Cette journée avait été des plus banales. Me lever, boire un café, fumer une clope, faire un peu de ménage, finir un bouquin, avaler un repas, faire les comptes de la veille. Une journée calme. Trop calme pour une personne comme moi qui avait envie de bouger un peu.
Je suis donc sorti un peu, j'avais mis un jean délavé avec plusieurs trous, un débardeur noir et mon éternel blouson en cuir. Que le soleil cogne ou qu'il neige, je ne sors jamais sans ce blouson sur les épaules ou à la main.
Je fais un tour dans les rues, je croise des connaissances, je bois un café, je balance des blagues vaseuses. C'était déjà ça, mais voilà que l'après-midi touchait à sa fin, et j'ai toujours cette impression de n'avoir rien fait.

Je retourne vers le dortoir pour prendre ma voiture et pour partir dans mon magasin de musique préféré. Je démarre la voiture et je pars en direction de la voiture, mais je m'arrête à un feu rouge. Je m'approche un peu plus de la fenêtre embuée de ma belle caisse, je jette un bref coup d'oeil à l'extérieur. Ciel gris, orageux, de grosses gouttes s'écrasant entre les rares passants que je vois filer à toute allure plus ou moins abrités sous un parapluie ou à un arrêt de bus. Un temps à pas mettre un chien dehors, encore moins un chat, ni même un pied. Dix minutes plus tard, j'arrive à destination. Je ne voulais pas sortir parce que le temps était dégueulasse. Je sors de ma voiture, et je rentre dans le magasin en saluant le vendeur. Je me dirige dans mon rayon préféré : là où il y a toutes les guitares. J'en essaye une, deux, trois... Je voulais m'en acheter encore une, mais je n'avais pas pris ma carte bleue, j'avais quelques malheureux billets dans mon portefeuille. « Bon... Ça sera pour la prochaine fois. » lançai-je en grognant légèrement. J'avais les boules, je suis parti au dortoir pour prendre ma voiture, mais j'ai complètement oublié de prendre ma carte bleue, je suis vraiment trop con. Le vendeur s'approche de moi et me demande si je veux qu'il me laisse la guitare de côté, mais je lui fais un signe négatif de la tête. Je reviendrais lorsqu'il y aura des nouvelles guitares, après tout j'ai de quoi pour m'acheter les nouveaux instruments. Je dis au revoir au vendeur et je sors du magasin.
Il pleut encore, je cours et j'ouvre ma voiture pour enfin me mettre à l'intérieur. Je démarre et je pars en direction du dortoir. Je vais me poser sur mon lit à réfléchir si je peux organiser un concert pour mon groupe. C'est difficile de devoir organiser des choses de ce genre, alors qu'on a une agence sur le dos, mais peut-être qu'ils seront d'accord à ce qu'on fasse une performance dans la rue, histoire de se faire connaitre un peu plus. Je m'arrête à un feu rouge et je vois une personne qui est trempée et qui accélère en marchant sauf que cette demoiselle me dit quelque chose. J'avais bien raison puisque cette personne n'est autre que Lila. J'ouvre la vitre du côté passager. « Lila ! » m'exclamai-je avant de reprendre. « Grimpe, je t'emmène ! » Vous ne saviez pas que je pouvais être un bon gentleman ? Maintenant vous êtes au courant que je peux l'être.