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Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée !

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Re: Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée ! | Lun 25 Mai - 22:05
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Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée !

ft. In Ha & Maloe


« Back Home »
J'étais entrain de faire du boudin sur le canapé, repliée sur moi-même, le cul dans l'fond des coussins. Le bougre avait presque réussis à me complexer avec le coup du rhabille toi vite ma p'tite ! C'était décidément un mec trop bizarre. Ou c'est moi qui l'est, au choix, sauf que j'préférerai que ce soit lui, question d'éviter les pensées sur ma santé mentale déjà bien douteuse depuis un certain temps. Il est vrai que j'avais un problème avec la nudité. Enfin, pas vraiment un problème, je n'pourrais pas formuler les choses comme ça, dirons-nous simplement que j'avais parfois tendance à oublier que j'étais une femme et que par ce fait, me mettre nue pouvait gêner certains. Ou c'est moi qui l'est, au choix, sauf que j'préférerai que ce soit lui, question d'éviter les pensées sur ma santé mentale déjà bien douteuse depuis un certain temps. J'avais même fini par appeler mon frère et amis proches de sexes masculins "hyung" pendant une période, ce qui avait fortement déplu à ma mère qui a vite fait en sorte de corriger ce petit défaut. J'ai jamais été une de ses petites filles qui pleurnichait pour un rien, qui avait peur de tout et qui mettait des petites robes en dentelles. Moi je jouais aux petites voitures et à la bagarre et je faisais en sorte de bousiller toutes les robes que ma mère à en vain essayer de me faire porter depuis ma plus tendre enfance. Elle qui était heureuse d'avoir une fille pour jouer à la poupée après avoir eu un fils, manqué, avec moi elle a pas eu d'bol ! Mais aujourd'hui, les choses étaient devenues légèrement différentes.

Quelques coups légers portés sur mes jambes me firent revenir à la réalité, portant mon attention sur le jeune homme en face de moi, qui par son geste, me demandais de baisser mes jambes. Je ne rechignais pas et le fit, non sans laisser échapper un soupir bien audible, pour qu'il sache que j'étais toujours fâchée contre lui. Apparemment, il voulait jeter un coup d'oeil à mes pansements, voir si tout était correct, que je n'avais pas négligé ce détail en faisant n'importe quoi quitte à rouvrir ses blessures merdique. Mais non, j'étais restée sage ! En même temps il faut dire que ça me faisait souffrir quand je faisais des mouvements trop brusques donc il n'était pas prévu au programme d'aller courir un marathon ou de faire un parcours du combattant, même pas de travailler, pour dire ! Donc calme toi blondinette ça va aller. Mais aujourd'hui, les choses étaient devenues légèrement différentes. Eh oui c'était encore légèrement sensible à certains endroits. Ses mots me firent presque rire. Comme si pendant ces mois j'avais eu ne serait-ce que l'idée de chercher quelqu'un... Je sais pas si ça doit me faire quelque chose qu'il le pense. Je voyais bien qu'il essayait de plaisanter, pourtant, soudainement je n'avais plus vraiment envie. Si il y avait bien une chose depuis la mort de Nao Ji qui arrivait et qui m'irritait parfois, c'était cette soudaine nostalgie qui me prenait et qui me rendait triste, alors qu'il n'y avait pas forcément de lien direct, seulement un mot ou deux rattachés avec mes souvenirs douloureux suffisait. Et là, c'était clairement le cas, et je ne pus retenir cette nostalgie d'à nouveau m'envahir.

Elle qui était heureuse d'avoir une fille pour jouer à la poupée après avoir eu un fils, manqué, avec moi elle a pas eu d'bol !« Je pourrais te dire que j'suis devenu la reine Mère et tu me croirais sur parole? » Un léger sourire qui se voulait moqueur, mais qui cachait bien mal cette soudaine tristesse s'affiche sur mes lèvres. « Tu penses vraiment que pendant ses trois derniers mois j'me suis amusé à chercher un abruti bête comme ses pieds qui viendrait me sauter tous les soirs? C'était pas à l'ordre du jour. ». La mort de celui que je considérais comme mon frère m'avais réellement affectée, et j'étais passer tout ce temps à essayer de rester à la surface, de ne pas me noyer, j'ai même fais les choses les plus folles pour essayer d'avoir à nouveau l'impression d'être en vie, mais rien n'avais fonctionner jusqu'à maintenant. Soudain calmée et sérieuse, je pris doucement les mains d'In Ha dans les miennes et les éloignai de mes blessures. « Laisse, je suis capable de m'en occuper toute seule. » Je jetais ensuite un coup d'oeil à la pendule qui se trouvais dans le salon avant de reposer mon regard sur lui. « Il est tard... Tu ferais mieux de rentrer. » Est-ce que j'avais vraiment envie qu'il me laisse? Non. Mais je sentais que j'allais avoir un de mes moments où j'allais me montrer complètement vulnérable, et je n'aimais pas qu'on me vois comme ça. Les gens on l'image d'une fille forte qui ne vacille pas, voilà ce que je suis pour eux, et montrer mes faiblesses aux yeux du monde... Ce n'est pas quelque chose que je veux faire.

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Re: Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée ! | Mar 9 Juin - 16:41
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Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée !
Maloe & In Ha




Sa blessure commençait tout juste à bien guérir, il y avait toujours cette légère couleur rougie, un peu foncée. J’espérais pour elle qu’il n’y aurait aucune cicatrice mais pour cela, il fallait qu’elle se tienne un peu tranquille, qu’elle fasse attention d’y mettre de la crème, des trucs comme ça ! Avec la blessure à la tête que j’avais eu pendant l’attaque des bleus, j’étais devenu un as en matière de bandage et sur ce qu’il fallait prendre pour ne pas ressembler à Frankenstein. Saera s’était agitée autour de moi avec tout ce qu’elle avait pu trouver dans la pharmacie du coin. La vue du sang lui avait fait énormément peur, et j’avais essayé de la calmer comme je le pouvais, même si ma tête à ce moment-là me cognait terriblement, rendant mon humeur hargneuse encore plus appuyée, surtout après l’incruste des verts dans notre opération. Bref, tout cela pour dire que la cicatrice sur le côté de mon crâne avait bien guéri, si l’on soulevait mes cheveux, on pouvait apercevoir une fine cicatrice d’une dizaine de centimètres, je la montrais parfois pour m’amuser, et je bénissais mes cheveux d’être assez longs pour la couvrir. Là, Maloe n’avait que ses vêtements pour cacher tout cela, et ça serait dommage que son joli corps soit encore marqué. Je passais mes doigts sur les contours des pansements, les soulevant avec attention. Hmm il fallait les changer, j’en étais certain, et comme je ne savais pas si elle allait le faire de si tôt, ou si par ennui, elle n’allait pas toucher à la poche, il valait mieux que je m’en occupe. Ce n’était pas quelque chose de bien compliqué, et j’allais le faire en moins de 10 min, top chrono ! La jeune femme parlait d’un voisin qui aurait dû lui faire une visite au cours de la soirée, si bien que je me demandais si elle avait trouvée quelqu’un pendant les trois mois où je ne l’avais pas vu. Pour moi, cela n’était rien d’extraordinaire, c’était juste la vie. Qu’elle fasse des rencontres, cela ne m’étonnait pas. « Je pourrais te dire que j'suis devenue la reine Mère et tu me croirais sur parole ? » Je releva les yeux vers elle, un air interrogatif sur le visage. « Tu penses vraiment que pendant ses trois derniers mois j'me suis amusée à chercher un abruti bête comme ses pieds qui viendrait me sauter tous les soirs? C'était pas à l'ordre du jour. » Je leva les yeux au ciel. Haaaan c’était faux ? Bein pourquoi elle me mentait rho. « Ce n’était pas vraiment ce à quoi je pensais. » Pourquoi semblait-elle soudainement si agressive ? Je me recula, laissant retomber son haut sur son ventre. « Je ne vois pas en quoi rencontrer quelqu’un serait une chose impossible au cours de ces trois mois. Et je ne parlais pas seulement de "te sauter", mais d’un peu plus. Ça aurait pu te faire du bien, c’est à ça que je pensais. » rajoutai-je, en penchant la tête sur le côté alors qu’elle prenait mes mains pour me dire qu’elle était capable de s’en occuper toute seule, qu’il était tard et que je devrais partir. J’observais son regard éviter le mien après l’avoir fixé intensément d’un air sérieux, avais-je appuyé là où il ne fallait pas ? Mauvaise habitude de ma part, parfois c’était voulu mais pas cette fois-ci. « Je partirais quand ton bandage ne te transformera pas en ogre, comme la princesse Fiona ! » lui lançai-je, en gros d’une couleur verte en mode pourrie et moisie haha. Je lui souris, caressant du pouce le dos de l’une de ses mains, avant de la faire se lever, afin que je puisse bien ôter les pansements et bien les refaire. « Tiens ton haut en l’air 5 minutes. » La chose faite, je me mis en mode infirmier. Délicatement, je faisais attention de ne pas trop tirer sur sa peau, ma main gauche dans son dos, et la droite en action. Et dire que la dernière fois que j'avais parcouru cet zone, c'était avec mes lèvres... Un frisson me parcourra. Accroupi devant elle, mon visage toujours près de son ventre, je repris la conversation. « Tu sais, je ne voulais pas te blesser. Je pensais juste que t’aurais pu trouver quelqu’un de bien pendant ces trois mois, c’est possible. » Je posa les bandages sur la table, attrapant un produit pour nettoyer la plaie dans la poche ainsi qu’une compresse que j’aspergeai, avant de la passer sur les deux blessures à l’arme blanche. « Tu te souviens, je t’ai dit que j’avais perdu.. mon frère à l’âge de 18 ans et que j’avais fui aux Etats-Unis pendant 5 mois ? » Quand on était à l’hôpital, je lui avais dit, je lui avais dit que j’avais regretté d’avoir fui sans avoir donné de nouvelles, sauf un simple sms à Hana qui, je savais, l’avait complètement terrifié et soulagé à la fois. Et elle m’en voulait toujours pour cela. « Eh bien, après ces 5 mois, mon deuil n’était toujours pas fait. Je faisais croire que c’était le cas, alors que j’étais mort à l’intérieur.. Et puis, j’ai rencontré une fille, une fille différente qui m’a bandé le cœur. » murmurai-je, un léger sourire mélancolique au coin de la bouche. « Alors tu vois, t’aurais pu toi aussi rencontrer quelqu’un de ce genre, ça peut aider, soulager.. » Amour ou amitié, peu importe, de bonnes personnes voilà tout. Des gens qui nous font oublier, qui nous apaise sans même s’en rendre compte. Je posa le bandage sur sa peau, m’assura qu’il tienne bien, entourant lentement sa taille avec. « ça sert pas trop ? » Je me redressa, mes mains sur ses hanches. Ça semblait bien ! Je releva mes yeux vers les siens. « Tu devrais te confier un peu, hmm ? Laisser sortir tes émotions, au moins avec quelqu’un. Craquer, cela n’a rien de mauvais, retenir tout trop longtemps, ça c’est mauvais, crois-moi ! » Je passa ma main sous son menton pour qu’elle lève son visage vers moi, avant de me retourner pour ranger ce qu’il restait dans la poche. « Si il te faut une oreille pour t’écouter, pour parler, pour te crier dessus, pour te câliner dans les mauvais jours, pour t’aider dans quoique ce soit, même comme punchingball, tu peux m’appeler, ok ? Je suis une tombe ! » rajoutai-je, dos tourné à elle. Peut-être que c’était ça ? Qu’il lui manquait des personnes de confiance ? Je n’en savais rien, il y avait encore beaucoup de choses que je ne savais pas sur elle, et celles que je connaissais déjà étaient inquiétantes, comme la raison pour laquelle elle s’était retrouvée poignardée dans cette ruelle. « Tu peux avoir confiance… » murmurai-je doucement.  


 
 

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Re: Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée ! | Ven 12 Juin - 21:43
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« Back Home »
De ce que je voyais, le jeune homme n'avait pas l'air d'avoir envie de partir tout desuite, d'après ses dires, il ne s'en irait que lorsque je serais soigné et qu'il était sur que mon bandage ne soit pas tout vert moisie, yeurk. Je ne comptais pas laisser les choses se dégrader jusque-là, même si en ce moment, je devais bien l'avouer, je n'étais pas très porté sur moi-même et l'attention que je devais avoir sur ma santé, sur ma vie. Enfaite, peut-être que seule, je me serais laissé comme ça, détériorer. j'ai beau aller un peu mieux, et avoir compris certaines choses, j'étais toujours bloqué dans une des premières phases du deuil, le déni. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'arrivais pas à dépasser ce stade, je n'arrivais pas à pleurer, je n'arrivais même pas à m'énerver de tout ça, de tout ce qui s'est passé. J'arrivais juste à... Me lever le matin et faire le minimum pour survivre, il ne fallait pas m'en demander plus. J'agissais chaque jour comme un vrai robot, légèrement kamikaze sur les bords, mais je ne ressentais plus aucune émotion à 'intérieur de mois, c'est comme si tout c'était arrêté et ne voulait pas se remettre en route. Autant dire que tout ceci était bien compliqué.

Je me laissais faire en silence, exécutant son ordre de tenir mon haut afin qu'il puisse soigner mes blessures. Je restais muette, simplement je ne savais pas quoi dire et j'étais légèrement contrariée de ses pensées. De plus, j'étais fatiguée, aussi bien physiquement qu'émotionnellement, le fait de ne rien ressentir pèse sur le moral qu'on le veuille ou non. Je l'écoutais parler, j'écoutais son histoire, me rappelant de ses propos, de ce qu'il m'avait raconté lorsque nous étions à l'hôpital, à propos de son frère. Mine de rien, je me suis sentie plus proche de lui à ce moment-là, je savais qu'il faisait partie des rares personnes à pouvoir comprendre ce que je pouvais ressentir après la proche d'un être aussi cher que pouvait l'être un frère, même si nous ne partagions pas le même sang Nao Ji et moi. J'hochais légèrement la tête à sa question, lui affirmant que, bien entendu, je me souvenais de tout, il reprenait alors son récit. À l'écouter je ne pus m'empêcher de sourire, pas d'un sourire franc mais plus d'un sourire triste et ironique à la fois. Tout comme il l'avait été, j'étais morte à l'intérieur, sauf que je n'avais pas quelqu'un pour me bander le coeur comme il dit, et je n'en avais pas envie, je tenais les autres à distance et surtout à très longue distance de mon coeur dont il ne restait presque plus rien aujourd'hui. Une nouvelle fois, je gardais le silence alors qu'il essayait de s'expliquer sur le pourquoi du comment il avait réellement cru que quelqu'un allait débarquer ici ce soir pour me rendre une visite particulière. Je n'avais pas vraiment envie de parler ou e m'exprimer, j'avais le cerveau qui fonctionnait à cent à l'heure et je ne comprenais pas trop pourquoi.

Un simple non de la tête fut fait lorsqu'In Ha me demanda si le bandage qu'il venait si soigneusement de faire n'étais pas trop serré. Je baissais légèrement les yeux sur mes blessures et soupirai. Pourquoi est-ce que c'est si dur de vivre après ceux qu'on a aimer? Le coeur est quand même un organe qui nous cause bien des tracas. Je finis par relevé la tête, étant légèrement forcé par le wonsungi. Il reprit la parole pour m'expliquer qu'il fallait que je me confie à quelqu'un, et que si je le voulais, il voulait bien être cette personne qui écouterait mes tracas et mes peines pour m'aider à s'en sortir. Il ajouta que je pouvais avoir confiance en lui, ce qui me fit sourire de nouveau et me délia la langue alors que je laissais mon haut retomber. « Je ne doute pas de toi, je sais que tu es quelqu'un de confiance, je le sais depuis un moment. Mais je n'ai pas besoin de me confier, tout simplement parce que je n'ai rien. Je ne ressens absolument rien ! » En soupirant, je me dirigeais vers la cuisine ouverte super méga design que l'autre abruti de Kwang m'avait acheté, mais passons. Je m'arrêtais près du plan de travail. « Nao Ji est mort... Keoni est parti sans donner de nouvelle, il est peut-être mort lui aussi... Ils ne sont plus là... Je suis toute seule maintenant... » On avait toujours été tous les trois, un vrai trio de choc inséparable, et aujourd'hui j'étais la seule à être encore là... Et de dire tout ça à haute voix me provoqua un sentiment bizarre. Je me sentis soudainement envahi d'une colère immense. Ses enfoirés m'avaient laissé seule, complètement seule, livré à moi-même, devant vivre avec ses souvenirs et cette peine sans leur aide. Mon regard se posa sur une pile d'assiettes que j'avais laissées là, avec une flemme incommensurable de les rangées, et dans un excès de rage, je les envoyais valser par terre. « Il m'ont laissé !! Comment est-ce qu'ils ont pu me faire ça? HEIN? COMMENT? » Ce fut ensuite autour de la machine à café suivi du grille-pain d'avoir le droit au même sort. Je m'étais retenu trop longtemps, et j'étais soudainement une bombe en pleine explosion...

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Re: Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée ! | Lun 29 Juin - 13:14
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Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée !
Maloe & In Ha




Comme Maloe, j’avais fui. Cinq mois, cinq mois sans nouvelles, qu’un simple message à Hana qui m’en voulait toujours et je ne pouvais lui reprocher quoique ce soit. J’essayais de me faire pardonner chaque jour de ma lâcheté, de mon égoïsme d’avoir pleuré seul, loin de ma famille, oubliant d’offrir mes bras à ma jeune sœur, tout aussi bouleversée. Je me détestais pour ce moment, si c’était à refaire, je ne serais pas parti de Corée. Jamais. Si, peut-être, mais j’aurais pris Hana avec moi. Ou peut-être pas… J’aurais aussi eu pitié pour mon père, l’homme n’est pas mauvais, juste caractériel, plaçant mon grand-frère Joon-Ha comme nous deux sur un piédestal. La chute fût aussi rude pour lui, la douleur également. La gifle que j’avais reçu à mon retour avait suffi à me transmettre sa colère, teintée d’angoisse et de désespoir. Mauvaise période, noire, des faux sourires parfaits comme je savais parfaitement les créer. Ma joie n’était plus, ma musique devenait triste, sombre, la mélancolie faisait partie de moi, l’envie de ne rien faire me suivait. Je délaissais mes groupes, je passai de l’un à l’autre pendant des mois, mes crises étaient revenues, je m’étouffais sur scène alors que j’avais pourtant tant de choses à dire, tant de choses à exprimer, et mon corps ne me le permettait plus. La perte de mon frère m’avait fait revenir à l’état de mes 8 ans, faible, seul, incapable de respirer sans sa présence rassurante. C’était à ce moment-là que j’avais compris à quel point j’étais faible. Cette faiblesse me rendait fou. Hana avait changé, moi aussi. Elle quitta le pays pour ses études, je craignais de la perdre elle aussi, mais je n’avais rien fait, rien dit, des félicitations, des encouragements et c’était tout. Mon père me surveillait, même si il ne savait pas pour mes crises de panique, il savait que quelque chose clochait chez moi. Il craignait que je fasse des conneries, il voulait me garder dans le droit de chemin. Son futur successeur désormais. Je n’en avais pas les épaules, pas l’envie, pas le courage. Ce n’était pas moi, pas mon rôle, rien à foutre, je ne le ferais pas. Je ne le méritais pas. La seule personne qui a su me remettre sur les rails, me guérir avec douceur, c’était Nina. Mon amour, mon premier amour. Elle m’avait fait rire lors de notre première rencontre, un vrai rire, si rare après les mois qui avaient suivi l’accident. J’étais attiré par sa lumière, sa chaleur, je voulais la boire, la toucher, la posséder… Je l’ai fait, je l’ai aimé pendant deux ans, je l’aimais certainement encore, d’une autre façon, mais je l’aimais toujours. Je lui étais reconnaissant de sa patience, de sa simplicité, de son amour, encore aujourd’hui mon cœur se sentait toujours bien en sa présence. Je m’étais entièrement confié à elle, dénudé. Moi qui pourtant avait toujours été quelqu’un qui parlait facilement, avec aisance, la carapace fût épaisse à briser lors de mes 18 ans. Je lui souhaitais ça à Maloe, quelqu’un qui lui fasse du bien, amour ou non peu importe. Elle pensait certainement qu’elle n’en avait pas besoin, que seule ça irait, mais la guérison du cœur, son désespoir, ce vide qui nous tue, il fallait autre chose pour le combler, et l’amour d’une personne était souvent la meilleure chose.  

Elle disait qu’elle ne ressentait rien, ce n’était qu’une façade. « ça, ce n’est pas vrai, et tu le sais très bien. » lui répondis-je, alors qu’elle se dirigeait vers la cuisine ouverte. Je rangeai tout dans la poche bien proprement, avant de me retourner dans sa direction. « Nao Ji est mort... Keoni est parti sans donner de nouvelle, il est peut-être mort lui aussi... Ils ne sont plus là... Je suis toute seule maintenant... » Je pencha la tête sur le côté, attentif. Il est vrai que depuis le tremblement de terre, personne n’avait eu de nouvelles de son second frère Keoni. On ne savait pas si il faisait partie des corps retrouvés, mais non-identifiés, ou si il était quelque part, en vie.. Ne pas savoir, c’était certainement la pire chose. Pour Naoji, elle savait, elle savait qu’il avait perdu la vie ce jour-là, elle l’avait vu. Mais pour Keoni, c’était une autre histoire. J’observai la jeune femme, son corps se tendant soudainement comme un arc avant de crier, et de jeter une pile d’assiettes au sol. « Il m'ont laissé !! Comment est-ce qu'ils ont pu me faire ça? HEIN? COMMENT? » Elle explosa littéralement, enfin. Je ne savais pas si je devais être content qu’elle montre enfin une émotion, ou si je devais la craindre ! Voir la cafetière et le grille-pain s’envoler à leur tour ne me rassuraient absolument pas, je craignais même qu’elle se blesse, si bien que je me précipitai vers elle, l’agrippant par derrière, l’empêchant de gesticuler davantage. J’emprisonnai ses bras entre les miens. « Maloe, Maloe arrête ! ça suffit, tu vas te faire mal ! » Je tournai de force la wonsungi vers moi, attrapant fermement son visage entre mes mains. « Écoutes moi bien, tu n’es pas seule, c’est clair ?! Tu n’es pas seule ! » Ma voix portait un peu plus fort, voulant s’imposer dans son esprit, parmi les fracas de morceaux explosés autour de nous. « C’était tes frères, tu sais comment ils étaient hein ? Tu sais que jamais ils ne t’auraient laissé seule si ils avaient eu le choix ! Ce n’était certainement pas des salauds, ils ont toujours été avec toi, et si ils avaient pu, ils seraient restés ! Ils seraient là avec toi, Naoji doit te regarder, et tu crois pas que ça lui ferait de la peine de te voir poignardée pour je ne sais quelle connerie hein ?! » Je la forçais à me regarder droit dans les yeux, peu importe si elle me frappait pour que je la relâche, j’allais dire ce que je pensais. « Personne ne sait pour Keoni, ne juge pas sans savoir ! Fais des recherches, enquête, aie ça comme but, de savoir ! Qui sait ? Il aurait pu perdre la mémoire, être dans un lit d’hôpital inconscient, et renseigné comme inconnu ? Personne ne sait ! » Je passai mon pouce sur l’une de ses paumettes, parlant désormais avec plus de douceur. « Les Wonsungi sont là, ta famille, tes amis, moi aussi.. C’est ça qu’il ne faut pas oublier, d’accord ? Etre triste c’est une chose, mais rendre les autres tristes en les inquiétant, ce n’est pas mieux. » Mes bras se refermèrent autour de la jeune femme. « Ne te renferme pas sur toi-même hmm ? Ce n’est pas la solution, écoute-moi… Etre seul, ça détruit… » Je caressai ses omoplates d’un air compatissant, rassurant, comme pour lui apporter un peu de chaleur dont elle manquait cruellement.  


 
 

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Re: Je sais que je t'énerve, viens me mettre la fessée ! | 
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