Une journée de cours plutôt ennuyante, tu pris ton sac, fuyant rapidement cette salle aux couleurs ternes pour rapidement te diriger vers le parking de l'établissement et ainsi récupéré ton petit bolide. Sa peinture noire et brillante te faisait toujours sourire. Tu étais amoureux de cette voiture que tu avais améliorée de tes propres mains. Elle était devenue ta femme, ton bébé, ton précieux, comme dirait l'autre. Sans perdre une minute de plus, tu grimpas à l'intérieur, balançant ton sac à l'arrière comme si il n'avait rien d'important avant de laisser gronder le moteur. Après une légère manoeuvre pour faire ta marche arrière, tu pris finalement le chemin de la ville. Sous la chaleur du soleil brulant, tu te laissais porté sous les caresses de cette légère brise de vent qui venait à ton visage. Sourire aux lèvres, tu compris alors que ton bonheur, c'était ça. Une route, une voiture et le monde était à toi. Un faible rire passa la barrière de tes lèvres avant que tu ne prennes conscience d'une chose: tu étais en retard. La petite tête aux cheveux décolorés allait te passer un savon. Pauvre de toi.

Tu mis plein pied sur la pédale et sans même contrôler ta vitesse, tu traversas les rues ainsi que les autres véhicules sans trop de peine. Tu n'as même pas eu le temps de passer par chez toi prendre une douche, ce qui est autant plus mal que le retard que tu imposais à ton invité. Non, aujourd'hui, ce n'était pas avec une demoiselle que tu avais rendez-vous, mais bien avec cet alien qui t'offrais tes plus gros fou rire. Un enfant légèrement trop bercé près du mur à naissance. Un enfant qui ne possède pas la lumière à tous les étages. Il était quelque peu idiot, mais tu l'adorais. Un enfant unique dont tu t'es fortement attaché, amicalement parlant. Une sorte de frère adoptif, à qui tu pourrais faire n'importe quelle crasse sans forcément recevoir un mauvais mot ou mauvaise parole. Après ces quelques minutes de route, tu arrivas finalement sur les lieux du rendez-vous. Le Starbucks. Un endroit que tu ne fréquentais que par grosse nécessiter. Tu finis par abandonné ta voiture sur une nouvelle place de parking avant de rejoindre le plus jeune à l'intérieur. « T'as pas trop attendu petit monstre ?»Tout en t'installant et à la suite de ces mots, tu offris un sourire taquin à ton ami. A partir de maintenant, les choses allaient complètement dérailler et ça, à cause de ta petite gueule de fouteur de merde.

Putain il est encore à la bourre le con. Sans dec', je déteste rester tout seul dans un restau, j'ai l'impression que tout le monde me mate et se dit "Hé, t'as vu le mec là bas ? Il est tout seul, à mon avis il s'est fait larguer par sa meuf. Quel gland." Quoi qu'en fait, je suis tellement beau et impressionnant qu'ils doivent se demander si je suis un mannequin en pause pendant un shooting... Enfin bref, j'aime pas être tout seul.

Je jette un coup d’œil sur mon portable : pas de nouvelles. Bordel... Bon, faut pas que je perde la face. Je me lève de ma chaise et me dirige vers la caisse. Pouaawww, la vendeuse est carrément bonne ! C'est le moment d'exposer tout mon potentiel de séduction suprême. Je m'accoude contre le comptoir, fait gonfler mes muscles plus balèzes que ceux de Dwayne Johnson et lui demande avec mon super sourire de loveur de l'extrême :

« Salut, jolie colombe aux beaux yeux ronds comme des M&M's, est ce que je pourrais avoir un café collé serré ? Avec beaucoup de lait. Je t'ai dit que j'adorais les M&Ms ? »

Et je conclue avec un clin d’œil de pur BG que si je me regardais dans un miroir je suis sûr je tomberai amoureux de moi-même. La nana a l'air intimidée par ma classe de ouf parce qu'elle se met tout de suite au boulot en évitant mon regard. La pauvre, j'ai dû la noyer sous mon charme... Je sais pas si elle s'en remettra un jour. En tout cas, en deux minutes chrono j'ai mon café mais toujours aucune trace de Nathys. Je retourne lentement à ma table pour pas rester trop longtemps assis tout seul... Putain, je suis sur ma chaise et il est toujours pas là ! Si à 3 il est pas là, je l'appelle et je lui dis d'aller chier. Et après je pars du Starbucks. Ouais, c'est un bon plan ça. Je dégaine mon portable.
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...
2,5...

« T'as pas trop attendu petit monstre ? »

Je me retourne en sursautant. Bordel il m'a fait peur ! J'ai cru que j'allais tout recracher mon café ! Mais c'est vrai, faut pas que j'oublie que je suis vénère contre lui. Je fronce les sourcils et lui demande en mode Rocky qui s'apprête à casser de la gueule sur le ring :

« Nan mais tu t'fous de moi ? T'es daltonien de l'heure ou quoi ? T'as 15 minutes de retard ! Va falloir qu'on règle ça sur le ring vieux ! »

Je mets mes poings devant mon visage, prêt à lui mettre la dérouille de sa life. Il va sentir passer la puissance de Chung Su lui !

Tu plisses légèrement tes yeux en voyant sa réaction. Réaction qui était quelque peu excessive, comme à son habitude, mais cela n'enlevait pas son attitude adorable. Tu te relevas alors doucement et saisis ses poings dans tes grandes mains avant de déposer tes lèvres sur son front. Tu reposes alors par la suite tes fesses sur la chaise et fait signe à la serveuse de t'apporter la même chose que d'habitude. Certes, on te voyait très peu dans ces lieux, mais assez pour connaitre tes habitudes, du moins les serveuses les connaissaient. Tu reposas tes yeux sur le plus jeune après avoir bien évidemment relooké la demoiselle. Un nouveau sourire s'installe alors sur tes lèvres tout en repensant à ses mots. « Hé.. L'alien, va falloir te calmer sinon mon pied va venir castré tes petites boules de castors. Pendant que certains foute rien, d'autre sont en cours tu comprends ?» Faible provocation, comme à ton habitude, mais tu savais très bien qu'il ne le prendrait pas au sérieux, et puis même, ça n'avait rien de réellement méchant au fond, seulement une envie d'embêter le plus jeune.

Tu observas les environs, réfléchissant à plusieurs choses avant de finalement reporter toute ton attention vers la personne en face de toi. « La prochaine fois je viendrais une heure à l'avance si ça peut te faire plaisir.» Une faible grimace s'installa sur ton visage pale avant de la transformée en un doux et tendre sourire, qui bien évidemment, cachait désespérément une nouvelle connerie façon Nathys. Chung Su t'inspirait toutes les conneries du monde. Tu étais trop vieux pour faire le con alors pourquoi ne pas envoyer ton fidèle employé de la connerie ? Après tout, il est toujours partant non ? « Si t'es mignon, tu diras à la serveuse qu'elle a des seins aussi gros que des obus et que ça serait cool de foutre sa gueule la dedans.. Tu vois le genre ? » Tu avais louché sur cette demoiselle qui présentait un large décolleté, chose que tu appréciais fortement, mais tout en trouvant cela quelque peu exagéré. Tu voulais filer une leçon à cette demoiselle, tout en t'amusant. « Elle serait capable de t'emballer sur place, elle ressemble légèrement à une cochonne... Faut voir dans un pieux ce que ça donnerait.. »

Franchement, il a du bol que j'sois de bonne humeur aujourd'hui parce que sinon il se serait mangé un pain brioché façon Chung Su dans la tronche. Mais bon, je suis grand prince et je laisse passer. Pour cette fois.

« Hé.. L'alien, va falloir te calmer sinon mon pied va venir castré tes petites boules de castors. Pendant que certains foute rien, d'autre sont en cours tu comprends ? »

Nan mais il joue avec le feu là ! Pour un peu je lui tatanerai le citron à coup de babouche ! Sérieux, moi aussi je bosse ! C'est du boulot la section art de la scène, je transpire de ouf moi avec tous les exercices qu'on doit faire pour se maintenir en forme et pour entretenir mon corps de rêve ! Et puis avec toutes les chorés qu'on se farcit en danse (là où je suis tellement un boss que le prof veut que je fasse des exercices de yoga pour canaliser mon énergie : j'ai bien compris que c'était un moyen de passer au niveau supérieur parce que les gens qui font du zen ils savent faire la danse du ventre nan ? J'ai trop envie de faire la danse du ventre...) moi j'suis désolé mais si, je bosse ! Bon, ok, j'avoue, là j'ai séché le cours d'art dramatique. Mais puisque je suis probablement la réincarnation de Molière, j'en ai pas besoin.

Il propose de venir une heure à l'avance la prochaine fois et je hoche la tête en gardant les bras croisés sur ma poitrine : il a plutôt intérêt ouais ! Sinon, juré, j'le dégomme. Et là, comme si de rien n'était, il me lance un défi. Le genre de défit de ouf que j'adore. Il me montre une nana au décolleté tellement plongeant qu'on peut limite voir son nombril et me dit :

« Si t'es mignon, tu diras à la serveuse qu'elle a des seins aussi gros que des obus et que ça serait cool de foutre sa gueule la dedans.. Tu vois le genre ? »

Alors là, pas de problème. J'entends même pas la fin de sa phrase : direct, je me lève et fonce vers la jolie gonzesse. Elle, c'est clair et net, elle va pas me résister. Je vois déjà au regard qu'elle me lance qu'elle veut du Chung Su et hoooo ça ! Elle va en avoir. Elle s'installe toute seule à une table et je me pose tranquillou sur le siège devant elle. Pamela Anderson fronce les sourcils et ouvre la bouche (probablement pour me demander mon numéro) mais je la devance et lui dis :

« Dis moi ma jolie, on t'a déjà dit que t'avais des obus dignes de l'artillerie allemande ? En fait, ils sont tellement balèzes que je me dis que toi, tu dois vraiment faire des économies en achetant une nouvelle bagnole : même pas besoin de payer les airbags. »

Lolo Ferrari écarquille les yeux, bouche bée. Elle doit pas en revenir d'avoir un poète comme moi face à elle. Franchement, je m'auto-fascine : j'ai vraiment une inspiration de ouf. Le coup de l'artillerie allemande, j'en suis carrément trop fier. Si j'pouvais, je me ferai un auto-tchek tellement je déchire. Comme j'suis bien parti sur ma lancée là, je continue:

« Dis, est-ce qu'il y aurait moyen que je dorme entre tes nibards un de ses quatre ? Ils ont l'air tellement confortables ! Même chez Canapi j'suis sûr qu'ils ont pas des oreillers aussi moelleux que tes nungas nungas.
- C'est à ma copine que tu parles comme ça espèce de p'tit merdeux ? »

Très, trèèèès lentement, je me retourne. Et merde. Putain y'a un gros malabar, genre champion du monde d'explosage de noix de coco à mains nues juste derrière moi. Et il a l'air sacrément vénère. J'vais me faire taper là, c'est sûr. A moins que Nathys ne trouve le moyen de me sauver la pomme et les marrons. Je me penche légèrement sur le côté et essaie d'attirer discrètement l'attention de mon poto pour qu'il vienne me sauver.

Putain... Je veux pas finir eunuque...

Ce gosse a un sérieux problème mental. Sans même prendre le temps de réfléchir à ma proposition, il se lève et se casse direct faire du rentre dedans à la nana, sans pression. J'espionne alors leur conversation qui a l'air palpitante, commençant à rire rien qu'en observant l'attitude que prenait mon cadet face à la nouvelle Lolo Ferrari. Fallait dire qu'il n'y aller pas avec le dos de la cuillère. Obus digne de l'artillerie allemande... Il est conscient que les allemands ne sont pas apprécié quand même ? Ce gosse est une connerie ambulante, de Vincent Lagaff coréen s'il vous plait. Les conneries c'est son dada faut croire alors comment voulez-vous que je ne prenne pas de bon temps avec ce gosse sérieusement ? Hop lààà. Ca va partir en sucette. Malgré mon fou rire international, je préfère intervenir avant que le petit se retrouve avec la tête explosée sur le comptoir. Je me faufile vite entre eux malgré mon rire toujours présent et tente d’apaiser les tentions. « On se calme les enfants ! »Je pose mon regard sur l'inconnu qui dit défendre sa petite amie et souris en suite à cette dernière avant de prendre la main de mon cadet pour l'attiré à nouveau vers notre table. « Pardonne mon petit frère dude, il a pas toute sa tête.. Il a été bercé trop près du mur étant petit ! » Je pousse doucement le plus jeune pour le faire assoir sur sa chaise avant de que je ne mette à rire à nouveau, voyant l'inconnu repartir dans son coin accompagner de la demoiselle, qui apparemment avait l'air d'être pas mal déstabilisée par cet évènement.  « T'es aller loin là quand même.. T'aurais pu y aller molo, tu l'as traumatisé la pauvre fille ! » Je n'arrivais pas à aligner un mot sans que mon rire ne prenne le dessus. Les larmes aux coins de mes yeux, je parvenais à me calmer après une longue minute de silence où je repris finalement la parole. « Tu t'es bien démerdé mine de rien, malgré que ça a fallait partir en cacahuète.. »

Je suis trop fier. Bon, j'ai bien failli finir en purée de Chung Su mais Nathys m'a dit que je me suis bien démerdé avec Pamela Anderson et ça, ça me fait trop plaisir. J'attrape mon gobelet avec mon café dedans, en prends une grande gorgé et retiens une grimace. En vrai, j'aime pas le café, mais demander du chocolat chaud c'est pas classe, même pour un mec comme moi. Du coup, pour avoir l'air plus cool, j'achète des cappuccinos qui me donnent envie de dégueuler  et qui m'excite à fond. Pas dans le sens où je trouve soudainement que ma tasse est carrément sexy au point de vouloir lui sauter dessus, plutôt comme une envie de sauter partout et de faire encore plus de conneries. Je me souviens d'une fois où j'avais avalé deux expressos à la suite avant d'aller à une soirée parce que je me sentais un peu patraque. Ce soir là, j'ai failli faire brûler la maison de mon pote en m'amusant à péter devant un briquet et ma mère m'a interdit de reboire quoique ce soit qui ressemble de près ou de loin à du café. Bon, j'en ai rebu. Mais je suis jamais reparti dans un délire de pyro-pétoman. C'est fini ça. Du coup, j'avale ma boisson l'air de rien et réponds à Nathys :

« T'inquiète, même si le mec avait décidé de s'énerver, j'l'aurai remis à sa place en moins de deux secondes. J'suis un fou moi, ils se sont carrément inspirés de moi pour le film Kung Fu Panda. »

Et pour prouver que j'ai raison, je me lève de ma chaise et fais deux trois prises dans le vent contre un adversaire imaginaire. J'enchaîne les pas en mode Jackie Chan et Bruce Lee. Les autres clients me regardent avec admiration, je le sens. Je suis vraiment trop doué. Une fois ma petite démonstration terminée, je fais le salut du judo (j'crois que c'est le judo) et je me rassois à ma place comme un champion modeste mais qui aime montrer que c'est lui le meilleur. Un mec comme moi quoi.

« Tu sais gamin, j'ai prévu de me faire tatouer "JITJUTSU" dans la nuque incessamment sous peu. Comme ça tout le monde comprendra que faut pas m'faire chier. »

Ouais, il est plus vieux que moi, je sais. Mais cette phrase me paraissait mille fois plus stylée en la commençant par "tu sais gamin". J'ai l'impression d'être l'acteur principal d'un film de western. Putain c'est décidé : je vais devenir un Chuck Norris coréen. Holala ça va déchirer. En plus,vu que je suis un pur athlète, je vais défoncer tout le monde en moins de deux secondes, je serai super connu et je pourrai me marier avec Britney en déménageant aux Etats Unis ! On habitera à Los Angeles et on passera nos vacances à Marrakech, au Mexique avec nos trois enfants (Kevin, Pamela et Alphonse).

« Dis, tu connais une agence qui recrute des dieux des arts martiaux comme moi ? »

On sait jamais, il a peut être des contacts...

Ce gosse est une machine à conneries, d'autre sont des machines à turluttes, mais lui c'est une machine à conneries. C'est le genre de mec qui est né avec les bouquins "pour les nuls" dans la bouche vous voyez le délire ? Cette chose est un pitre ambulant, avec lui, c'est le cirque gratuit, où vous voulez, quand vous voulez, cela dit, c'est d'ailleurs pour ça qu'il est autant apprécié par la populace de l'université et ses alentours. Un vrai cracheur de conneries sur pattes donc. Ca serait une autre personne, il en aurait déjà pris pour son grade, hors étant habitué à ses conneries, tout ça est devenu une véritable habitude. Je pouvais donc me permettre quelques remarques, quelques piques sans qu'il ne le prenne réellement de travers. Il connait très bien mon caractère après tout, sinon il ne serait certainement pas avec moi actuellement. « Je comprends mieux pourquoi le film est une catastrophe dans ce cas si tu en es sa source d'inspiration.. » dis-je suite à sa première remarque. Je l'observe se donner en numéro face à toute la salle, riant aux éclats alors que tous les regards étaient tournés vers nous, mais surtout vers ses pitreries avant de le voir retourner poser son arrière train sur la chaise face à moi. « T'es un véritable emmerdeur mon gars.. Tu veux pas deux ou trois bonnes claques dans la gueule histoire de te remettre les neurones en place ? » suggérai-je tout en riant à ses précédents mots. Il avait ce dont de faire rire n'importe qui, de n'importe qu'elle façon. Il était parfois bien trop direct ou indiscret, mais cela faisait son charme, au fond même si il pouvait être énervant ou fatiguant aux yeux des autres, il n'en reste pas moins quelqu'un de drôle. « Tu sais quoi ? La semaine prochaine tu viens avec moi et on fait le tour des agences ! Avec un peu de chance, un fou te prendra avec lui pour faire de toi la star de la connerie qui sait ? » Un large sourire apparut sur mes lèvres avant que je ne me mette à réfléchir durant quelques secondes, relevant en suite la tête pour m'adresser à nouveau à mon cadet. « Tu pourrais peut être m'accompagner à ma prochaine course aussi, histoire de déstabilisé certains concurrents, ça pourrait être cool.»

Je suis trop content que Nathys accepte de m'accompagner passer des castings. Il pourra jouer le rôle de ma groupie pendant que j'étalerai l'ensemble de mes compétences plus qu'impressionnantes pour les arts martials. Ça va déchirer, je le vois déjà avec ses pompons à m'encourager en gueulant des trucs trop cools comme « Va s'y Chung Su, étale ton kung fu ! T'es trop un ouf, alors écrase tout ces pignoufs ! » Putain cette chanson déchire. Faut que je l'écrive quelque part pour l'envoyer à Nathys avant les auditions histoire qu'il l'apprenne par cœur. Parce qu'avec ça, j'suis sûr d'être pris.

Donc ça déjà ça me rend super content. Mais alors quand il me propose de l'accompagner à une de ses courses alors là je suis à deux doigts de craquer mon slip. Putain il est sérieux ? C'est pas des conneries ? J'ai toujours rêvé de voir des courses comme ça, en mode Fast and Furious avec des nanas à moitié à poil qui lance le départ et qui font les umbrellas girls. J'pourrai non seulement mater comme un malade là bas, mais en plus j'aurai l'air super viril parce que c'est un bon truc de mec ça d'aller à une course en buvant de la bière. Ouais, faudra pas que j'oublie de boire de la bière. Je suis trop excité à l'idée de l'accompagner mais je lui demande quand même pour être sur qu'il se paie pas ma tronche (parce que ça aussi c'est possible) :

« C'est une vraie proposition ? Parce que si c'est du vrai de chez vrai, je veux trop t'accompagner ouais ! »

Et là, j'ai une putain d'idée qui fleurie dans ma tête. Le genre d'idée qui déchire tellement que quand j'en ai des comme ça, je me demande vraiment si en vrai je suis pas le fils d'Alfred Aïnstaïne, le mec qui a fait la bombe nucléaire là. L'un des drames de ma vie, c'est de pas avoir le permis. Et comme je suis un peu ric-rac niveau sous, faudrait que j'essaie d'avoir le moins d'heure possible de conduite à faire avant de le passer pour payer le moins possible. J'ai déjà demandé à Reeva si elle voulait pas m'apprendre à conduire mais elle a jamais voulu. Mais Nathys, c'est mon super poto. Il me laissera pas tomber lui, j'en suis sûr. Du coup je me rapproche de lui et lui fais mes yeux de bébé phoque abandonné tout seul sur la banquise froide et hostile en lui demandant :

« Dis en passant comme ça sur un malentendu, tu pourrais pas m'apprendre à conduire en plus ? »

Bouddha, si tu existes, fais en sorte qu'il dise oui. Je promets de pas mater les seins de Kelea pendant une journée entière si tu le fais. Parole de Chunguie.

Qu'est-ce qu'il pouvait être con ! Mais ça n'était pas pour m'en déplaire. Au final, ce mec là était un peu comme le petit frère que j'ai jamais eu donc le voir balancer des absurdités à chaque minutes me faisait plutôt plaisir afin de compte. Si dire de la merde constamment faisait de lui une personne heureuse, pourquoi l'en empêcher ? Cela dit, le traîné à des runs allait forcément le changer, c'est pas vraiment le même monde que dans lequel il balance de la merde. Ce monde de courses est plutôt violent et assez dur, peut être trouvera t-il sa place parmi un groupe de supporter, mais pas sûr, cela dit, ça n'empêche pas le fait qu'il peut tout de même essayer, c'est toujours une expérience à prendre pour lui non ? « Si tu viens avec moi dans ce genre de rassemblement, je t'avertis, tu fais aucune merde parce que ça me retombera dessus aussi sec t'entends ?» Un léger avertissement, mais sans pour autant être bien trop stricte. C'était juste une bonne assurance au final, l'emmener là bas était plutôt déconseiller, non seulement pour son âge, mais également à cause de sa personnalité un peu trop hyperactive et dévergondé. Il pourrait facilement être pris pour cible et s'attirer des ennuies bien plus facilement qu'en usant d'une simple blague et si par malchance je suis en pleine course, je ne pourrais malheureusement rien pour lui, donc cet avertissement n'est finalement pas de trop. « Donc, oui monsieur, c'est une vrai proposition, mais gare à ton cul. »

Je pourrais presque faire le frère parfait dit donc, bien qu'un peu trop protecteur surement. Cela dit, sa question m'intrigue un peu. Pourquoi vouloir que je l'aide à apprendre à conduire en sachant que déjà, d'une, ma conduite est agressive et de deux, ça serait plus sûr de faire ça à l'aide de l'auto-école non ? « C'est quoi le soucis ? Tu peux pas payer ton permis ? Je peux en payer une partie si tu veux, ça me gêne pas, du moment que tu m'assures de l'avoir du premier coup. » Grand frère, le retour. Je n'étais pas contre le fait de lui apprendre à conduire, je me ferais même une joie de lui apprendre, cependant, si c'est une question d'argent, autant dire qu'il a l'air de galéré, donc le soulager un peu de ce côté là serait peut être pas mal, puis c'est pas comme si je balançai mon blé pour une connerie cette fois. Je roule pas sur l'or, je l'avoue, mais si c'est vraiment important je peux me démerder pour avoir quelques billets en poche. « Je t'apprends à conduire si tu veux, y a pas de soucis, mais n'imagine pas conduire un de mes bébés lustrés, tu vas finir au volant d'un véhicule poubelle ! » Véhicule poubelle. Mot étrange pour lui, mais bien familier pour moi. Je qualifié de véhicule poubelle c'est voiture anciennement arrivée en état d'épave, que j'ai bien évidemment soigné, sinon elles seraient impossible à pilotés, donc le voir au volant d'une de ses petites boites de fer risque d'être très drôle. « Préviens-moi juste deux ou trois jours avant que je puisse posé mon jour de repos au garage pour m'occuper de ton cas, d'accord ?»

Ho bordel, c'était pas une blague ! C'était une proposition de la vérité vraie ! Je vais pouvoir voir une course comme dans Fast and Furious ! Peut être même que je vais pouvoir piloter, je sais au fond de mon gros intestin que j'ai la fibre du pilote depuis toujours. Ouais, c'est exactement ça : mon destin c'est de piloter, comme l'autrichien là, Choumarreur. Ça va être tellement cool putain, j'ai trop hâte ! Comme j'suis trop content, je commence à sautiller sur mon siège et je promets :

« T'inquiète, je serai sage comme du papier ! Et si tu veux je te paierai même un verre d'eau pour te remercier ! »

Je suis grand prince, je sais. Mais je lui dois bien ça, d'ailleurs si j'ai ma paie d'ici là, je lui prendrai peut être même un diabolo menthe mais bon, là c'est pas sûr non plus parce que c'est un peu la misère niveau sous en ce moment, va falloir que j'appelle ma mère pour lui demander de me remplir un peu mon compte. Ou alors je vais vendre mon corps pour me faire de l'argent... Putain mais c'est grave une bonne idée ça en fait ! Je suis déjà en train de réfléchir à la façon dont je vais monter mon business (j'pourrai faire ça à domicile avec un slogan genre « Chunguie, le bonheur à votre porte »... Parce que faire ça dans la rue ça fait un peu bizarre) quand Nathys me demande si j'ai des problèmes de sous pour mon permis et me propose même de payer une partie. Putain, j'ai presque une larme qui coule sur ma joue tellement c'est trop beau comme geste (il est prêt à se ruiner et peut être même à se prostituer pour moi, c'est tellement bô putain). Nathys c'est vraiment mon top de chez top de pote, je serai capable de me prendre un vélo pour lui. Pour le camion par contre ça se discute parce que c'est un peu gros comme bordel et je suis pas sûr de pouvoir l'arrêter, même avec mes super muscles de titan.

Je secoue la tête et lui réponds d'une voix pleine d'émotion (#hommesensible) :

« Nan, t'inquiète j'ai les sous pour le permis, c'est juste pour les heures, j'ai pas envie d'en avoir trop et puis bon, j'avoue que pour le moment mes seules tentatives au volant, elles ont pas été géniales géniales... »

Je préfère pas lui raconter que j'ai explosé les deux pneus avant de la super voiture de mon père quand j'ai voulu fuguer de chez moi parce que ma mère avait oublié d'acheter du Nutella. Bon, le truc qui fout vraiment les glandes, c'est que les pneus, je les ai défoncé à l'entrée de ma maison. En fait, j'ai même pas eu le temps de faire 50 mètres au volant que déjà j'avais un accident. Et j'étais même pas sur la route. C'est un peu la loose.

« C'est pas grave, c'est super les voitures poubelles ! »

Je sais pas ce qu'il veut dire par voiture poubelle mais je fais genre que je m'y connais pour avoir l'air encore plus classe que je le suis déjà. Parce qu'il a quand même pas l'intention de me foutre dans une VRAIE poubelle avec des roues en bois hein ? J'ai quand même un moment de doute donc je demande l'air de rien :

« Enfin ta poubelle là... Elle a un moteur ? »

Nan parce que bon, si c'est moi qui dois pédaler, c'est bon, je sais déjà faire du vélo. Ho putain, nan le top de la honte ce serait si lui il me poussait avec une sorte de petite perche comme mes parents faisaient quand j'étais bébé sur mon tout petit tricycle... Quoi que ça pourrait être marrant en fait...

« Moi j'suis chaud patate tout le temps, y'a le pilote qui dors en moi qui veut se réveiller là, tu vois ? J'vais t'en mettre plein les noeils tu vas voir, je serai à peine dans la bagnole que déjà tu me verras plus parce que j'suis un Speedy Gonzales du volant ! »

Pour illustrer, je fais le bruit du moteur avec ma bouche, tends les bras comme si je conduisais et me penche à gauche et à droite en fronçant les sourcils comme si j'étais dans une bête de virage de la mort. Je suis sûr que ça va trop l'impressionner. Il doit déjà être fier de moi, c'est clair.