En vérité, j'étais on ne peut plus curieuse de savoir ce que ça allait donner, le président des pyobeoms sous les projecteurs. De ce fait, je fus ravie d'apprendre qu'il acceptait ma proposition. J'avais gagné, quand bien même mon ego me susurrait que c'était évident. Après tout, qui pouvait résister à l'appel des projecteurs ? Une personne mal dans sa peau peut-être, et encore, je n'en étais pas certain. L'homme, quel qu'il soit, aimait avoir son quart d'heure de gloire. Étrangement, j'eus l'impression que les rôles s'étaient quelque peu inversé, et à en juger la façon que Ji Hoon avait de serrer l'accoudoir, le stress devait probablement parler. " Ne t'en fais pas " commençai-je en me penchant légèrement vers lui, ma jambe frôlant légèrement la sienne " Mon instinct me trompe rarement. " Avant de me redresser et d'afficher une mine convaincue, un sourire en coin " Et puis, qui au magazine oserait contredire mademoiselle Kang ? Ils me prennent pour un tyran. " Je frimais, j'exagérais même et ce par pure auto-dérision. Je savais d'expérience que dédramatiser une situation mettait les gens à l'aise. Et puis, d'une façon ou d'une autre, je ne mentais pas. Mes employés me prenaient réellement pour un tyran. Ceci dit, tant que je faisais mon job, et que je les payais correctement, ils ne voyaient pas l'intérêt de protester. Nous étions tous gagnant au final, même celui qui ne pensait probablement pas porter du Hugo Boss pour un magazine un jour.

Finalement, ce mauvais moment à passer s'était avéré des plus intéressants. Mes excuses avaient été acceptées, et je me retrouvais un poids en moins sur la conscience. De plus, j'avais gagné un poulain. En plus de pouvoir concurrencer mon frère qui dénichait des mannequins plus vite que son ombre (quand on connait son attrait pour les belles femmes, cela n'avait rien d'étonnant), j'étais persuadée que Ji Hoon était le visage qu'il fallait à cette campagne. Les Kang étaient petit à petit en train de changer le visage du Vogue Korea, qui s'affirmait de plus en plus comme un magazine indépendant et non pas comme une copie du Vogue International. Nous y injections un vent neuf, un vent de fraîcheur qui ne pouvait pas le voir. " Je ne me fais pas de soucis à ce sujet ! " le rassurai-je plus confiante que jamais, avant de me redresser et de rejoindre la sortie. Je remerciai Ji Hoon de m'avoir reçue, avant de conclure " Je t'appellerai pour te donner numéro, je trouverai bien un gumiho qui a ton numéro " En vérité, je l'avais déjà, étant donné que j'avais hésité à lui téléphoner avant de passer, mais je me gardai de le dire et tournai les talons pour rejoindre ma voiture. Un vrombissement de moteur plus tard, j'étais en route pour retrouver ma fraternité, bien décidé à profiter du reste de la journée.