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stay strong - Persé bby

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Re: stay strong - Persé bby | Lun 8 Juin - 22:21
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Une personne était manquante. Rien ne pouvait se passer correctement avec cette équation. A eux deux, ou disons plutôt Sora seule, il ne pouvait y avoir aucune fin convaincante. Du moins pas selon le schéma de Kazuya. Soji ne pouvait pas échapper à ses responsabilités de la sorte, ici personne ne le faisait alors pourquoi lui ? Son petit séjour chez les chinois ne lui avait pas retiré ses principes il en était convaincu. Ce mec n’était qu’un gosse refusant de grandir et, par conséquent, repoussant ses responsabilités. « Il devrait être là. » Ce n’était pas son rôle que de donner des conseils ou faire un constat sur la situation mais ça lui échappa dans la plus solennelle des tonalités. Son visage de marbre déchanta légèrement lorsqu’elle évoqua un éventuel mariage entre eux puisque de toute évidence… ça n’arriverait jamais. « C’est impossible. » Leur couple était impossible. Assurément la palme du meilleur rabat-joie, tant et si bien qu’elle soit actuellement inexistante, revenait dignement à Kazuya. Pourquoi ce besoin de la ramener sur terre ? Aucune idée. Acte complètement débile dans une telle situation compte tenu du côté instable de la blonde. Pourtant à l’heure actuelle lui qui était tellement habitué à se contrôler fut le plus instable des deux. L’idée mûrissant rapidement dans sa tête, c’est soudainement qu’il se décida à aller révéler une vérité qui ne demandait qu’à sortir au grand jour auprès du chef. S’il y a trois ans il aurait été assez docile pour se taire et rester à sa place, leur périple lui avait injecté les plaisirs simples d’une vie jusqu’alors inaccessible et il était hors de question que tout soit remis en cause pour Soji. Il ne vivait pas dans l’utopie, la fin des études de Sora approchant ils retrouveraient d’ici quelques années leur vie au sein du clan mais il était hors de question qu’une personne reste en dehors de ça et principalement parce que ça tirerait sa princesse vers le fond.
Rapidement Sora le rattrapa dans le couloir. Il se stoppa, ne pouvant se permettre une scène de ménage devant les yeux déjà étonnés des membres passants. Se penchant légèrement vers elle, un filet de voix fila entre ses dents « Il faut que quelqu’un le fasse, c’est encore dans mes fonctions de lui établir un compte-rendu. » Il serait dommage d’en oublier le chapitre principal. Plus méfiant que jamais quant aux alentours, une bouffée de panique le parcouru lorsqu’elle entreprit de caler sa main contre sa taille. « Ne fais pas ça on est pas dans une visite de courtoisie. » siffla t-il en se dégageant de son contact. Depuis le temps qu’il lui répétait il serait temps qu’elle l’imprime. « Et leur montrer à quel point je suis enchanté ? Non merci. » Dans son humeur actuelle c’était impossible. Pour la première fois et sans vraiment comprendre pourquoi il s’énervait. Son bouillonnement restait interne mais l’émotion était bel et bien là. Cependant après une longue respiration il reprit sur un ton plus doux. « Sora vraiment… pense au clan, pense à nous… il faut que tout le monde sache. Quoi qu’il arrive Soji ne sera jamais un citoyen lambda, il a besoin de la protection du clan plus que jamais. » Et le clan devait savoir qu’il était toujours en vie, c’était évident. De toute façon que ce soit avec ou sans le soutien de sa belle, Kazuya comptait bien ne pas faillir à sa tâche quoi qu’il arrive.
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Re: stay strong - Persé bby | Mar 9 Juin - 0:52
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« Ta raison aussi devrait être là. » C’est ce qu’elle aurait voulu répondre, mais elle ne dit rien, c’est les mots qu’il prononça ensuite qui lui firent mal, c’est les mots qu’il prononça ensuite qui réveillèrent la colère de la jeune femme. Perséphone était peut-être une garce ; Sora quant à elle, prenait tout à cœur. Elle ne disait pas les choses à la légère, si elle venait d’affirmer que la seule personne qu’elle pourrait épouser c’était lui, c’est qu’elle savait que cela était vrai, que ça avait été vrai, que ce serait vrai. Alors, qu’il la fasse redescendre violemment sur terre de la sorte, la sortit de sa transe. Il n’avait envie de n’en faire qu’à sa tête ? Très bien, elle ferait de même, et après toutes ces années, elle était très douée pour faire des caprices et les mettre en place.

« Si tu es là aujourd’hui, c’est parce que je l’ai voulu, n’oublie pas cela. » Compte rendu… Aurait-il oublié que c’était elle qui avait forcé la main de son père pour n’avoir que lui en garde ? Aurait-il oublié que c’était elle qui avait choisi de partager sa nouvelle vie avec lui ? De lui laisser la possibilité de prendre l’air et sortir de cette vie de routine construite dans ce clan ? S’il avait envie de jouer à cela, elle y jouerait. S'il avait envie de jouer les gros durs, alors elle y jouerait. Elle en avait l’habitude, une partie de plus ou de moins, qu’est-ce que cela changeait ? Il cherchait à se dégager de la prise de la jeune femme, pas de problèmes, Sora garda ses mains sur sa taille fine, sur la ceinture de son yukata. « C’est toi qui sembles l’oublier, Eiji. » Elle planta son regard dans celui du garde. S’il y a à peines quelques secondes elle était paniquée, maintenant elle était en colère. Sora était en colère, et elle pouvait faire bien plus mal que le masque qu’elle portait au quotidien. Regardant autour d’elle, la nippone leva la main, faisant comprendre aux présents de partir ; pas besoin de leur préciser qu’ils devaient garder silence, cela allait de soi. « Eiji, pourrais-tu s’il te plaît construire une suite logique à ce que tu dis ? »

Si elle avait voulu, elle lui aurait ri à la gueule. « nous » ? parce que maintenant elle devait penser à un « nous » qui pourtant ne devrait pas avoir lieu. Pire, à un « nous » qui était impossible ? Le regard de la jeune femme devint noir, alors que son visage se fermait et ses traits durcissaient. Sa voix, depuis qu’elle était dans le couloir, n’était devenue qu’un murmure sec, pour répondre au ton que Kazuya employait. « Tu ne diras rien. »

Un sourire narquois se posa sur les lèvres de la blonde. « Parce que tu te soucies de sa protection maintenant ? » Arrête de vouloir la faire rire Kazuya, ton discours n’a ni queue ni tête désormais. « Sa protection, tu t’en fiches, tu le préférerais mort, mais, s’il est mort, je prends sa place, si je prends sa place, je prends la tête de ce clan, seule ou accompagnée… » elle marqua une pause, reculant d’un pas, n’ayant pas besoin de parler très fort, au pire il lirait sur ses lèvres et elle le savait. « Totalement seule, ou avec un inconnu, qu’est-ce que ça peut faire Eiji, si « nous » est quelque chose d’impossible ? » ou comment lui dire « réfléchis avant de parler ».

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Re: stay strong - Persé bby | Mar 9 Juin - 19:36
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N’être qu’un garde du corps ; un refrain qui avait tourné dans sa tête de façon incessante toutes ces années jusqu’à ce que la musique s’arrête enfin. Avant de s’ouvrir à Sora jamais il n’avait regretté sa condition pourtant à revenir en ces lieux tout changeait. Il n’était plus le même, se plier aux mêmes règles qu’auparavant lui coûtait plus qu’il ne l’aurait pensé, à son plus grand dérangement. S’il n’était plus fait pour être remplir son rôle, que deviendrait-il ? Certainement pas grand-chose. Aussi contradictoire cela soit-il il devait sa place à cette blonde se tenant en face de lui, la même l’en ayant éloigné. Il n’oubliait pas cependant il préféra ne pas relever. Le simple contact qu’elle émit en lui touchant l’avant-bras suffit à attirer son attention tandis qu’il fut pris d’un semblant de panique contrôlée aussi soudaine que furtive. Aux paroles calmes et sans équivoque de la nippone Kazuya se redressa pour reprendre une posture plus carrée. Si madame, qui habituellement voyait à redire lorsqu’il endossait son costume de garde, voyait quelque chose à redire à son comportement il allait se reprendre. Il était vexé mais si elle voulait jouer à ça alors il n’y avait aucun problème pour lui. « Oh. Très bien. » Faussement accommodant son visage venait de se refermer dans un demi-sourire de courtoisie. Si c’était le retour de son garde du corps qu’elle venait d’exiger alors elle sera satisfaite puisqu’il marque son retour. Pour une durée indéterminée mais Kazuya comptait bien rester sur sa position un moment, avant que le sujet Soji ne soit remis sur le tapis tout du moins. « Il y a une suite logique, il suffit de la comprendre. » Insolent, il resta sur sa position froide et dénuée d’expression.
Assez d’aller dans la confrontation, il tenta autre chose. La pitié. Pourquoi pas après tout sauf qu’il signa un échec. Il resta de marbre face à l’ordre masqué en remarque qui sortit d’entre les lèvres de la nippone. Sora marquait un point, il n’en avait rien à foutre de la santé de Sôji sauf que la subtilité résidait là. Sa santé avait à voir avec l’avenir du clan et en cela ça le concernait tout autant que les autres membres. C’était aussi pour cette raison évidente qu’il s’inquiétait pour lui… mais tout à sa manière et pas dans le bon sens. « T’as raison je m’en fou. Tu veux que je te dise ? Il n’est même pas capable de se protéger tout seul, il frôle inconsciemment la mort chaque fois qu’il sort tranquillement dans la rue ou qu’il joue le gérant de bar. Il est vivant et sa place est ici, à la tête du clan. Tu viens de le dire toi-même, s‘il était mort tu prendrais sa place mais il n’est pas mort. » Sec sur ses derniers mots et insistant bien sur les deux derniers, il ne savait pas trop comment mais ces phrases avaient réussi à sortir de sa bouche. Ses sourcils s’étaient violemment froncés tout comme la plupart des traits de son visage durcis. Il marqua une pause, réalisant le tout et ce fut soudain la violente descente d’ascenseur. « Ah donc tu abandonnes. » Son regard se transforma tout comme les muscles de son visage se relâchèrent. Il était … déçu. Déçu qu’elle ne tente même pas de les sauver car si l’officialisation d’un amour interdit par la hiérarchie était impossible ils pouvaient au moins tenter de choisir la meilleure option. Sauf que ce n’était pas le choix de Sora. « Tu choisis ton frère c’est ton droit. Maintenant si tu m’autorises à disposer j’aimerais aller voir ma famille. Seul. » Au cas où ça ne semblait pas évident.
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Re: stay strong - Persé bby | Mar 9 Juin - 20:23
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« Comprendre quoi Kazuya? N'est-ce pas toi qui disait constamment de ne pas agir sans réfléchir? Tu fais quoi là… » on aurait dit ce jeu de corde qu’on a tous fait étant gamin, au moins dans un camp de vacances ou dans la cour de récrée ; ce jeu où seul, ou en équipe, on se tient au bout d’une corde, et le but, c’est de tirer assez fort pour ramener l’autre à soi. Kazuya ne s’en rendait certainement pas compte, mais, la jeune femme avait toujours l’impression qu’il tirait sur la corde le premier, qu’elle tirait aussi pour le faire arrêter, mais, que de la même façon qu’il avait tiré le premier, il lâchait tout aussi le premier, la laissant tomber. C’est ce sentiment qu’elle avait à chaque fois. La déception qu’elle lisait sur son visage, lui donnait envie de lever son poing. Parce qu’il n’avait pas le droit d’être déçu, il n’avait pas le droit de penser qu’elle abandonnait, elle avait tout ce qu’elle avait pu, que ce soit pour se sortir de son cauchemar, comme pour lui faire avouer ses sentiments. Sora avait tout fait pour qu’ils soient ensemble, elle avait refusé de cacher ses sentiments, de les faire taire, c’est toujours lui qui mettait un « stop » devant, c’était toujours lui qui demandait « temps mort », alors tout simplement, il avait fini par l’avoir à l’usure. Au final, elle était fatiguée, épuisée de se battre pour Sôji, pour son père, comme pour lui.

« Crois que j’abandonne si t’en as envie. Sôji n’est qu’un pauvre con, et toi aussi. » C’était froid, elle avait dit ça en le regardant droit dans les yeux, sans trembler, sans ciller. Elle recula encore, détournant enfin le regard. « Dis à ta mère que je passerai la voir. »

Ses petits pas se firent entendre, alors qu’elle retournait dans sa chambre. Elle n’abandonnait pas, mais, au vu des murs qui ne cessaient de se lever à cause de leur colère, pour le moment, elle ne voyait pas la porte de sortie. Impossible. Abandon. Ces deux mots là résonnaient dans son esprit, à croire que c’était de sa faute. Il ne voyait pas qu’elle pourrait parfaitement trouver la solution, si seulement on la laissait réfléchir. Si seulement il la laissait réfléchir. Mais comment pouvait-elle le faire alors qu’il ne donnait pas de futur à ce pourquoi elle se battait ? La porte de sa chambre fermée, un rire nerveux lui échappa. Elle se regarda dans le miroir, prit son peigne, et tira ses cheveux courts en arrière, les relevant. Elle quitta son yukata aussi, envoyant valser ses ghettas, et remit ses vêtements. Elle avait besoin de prendre l’air, alors elle sortir de sa chambre par la fenêtre, comme elle avait habitude de le faire dans le temps. Tant d’heures passées enfermée, elle avait fini par trouver la combine. Sa fenêtre, la fenêtre sur le côté, la porte sud, le portail. Tout le monde semblait occupé à l’intérieur à cause de son retour ; mais elle, elle avait besoin de faire un tour.
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Re: stay strong - Persé bby | Mar 9 Juin - 23:17
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Il ne savait pas ce qui lui arrivait. Cette façon d’agir ne lui correspondait pas et Sora ne ratait pas l’occasion de le lui rappeler. Kazuya était dans l’interdiction de craquer, d’envoyer tout sauter pour ce qui lui passait par la tête et là se trouvait la tristesse de sa situation. L’interdiction d’en faire qu’à sa tête qui avait été si bien assimilée pendant de nombreuses années semblait s’envoler en fumée au détour de ce sujet qu’était la réintégration de Sôji au clan. L’impulsivité et l’égoïsme, deux traits ne faisant pas partie de son caractère et pourtant ils étaient ceux le dominant en cet instant. S’il souhaitait tant annoncer ce crétin à sa place c’était aussi pour ne pas condamner Sora un destin qui la détruirait ou au contraire la transformerait comme toutes les femmes de pouvoir en ce milieu. Atrocement dure, autoritaire et surtout invivable. Il voulait garder Sora et ne pas retrouver cette petite fille brisée ou cette Perséphone qu’il avait tant et si bien tenté de gérer. Après tous ces efforts l’impossible semblait avoir été atteint et le voir lui échapper pour cette raison était plus que rageant. Aucun retour en arrière n’était envisageable. « C’est parfaitement réfléchi et logique. » Et là il se garda bien de lui mentionner qu’il n’y avait rien de plus logique que la hiérarchie au risque d’enfoncer son cas et de perdre toute cohérence avec lui-même et de mélanger ses deux rôles.
Un pauvre con. Voilà les mots qui le décrivaient dans sa bouche. Bien. Mis au même niveau que cet escroc. Il garda le silence, soutenant son regard sans aucun mal. Il n’éprouvait aucune difficulté à lui tenir tête tant la sujet lui était essentiel. Et puisqu’elle semblait vouloir lui rappeler son statut de garde du corps soumis à ses ordres il ne manqua pas de lui demander l’autorisation de disposer. « Je lui dirai. » furent les seuls mots qu’il lâcha avant de prendre la direction du domicile familial, mâchoire serrée. Le pas plus rapide qu’à l’accoutumée il finit par ralentir au fur et à mesure qu’il se calmait. A quelques mères de l’arrivée il se stoppa, pensant nécessaire de se préparer à prendre l’allure adéquate pour aller à la rencontre de ses parents. Un soupire plus tard il était reparti, sa mère lui offrant un accueil plus chaleureux que son père qui lui se contentait d’un sourire radieux. Trois ans passés il devait bien admettre qu’ils avaient pris un petit coup de vieux car malgré quelques appels et photos échangées il n’avait pas réellement pu les voir. Grandit, beau, comment va Sora, fière de toi mon fils… une longue déclaration d’amour suivie d’un questionnement de la part de sa mère et son père écoutant distraitement, Kazuya revivait. C’était bon de rentrer chez soi, même si tout ça ne serait que de courte durée. Il ne pouvait pas s’enlever de la tête le manque de volonté de Sôji de revenir.
Le quartier avait apparemment changé et Madame Eiji comptait bien faire visiter à son fils les alentours. Une excuse comme une autre pour s’entretenir avec lui après ces trois ans de distance. C’est après une discussion d’un peu plus d’une heure avec son père que Kazuya se consacra à sa mère, faisant le tour de la propriété Kato. Bras dessous sa mère afin de lui porter appui pour qu’elle marche par pur principe il aperçut au court de la balade, entre deux histoires se rapportant au clan, une tête blonde qui ne pouvait être que celle de Sora. Sa mâchoire se serra tandis qu’il traçait déjà mentalement le trajet à faire emprunter à sa mère pour éviter toute situation embarrassante. Il posa malgré tout son regard sur Sora qui n’était plus dans ses vêtements traditionnels mais bien ceux dans un style qui lui était dorénavant plus familier. Croisant son regard un instant il finit par le déroger, reportant son attention sur le chemin.
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Re: stay strong - Persé bby | Mer 10 Juin - 0:40
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Les rues plongeaient peu à peu dans le noir de la nuit, et les lumières artificielles prenaient le relais. Il ne fait jamais noir à Tokyo, c’est presque inquiétant. Si ce ne sont pas les lampadaires, ce sont les enseignes lumineuses qui polluent la ville qui montrent à chaque individu le chemin qu’il serpente. Sora fumait une cigarette, marchant le pas léger, alors qu’elle avait la tête si lourde. L’air était frais, mais pas froid, ses jambes découvertes par son short appréciaient. Elle avait pris son sac avec elle, et de celui-ci, elle sortit son paquet de cigarettes pour en fumer une. Il y avait encore des gens dans la rue ; il y a toujours des gens dans les rues de Tokyo. Et plus elle s’aventurait au centre de cette énorme agglomération, et plus les têtes se tournaient à son passage. Shibuya. Elle avait fini par atterrir à Shibuya, en empruntant le métro bien entendu. C’était plus que vivant, et ça lui permettait de se calmer. C’était étrange pour quelqu’un qui n’aimait pas la foule, de se sentir à l’aise dans cet endroit. Certainement parce qu’elle était japonaise, ou parce qu’elle avait passé du temps ici avec Sôji.

Ça ne résolvait pas le problème, bien sûr que non. Sôji n’était pas mort, et tout le monde avait le droit de savoir. Au détour d’un host club, elle s’arrêta pour s’allumer une autre cigarette. Elle entendit des chuchotements, des yankees étaient devant, ils devaient avoir son âge, ils devaient être là dans l’espoir d’apercevoir ne serait-ce qu’une hostess passer, mais leur attention s’était posée sur elle. Ils la fixaient et chuchotaient. La blonde souffla amusée, les jugeant du regard. « Si j’étais vous, je cesserai de parler maintenant ; autrement, expliquez moi comment on fait pour s’exprimer sans langue. » ils devinrent blêmes, ils s’inclinèrent vivement en s’excusant. C’est bien, on les avait bien formés. « wanna be yakuza », elle les désignait souvent ainsi. Une longue balade dans le quartier. Une longue balade seule.

Sora ne voulait pas prendre la tête du clan, mais si elle devait le faire, elle le ferait. Seule. Elle préférait être une Onna-oyabun, plutôt que de marier quelqu’un qu’elle n’aimait pas. Sora n’avait rien pu dire devant son père, elle avait juste hoché la tête. Mais, elle aurait voulu lui dire que tout comme lui, elle avait le droit d’épouser quelqu’un qu’elle aimait. Il y avait quelque chose qu’elle n’avait pu dire à Kazuya sur le coup ; elle avait vu la tristesse de son père encore une fois dans ses yeux. En énonçant les options, elle avait pu voir que son paternel faisait cela par optimum pareto, mais, il devait penser, que si elle épousait quelqu’un qui lui était indifférent, elle serait moins blessé si quelque chose de mal arrivait, quelque chose comme à sa mère… Ou peut-être se faisait-elle des films. En tout cas, la revoilà dans son quartier. Elle avait ses écouteurs enfoncés dans ses oreilles, et regardait ses pieds plutôt que tout droit. C’était puéril, de se dire que la seule chose qu’elle désirait à cet instant, était que son petit ami la prenne dans ses bras. C’est lui qui a revêtu son rôle en premier pourtant, c’est lui qui a replacé la barrière en premier pourtant… alors pourquoi avait-elle l’impression qu’elle s’était fait engueuler pour quelque chose qu’elle n’avait pas fait au final ? « Tu ne balanceras pas », on apprend ça à n’importe quel garde, servant, yankee, ou bras droit. Ne pouvait-il pas comprendre ça ? Elle plongea ses mains dans ses poches, s’arrêtant de marcher. La jeune femme se trouvait devant la maison Eiji. Sa main se leva, pour appuyer sur la sonnette, mais, elle n’appuya pas. « C’est impossible. » Le devoir ou le cœur ? Kazuya semblait avoir déjà choisi, et ça lui faisait mal. Il pouvait dire autant qu’il le voulait qu’elle abandonnait, qu’elle n’en faisait qu’à sa tête, ou qu’elle était instable… Ils étaient un couple, et pourtant ils n’avaient pas fait les mêmes choix. Sora soupira, se calant contre le mur. Elle ne pouvait pas voir les étoiles. Elle voulait rentrer. Mais chez elle, et non pas chez son père. Kazuya voulait-il rester ici, à Tokyo ? Peut-être qu’il veut rester chez sa famille au final, peut-être qu’il souhaiterait se voir accorder une autre mission. Comme ça il n’aurait plus à jouer son « garde ». Elle eut un petit rire nerveux ; Sora tirait constamment sur l’élastique pour faire tomber le masque de Kazuya, mais il finissait toujours par le remettre en place.
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Re: stay strong - Persé bby | Mer 10 Juin - 22:19
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La balade en compagnie sa mère ne s’éternisa pas. Une heure lui suffisait à se sentir suffocante à l’idée de ne plus recevoir d’ordres du paternel. Ne pouvant que constater les dégâts de sa dépendance son regard lourd analysait les expressions de son visage plus creusé que lorsqu’il était parti. Elle semblait fatiguée. Etait-ce dû soucis ou avait-elle toujours été comme ça ? Il semblait être passé à côté de tellement de choses depuis tout ce temps. Un peu de recul suffisait à reprendre une lucidité quant au décor. Un sourire bienveillant traversant son visage, il obéit à sa mère et prit le chemin du retour en discutant banalités. Un long silence finit par s’installer tandis qu’elle embraya avec malice le sujet des femmes. Naturellement gêné face à la curiosité mal placée de sa mère qui aimait broder des histoires à base de spéculations il lui fit comprendre que rien n’était à signaler de son côté. L’informer à propos de Sora était impossible, même pour cette femme qu’il affectionnait par-dessus tout la vérité n’était pas bonne à entendre. L’information de son couple n’était pas une information à prendre à la légère, elle était tellement conséquente qu’il savait déjà qu’elle ne pourrait le garder pour elle. Il suffisait d’un, qu’un seul des pions soit informé pour que tout se termine autour d’un bûché où sa tête serait mise à prix. Un joyeux festin. Le bordel. Le plus ironique dans cette histoire étant qu’il était persuadé que son père serait le premier à aller reporter l’information s’il venait à l’avoir en sa possession. Autant la garder pour soi. La déception de maman Eiji cultiva sa culpabilité à l’idée de la laisser s’inquiéter à son propos. Une personne se présenta comme être la demoiselle idéale pour plaire à sa mère et le sauver d’affaire. Un mensonge n’avait jamais tué personne. « En fait si… j’ai rencontré une fille. On se voit de temps en temps, elle est drôle, jolie, et surtout japonaise. » Un détail qui faisait toute la différence, raison pour laquelle il avait posé son choix sur cette personne. Son prénom ? Maman était bien trop curieuse. « Moeko. » Un sourire se dessinant sur ses lèvres, il se maudit pour ce qu’il était en train de faire. Pourtant il s’était débrouillé pour tourner ça de façon à ce que ça ne soit pas un mensonge. Son destin était très sûrement lié à une autre par le biais d’une affaire déjà organisée par son père mais au moins si le prénom de Moeko arrivait jusqu’à ses oreilles il ne tiquerait pas. Pas comme ce serait le cas avec Sora.

Assis dans le salon familial, les yeux rivés sur une bille qu’il faisait rouler entre ses doigts, l’ambiance n’était plus la même que quelques instants auparavant. Plongé dans ses pensées le silence régnant dans la pièce l’accommodait. Pourtant son père décida de le briser pour lui annoncer son rendez-vous de ce soir : le chef. Il lui restait à peu près une heure mais il lui fallait aller faire un tour avant ça. Pour se préparer mentalement. Se préparer à ne rien dire, sur rien. Ca faisait beaucoup à cacher. En sortant, tandis que sa main droite refermait la porte, une tignasse blonde qu’il pouvait apercevoir du coin de l’œil fit pivoter sa tête. Sora. Il tenta l’ironie. « C’est mon rôle de monter la garde je te signale. » Non parce que si c’était ce qu’elle était en train de faire ce n’était pas utile. Lâchant la poignée de la porte, il vint se poser un peu plus en face d’elle. « Si tu hésites à rentrer à cause de moi c’est faire une victime innocente, elle n’arrête pas de me parler de toi. » Sora par ci, Sora par là. Sa mère l’avait vue grandir en même temps que son fils, elle s’y était en quelque sorte attachée. En lui posant la question sur ses relations avec les femmes, il avait capté sa référence à Sora sans la relever. Kazuya n'était pas assez bête pour ne pas deviner à quel point sa mère était une menace pour son petit secret. Magré des non dits il savait qu'elle avait percé son affection pour Sora il y a de ça des années. « Elle espère ta visite. » lâcha-t-il enfin. Pas besoin d’une victime inutile.
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Re: stay strong - Persé bby | Mer 10 Juin - 23:47
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Elle ne réagit pas. Elle ne leva pas la tête. Elle ne releva pas non plus ses paroles. Croyait-il réellement que c’était le moment de se servir de l’ironie ? Ce n’était pas du tout le temps de plaisanter plutôt, surtout au vu de la dispute qu’ils avaient eue toute à l’heure. Il part ? Très bien, elle pourrait entrer tranquillement dans la maison. Sora ne regarda Kazuya à aucun moment, elle n’écoutait même pas ce qu’il disait. Elle s’en foutait royalement. La jeune femme avait juste envie de lui dire de fermer sa gueule. Elle avait dit qu’elle viendrait, c’est pourquoi elle était là. Les yeux de la japonaise s’étaient posés sur un point, au loin, loin de l’ombre que Kazuya faisait sur le sol. Pour Sora, le bête, le stupide, le débile, c’était lui. Alors, elle avança, sans briser le silence, et passa le portail de la maison qui était désormais entre ouvert.

Son poing se ferma pour taper à la porte, et puis, elle attendit simplement qu’on lui ouvre. La mère Eiji apparut alors, et Sora lui sourit, sincèrement, de bon cœur. Entrant dans la maison, elle retira ses chaussures et s’inclina devant la dame, apercevant ensuite le père derrière, et elle fit de même. Techniquement, ce n’était pas à elle de s’incliner, mais, Sora se foutait royalement des protocoles en dehors de la maison de son père. Avançant d’avantage dans le couloir, elle suivit la vieille femme, demandait si elle allait bien, si elle ne manquait de rien, et s’excusant d’arriver les mains vides aussi. Sora se sentait à l’aise avec elle, parce que dans sa petite tête blonde, elle avait une figure maternelle. Elle s’assit en tailleur autour de la table basse, et accepta avec plaisir le thé qu’on lui offrit. La dame semblait si contente de la voir, et Sora l’était tout autant. « Je suis désolée de venir à cette heure-ci, j’avais besoin de… de faire un tour avant de m’arrêter chez vous… » La mère n’avait pas dit mot encore, même pas à ses questions plus tôt, et ça commençait à inquiéter la jeune héritière. « Vous ne parliez pas autant lorsque vous étiez partie Sora, c’est bon d’entendre à nouveau cette jolie voix ! » Combien de fois Sora devrait-elle demander à ce qu’on ne la vouvoie pas ? Elle rougit, doucement. C’est vrai, que lorsqu’elle était partie d’ici, elle refusait de parler, et lorsqu’elle le faisait, elle bégayait. « J’ai réappris les choses les plus simples on dirait… »

Soudainement, la joie qu’elle ressentait s’estompait, et sa gorge se nouait. Elle avait le cœur lourd, extrêmement lourd, et la bonne femme semblait le remarquer, puisqu’elle vint s’asseoir à côté d’elle pour lui prendre ses mains. Sora aurait voulu lui dire de ne pas le faire, mais elle n’y parvint pas, son sourire disparaissait. Petite, elle venait ici parfois, juste pour regarder madame Eiji faire ce qu’elle faisait au quotidien, l’espace d’une ou deux heures, parce qu’elle avait l’impression qu’elle transmettait le calme. « Pensez-vous que ma mère serait fière de moi… ? »

Cette question lui avait échappée, à mi voix, d’une voix triste et perdue. Sora ne parlait jamais de sa mère, elle ne voulait pas réveiller le souvenir. « J’aurais aimé qu’elle soit là, qu’elle me dise de ne pas m’en faire, que tout irait bien… » Elle secoua légèrement sa tête, un rire forcé traversant ses lèvres. « Pourquoi je parle du passé moi, je ne devrais pas, je suis bête, je ferais mieux de finir mon thé, et vous laisser vous reposer… »
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Re: stay strong - Persé bby | Jeu 18 Juin - 22:55
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Comme à son habitude il ferma la marche de la grande héritière. En silence. Un mutisme calculé, perfectionné et mécanique. Que demander de plus si ce n’est cet inhabituel air heureux qu’il adoptait pour parfaire l’illusion auprès de ses parents. Toute maternelle se respectant n’était pas dupe des mensonges de son enfants, les efforts devaient être subtiles et intelligents. Pourtant il changea d’avis. Indéniablement Kazuya était perturbé, toutes ses restrictions et bonnes manières s’envolant en l’air il fit demi-tour. Un acte anodin pour n’importe quel indécis mais certainement pas pour l’homme à la droiture exemplaire qu’il était il y a encore peu. Embrouillé par le retour aux sources il perdait de vue sa réelle identité ; bien plus que lorsqu’il se cantonnait à son masque de garde du corps. La décision du silence que prenait Sora quant au sujet de son frère l’agaçait, à tel point qu’il en rentrait puérilement dans son jeu à ne plus vouloir se battre pour qu’elle cesse ses caprices d’enfant vexée. Tandis qu’elle frappait à la porte de sa propre maison familiale il fit volte-face et parti pour une balade se voulant revigorante. C’était con mais nécessaire. Malgré tout l’idée de Sora papotant avec sa mère ne pouvait sortir de son esprit. Pour connaître l’héritière il savait qu’elle pouvait en venir à des confessions plus qu’embarrassantes. Car non malgré tout ce qui avait pu se passer Kazuya restait anxieux lorsqu’il s’agissait des faits de sa belle.
Rapidement de retour au foyer, ayant remis sa balade et la visite de ses camarades à plus tard après avoir jeté un œil aux aiguilles de sa montre hors de prix, il tenta une entrée discrète. Plutôt raté puisque sa maladresse le rattrapa. A croire que vivre loin de chez soi vous fait oublier où se trouvent les meubles, il se prit le pied dans l’un d’entre eux en retirant ses chaussures et c’est seulement quelques longues poignées de secondes plus tard qu’il fit son apparition au salon ; entre autre après avoir étouffé un cri et s’être remis le souffle court de cette vilaine surprise. S’il faisait attention à tout le monde il en était moins vrai avec les meubles. A peine eut-il le temps de se montrer que sa mère l’accueillait de nouveau. Kazuya, regarde qui est venu nous rendre visite. Heureusement qu’ici elle peut se déplacer sans toi, tu aurais failli à ton poste. Regard de maman poule complice sur Sora en prime il posa à nouveau son regard inexpressif sur la concernée. Inutile de mentionner les raisons. Doux, ses yeux glissèrent sur sa maternelle. « Je reviens quelques instants avant de m’entretenir avec le chef. » Indirectement Sora serait prévenue. « Vous souhaitez peut-être que je vous laisse seules ? » Non parce que lui comptait rester là en fait mais visiblement il interrompait un moment intime.
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Re: stay strong - Persé bby | 
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