u te demandes bien où tu pouvais bien avoir ta tête le jour où tu as accepté de bosser au Youth Lagoon. Comme si tu n'étais pas déjà assez occupée par ton premier boulot et surtout par une des raisons qui t'a poussée à venir ici en Corée. Si on met de côté le fait que tes trois meilleurs amis t'ont tous lâchée un par un et que ça semblait évident que tu viennes les retrouver ici toi aussi, tu es également venue pour un projet professionnel bien précis. Et plus le temps passe, malgré quelques progrès, plus tu as le sentiment de t'éloigner de ton objectif. Tu consacres bien trop de temps à ces fichus légumes et à ce foutu bar. Tu vas finir par faire un burn-out, c'est pas croyable d'avoir autant de choses à faire et aussi peu de temps pour te reposer. Soit, il paraît qu'il faut passer par là avant de réussir. Heureusement, tu vas bientôt t'envoler pour quelques temps en Californie avec Nina, tu pourras te changer les idées et surtout voir un peu ta maman, la seule en ce moment que tu as réellement envie de voir.

Ce jour-là, en plus de ta tournée habituelle du vendredi, tu as également une livraison à faire. Depuis peu à l'université de Yonsei, ils demandent d'être livrés directement dans les dortoirs. En fait, c'est bizarre parce qu'un seul dortoir passe des commandes et c'est généralement toujours la même chose : des carottes, des feuilles de salades et toutes les fanes de toutes sortes de légumes. Tu te doutes que c'est pour des animaux à moins qu'ils aient décidé de faire des chips de fanes de carottes. Tu ignorais que c'était possible d'avoir des animaux dans des dortoirs universitaires, surement un des étudiants vétérinaires en devenir. Enfin bon, toi tu t'en fiches un peu, l'important c'est de livrer le client en temps et en heure. C'est bien pour eux et c'est bien pour toi. Comme ça, tu rentres plus vite chez toi.

Décidément, ces derniers temps, tu passe pas mal de temps à l'université ou aux alentours. Toi qui pensais être débarrassée à vie des études, te voilà servie. Mais boulot oblige. Manquerait plus que bientôt on te demande en tant qu'hôtesse à domicile dans un dortoir. Les gens vont finir par se dire que tu es malade à avoir trois boulots différents. Vu que tu viens déjà pour des musicos du coin en recherche d'une compositrice pas trop chère. Tu devrais songer à faire payer davantage à partir du deuxième entretien, tu t'appliques tellement à faire du boulot de qualité. Enfin bon, cette fois-ci c'est pour une livraison, ce n'est pas vraiment le même genre de boulot, mais bon, on peut pas tous être des héritiers du groupe Samsung.

Tu arrives enfin au niveau du dortoir qui a fait appel à toi, il est situé au Nord de la petite ville universitaire. Tu es encore un peu impressionnée d'ailleurs de voir à quel point le renom d'une simple université a fait apparaître une ville entière tout autour. Même en Californie ça n'existait pas ça. Tu te gares correctement, t'as pas trop envie qu'on vienne t'enlever ton outil de travail, puis tu vas choper les deux cageots qui se trouvent au cul du camion. Tu vas finir le dos en compote avant même d'avoir mis un pied dans l'univers musical à force de porter des charges aussi lourdes. Mais tu te débrouilles pour arriver sans problème jusqu'à la porte du dortoir. Tu sonnes. Tu pries pour que quelqu'un arrive rapidement pour t'ouvrir. Tu sonnes une deuxième fois, tu n'as vraiment pas envie de lâcher les cageots accidentellement. Enfin, la porte s'ouvre. Mais tu fais quand même tomber les cageots. Non pas à cause du poids, mais plutôt à cause de la personne qui t'a ouvert la porte. « Minho ?? »

l avait fallu que ces investisseurs japonais nous enquiquinent jusqu’au bout. Enlever nos substituts pour le lancement du dernier défilé n’avait pas suffi. Ils s’étaient mis en tête de monter tous nos actionnaires contre nous. Déjà que le magazine ne se portait pas très bien ces derniers temps avec tous ces changements de propriétaires, les licenciements, … Même si ca restait dans la même famille, certains avaient guère apprécié que les enfants des Kang jouent un si mauvais tour à leur parent. Ils restaient méfiant avec nous. Alors quand on allumait une petite flamme, elle s’enflammait instantanément. Et c’était exactement ce que les japonais avaient cherché à faire. Ils avaient foutu la zizanie entre tous, criant à qui voulaient l’entendre, des vérités déformées qui pouvaient être mal interprétées. Ce jour-là, j’avais été appelé d’urgence alors que j’avais encore 3 heures de cours à suivre sur la journée. Jonglé entre étude et travail était bien plus difficile qu’on pouvait le croire. Surtout pour moi qui était un pur fêtard et un flemmard invétéré alors que j’étais encore en Californie. Depuis mon arrivée en Corée, cela avait quelque peu changé. J’étais plus pris par mes études et mon travail qu’autre chose. La fautive : Soo Ah, ma chère sœur. J’avais pris la décision de l’aider au maximum pour me faire pardonner mes erreurs passées et me voilà à la tête de Vogue Korea. Bien que ce fût prévu depuis ma naissance, je n’en avais pas hérité par mes parents, mais par ma sœur qui en partageait les droits avec moi. Avec toute cette histoire, j’avais coupé les ponts avec mes parents, ou plutôt, mon père avait coupé les ponts avec moi, mettant tous ses espoirs sur la cadette qui ne l’avait pas encore déçu. Pour ce, il n’avait jamais vraiment aimé Soo Ah, même si ils l’avaient élevé comme sa propre fille, sans l’avoir qui va avec. C’était en vérité ma demi-sœur. Ma mère avec commit un adultère quelques années après ma naissance avec un homme de la boite. Et pour ne pas éveiller les soupçons, mon père l’a adopté. Il a jamais vraiment pardonné ma mère, mais comment lui en vouloir ? Un homme si froid et si austère…. Quoi ? Vous avez cru que les Kang étaient une famille parfait ? On est comme toutes les familles de riches, on a nos lourds secrets. La différence, c’est qu’on a été assez malin pour ne le dire à personne. Meme nous, nous ne sommes pas censés le savoir. Enfin moi, surtout. J’avais surpris une conversation entre mes parents lors d’une nuit d’hiver. L’enfant prodige avait entendu quelque chose qu’il n’aurait pas du, mais à 12 ans, vous pensez bien, qu’on n’a pas encore la pensée de se taire. Je me revoyais encore gamin, demander à madame Kang si Soo Ah était ma sœur. Elle s’était mise à pleurer devant moi, me suppliant de ne rien répéter à qui que ce soit d’autre, même pas à mes sœurs. La seule fois que je la vis pleurer. Je tins cette promesse jusqu’il y a quelques temps. Soo Ah était en droit de savoir à l’âge actuel. Je m’en voulais te ne pas avoir tenu ma langue vis-à-vis de ma mère, car même si mon père me rejetait à présent, elle continuait à garder le contact, prenant soin de moi à mon insu. C’était dans cet état d’esprit que je passais les dernières semaines. Pas besoin de vous expliquer le stress qui me poignardait le ventre à chaque fois qu’on m’appelait pour un problème. Bref, j’avais passé une partie de l’après-midi et le reste de la soirée à convaincre nos partenaires de nos volontés par rapport à l’entreprise. La plupart avait fini par nous soutenir, mais quelques-uns restaient sceptiques et demandaient des preuves. J’avais fini par bosser la nuit sur les comptes de Vogue, aussi bien que je m’étais endormi à même mon bureau. J’avais migré péniblement vers mon lit alors qu’il commençait à faire jour, Song Ki m’ayant réveillé alors qu’elle se préparait pour aller en cours. J’avais décidé de sécher la matinée, mon corps ne voulant plus répondre à ce que je lui ordonnais. Je préférais abandonner et je m’endormais comme une marmotte. Je n’avais pas dormi paisiblement depuis deux heures que j’entendis la sonnette du dortoir retentir. Je grognais une première fois, me retournant, l’oreiller sur la tête. Mais on insistait. Je me levais en pestant, me grattant les yeux. J’étais rarement de mauvaise humeur et difficilement irritable, mais c’était une autre histoire quand on m’empêchait de dormir. Je sortis de ma chambre, me dirigeant vers la porte d’entrée. JE m’entrevis dans un miroir. J’avais une allure de débraillé, encore habillé de mon bas de costume, ma chemise à moitié ouverte, les cheveux en bataille. Je pestais apres les autres gumihos. Pas un qui pouvait être là quand il fallait. Je me souvenus brièvement que c’était le jour des livraisons pour la mini ferme. Je soupirais, ouvrant la porte. « J’arrive, j’arrive. » Surpris, je reculais quand j’aperçus les cagots qui manquaient de me tomber sur les pieds. Heureusement, mes réflexes ne dormaient pas eux et c’est avec souplesse, que je les rattrapais avant qu’ils ne s’écrasent sur le sol. « Faites attention ! » Je stabilisais le tout avant de reporter mon attention sur elle. « tout va bien ? » Je faillis lâcher mon les cagots à mon tour, mais les tenais d’une main ferme. « Minjee ? c’est toi ? » Je crus que ma mâchoire aller se décrocher tellement je n’en revenais pas. « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’étais pas en Californie ? Depuis combien de temps tu es là ? » Cela devait faire un baille vu qu’elle était apparemment livreuse de légumes. J’avais tellement de questions à lui poser. Je ne me souvenais plus de la dernière fois que je l’avais vu qui devait remonter à un an maintenant. J’avais essayé de la contacter, mais mes messages et appels restaient sans réponse. Les explications pouvaient bien attendre, pour l’instant, j’avais autre chose en tête. Je déposais les caisses sur le sol, me ruant sur ma meilleure amie, je l’emprisonnais de mes bras musclés. « Tu m’as manqué Minjee…. » soufflais dans ses cheveux.

ientôt, il va falloir que tu songes à réellement trouver un ou une acolyte. Non pas que te rendre à l'université soit un réel problème pour toi, ça ne te dérange pas vraiment quand il s'agit de bosser avec des artistes, mais tu n'as plus autant de temps qu'avant. Les livraisons ne comptent pas sur tes heures de travail, c'est encore du boulot en plus. Ça couplé au Youth Lagoon, ça te laisse peu de temps pour faire ce que tu veux réellement faire et aussi pour même juste essayer de trouver un nouvel employeur dans le domaine qui t'intéresse vraiment. C'est réellement frustrant d'avoir passé un an ici déjà et de ne même pas pouvoir encore réaliser ou du moins te rapprocher de ton rêve. Bien sûr, tu avais conscience que ça allait prendre du temps. Mais là, ça en devient déprimant. Tu aurais presque envie de tout lâcher et retourner chez toi. Retourner à ces années où tout allait bien, où Jinho était encore là et aussi toute la bande. Même Nina, tu ne la vois plus. Alors Minho, tu n'en parles même pas. Tu sais qu'il est en ville, mais il est parti comme un voleur et depuis t'as même pas envie de faire l'effort de prendre des nouvelles. Tu t'es tellement sentie trahie. Il ne restait plus que lui et sans rien dire : plus là. Comme Jinho.

Tu étais donc de livraison dans un dortoir de l'université ce matin là. Bon, tu ne pouvais pas râler parce qu'ils sont de bons clients, chaque semaine ils commandent et ce sont plutôt de grosses additions, sans vouloir sous-entendre quoique ce soit. Alors tu y vas sans râler. Mais chaque fois c'est la même chose. Ayant envie de bien faire et surtout faire rapidement, tu te diriges vers la porte d'entrée avec le cageot qui pèse trois tonnes. Plus ça va, plus c'est lourd. Et, trop fière pour demander de l'aide, tu sonnes. Sauf que le temps paraît plus long qu'à la normale alors tu re sonnes presque aussitôt vu que personne ne semble venir t'ouvrir. Tu résistais malgré tout, malgré le temps qu'à mis ce Gumiho pour venir t'ouvrir cette fichue porte. Sauf qu'à ce moment là, ce que tu vis te fis perdre l'équilibre, enfin ça te fit surtout lâcher les cageots sans rien pouvoir faire. Il n'avait visiblement pas réalisé le pourquoi du comment et te disais de faire attention. Vu sa ... tenue, il venait de se réveiller. Mais il ne pouvait pas ne pas te reconnaître. Minho, cet abruti qui t'avait donc abandonnée en Californie. Celui qui était censé être ton fichu meilleur ami. Il était là, devant toi, normal. Alors c'était là qu'il se cachait ? Tu ne savais pas trop si tu devais pleurer de joie ou si tu devais t'énerver et le frapper. C'était un mélange de deux sentiments que tu ressentais à ce moment là. Tu récupéras les cageots correctement pour les poser au sol et qu'ils ne tombent plus.

Il ne savait donc pas ? Il ne savait donc pas que tu étais là, en Corée. Nina ne lui avait rien dit. En même temps, tu lui avais tellement répété à quel point tu avais envie de frapper Minho pour être parti sans rien dire qu'elle avait surement préféré ne pas créer de problème et vous laisser vous débrouiller. Après tout elle n'a jamais été du genre à se mêler de ce genre d'affaires entre vous. Toi et Minho c'était tellement quelque chose que de toute manière, rien ni personne ne pouvait et ne peut actuellement influer sur votre relation. Cet abruti finit par te prendre dans ses bras et manqua même de t'étouffer. Tu te débats un temps pour tenter de respirer. Mais bon, c'est plus fort que toi, tu finis par le serrer dans tes bras à ton tour. Tu le détestes hein, mais ce con t'a quand même bien manqué.

« Abruti. » Tu mets fin à l'étreinte, quand même. « Alors comme ça tu disparais sans rien dire ? Attendre un an que j'arrive, c'était juste pas possible pour toi ? » Tu as tellement à lui balancer à la figure. Mais tu es tellement étonnée et heureuse au fond de le revoir que tu te limites et tu mesures tes propos. « Pour ta gouverne, ça fait déjà un an que je suis là. Tu crois vraiment que j'allais pourrir en Californie alors que Nina et toi êtes là. Et... Jinho aussi. » Même si tu savais très bien que ça n'allait plus être comme avant, que jamais vous n'alliez pouvoir retrouver vos délires d'avant, tu ne pouvais pas concevoir une vie trop éloigné de ces personnes qui comptent tant pour toi. « Putain, la Corée ça te réussit vraiment pas, t'es toujours aussi moche hein. » Ça faisait tellement longtemps que tu n'avais pas pu lui rappeler la vérité. Parce qu'à tous les coups, ici comme en Californie, les filles devaient lui courir après. Il fallait bien que quelqu'un se charge de le faire redescendre sur Terre à cette mocheté ambulante. Tu fronças les sourcils pour tenter d'imiter son regard. « En plus avec tes cheveux explosés on voit grave tes sourcils. Oh mon Dieu, tant de mocheté dès le matin. » Intérieurement, tu étais juste morte de rire. Tu as toujours aimé l'embêter et là ça faisait tellement de bien. « Qu'est-ce que tu fiches ici ? Toujours étudiant ? »

e n’en croyais pas mes yeux. Minjee se tenait la face à moi. Quand on dit que le hasard fait bien les choses. Je crus que j’allais pleurer de joie en la revoyant aussi soudainement. La serrer si fort dans mes bras ne me suffisait pas. Si j’avais pu, j’aurais fait un bon dans le temps pour revenir à l’époque où toute notre petite bande était réunie pour ne perdre aucun de ces moments précieux. Pourtant, j’avais perdu un an sans elle. Un an de souvenirs à rattraper. Impossible en quelques secondes. Je la serrais un peu plus fort contre moi. Peut-être un peu trop fort vu comme elle se débattait pour que je la lâche. Je finis par mettre fin à l’étreinte à contrecœur, souriant en l’entendant me traiter d’abruti. J’essayais de la prendre à nouveau dans mes bras, mais fut stoppé par ces dires. J’attendis qu’elle finisse pour pouvoir en placer une, un peu paniqué qu’elle puisse m’envoyer balader sans détour alors que l’on venait à peine de se retrouver. « C’est vrai que je suis partie sur un coup de tête et prévenir personne, mais j’ai essayé de t’appeler, je t’ai envoyé un milliard de messages… je désespérais que tu me répondes un jour … » Je parlais vite, panique, cette boule au ventre qui venait subitement de se former. Mon regard se voulait penaud, essayant de chercher une quelconque rédemption qu’elle pourrait m’accorder. Je comprenais qu’elle puisse m’en vouloir. Mais si on avait perdu contact tout ce temps, elle avait sa part de responsabilité également, mais je ne lui en portais pas rigueur. Si, j’aurais pu attendre un an qu’elle puisse venir avec moi en Corée, mais à cette époque, je venais d’être brisé. J’avais besoin de changement. Et je sentais que si je restais là-bas, j’allais finir par me perdre complètement. Et puis, ma véritable venue en Corée était Soo Ah, ma sœur auprès de qui j’étais resté trop longtemps avec l’image de conard au lieu de celui du grand frère. J’étais parti réparer mes erreurs alors que j’en laissais derrière moi sans m’en rendre compte. Je n’avais pas bien conscience de ce que je faisais à ce moment-là. Je n’avais qu’une idée en tête et c’était retrouver ma sœur. Le fait qu’elle m’annonçait qu’elle était en Corée depuis an un maintenant et qu’elle n’ait jamais pris la peine de m’avertir me fit l’effet d’un coup de poing en pleine figure. Mon sourire avait quelque peu dépérit sur mon visage à force de l’écouter. Ces retrouvailles n’étaient pas du tout comme je les avais imaginés. Et pourtant, je les avais visionné dans ma tête de toutes les façons possibles et inimaginables, mais celle-là, je le ne la vis pas venir. J’avais tellement à lui dire. On n’allait toute même pas tout se déballer ici, au milieu de la rue quand même, si ? Je tirais sur son bras pour la faire rentrer, attrapant les boites que l’on avait déposées par terre. Je refermais la porte avant de les reposer dans le long couloir. « Viens avec moi ! On a pas mal de chose à se dire. » Maintenant que je la tenais, il était hors de question que je la laisse partir aussi facilement. Je m’arrêtais pour la regarder de biais quand elle répliquait que j’étais moche. « T’es pas la première à me le dire ces derniers temps. Je dois avoir perdu de mon charme. » Arrivais-je à plaisanter malgré le poids que Minjee venait de me mettre sur le cœur. La jeune femme s’était toujours comportée de la sorte avec moi à l’époque. J’en déduisais qu’elle ne m’en voulait pas tant que cela. Enfin, j’espérais. Je la poussais à me suivre le long du couloir jusque dans ma chambre du dortoir où je refermais la porte derrière elle. « Oui, je finis mon master en gestion. Bien que je passe plus de temps au travail qu’en cours ces derniers temps… » Je m’aperçus dans un miroir non loin. « C’est vrai que je suis moche comme ca. » riais-je en devant mon reflet. « Je vais vite prendre une douche et m’habiller. T’as pas intérêt à bouger de là et à être là à mon retour. Compris ? » Ca n’avais rien d’une question, mais plutôt un ordre non discutable. Sans plus attendre, je partais me faire présentable. Je n’allais pas resté débrailler non plus. Je ressemblais au Minho des lendemains de fêtes trop arrosées en Californie. Alors qu’il en était rien ici.  

a faisait trop longtemps que tu n'avais plus eu l'occasion d'embêter ton meilleur ami, TON Minho. Ces lâches t'avaient tous abandonnées en Californie. Bien que maintenant la vie Californienne commence à réellement te manquer, un endroit est généralement plus amusant et plus appréciable avec les gens qu'on apprécie. Bref cette tête de mule avait déserté ta ville natale tout comme ton frère l'avait fait et bien entendu tu lui en voulais vachement pour ça. Mais c'était naturel, voir sa tête ça te démangeait, il fallait que tu l'embêtes. Comme avant. Comme si de rient était.

Bref il te fit rentrer dans le dortoir. Tu te chargeais de déposer quand même ce que tu étais venue livrer puis tu le suivis sans rien dire jusqu'à sa chambre. Tu te retins de rire lorsqu'il répliqua que tu n'étais pas la première ces derniers temps à lui faire savoir qu'il était moche. Bah punaise, tu n'étais vraiment pas loin de la vérité finalement en lui disant que la Corée ne lui réussissait pas. Enfin, tu étais tellement curieuse. Vous vous parliez quasi quotidiennement à l'époque et maintenant tout ce temps s'est écoulé depuis votre dernière conversation. Comment reprendre le cours des choses ? Même en tentant de blaguer sur sa sale tête, tu n'arrivais pas à être à l'aise avec lui. Et pourtant il avait raison, vous aviez tout un tas de choses à vous dire. Il te fit savoir qu'il était en master mais que malgré tout il passait la majorité de son temps à travailler. Pardon ? De quoi ? Rien de tout ça ne te paraissait "naturel"... Tu n'étais au courant de rien. « Oh, donc tu travailles aussi... C'est fou ce que les temps ont changé. » Tu voulais lui demander dans quoi il travaillait mais tu allais devoir attendre un petit moment, il se dirigea vers la douche et te somma de ne pas bouger. Quel abruti. Même si tu es remontée contre lui, tu n'as pas envie de te barrer sans avoir des réponses à tes questions.

Tu profites de son absence pour faire le tour de sa chambre, de son petit espace. Tu es curieuse. Il est mastérisant et travaille ? Ton Minho ? Tu as du mal à le concevoir mais à en voir tout ces bouquins sur son bureau, ouais, ça doit sûrement être le cas. Bah putain, si tu avais imaginé ça il y a quelques années, tu te serais surement bien foutu de lui. Tu continues de fouiner un peu jusqu'à ce que tu tombes sur quelque chose que tu aurais préféré surement ne pas voir. Une photo récente de lui et don ton demi-frère. Alors comme ça ils se voient ? Alors comme ça non seulement ton meilleur ami ne te donne pas de nouvelles mais en plus il est de nouveau en contact avec le plus lâche du groupe ? Comment t'es censé prendre ça ? T'as l'impression d'avoir été complètement éjectée du groupe. Des amis c'est pas censés rester soudés malgré la distance, malgré la séparation ? Tu reposes la photo là où tu l'as trouvé mais tu ne peux pas t'empêcher de lâcher quelques larmes. Tu tentes de les retenir, en vain. Tu es tiraillée entre l'envie de te casser afin d'éviter d'avoir affaire à ce traître et l'envie de rester pour poser toutes les questions que tu te poses ainsi que de remettre les points sur les i.

Tu entends un bruit provenant de la salle de bain, visiblement il a terminé. Tu tentes de sécher rapidement tes quelques larmes et va t'asseoir sur le lit comme si de rien était. « Tu as fini ? » Même l'envie de faire une vanne dans le genre Tu devais être vraiment crade pour prendre autant de temps. ça ne te fait même pas envie.