" Sur ta gauche boulet !!! " M'étais écriée en faisant éclater la cervelle d'une infirmière putréfiée et en traînant mon esclave préféré dans un lieu sûr. Sûr ouais 'fin, facile à dire quand la zone est infestée de zombies totalement dégueulasse qui perdent leur chaire à chaque pas qu'ils font. En plus, mon acolyte nain n'en touchait pas une à sa vie. Du coup, armée (et habillée) telle une Lara Croft bridée, je tentais tant bien que mal de sauver notre peau. Il ne restait plus que nous dans cet hôpital de malheurs, les autres gumihos nous attendaient plus loin. Ce que nous foutions là ? L'antidote bordel, l'antidote. À quoi ? j'en sais foutrement rien, mais un vieux barbu chelou nous avait dit que ça nous sauverait. Quand tu manques de te faire bouffer la cervelle à chaque coin de rue, tout est bon à prendre hein. " Bok, par pitié, dis-moi qu'on est proche de la sortie, ou je garde la dernière balle pour mon propre crâne... " Pas que je commençais à en avoir sérieusement marre mais ça PUAIT un zombie. Alors je vous laisse imaginer quand une horde vous poursuit ...

 « H..Hein.. ??» J'ai à peine tourné la tête innocemment, les yeux et la bouche grands ouverts sur ma gauche qu'une cervelle de zombie dégueu me tombe dessus. J'ai poussé un petit cri aiguë en me cachant derrière mon maitre.  « J'en ai plein partouuuuuuut;o; » J'ai essayé de me frotter subtilement le visage contre son dos mais en vain.  « Quand est-ce que tu voudras bien me filer un fliiiingue ?? J'me sentirais plus vaillant si tu me laissais me défendre pfff» Je suis resté planté là, mains contre mes hanches, bien décidé à ne pas bouger d'un poil tant que je ne me ferais pas entendre. Ça suffit ces délires d'esclave et compagnie, c'était moi l'homme dans cette histoire ! Trop dommage qu'un petit bruit suspect me fit bondir tel un chat qui entend un aspirateur. C'est au même moment que Sooah m'a menacé de se tuer !! Non mais vous y croyez vous ?? ON MENACE PAS SON PRÉSIDENT DE SE SUICIDER ! Et puis quoi encore ?? Comment elle allait me protéger si elle comptait se tirer une balle dans la tête ?! Mince alors qu'est-ce que les gens sont égoïstes de nos jours !!  « Si tu veux te suicider alors laisse moi te tirer dessus, lâcheuse !! Et puis qu'est-ce que j'en sais moi !! On a qu'à aller à droite. Dans les films, c'est toujours la porte à droite.» Et j'avais raison ! C'était bien la porte à droite qui, à vue d’oeil, devait contenir tous les zombies coincés de cet hôpital.  « … ha ben non, c'était pas celle là. Heu... Sauve qui peut ? :D»

" Yaaah t'essuie pas sur moi gros dégueulasse ! " Tirée de ce contexte, cette phrase pouvait porter à confusion. Soit, voilà que mon cher président se plaignait de ne pas avoir d'arme. Non mais regardez-le, qui aurait envie de lui filer un flingue, très sérieusement ? Il était encore plus précieux que moi, héritière d'un magazine de mode (bon, ok, il en restait plus grand chose, mais voilà. " Parce que ton temps de réaction équivaut à celui de Pablo, divisé par deux ! " La preuve était qu'il était recouvert de cervelle de zombie, tout ça me donnait des hauts le coeur, mais j'étais pas certaine de vouloir m'arrêter pour vomir. Soudain, le malheureux ouvrit une porte. Si nous étions dans un jeu vidéo, il venait de décrocher un niveau bonus. Pas sûre que nos vies soient illimitées par contre ... " Oh my god... " Ah ça, pour se sauver, monsieur était champion. On se mit alors à courir comme deux dératés dans les couloirs de l'établissement, esquivant la chair en putréfaction au sol, qui était au moins aussi glissante que des peaux de bananes lubrifiées. Je poussai alors Bok vers une pièce qui me semblait vide. Une fois la porte fermée, je le hélai " Aide moi à la bloquer stp " Si on pouvait pas fuir, on pouvait au moindre prendre trois minutes pour souffler non ? Bon, une et demi vu les cris dans le couloir.

 « JE M'ESSUIS SUR TOI SI JE VEUX GROSSE... PROPRE.» Quitte à mourir aujourd'hui, autant le faire avec dignité nom d'un pinson à boite séquentielle. J'ai fais un effort, et j'ai même pas répondu à sa pique nulle. Déjà Pablo c'était un sujet sensible pour moi, ET ELLE LE SAVAIT J'me suis juste contenté de lui tirer la langue, c'est tout ce qu'elle méritait. Sauf qu'en tirant la langue, j'ai bouffé un peu de cervelle de zombie donc l'effet était un peu raté. J'ai failli m'étouffer en essayant de recracher le truc mais ça, elle n'en avait rien à pomper de mon état de santé. Tout ce qui l'intéressait, c'était ses foutus zombies.  « T'as qu'à en épouser un, t'as l'air tellemeeeeeeent obnubilée par eux !» Et c'est pas faute d'avoir voulu l'aider. En ouvrant une simple porte j'lui ai trouvé v'la les amants et l'autre elle ose encore me critiquer pfff. Pire, elle le balance dans une pièce sans demander mon avis !! Elle m'a prit pour la mère Michelle ? Mais je vais faire comme Mandela. Je vais refuser la violence. Me suis juste laisser trainer dans la pièce et je l'ai observer prendre « les choses en main ». Laissez-moi rire. Maintenant madame a besoin de moi HAHAHAHAHAH lol.  « Je t'aide que si tu me donne une arme :DD»

" Grosse ? GROSSE ? YAH JE VAIS T'EN METTRE UNE DE GROSSE !! " Fallait pas me traiter de grosse, j'aimais pas ça. Surtout que merde, j'étais carrément mince, et je faisais beaucoup d'effort pour ça d'ailleurs. Alors, son grosse, qu'il se le foute où je pense avant que je ne le laisse se débrouiller seul. " Je suis pas obnubilée par les zombies, mais par ma SURVIE crétin Et par la tienne au passage, j'ai pas envie que tu te transforme en monstre crado - même si y resterait plus grand chose à transformer. " Mais quand même. J'avais pas envie de perdre mon président, parce qu'en temps de paix, il faisait un merveilleux esclave. D'ailleurs, je le préférais du temps où il cirait mes pompes, really. Il était beaucoup plus mignon, et au moins, IL M'ECOUTAIT. Dos à la porte, je le regardai, tout en haussant un sourcil. " Tu es face à la porte, que crois-tu qu'il se passera si je l'ouvre ? Tu vas prendre le thé avec eux ? " Pas que je voulais pas lui filer une arme mais ... en vérité j'avais surtout peur qu'il se tire dessus par mégarde.

Je vois qu'en ces temps de guerre, Sooah ne fonctionnait qu'aux menaces. C'est triste.  «Et pourquoi pas ?? Qu'est-ce que t'en sais qu'ils en ont pas après nous pour un sachet de lipton hein ?? Madame est devenue experte en la matière ?! » Bref. Tout ça pour dire que si elle voulait pas me donner d'armes, j'allais faire sans. Ouais, comme Mandela oubliez pas, le gars a quand même réussi à révolutionner tout un pays en cueillant des tomates en prison. Zen jusqu'au bout. Donc j'pouvais très bien faire comme lui. J'ai poussé délicatement Sooah sur le côté pour lui montrer qui était le vrai maitre entre nous deux. Je me suis posté solennellement devant la porte qui retenait la horde de zombie en respirant un grand coup, les yeux fermés.  « Je te confies Angus, et les bleu aussi » J'ai ouvert la porte pour faire diversion, fallait bien que quelqu'un se sacrifie, on allait jamais s'en sortir si on restait tous les deux cachés comme des nuls dans cette pièce. Sauf qu'en voyant cette horde de zombie en train d'essayer de me bouffer, j'ai complètement paniqué, j'ai sauté sur Sooah pour lui prendre son arme des mains mais comme je savais pas trop comment on utilisait ce truc, j'ai juste balancé la chose sur la gueule d'un zombie, au loin, en espérant que quelque chose de miraculeux se passe. Voyant l'échec cuisant de cette mission, j'ai refermé tant bien que mal la porte derrière moi et quand j'ai enfin réussi à reprendre mon souffle j'ai fais à Sooah ;  « TU VOIS SI TU M'AVAIS MONTRÉ COMMENT ON UTILISAIT UNE ARME ON EN SERAIT PAS LÀ !»

" La seule chose qui pourrait leur donner envie d'un thé, ce serait ton cerveau sur un plateau " j'étais pas une experte mais ... bon sang, il savait ce qu'était un zombie ou bien il avait sauté cette partie de l'apprentissage populaire ? Toujours était-il que j'avais pas vraiment le temps de lui faire un exposé sur les morts-vivants là tout de suite. " Tu ... " Non, il n'allait pas faire ça, non non non non ... si. Alors primo, j'en voulais pas de son chat, il était particulièrement odieux avec Jewel. Sérieusement, on aurait dû le prendre avec nous, je suis sûre que c'est lui qu'aurait bouffé les zombies et pas le contraire. Quand aux bleus, ils voulaient pas de moi en dirigeante. Apparemment, je serais tyrannique. Bande de lopettes. Les secondes qui suivirent, Bok me sauta dessus pour me chourer mon arme et ... la lancer sur un zombie. Je le regardai, penaude, incrédule. Un de ces bâtards aurait pu me sauter dessus à l'instant, je n'aurais pas réagi tant j'en revenais pas " Bok, on fait comment sans arme ... ? " Le pire, c'est que j'étais même pas énervée, juste résignée : on allait mourir " On est fichus. Finitos les burritos. Et j'aurai même pas assisté au dernier défilé Chanel ... " Si ça c'était pas un putain de drame.

D'accord. Ne paniquons pas. On avait plus d'armes certes mais il nous restait nos cerveaux ! Attendez une minute, c'était nos cerveaux qu'ils voulaient. Réfléchit Bokal, réfléchit.  « OH PTN SOOAH, J'AI UNE IDÉE :DDD et une vraie en plus » Ouais. Me suis dis qu'on avait qu'à faire comme si on avait pas de cerveau ; après tout ils allaient pas nous demander nos carte d'identité de zombie non ? J'explique.Le but c'est de s'étaler du jus de zombie partout sur le corps, on pue comme eux, ils verront même pas la différence ! Je déballe mon plan au maitre.  « T'en penses quoi ??? On en fait rentrer un, on le bute, on le dissèque, et on se badigeonne d'organes zombiesque pour passer ni vu ni connu ! Alors, c'est qui le génie maintenant ??? J'te donne un indice, tu le regardes en ce moment même !!!» Que personne n'ose me dire que c'était pas un plan de malade mental.

" T'es un malade mental en vrai ? " La question était sortie toute seule, mais le plus triste dans cette histoire était que c'était probablement la seule solution que nous avions. Oh mon dieu.. j'allais puer le zombie ... J'espérais réellement que ça partait au lavage, j'avais pas envie de puer le zombie toute ma vie, comment allais-je trouver l'amour sinon ? Néanmoins, il restait une question assez importante " Bon. Admettons qu'on fasse cela. On le tue comment le zombie ? " Parce qu'il était un peu hors de question que j'invite l'un d'entre eux à faire la causette sans avoir une idée précise de comment on le niquait le péquenaud, surtout sachant que nous n'avions plus d'arme. " Je suis prête à faire diversion, mais uniquement si t'as un plan infaillible pour éviter de me faire bouffer le cerveau " Non parce que j'y tenais un peu beaucoup quand même. Même si en l'occurrence, j'étais contrainte à me reposer sur celui de Bok, bien plus expérimenté en l'art de faire comme s'il n'en avait pas.

 « Hum... Laisse-moi réfléchir....» Je regardais un peu partout autour de moi histoire de repérer quelques armes potentielles mais y'avait rien du tout d'exploitable !! Me suis gratouillé le menton.  « On peut lui renverser l'étagère dessus il se retrouve coincé en dessous et je le dégomme à coup de pieds aux crâne, même si j'aurais aimé épargner mes nouvelles baskets.» Mais de toute manière c'est pas comme si on avait le choix.  «Toi t'ouvres la porte et moi je pousse l'étagère , ça te va ?? » J'avais peur que si on faisait l'inverse, ses petits bras MINCES et surtout pas gros (j'ai retenu la leçon) n'arrivent pas à pousser suffisamment fort la chose et qu'au final on se fasse tous les deux bouffer.  « Mais avant j'voudrais quand même que tu t'excuse d'avoir pensé que j'étais un nul sans cervelle, parce que c'est sûrement pas grâce à toi qu'on a trouvé ce plan ô combien brillant !» Parce que j'avais beau avoir été à l'origine de cette situation, au moins MOI je me décarcassais pour nous sortir de là ! Sooah avait lâché l'affaire, heureusement que j'étais là pour porter la culotte la vache !  « ET ARRÊTE DE FAIRE LA MEUF RÉSIGNÉE, SECOUE-TOI BORDEL, ELLE EST OÙ LA SOOAH DOMINATRICE LÀ !!! Si c'est comme ça j'veux plus être ton esclave !!»