Doucement, je glisse mes doigts contre la nappe qui habille la table. Mes joues se gonflent légèrement, insatisfait de la disposition du tissu. Je le prends, le soulève et le repose une énième fois sur la table de la salle à manger, esquissant un sourire discret en voyant le centre s’aligner parfaitement à l’endroit où je le voulais. J’attrape les couverts, que je pose symétriquement à leur place respective, craquant une allumette, que j’approche de la chandelle posée en plein centre de la table. Je regarde mon œuvre pendant un moment, me disant que j’en faisais trop et que j’accordais trop d’importance à ce repas. Peut-être parce que ça n’arrivait plus très souvent. Que nous avions peu de temps seulement les deux ensembles depuis l’arrivée de Liliane. Que l’université grugeait beaucoup de notre temps libre, aussi.

Le bout de mon nez se fronce doucement alors que je file vers la cuisine, m’arrêtant au pas de la porte, fermant les yeux pour humer le fumet qui s’échappait du four. « Haejin..? » Je murmure faiblement, esquissant un sourire, le regardant faire. La chance que j’ai d’avoir un cuistot à la maison. Je n’ai jamais eu à me plaindre de la qualité des plats, puisque c’est toujours délicieux. Et même s’il n’a pas nécessairement le temps, il en trouve toujours pour nous cuisiner quelque chose. Et en vrai, je lui en suis reconnaissant. Doucement, je m’avance dans la cuisine, même s’il m’a demandé de rester au salon le temps que tout soit prêt. Je m’attends à une réprimande, mais tant pis. Mes bras se glissent délicatement à sa taille, se refermant contre son torse et je me colle à son dos, nichant mon visage au creux de son cou. Mes lèvres trouvent rapidement sa peau et je souris de nouveau, fixant ce qu’il est en train de cuisiner. « J’ai mis la table. Tu as quelque chose d’autre à me faire faire, mon amour? » Parce que rester assis au salon n’était pas vraiment une tâche amusante. Je veux me sentir impliqué. « Tu veux un verre de vin..? »

Avec l'absence de Liliane qui passe le week-end avec mamie, l'appartement est nettement plus calme. Ça fait du bien, un changement qui sort de la routine redondante et épuisante. La vie de famille c'est bien, mais parfois les moments romantiques sont ce qui me manquent le plus. Rien d'étonnant à ce qu'on profite de la moindre occasion pour avoir un semblant de vie de couple en tête à tête. Tandis que Logan s’affaire à dresser la table, je prends en charge la préparation du repas comme je fais à quasiment tous les jours sauf en cas de raison particulière. J'abaisse la température du rond sur lequel est posée la petite casserole de la sauce sucrée et la remue doucement quand j'entends l'appel de mon prénom. « Mh ? » J'abandonne la sauce pour attraper les mitaines de four, mais des bras se glissent autour de moi et je souris à ce contact même si je suis bloqué dans la chance de bouger librement. Je déteste qu'on vienne se mettre dans mes pattes lorsque je cuisine, mais comme dans toutes choses, il y a des acceptions. « C'est presque prêt, tu peux relaxer. » N'enfilant qu'une seule mitaine dans la main droite, je me retourne plutôt vers Logan pour venir chercher ses lèvres dans un tendre baiser. « Je prendrais bien un verre pour commencer. Je sors les croûtons, je jette un coup d'oeil aux brochettes et je te rejoins. » Je lui décerne un nouveau sourire avant de le chasser hors de mon territoire pour pouvoir poursuivre mon travail qui ne se révèle pas bien long puisque seulement quelques brèves minutes plus tard, je dépose le gant sur le comptoir et me déplace vers la salle à manger. Venant saisir la coupe qui m'appartient, je profite du fait qu'il soit toujours debout et pose ma main libre contre sa joue pour lui adresser un véritable baiser cette fois-ci puisqu'il s'agit de ma manière habituelle pour exprimer mes sentiments.

Il ne manquerait plus qu’un fond musical pour que tout soit digne d’une scène de film. Cette pensée m’arrache d’ailleurs un sourire, accentué par les lèvres d’Haejin qui se posent sur les miennes. Je sais parfaitement qu’il n’aime pas que l’on se mette en travers de son chemin, mais j’ai du mal à respecter ce point. J’ai du mal à rester loin, à ne pas me coller pour démontrer mon attachement. Je sais toutefois quand me replier lorsque c’est nécessaire, mais comme il ne refuse pas cette approche, je n’en fais rien. Je me contente de me reculer lorsque je le vois s’affairer au four. « Je t’attends avec ta coupe, alors. » Comme il me le demande, je file docilement à la salle à manger, fouillant dans le buffet pour sortir une bouteille de vin rouge, retirant le bouchon, emplissant nos deux coupes avant de reposer la bouteille déjà bien entamée au centre de la table. Quelque chose me dit qu’elle ne sera pas la seule à y passer, ce soir. Un léger sursaut me secoue, fermant les yeux en sentant une nouvelle fois les lèvres du Sango se glisser contre les miennes, à ma plus grande surprise. Je relève ma main libre pour la glisser contre sa nuque, lui rendant ce baiser avec tendresse. Mes doigts se faufilent ensuite dans sa chevelure, que je replace légèrement, attrapant ma coupe pour la cogner contre la sienne. « À notre soirée en amoureux… » Je murmure, le visage encore tout près du sien, avant de porter ma coupe à mes lèvres, cette gorgée de vin réchauffant directement mon corps. Mes histoires avec l’alcool n’étaient jamais bien joyeuses et je comptais bien faire attention pour cette soirée reste agréable tant pour Haejin que pour moi-même. « Tu veux commencer à manger? Ça a l’air sir bon! » Dis-je en trépignant légèrement sur place, impatient de vraiment voir ce qu’il avait préparé.

Faire sortir quiconque de ma cuisine n'est pas une tâche bien ardue puisque l'on connait mes petits caprices de cuisinier, mais aussi parce qu'il m'est plus facile de travailler dans un espace libre. Je termine mon boulot, ferme le four pour conserver la nourriture chaude sans avoir à se presser pour éviter que la chaleur ne s'échappe et rejoint l'être qui partage ma vie amoureuse depuis pas loin de sept ans. L'embrasser est ma solution depuis nos débuts pour lui dire que je l'aime, n'étant pas très doué avec l'expression verbale de mon amour et affection. Je l'admire rapidement du regard même si je connais le moindre détail qui le constitue en cognant nos coupes ensemble et prend la première gorgée d'une série qui s'annonce pour la soirée. Je tiens mieux l'alcool que Logan, c'est donc de ma responsabilité de m'assurer que les verres ne s'enchaînent pas trop sans quoi le tête-à-tête pourrait prendre une tournure imprévue et moins agréable, mais pour l'instant tout est parfait. « Déjà faim ? » S'il désire commencer à manger tout de suite, alors c'est exactement ce que l'on va faire. « Assieds-toi, je reviens avec les assiettes. » Je passe ma main contre son flanc dans une caresse avant de quitter la pièce, ayant pris soin de laisser ma coupe sur la table. Retournant à la cuisine, je sors deux assiettes, puis les décors du repas. Une assiette dans la main et l'autre en équilibre sur l'avant-bras, je saisis le panier de petits pains dorés au four de l'autre et ramène ma personne dans la salle à manger. Le tout se retrouvant placé sur la table sans anicroche, je termine par poser l'assiette de Logan devant lui en pressant une main contre son épaule qui m'est la plus éloignée dans un bref contact, puis je vais finalement prendre place dans ma propre chaise. « Bon appétit, chéri. » Cette fois-ci, c'est à mon tour d'initier la prise d'alcool pour débuter le repas, mais je décolle un index de la coupe en la déposant sur la table pour le pointer. « Je t'interdis d'avance de boire autant que moi. » Je ne joue pas au mec contrôlant qui passe ses ordres, attention, mais je ne fais que m'assurer qu'il ne termine pas la soirée la tête dans les toilettes. Nous avons déjà assez donné pour ce genre de moment il y a de ça quelques petites années.

Déjà faim, oui. Je sens presque mon estomac me manger de l’intérieur. Passer la journée devant mes livres à tenter de rattraper le temps perdu, même en comprenant parfaitement la matière, c’est long et chiant. Tellement long que j’en ai oublié de prendre une pause pour manger. J’entends mon ventre gronder, sentant ensuite la main de mon aîné glisser contre mon flanc, portant une seconde fois ma coupe à mes lèvres. Même s’il me dit de rester ici, j’ai envie d’aller le rejoindre pour lui donner un coup demain. Je prends toutefois place sur ma chaise, attendant bien sagement, et c’est en le voyant revenir les mains bien pleines que je me dis que j’aurais dû aller l’aider. Je trépigne presque d’impatience en voyant l’assiette si joliment montée être posée devant moi. Je réponds directement à son bon appétit, plantant mes couverts dans la brochette pour amener un morceau à ma bouche, mon regard restant planté sur celui d’Haejin. « J’ai mis la bouteille hors de ma portée pour avoir ton consentement. Tu contrôles le nombre de verres que je boirai ce soir. » À lui de voir à quel point il voulait s’amuser. Depuis le temps que nous nous connaissons, il connait un peu trop bien mes limites. Rapidement, je m’enfile ce qui se trouve dans mon assiette, prenant le temps, entre certaines bouchées, de lui demander comment s’était déroulé sa journée. Nous vivons ensemble, certes, et nous sommes dans le même programme à l’université, mais se croiser n’est qu’une option. Nous avons les deux des horaires différents. La petite prend beaucoup de notre temps et pour ma part, je dois faire entrer un boulot à temps partiel dans tout ceci. Je regarde ma coupe, arquant un sourcil. Je ne me suis même pas rendu compte qu’elle est vide. Je la pousse légèrement vers Haejin avant de me lever de table, attrapant mon assiette ainsi que la sienne en voyant qu’elle est vide. « C’était délicieux, mon ange. Tu veux une autre portion où ça ira..? » Dis-je en lui faisant les yeux doux, filant toutefois en cuisine pour nettoyer mon assiette et mes couverts, attendant sa réponse.

Il est bien rare que je ne sois pas celui qui s'empresse d'emboiter le pas vers le repas parce que j'ai trop faim et je ne vais certainement pas me plaindre de ne pas endosser le rôle cette fois-ci. Je ris à sa remarque comme quoi je suis en contrôle de la quantité d'alcool que pourra consommer Logan, ayant presque l'impression de contrôler sa vie tel un mec oppressant. « Je crois que t'es assez vieux pour prendre tes propres décisions, mais si tu y tiens c'est moi qui vais être en charge de la bouteille. » Un sourire amusé continue de flotter sur mes lèvres tandis que nous entamons le repas qui, sans aucune surprise, est absolument délicieux. Cuisiner ne me rend même plus nerveux tant je suis confiant en mes compétences culinaires et on mange calmement en prenant le temps de s'intéresser à la vie de l'autre. Vivre ensemble, être dans le même programme et se croiser tous les jours ne veut pas dire que nous avons le temps de parler. Bien souvent, on ne fait que partager un lit pour dormir en fin de journée, généralement trop fatigué de socialiser pour discuter à nouveau. Je ne regrette pas ce mode de vie, mais ce serait mentir que de dire que je n'ai pas hâte qu'on ait plus de liberté dans nos horaires. Sans même m'en rendre compte, mon assiette est vidée tout comme ma coupe de vin que j'ai remplis deux fois en évitant celle de Logan puisque je dépasse facilement jusqu'à trois fois sa capacité. Toutefois, il pousse sa coupe dans ma direction pour quémander un verre et je saisis la bouteille pour obéir. « Merci. » Je pose le vin sur la table, secouant rapidement la tête en me levant à mon tour puisqu'il m'est inconcevable de laisser Logan desservir le tout par lui-même. « Non, ça ira. » Plus rapide que moi, il est déjà retourné à la cuisine avec la vaisselle et je m'empresse de ranger les autres trucs avant de le rejoindre pour de bon avec les deux coupes de liquide rouge. « Laisse-faire le reste, je m'en occupe. » Sans vraiment lui laisser le choix après qu'il est mis un nouvel article dans le lave-vaisselle, je lui glisse sa coupe entre les doigts et dépose la mienne sur le comptoir pour ranger les restants de nourriture. « J'ai pas eu le temps de faire un dessert : tu m'en veux ? » Tout en fermant un plat de plastique dans lequel je viens de placer le surplus de poulet, je lui décroche un regard de chiot battu afin de me faire pardonner.

Rapidement, le repas est terminé. Ce genre de petit tête à tête ne nous arrive que très rarement et je lui suis reconnaissant d’avoir pu trouver un peu de temps pour nous deux. Je suis aussi heureux d’avoir pu fait de la place pour que nous puissions nous retrouver tous les deux. Je fronce les yeux lorsque ma coupe, de nouveau plein, se retrouve à mes côtés. Je la prends entre mes doigts pour légèrement siroter son contenu. « Tu as fait le repas, c’est tout simplement normal que ce soit moi qui range le tout, Haejin… » Oui, la cuisine est son domaine, mais le ménage, c’est le mien. Et puis, je lui dois bien ça pour faire, jour après jour, des repas bon à s’en lécher les doigts. Je lui donne un léger coup de hanche, lui signalant de me laisser une place, terminant ce que j’avais commencé. Je tourne la tête vers lui à ses paroles et fond presque directement en voyant le regard qu’il me décoche. « Comment veux-tu que je t’en veuille avec ce regard, hein… ? » Je murmure en sa direction, essuyant mes mains avant de les accrocher à son haut, le tirant doucement vers moi. « Par contre, il faut me féliciter, parce que moi, j’ai pensé au dessert.. » Je tends ma main au dessus de sa tête, attrapant une petite boîte posée sur le dessus du frigo, attrapant de nouveau nos coupes, traînant le Sango avec moi jusqu’au salon, le forçant à prendre place sur le canapé. Je prends ensuite place à ses côtés, me blottissant directement contre lui, ouvrant la boîte pour lui dévoiler des truffes au chocolat faites maison. « J’ai appelé mamie pour avoir sa recette. Elles ne sont probablement pas aussi bonnes que les siennes, mais.. C’est l’intention qui compte, I guess… » Niveau cuisine, je ne leurs arrive pas à la cheville. Je prends toutefois une truffe et la lui glisse entre les lèvres, attendant son verdict.

Hors de question que je laisse quelqu'un travailler dans ma cuisine sans ma présence. Cette pièce m'appartient de façon officieuse et il est impensable que j'autorise Logan à tout débarrasser au risque de retrouver certaines choses au mauvais endroit : ce qui serait l'horreur. Un véritable cauchemar que je ne peux risquer, sans compter le fait qu'il m'est impossible de rester dans le coin à me tourner les pouces en attendant, alors c'est d'un naturel inné que je l'écarte de son poste. « Ménage oui, mais ça ça rentre encore dans la section cuisine. » Vous y croyez que y'a des couples qui se querellent légèrement parce que les deux veulent faire le ménage ? Ça nous arrive d'être ainsi. Après, je déteste les trucs comme nettoyer la douche, mais passer un coup de balais n'est pas la fin du monde. Je lui accorde néanmoins un coin pour me prêter un coup de main après qu'il ait osé me donner un coup de hanche. Qu'importe. Ce qui compte c'est que j'ai été trop serré dans le temps pour me mettre à la pâtisserie et j'espère sincèrement que Logan ne m'en voudra pas trop. Je note d'ailleurs mentalement de me rattraper le plus tôt possible. Un sourire étire mes lèvres après avoir signé ma victoire avec une moue piteuse pour éviter la moindre frustration. « C'est le but même de ce regard ! » Je brise la magie du fait que Logan vient de me murmurer sa réponse pour répondre avec l'entrain d'un chiot à qui on vient de balancer sa gâterie favorite. La suite me fait par contre tilter la tête sur le côté en fronçant légèrement les sourcils tandis que mes yeux suivent son mouvement, l'observant saisir quelque chose sur le frigo. Intrigué comme pas deux, je le suis jusqu'au salon pour prendre place sur le canapé, passant un bras autour de ses épaules sans même avoir à y penser pour le rapprocher au maximum. « Ouh, des truffes. » Mon entière attention est désormais rivée sur le dessert, patientant docilement pour le okay avant de m'y attaquer. Heureusement pour les petits monticules chocolatés, c'est Logan qui se charge de me faire gouter et j'obéis en venant manger celle qu'il m'offre. J'hoche la tête à répétition en souriant, avalant ma bouchée avant de parler puisque j'ai un minimum de classe même en privée. « C'est délicieux, baby. » Je dépose un baiser contre sa joue pour appuyer mes dires et imite son action précédente en venant piger une truffe dans la boîte pour la lui faire manger à son tour.

Même après toutes ces années, je trouve son entêtement décontenançant. Je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’Haejin a une tête de cochon et qu’il trouvera un truc à redire sur pratiquement tout ce qui pouvait sortir de ma bouche. Même encore, ce soir, il trouve le moyen de me faire la morale en me disant que la cuisine faisait partie de ses tâches alors que, de mon point de vue, ce n’était pas le cas. Mais qui ne se querelle pas pour des broutilles et des trucs inutiles, mh? Je frétille presque sur le canapé en attendant le verdict de Mr. Na. Je sais qu’il a le palais fin et qu’il ne se gênera pas pour me dire que c’est de la merde si c’est le cas. Mais ce baiser qu’il pose sur ma joue me suffit, craquant un doux sourire, soulagé de savoir que ça passait le test. « J’ai brûlé deux ou trois chaudrons à essayer de les faire, je suis content qu’elle soit réussit! » Je murmure en attrapant la truffe qu’il me présente, posant mes lèvres au coin des siennes en riant légèrement. J’espère qu’il ne me prendra pas au sérieux. Il sait que je fais attention à sa cuisine et que sais cuisiner sans problème. J’attrape la télécommande qui trône près de mon homme, la lui balançant un moment devant les yeux. « Veux-tu regarder un film? » Je n’attends pas sa réponse avant d’allumer la télé, farfouillant parmi toutes les chaînes pour trouver un truc intéressant à regarder. À cette heure, je suis certain que nous pouvions trouver un truc à nous mettre sous la dent. L’air concentré, je laisse ma main libre glisser contre la cuisse d’Haejin, la caressant distraitement. « AH. LUI. Je ne l’ai pas vu encore, il a l’air trop bon, je t’en prie, dis ouiiiiiiiiiiiiiiiii…. » Je gonfle les joues et tourne la tête vers lui, lui offrant à mon tour mon regard de chien battu, pressant ma tête contre son épaule.

Automatiquement, je plisse les yeux à la mention que des casseroles ont été abîmées dans la production des truffes, prêt à râler de ne plus toucher les trucs de cuisine avant de me dire que j'aurais remarqué si des plats manqueraient à l'appel. « Roh, toi. » Je gronde de manière amusée, souriant en pinçant le flanc où se situe ma main en guise de punition pour m'avoir causé une telle peur pendant quelques secondes. « Si je ne t'aimais pas autant, je pourrais presque te détester. » Comme si c'était possible. Dès que mes doigts sont libérés de la truffe, je lui attrape la joue pour la secouer légèrement avant d'y déposer les lèvres en riant. « Que je te prenne à maltraiter mes casseroles ! » Cette saleté de bouille propose ensuite un film en agitant la télécommande sous mon nez et j'arque un sourcil en le regardant fouiller ce qu'il y a à la télévision. « On a enfin du temps pour nous et tu veux écouter un film ? » Je suis sceptique. Où est mon Logan ? Venant de lui, je m'attendais à une tout autre proposition. C'est à peine si je tourne la tête pour voir ce que mon petit ami me propose avant d’acquiescer. Sûrement pas un dessin animé, mais je devrais survivre. Pour un plus grand confort, j'installe les oreillers décoratifs dans le coin du canapé pour m'y adosser et tire Logan vers moi pour l'obliger à poser son dos contre mon torse, passant un bras sur son ventre pour l'y bloquer. « Si c'est mauvais, tu seras puni. » Bien sûr, on ne parle pas de punitions dignes de fifty shades of grey. J'ai de la dignité, tout de même, et ce film est une horreur cinématographique. Logan a parfois de drôles de choix de films*.