tenue + A en voir les menus de la cantine, ce n’était pas encore aujourd’hui que Bago mangera quelque chose. Cela allait faire plus de cinq mois qu’il ne prenait plus de déjeuner dans l’heure de midi, et une semaine qu’il s’efforçait à grignoter quelque chose sous le regard bienveillant de ses amis. Mais il n’y arrive pas, et de jour en jour, il se sent faiblir. Mais qu’importe. Ce midi, le petit est seul pour manger. Il tripote ses bouclettes blondes à la recherche d’une table des yeux, et défie du regard ceux qui le dévisagent ou qui lui sourissent. L’adolescent attrape un plateau et ne pose dessus qu’une simple entrée. Son intention a dérivé dans un coin de la salle. Un jeune homme, un peu plus âgé et plus viril que Bago, ce qui en soit n’est pas très compliqué, qui est là, seul. L’enfant cherchait ce qui pouvait rendre sa journée un peu plus joviale, et voilà qu’il tombe sur ce beau garçon. Il s’avance à pas de loup. Plus rien maintenant ne compte autour de lui, et autour de cet inconnu qui intrigue tant le jeune homme. Il est simplement là assis, et pourtant le petit semble envouté et agité par cette présence. Il ne fallut pas longtemps à Bago pour s’assoir à sa table, néanmoins, il calculait. Devait-il s’assoir en face ou à côté de lui ? Le garçon choisit alors la place face à lui presque sans aucun bruit et il le dévora du regard un moment. Ça pour sûr, qu’il ressemblait à un vrai mec et pas à un petit comme lui aux joues roses et aux yeux agrandis, l’air d’avoir 12 ans à tout cassé. Cette personne en face de lui avait quelque chose de félin dans le visage et ça n’était pas pour lui déplaire. Il y avait un moment que Bago n’avait pas séduit quelqu’un. Ça n’était même presque jamais arrivé. Quand il avait rencontré son premier amour, ça c’était fait de manière si chimique que l’enfant n’avait pas ressenti le moindre effort pour le conquérir. Doucement, le blond croisa les jambes et tritura sa nourriture à l’aide de ses baguettes sans quitter sa proie des yeux. Il courba légèrement son dos suite à un frisson électrique passé dans tout son corps et se lança enfin. « - Salut. T’es tout seul ? Tu attends quelqu’un ? » Déjà, il fallait être certain que ce beau garçon ne soit pas en quête de quelqu’un d’autre, bien que son attitude plutôt confiante semble dire que non. Bago baissa les yeux avec un air de dégoût vers son repas et appuya son coude sur la table pour poser sa mâchoire contre, relevant le regard vers l’homme, ses dents venant possession de sa lèvre inférieure pour la torturer délicieusement.

Un faible sourire presque insolent vint s’installer sur la bouche du petit. Alors il était bel et bien libre. Qu’il se rassure, bientôt il serait occupé avec Bago. Ce dernier avait exactement trouvé ce qu’il attendait de lui à la minute où il avait ouvert la bouche. Cette voix. Elle résonnait comme un refrain dans la tête du blondinet. Il est vrai qu’à force de traîner avec Tasyr et Dewei, le garçon avait un peu perdu de vue les visages et les corps d’homme sans parler des voix. L’enfant en tremblait presque : elle était si grave comparée à la sienne qui se trouvait être si fluette. Le jeune homme en face de lui avait marqué un bon point malgré son absence de courtoisie. Qui sait, Bago avait peut-être trouvé sa canaille de mal dominant qui n’en fait qu’à sa tête. Malgré tout il avait l’air d’un garçon gentil. Espérons qu’il ne tienne juste pas en place. De plus, l’étudiant en philosophie avait envie de se montrer des plus entreprenants. Bago manqua de rire. Après avoir hoché la tête pour confirmer la réponse de l’inconnu, il baissa son visage pour s’esclaffer presque timidement une main devant la bouche. S’il s’attendait à ce que le gamin lui réponde que c’est un surdoué ayant sauté trois classes il se trompe. Les joues rougies par la gêne, le jeune garçon humecta ses lèvres d’un coup de langue et approcha son visage de celui du jeune homme pour l’observer de plus près : envoûtant. « - Non, je ne suis plus seul maintenant. Alors vas y beau gosse, devine quel âge j’ai mh ? » Bago se sentait d’humeur affreusement taquine et joueuse. Peut-être qu’il était temps de commencer à chauffer son hôte. Le blond ne se fit pas prier, il attrapa une de ses baguettes et piqua dans un morceau de nourriture pour l’engloutir souplement et délicatement laissant la baguette glisser entre ses lèvres mimant un acte que le garçon connaissait très bien. A voir si son voisin allait se montrer réceptif ou non. Après avoir sucé chaudement la baguette, Bago la posa avec attention, relevant automatiquement les yeux vers le visage parfait de son nouvel ami « - Alors, dis moi, comment tu t’appelles toi, que je sache quoi dire en gémissant. » Ses mots n’étaient que des chuchotements et ses paroles étaient aussi ouvertes que les pensées du jeune homme. Le gosse se montrait plein d’assurance mais en vérité il était mort de peur de se faire recaler par un homme pareil. Il ne s’offrait pas à n’importe qui, mais il était vrai qu’il manquait beaucoup d’exercice depuis qu’il était rentré d’Angleterre. Espérons que cet homme marche dans sa direction.

Le jeune homme en face de Bago ne se montrait pas réticent au jeu que le garçon entreprenait avec lui. Néanmoins, il n’apparaissait pas comme un mâle en chien, qui aurait déjà mis sa main au paquet pour pincer son service trois pièces. Il semblerait alors qu’il veuille un peu le faire patienter. Le blondinet connaissait ce genre de démarches. Son nouveau camarade voulait simplement se faire désirer. Oh ça oui Bago le désirait, et il allait clairement lui faire comprendre. Mais pour l’instant, ils parlaient aussi simplement que peuvent le faire deux copains à une table. Le jeune adulte ne pouvait s’empêcher de sourire amusé qu’il essaye de deviner son âge. « - Bingo bébé. Arrête toi à dix neuf ans. » L’enfant pencha malicieusement sa tête sur le côté et lança un regard taquin vers le beau garçon en face de lui. Néanmoins, c’est un regard plein de surprise et de désarroi qui suivit cet air joueur et légèrement dominant. Il l’avait observé arquer un sourcil pendant son petit manège, est-ce que sa fougue ne lui plaisait pas ? Bago eut un instant assez peur de se faire recaler, mais le clin d’œil que cet inconnu lui offrit, apaisa toutes ses craintes. Il pouvait donc y avoir un truc aujourd’hui entre eux. L’enfant ne perdait pas espoir de se faire dominer par quelqu’un de plus fort que lui. L’étranger se leva et voulut marquer le coup en laissant le petit tout seul. Mais qu’il se rassure, quand le jeune homme désirait quelque chose, il était prêt à tout pour l’obtenir. Et puis, c’était plutôt bénéfique : Bago était du genre soumis qui connaissait ses limites très poussées. Il n’avait pas froid aux yeux, il était atteint de la folie de la jeunesse. L’homme se leva et attrapa son plateau. Le blond le dévora du regard et un sourire mesquin vint s’emparer de ses lèvres. Il ne prit même pas la peine de débarrasser ses affaires. Il attrapa seulement son sac et se précipita dehors pour ne pas perdre la trace de sa pseudo proie. Rapidement, il l’aperçut dans les couloirs et s’arrêta net de courir. Il avait plutôt un joli déhanché de dos, Bago en ferait bien son dessert, même s’il espérait être mangé. Discrètement, l’enfant se glissa contre le dos de l’homme et passa ses bras autour de sa taille. Ses mains glissèrent sur son ventre, une descendant le long de sa cuisse sans frôler l’intérieur. Il avait une odeur très agréable. Une odeur viril, une odeur d’homme. Le jeune homme se laissa enivrer par ce parfum et s’arracha un frisson. « - Je ferai tout ce que tu voudras pour savoir ton nom. » La soumission était vraiment son truc, mais il aimait parfois jouer les insolents, et, ça n’allait pas tarder.

Bago n’avait pas peur. Il n’avait pas non plus froid aux yeux. En lui bouillonnait la fougue de la jeunesse et elle ne connaissait pas ses limites sur le plan sexuel. C’était le genre de personne rapidement intimidé mais aimant cette place de jeune fragile qui cache brillamment son jeu derrière des joues rougies ou des pupilles des plus dilatées. Il semblerait que l’homme dont il serrait la taille l’avait compris dès qu’il l’avait aperçu arriver dans la cafétéria. Ce n’était pas grave. Il pouvait se montrer très surprenant même s’il préférait la place du dessous comme on dit si familièrement. L’enfant haussa les épaules à cette pensée. Peu importe ce qu’il faisait, la façon dont il se comportait, il voulait clairement faire comprendre à l’homme devant lui qu’au moment précis où il s’est assis à sa table, il avait signé une sorte de contrat : il lui appartenait pleinement. La place de soumis avait toujours plu à Bago. Il n’était pas trop du genre à prendre les choses en main mais ça lui arrivait de faire des efforts. Le petit entra enfin dans la chambre de son camarade et il l’inspecta d’un coup d’œil. Elle n’avait rien d’extraordinaire, mais elle semblait parfaite pour leurs ébats à venir. Le jeune garçon frissonna rien qu’à cette idée. De plus, le lit était assez grand pour deux. Bago ria comme un enfant à ses mots et haussa les épaules « - Dommage, j’aime l’idée de m’introduire dans ton lit en pleine nuit. » C’était dans ses cordes, et aussi dans ses plans visiblement. L’étudiant était malin et il savait qu’on ne lui refuserait pas l’entrée de sa chambre. Un frisson parcourut le petit quand il sentit ses bras puissants entourés sa taille fine, et davantage lorsqu’il plongea sa tête dans son cou. Le blond poussa un petit gémissement à peine audible et se colla contre son torse. L’enfant se perdit dans les caresses de son aîné et il posa sa tête contre son épaule, les lèvres entre ouvertes pour chercher de l’air. « - Fais ce que tu veux de moi… » Ses yeux s’ouvrirent finalement quand il eut retiré sa veste. Il s’avança d’un pas et enleva de lui-même son t-shirt, le faisant tomber sur le lit. Bago baissa la tête et déboucla sa ceinture pour faire glisser son pantalon légèrement trop grand jusqu’à ses chevilles accompagné de son boxer. En quelques secondes, le jeune garçon se retrouva nu et dégagé de ses vêtements jonchant le sol. Il se tourna enfin vers Insook et le dévisagea d’un regard timide et désireux. Il avait définitivement le « champs libre ». « - Je suis Bago. »

Ça ne dérangeait absolument pas le plus jeune. Il avait rarement été gêné par le fait de se retrouver inférieur aux gens car il connaissait sa valeur et il se savait transcendant sur certains points. Les rumeurs le considéraient comme un garçon libre, frivole, fragile, volage et cultivé, très cultivé. Il aimait préserver cette image de grosse tête qui ne lui sied guère en vérité. Bago étant naturellement sociable et taquin, on a tendance à considérer qu’il passe son temps à parler aux gens dans le seul et unique but de les attirer ou de se frayer une place au chaud sous la couverture de leurs bras et de leurs draps. Il n’en fut rien. Depuis son expérience désastreuse en Angleterre, l’enfant n’eut aucun rapport, pas un seul, même si les occasions s’y étaient souvent présentés. Rien ne portait donc à croire qu’il finirait sa journée à se déshabiller devant un prédateur si beau. Pourtant il était bientôt là, complètement dénudé et à sa merci. Le jeune homme n’avait qu’une hâte : se faire manger sans douceur. Il se mit à rire de nouveau, ce rire si innocent, les pommettes légèrement rougies par la timidité et l’enivrement. « Je paierai toutes les conséquences possibles et inimaginables pour ne pas dormir seul et qui plus est avec toi. » Quand le blond désirait appartenir à quelqu’un pour un temps, il ne le faisait pas à moitié ça c’était certain. Alors après un hochement de tête lorsque Insook prononça une nouvelle fois son prénom, il se laissa fondre dans sa masse corporelle imposante et respira son parfum masculin à s’en saigner les narines. C’était si bon de le humer tout entier. Il sentait la virilité, et bientôt, ils sentiraient tous les deux le sexe. Bago bascula sa tête en arrière, les lèvres s’entrouvrant pour laisser échapper de petits soupirs ses ongles grattant son torse à travers son haut noire. Il était ravi. « Si tu m’assures que toi et moi on ne s’ennuiera jamais, je suis ton homme. Je pourrais même assouvir toutes tes envies ... toutes. » L’enfant n’était pas contre de l’affection, il était en grand complexe depuis son départ, il avait l’affreuse impression que le monde l’avait oublié. Il leva ses yeux de biche vers l’homme en face de lui et le dévisagea d’un air tendre. « Laisse-moi dormir avec toi ce soir… » Bago ne rentrerait pas dans son dortoir, pas si Insook l’acceptait avec lui. Les choses prenaient de plus en plus d’ampleur, et c’était avec plaisir que le blondinet se laissa allonger sur le lit, les cuisses légèrement ouvertes pour lui laisser voir son excitation. Ses joues virèrent alors au cramoisi et la lèvre était aspirée par ses dents. Enfin. Enfin il put goûter aux lippes de son camarade, s’accrochant dans une forme de détresse se courbant brusquement avant même d’avoir pu insérer sa langue dans l’échange. Il avait touché son point faible par excellence : ses mamelons. Bago avait toujours été sensible sur cette partie du corps, il suffisait de les frôler pour le tendre. C’est ce qu’il se passa. Dans un gémissement faible, l’enfant sentit son érection grandir, gonflant complètement au toucher de ses bourses et de son membre « Sookie hyung… » murmura l’étudiant en bombant le torse sous la chaleur délicieuse de son bas ventre. D’un geste plein d’assurance, Bago se dégagea à contre cœur sous l’emprise de son aîné, le trouvant bien trop habillé à son goût et vient s’assoir à califourchon sur ses genoux glissant ses fins doigts dans son cou, le fixant d’un regard brillant, les pupilles dilatées au maximum, ondulant déjà son bassin contre le sien. Il pencha doucement la tête « Quelle différence ? Je n’ai pas touché à un homme depuis un fiasco amoureux. J’ai tout quitté pour lui et il m’a foutu dehors à l’autre bout du monde. Tu es le premier à qui je fais ça … » Il avait été sincère, Insook n’était en aucun cas un jouet pour se remettre de son expérience désastreuse. Il l’avait longtemps observé auparavant. Alors, après ces mots, le garçon fit glisser la veste de l’homme et la balança plus loin, passant un doigt dans le décolleté de son tshirt avant de le tirer vers le haut. Une fois enlevé, il vint reprendre possession de ses lèvres dans un échange plus vivace, forçant l’entrée de sa bouche de sa langue. « Et toi … combien d’amants as-tu mh ? » souffla-t-il contre ses lippes. Bago se mit à embrasser son cou et ses clavicules, tombant à genoux devant lui pour déboucler sa ceinture et tirer doucement son pantalon vers le bas, ses lèvres se posant chaudement sur son boxer pour mordiller ce qui s’y cachait, le regardant d’un air enfantin et malicieux.