Quelle bonne idée il avait eu de lui proposer de la bière. Sans même sans rendre compte, ils avaient enchaîné les bouteilles. Ha Ra s’était mise à pleurer avant de se calmer. Elle avait eu soudainement chaud et avait retiré les longues chaussettes grises qu’elle avait aux pieds. Le sol froid sous ses pieds nus lui procurait des frissons mais la sensation était agréable. Et elle était partit s’installer au pied du canapé. Et Liang n’avait pas tardé à la rejoindre. La wonsungi ne savait même pas ce qu’elle faisait avec cette bouteille de bière dans la main. Elle la fixait, avec un sourire béat sur les lèvres et l’approcha de sa bouche pour boire quelques gorgées. Elle la reposa sans aucune délicatesse sur la table basse où jonchait un bon nombre de bouteilles. Elle les observa une à une, essayant de les compter mais dès qu’elle arriva à quatre, elle s’arrêta, ne trouvant pas le chiffre qui suivait. Elle fronça les sourcils avant de lever les yeux vers Liang à qui elle adressa un magnifique sourire. Ha Ra posa sa tête sur son épaule avant de se redresser brusquement. Elle tourna la tête vers ses chaussettes qui jonchaient le sol plus loin et se dirigea vers elle à quatre pattes. Elle les attrapa, avec un sourire fier, et fit demi-tour pour rejoindre le jeune homme. La demoiselle s’installa à ses côtés, assise sur les genoux, face à lui. Elle prit une première chaussette et tenta vainement de faire rentrer l’oreille de Liang dedans. Elle fit la même chose avec son autre oreille et éclata de rire devant sa tête. « On dirait un éléphant ! » Réussit-elle à dire entre deux rires. Elle n’en pouvait plus et s’écroula sur le sol, les mains sur le ventre tellement elle riait.

Ha Ra se moquait bien de sa protestation et continua à mettre la chaussette sur l’oreille de Liang. Elle se demandait bien si ça allait tenir et priait pour qu’il ne fasse pas de mouvement brusque. Parce que là, s’il cassait son œuvre d’art, ça allait très mal finir pour lui. La wonsungi se recula légèrement pour admirer son travail et explosa de rire devant la tête du jeune professeur. Avec ça sur les oreilles, il n’avait vraiment plus aucune crédibilité. Elle s’écroula sur le sol, se tenant le ventre. « J’ai mal au ventre ! » Se plaignit-elle tout en continuant de rire. Elle en pleurait même et elle passa ses mains sur ses yeux déjà assez rougis par ses pleurs. Ha Ra se calma petit à petit, et se redressa. Au même moment, Liang tentait vainement de retirer son t-shirt, sa tête coinçant, et en voyant ce magnifique spectacle, l’étudiante ne put retenir une seconde fois son rire. Elle explosa littéralement de rire et s’effondra de nouveau sur le sol, ses pieds tapant le sol. « J’en peux plus ! Arrête de me faire rire comme ça ! Ce n’est pas possible, je vais finir par mourir ! » Dit-elle tout en riant avant de se stopper net, buguant sur le mot mourir. Là, soudainement, elle repartit en pleurs. « Lâche ma maiiiiiiiiin ! » Dit-elle en pleurs, comme si c’était ça qui la faisait pleurer. Toujours au sol, elle posa ses pieds sur les jambes de Liang pour le pousser loin d’elle. Il n'avait pas bouger d'un millimètre. « Lâche moi j’te diiiiiiis ! » Continuait-elle de dire, les larmes dévalant ses joues. Elle passait d’une émotion à une autre bien trop rapidement, et elle-même ne comprenait pas comment c’était possible. L’étudiante se redressa finalement, séchant ses vilaines larmes de crocodile du revers de la main, reniflant fortement d’une manière réellement pas sexy. « Si t’as si chaud, t’as qu’à tout enlever ! Au lieu d’utiliser ma main comme éventail là ! » Dit-elle en tentant vainement de retirer sa main. « Ça fonctionne au moins ? T’as moins chaud comme ça ? » Demanda-t-elle en agitant sa main devant la figure de Liang.

Ha Ra pleurait comme un gros bébé et elle ne comprenait même pas pourquoi. Ça l’avait prise d’un coup et la jeune femme regardait à tour de rôle sa main et le visage de Liang, comme si tout ça, c’était de sa faute. « Je sais pas pourquoi je pleure ! Pourquoi tu me poses cette question ? Je n’en sais rien, tu m’énerves avec tes questions ! » Lâcha-t-elle, toujours en pleurant à chaudes larmes. « Tu vois pas clair ? Eh ben moi non plus ! T’es tout flou ! » Dit-elle en avançant sa main libre vers le visage de Liang. Mais elle visait totalement à côté et décala brutalement sa main vers son visage. « Oups ! » Dit-elle en posant sa main sur sa bouche. Elle venait presque de lui crever un œil. « Pourquoi tu me fixes comme ça ? » Ronchonna-t-elle en sentant ses mains entourer son visage. Elle leva ses yeux mouillés vers lui et ferma aussitôt les yeux en le voyant se rapprocher de son visage. « Yah ! T’as cru que ça allait fonctionner ton truc ? » Râla-t-elle en écartant son visage. Bizarrement, elle avait arrêté de pleurer. Elle avait surtout oublié qu’elle avait séché elle-même ses vilaines larmes. « Wow, t’es magique Liang ! » S’écria-t-elle, tout sourire à présent. Alors qu’elle continuait d’utiliser sa main comme éventail près du visage de Liang, elle lui conseilla de tout retirer mais elle n’avait pas du tout pensé qu’il allait le faire. Mais, ça ne la dérangeait absolument pas. Elle se redressa même sur ses genoux, tirant sa jupe vers le bas. Elle mourrait de chaud elle aussi. « Allons-y, retirons tout ! » Dit-elle en rigolant tout en continuant de tirer maladroitement sur sa jupe qui ne voulait pas descendre. Elle abandonna et s’attaqua à son haut mais la fermeture éclair était placée dans son dos et elle n’arrivait pas à l’atteindre. « Mais putain, connasse de fermeture éclair ! Tu ne veux pas descendre là ?! »  S’énervait-elle alors que ses doigts n’atteignaient même pas la fermeture. Celle-ci ne pouvait pas descendre toute seule par magie… ou pas.

C’était dingue toutes les émotions par lesquelles elle passait en ce moment. Elle passait du rire aux larmes en un claquement de doigts et c’en était presque effrayant. L’étudiante fixait Liang d’un air ennuyé, tandis qu’il agitait sous son nez une cannette de bière. La wonsungi le regarda la boire d’une traite et resta plusieurs secondes figé devant l’absurdité de son petit tour de magie. Ha Ra éclata finalement de rire tellement c’était stupide. Il était ridicule, il n’y avait pas d’autres termes pour le définir actuellement. « Tu ne feras jamais carrière dans la magie. » Dit-elle en secouant négativement la tête avant de commencer à tirer sur sa jupe un peu trop étroite à son goût. Mais celle-ci ne voulant pas venir, l’étudiante s’attaqua à son haut, tentant par tous les moyens d’atteindre la fermeture éclair qui se trouvait dans son dos. Mais ses doigts n’arrivaient pas à l’atteindre, alors elle jura. Qu’est-ce que c’était agaçant quand rien n’allait dans votre sens. Mais comme par magie –ou pas– la fermeture descendit d’un coup, la libérant. « Wow, enfaîte, peut-être bien que tu pourrais devenir magicien ! » Dit-elle en retirant son haut et le jetant un petit peu plus loin. Maintenant, il ne manquait plus que sa jupe. Elle tourna la tête vers celle-ci, lui faisant des gros yeux avant de pousser un petit cri de surprise quand Liang commença à tirer dessus. « Mais tu fais quoi là ?! T’es malade ?! Lâches moi ! » Cria-t-elle en le tapant sur la tête. « Pourquoi tu la veux ? » Continua-t-elle de crier avant de se mettre à se tortiller dans tous les sens quand il la chatouilla. Au final, il réussit à lui retirer sa jupe et l’étudiante soupira de bonheur en sentant ses jambes libres. Elle les agita, tapant des pieds sur le sol. La wonsungi attrapa une cannette de bière vide sur la table basse et la jeta sur Liang. « Ouuuuh, t’es trop nul ! » S’écria-t-elle en récupérant une seconde cannette qu’elle lui lança sur la tête. « Arrête ça ! » S’époumona-t-elle en se levant. Elle s’approcha de lui, en titubant légèrement, et agrippa son haut. « Rends le moi ! » Dit-elle en tirant dessus. Manque de bol, Ha Ra recula son pied qui glissa sur la cannette de bière qu’elle avait balancé tantôt et emporta le jeune homme dans sa chute, fermant automatiquement les yeux. Quand elle les rouvrit, le visage de Liang était tout proche du sien. « Pourquoi je me sens toute bizarre là ? » Demanda-t-elle en le fixant, tandis que ses doigts effleuraient sa joue.

Hara regardait d’un œil ennuyé le spectacle qui lui offrait le jeune professeur. C’était d’un tel ridicule et d’une absurdité… La wonsungi se pencha vers la table basse, attrapant la première cannette pour la lancer sur Liang, tout en le huant fortement. Pauvres voisins. Ils faisaient un grabuge pas possible au plein milieu de la nuit, mais l’étudiante n’en avait strictement rien à faire. Ils pouvaient bien frapper à la porte qu’ils ne les entendraient pas tellement la musique était forte, ainsi que leurs rires. La jeune femme attrapa une seconde cannette et la jeta de nouveau sur Liang avant de se lever, s’approchant de lui pour l’agripper subitement. Elle voulait récupérer sa jupe, et son haut qu’il avait balancé plus loin. Mais d’abord la jupe. Sauf qu’au final, la wonsungi termina par terre avec Liang par-dessus elle. Ses yeux fixaient ceux du jeune homme, tandis que ses doigts se promenaient sur la joue de Liang. Elle sentait son souffle chaud, et alcoolisé, sur ses lèvres et elle crut bien qu’il allait l’embrasser mais sa bouche termina sur sa joue. « Yah ! Ce n’est pas là que je le voulais le bisou ! » Lança-t-elle, boudeuse avant d’éclater de rire. « Ça chatouille, arrête ça ! » S’écria-t-elle en se mettant à gesticuler, ses mains agrippant les épaules de Liang pour le pousser sur le côté. Il est malade lui ! L’étudiante se redressa rapidement, un peu trop et sa tête commença à tourner. Elle resta immobile un instant, portant sa main à son front. « Oulà, ça tourne ici… » Dit-elle en s’appuyant sur la table basse pour se lever. Une fois debout, elle se tourna vers Liang qu’elle dévisagea de haut en bas. « Ma jupe te va à ravir ! » Lança-t-elle en souriant, attrapant une cannette pas totalement vide qu’elle vida d’une traite, la reposant avec brutalité. « Toi. » Dit-elle, prenant un air sérieux et le pointant du doigt. « Je t’aime. » Lâcha-t-elle soudainement, un sourire étirant ses lèvres.