je regardais de loin toute l’agitation liée au mouvement #SALAMI que les Gumihos avaient organisé suite à l’enlèvement et à la saisie de nos animaux. J’étais restée plutôt calme, tous ces jours, mais j’avais finalement décidé qu’il était temps pour moi de passer à l’action également. Après avoir mis à jour mon GNS pour montrer mon soutien, j’avais décidé de me mouvoir jusqu’au point de rendez-vous pour manifester. Et le moment était enfin venu. Avec un cri digne d’une guerrière amazone, j’accourais au-devant du petit groupe en jetant mon imperméable sur le côté, révélant une magnifique petite culotte et des seins nus, avec deux petits cache-tétons en dissimulant tout de même la majeure partie, histoire de ne pas choquer les plus jeunes. Attrapant une pancarte, je gesticulais dans tous les sens en beuglant comme une baleine. Libérez-les, délivrez-les, on ne mangera plus jamais. Oui, j’étais le genre de personne à tout faire dans l’extrême et à aimer attirer l’attention mais pour une fois, c’était pour la bonne cause.

Bon quand il fallait se foutre à poil autant dire que tu n’étais pas vraiment la dernière d’autant plus qu’aujourd’hui tu le fais pour la bonne cause. Parce que oui, le mouvement salami est bel et bien enclenché depuis un petit moment maintenant et clairement tu veux le retour de ton Fuck au dortoir, parce tu es plus que persuadé que sa petite baignoire lui manque. Alors te vlà dans la rue, en début de cortège, pancarte à la main, vêtue d’une simple petite culotte et tu hurles de tout ton souffle : « Protégeons nos animaux, ne les laissons pas derrière les barreaux ! » Surtout que nous avions le soutient deux papes médiatiques en Corée : Samsung et le magazine Vogue Korea, qui avait sortie pour l’occasion un numéro spéciale zéro fourrure. Tu en profites d’ailleurs pour regarder derrière voire qui s’est sortie les doigts du cucul pour voire le retour de nos animaux, tu reconnais les visages des bleus, dont celui de copiaule, au côté de sa sœur Soo Ah et Li Wei n’ont loin. Un sourire franchit la barrière de tes lèvres quand tu regardes à nouveau devant toi, hurlant à nouveau un des slogans.

Cela me faisait chaud au coeur de voir autant de monde derrière une seule et même cause, la nôtre de surcroît. Car oui, il n'y avait pas que des gumihos dans la foule, et ce n'était pas pour me déplaire. Malgré les tensions, les fraternités avaient abandonné momentanément leurs querelles pour défendre un intérêt commun. Très vite, je repérai trois bleues qui s'étaient ramenée les tétons à l'air, m'arrachant un sourire. Parmi elle, les deux Armani, et Song Ki. J'y avais pensé moi aussi, mais j'avais une image de marque à tenir pour le Vogue. Un an auparavant, je l'aurais fait sans problème, surtout qu'ils étaient beaux, mes seins. Bref. Je me plaçai à côté de Min Ho au passage des photos de la manifestation afin d'actualiser mon twitter et mon GNS. Il fallait que tout le monde sache ce qu'il se passait, que les gens prennent conscience de notre volonté. Surpassant les slogans qui fusaient, je m'adressai à mon frère " Si avec les filles topless, Jeong ne nous rend pas nos animaux, c'est qu'il s'agit d'un robot. " Pas qu'il n'avait pas une bonne réputation hein, mais l'imaginaire estudiantin, tout ça quoi.

Hop hop hop, string léopard de chez Victoria Secret et pancarte bleue avec la face de Willy Wonka imprimé en gros dessus, j'enfilais mes lunettes aviateur et c'est clope au bec que je débarquais à la manifestation du mouvement Salami. Persuadée à fond les patates qu'on allait changer le monde, je me dirigeais vers Reeva - en donnant un coup de fesses à MinHo au passage. Sans oublier d'envoyer une petite fessée à LiWei qui était sur mon chemin. "RENDEZ-MOI WILLY WONKA !  RENDEZ-MOI WILLY WONKA ! SINON J'FAIS PETER LE CAMPUS FACE D'ANUS" je m'égosillais en secouant mes nichons, aussi proéminents soient-ils, en direction du ciel comme si Jeong s'y trouvait. Cet espèce de vieux chauve bedonnant et poilu me hérissais le poil et je n'avais qu'une envie : lui faire payer l'enlèvement de nos animaux chéris. Surtout que Willy est mon âme-soeur animal et franchement, sans lui la vie au dortoir est d'un ennui total. Fini les vols de slips du Bokal, l'accouplement avec les cheveux de Reeva et les mégos de marlboro partout parterre. Il fallait qu'on récupère nos bébés sinon cette histoire allait finir par partir en cacahuète et je disjonctais déjà pas mal ces derniers temps. Je laisse tomber ma cendre parterre et poussais un cri de guerre digne de ce nom tout en m'accrochant à SooAh qui avait débarquée en même temps que moi.