Un habitué, voilà ce que j'étais. Depuis maintenant quelques jours, ma venue dans ce bar était devenue habituelle. Je n'avais pas l'habitude de mettre les pieds dans ce genre de lieux à l'époque, car étant trop réservé sur mon homosexualité, je préférai resté discret. A l'heure actuelle, bien que ça ne soit que des "on dit", je me fiche pas mal de ce que l'on pense, peut être est-ce à cause de lui ? Allez savoir. Je me servais d'un jeune agneau en guise de couverture. La simple histoire de tout cela est que monsieur était mon alibi en cas de gros pépins au sujet de ma gay attitude. Il faisait le gay et j'étais simplement son petit garde du corps, bien que l'envers du décors soit largement bien plus différente. Dragué, emballé et d'autres encore, faisaient partis de mon emploi du temps lorsque je pénétrai dans ces lieux. J'oubliais la présence de mon véritable invité, mais sans pour autant l'abandonner à lui même. Bang Yibo, un véritable petit chat.. en apparence du moins, il peut rapidement sortir les griffes et ça ce n'est pas franchement adorable, cela dit, j'y suis maintenant habitué donc il m'est facile de calmer ses petites crises, bien que rares sont-elles.

Plongé dans cette lumière obscure et cette ambiance légèrement pornographique sur les bords, j'abandonnais mon chat adoptif pour partir à la recherche d'une nouvelle proie. Satisfaire mon appétit sexuel était quelque chose de bien compliquer, je me mélangeais donc à la foule, examinant chaque apollon présent dans cette boite avant de finalement tomber sur la perle rare. Assez petit, brun, yeux légèrement clairs, c'était parfait. Je m'avançais donc vers lui et engagea la discussion sans trop de mal. Comme je l'ai dis, j'étais désormais habitué à ce ménage là donc la gène n'y était plus. Après quelques minutes à essayer de faire du rentre dedans à monsieur, je venais à jeter un oeil sur celui que je disais être mon chat. Malheureusement pour moi, ou pour lui, il avait clairement disparu. Un faible grognement m'échappa alors que je laissais ma conquête du soir en plan pour partir à la recherche du plus jeune. Après mainte et mainte analyse du lieu, je finis par le retrouver. Il n'a pas fallut longtemps avant que je ne le rejoigne et brise l'envie de son nouvel ami. Ma main saisissant son fin poignet, je l'attire finalement contre moi, faisant ainsi lâché prise son nouveau compagnon avant de lui adresser un regard plutôt sombre, limite meurtrier.« Propriété privé, va t'en cherché un autre si t'es affamé.» Une pointe de jalousie raisonné dans mes mots, bien que la majorité ne soit surtout dû à mon énorme possessivité maladive.

J'entrainais donc ce genre Yibo dans un lieu un peu plus à l'écart, pour ainsi avoir quelques explications. Durant les quelques pas qui nous séparaient de cet endroit plus discret, je me sentais clairement bouillir à l'intérieur. Un mélange entre de la colère, mais aussi cette jalousie qui revenait à alors que je voyais encore les mains de cet inconnu le touché. Cette vision revenait sans cesse dans ma tête sans que je ne le demande et au final, c'était vraiment désagréable. Je me devais de me calmer rapidement avant que je n'arrive à effectué un geste de trop dans la suite des évènements. « Je peux savoir ce que tu foutais avec lui ? T'es pas censé rester sagement dans mon champ de vision ?» J'étais froid et agressif dans le ton de ma voix, ce qui n'avait rien de bon. Au fond de moi, je ne savais même pas moi même pourquoi avais-je réagi de la sorte.

Dans ma tête, tout se mélanger. J'étais en colère, non pas contre lui, mais contre celui qui avait clairement essayé d'en faire sa nouvelle victime. Il l'avait clairement pris pour l'utiliser comme morceau de viande, sinon pourquoi serait-il ici ? Il n'avait aucun droit sur lui, tout comme je n'en avais pas non plus au final. Je n'étais ni son père, ni son amant alors pourquoi agissais-je de la sorte ? Pourquoi étais-je si réactif lorsqu'il s'agissait de sa petite gueule ? Je n'étais pas forcément jaloux de cet inconnu qui avait voulu l'attirer dans ses draps, j'étais seulement trop possessif. Même si je n'accordais que très peu d'importance à Yibo, je le gardais tout de même dans mon champ de vision, allez savoir pourquoi. Je ne me sers pas de lui comme un enfant se servirait de son jouet, si c'était le cas, il y aurait fort longtemps que j'aurais gouté à sa peau, chose que je n'ai pas encore fait par pur respect. La différence était là. Contrairement à tous les hommes présents dans ce club, un seul avait droit à mon respect et il était sous mes yeux. Yibo était le seul garçon dont j'ai été plus ou moins proche sans pour autant le mettre dans mon lit. Certains se servent de lui comme un mouchoir de poche, d'autre l'utilise de façon pire que la mienne, mais encore faut-il que j'ai réellement une raison de le trainé partout avec moi, moi qui suis généralement très solitaire.

Je venais donc à poser mes yeux sur lui, l'observant attentivement tout en l'écoutant. J'étais certes, toujours énervé, mais le simple fait de l'avoir face à moi me calmé inconsciemment. « T'allais peut être pas faire de connerie, mais lui oui. C'est tous des requins ici.» Le ton de ma voix avait clairement évolué et pas en mal. Je ne voulais pas vraiment lui offrir une morale chiante comme il avait surement l'habitude d'entendre autrefois, mais juste le mettre en garde contre certaines choses qui hantaient les lieux. « Ils ne sont pas là pour tes beaux yeux.. Si l'autre idiot t'aurais embarqué, t'aurais surement finit violé sans même t'en rendre compte.» Violer. Un simple mot qui ne me laissé en aucun cas de marbre. Le simple fait d'imaginer l'autre idiot s'en prendre à Yibo me répugnais et dieu seul sait combien j'aurais été capable de le tuer si cela aurait été plus loin. Je laisse un faible soupir m'échapper à l'entente de ses derniers mots avant de finalement saisir délicatement sa main dans la mienne. « Tu n'es ni un chien de garde, ni un élément de décoration donc tu viens avec moi.» Je venais finalement à quitter cet endroit pour retourner dans la grande salle tout en l'attirant doucement avec moi. Marchant calmement au milieu de la foule, je serrais fermement sa main sans pour autant lui faire mal, me dirigeant ainsi jusqu'à l'une des banquettes disposées au fond de cette salle. « Pose tes fesses là dessus avant que je grogne à nouveau à quelqu'un que t'es pas libre.» Je regardais aux alentours, cherchant le bar de mes yeux avant de finalement me tourner à nouveau vers le plus jeune. « Je reviens vite, attends-moi là cette fois d'accord ?» Sans perdre une seconde de plus, je venais à clairement disparaitre dans la foule pour ainsi ramener de quoi boire et manger.

Je ne suis pas de ce genre de personne qui ont pour habitude de prendre soin des autres pour X ou Y raisons. En toute réalité, je n'aime pas accorder de l'importance aux autres pour simple et bonne raison que ça n'apporte jamais rien de bon. On est toujours blessé ou déçu des gens qui nous entoure et bizarrement, je n'ai pas peur de montrer mon intérêt pour Yibo. Je suis assez contradictoire avec moi même au final. Y avait bien longtemps que je n'avais pas fait attention à quelqu'un de cette façon, c'était devenu une habitude, une mauvaise habitude. L'entraîné partout où j'allais, c'est comme ça que je me suis retrouvé piégé dans mon propre petit jeu idiot. Balader un jeune garçon à droite et à gauche juste par pure jalousie et de peur qu'un autre ne se l'accapare, c'était quelque peu égoïste, mais j'avais quand même bonne conscience malgré tout, car il en profitait aussi, d'une certaine manière. Quoi qu'il en soit, plus je restais dans ces lieux avec lui, plus mon envie de le protégé constamment se faisait clairement ressentir. Protection ou non, allez savoir. Je ne savais vraiment pas ce que j'éprouvais réellement pour lui, mais cela devenait bien compliquer de rester dans mon coin sans que je ne l'ai dans mon champ de vision.

Un bruit sourd se fit entendre alors sous mes yeux avant que je ne me rende compte de la présence des verres sur le comptoir. Je venais rapidement les saisir entre mes mains quand une voix bien familière arriva à mes oreilles. Yibo. Je tournais mon regard rapidement vers sa destination avant de finalement reconnaître l'homme qui était présent à ses côtés. Sans même prendre le temps de réfléchir à un plan plus ou moins intelligent, j'ai foncé tête baisser vers cet inconnu, laissant ainsi les verres derrières moi. Je ne savais pas si c'était bon ou mauvais, mais plus j'avançais vers lui, plus la colère reprenait le dessus sans que je ne puisse réellement faire quelque chose contre ça. Je n'étais pas du genre à savoir calmer mes crises de folies. Sans même adresser un mot à qui que ce soit, je venais à me jeter violemment sur l'inconnu avant de commencer à enchaîné de multiples coups de poings à son visage. En à peine quelques secondes, le sang qui coulait de sa jolie petite gueule repeignait mes poings en rouge avant que je ne sois stoppé par l'un des videurs du club. Le regard noir toujours présent, je fixais sans aucune pitié l'homme à terre qui allait certainement se réveiller défiguré le lendemain. J'aurais clairement pu le tuer sous mes coups si on ne m'avait pas arrêté, mais au final, ça n'aurait servit à rien ci ce n'est n'offrir un énième séjour en prison.

Je baissais les yeux, observant l'état de mes poings avant que je ne me mette finalement à sourire après avoir vu la quantité de sang présent sur ces derniers. L'homme travaillant pour le club m'offrit un simple avertissement, comprenant mon geste et reparti quelque instant plus tard à poste, me demandant simplement d'aller me laver les mains.« Je vais devoir me racheter de nouvelles fringues.. » J'étais encore sous effet de la colère et le simple fait de voir du sang présent sur mes vêtements n'arrangeait rien à cela. Mes yeux venaient se posés sur mon cadet avant que je ne m'approche finalement de lui pour ainsi l'examiné de haut en bas. « Tu n'as rien ? Il ne t'a rien fait et ne t'a pas fait mal hein ? » J'avoue avoir quelque peu peur de sa réponse, voir même de sa reaction au final, car après tout, j'avais quand même défiguré un type sous son nez, ce qui n'est pas très classe, il faut l'avouer.

J'avais besoin d'un verre. J'avais vraiment besoin d'un verre. Et d'une bouteille aussi. Non, deux bouteilles ! Je ne sais pas, je sais plus. Je voulais juste aller au bar, l'entraîné avec moi et plus le lâcher durant tout le reste de cette foutue soirée. Malheureusement pour moi, j'avais à peine fait un pas vers mon lieu sacré que je fus emporté par mon cadet dans les toilettes. Bon, j'étais crade et j'avais les mains pleines de sang, c'est un fait, mais ça ne pouvait pas attendre un peu le moment toilettage ? Non ? Bon.. Je venais à ouvrir les robinets et glissa mes mains sous l'eau, les nettoyants activement alors que la voix du plus jeune parvenait à mes oreilles. Je restais soudainement figé à la suite de ses mots puis sans dire ne serait-ce un mot, je me tourne face à lui et l'observe. Les chinois ? Le retrouvé ? Jamais de la vie. Pas tant que je serais là en tout cas. « Personne ne viendra. Je ne te veux pas coller presque H24 sur moi pour rien, crois-moi. » Je ne savais pas quoi faire. Plus je restai près de plus je me sentais faiblir et ainsi lui laisser le champ libre. Une part de moi voulait tout lâcher alors que l'autre crier dans un langage démoniaque de fuir et l'abandonner. Je ne le voulais pas. Je voulais rester, pas seulement pour lui, mais aussi pour moi. Il avait sa part de mauvais caractère, mais sa simple présence me faisait du bien. Les bras croisés contre mon torse, je restais là, debout face à lui, l'observant longuement avant que sa dernière phrase ne m'interpelle. D'un geste de la main, je venais relever son visage pour croiser son regard tout en m'expriment. « J'ai pas besoin d'acheter moi. Voler ton petit coeur me suffira amplement, donc en attendant, tu es une propriété privée, je ne partage pas. » Un fin sourire présent sur mes lèvres, je me penche légèrement vers lui et dépose mes lèvres aux coins des siennes. « T'es pas un objet, t'es un être humain. Être humain dont j'ai besoin. »

Je m'écarte légèrement, prenant sa main dans la mienne avec délicatesse avant de finalement sortir des toilettes pour regagner la grande salle, mais surtout le bar. J'avais vraiment besoin de boire quelque chose de frais et de fort pour faire passer tout ce qui venait de se passer. Je ne regrettais pas mes paroles ni même mes gestes, j'avais seulement perdu l'habitude d'avoir ce genre de comportement envers quelqu'un. Une fois à la hauteur du bar, j'attirais mon cadet contre moi, entourant ses fines hanches de mes bras avant de déposer ma tête sur son épaule. Le barman prit alors ma commande avant de repartir dans son coin. Je reportais mon attention sur le plus jeune, venant m'exprimer proche de son oreille pour ainsi le questionné calmement, sans avoir besoin de crier. « Ça va aller ? Si ça ne va pas dis-le moi, t'es pas un contrat, t'es libre de faire et dire ce que tu veux tu comprends ? »

Je me suis rarement mis à sa place, mais je peux facilement comprendre ce qu'il peut ressentir actuellement, sans compter que mon comportement actuel ne doit pas l'aider. Pour la première fois de toute mon existence, je m'en veux de faire subir ce genre de choses à quelqu'un. Je comprenais facilement la peur qu'il pouvait ressentir, bien que je n'ai jamais vécu les mêmes évènements que lui, le simple fait de voir son visage suffisait amplement à la compréhension. J'ai eu une vie plus facilement que la sienne bien que chaotique également, la mienne fut plus stable et moin stricte. Il n'a pas eu de chance et je peux encore une fois, facilement comprendre son chemin de vie actuel. Il n'a pas choisi de devenir ainsi pour le restant de ses jours, mais même en voulant se détacher de ce monde là, il n'est toujours pas serein. Je n'ai jamais réellement utilisé Yibo comme un véritable chien de compagnie, il a surtout été l'élément déclencheur de beaucoup de choses, bien qu'il n'en soit pas conscient. Dans tous les cas, que ces chinois traversent le continent entier pour lui, ça me fera ni-chaud, ni-froid du moment qu'ils ne lui font aucun mal, bien que je doute réellement de ça. Dans ce cas là, il est bien évident que je ne les laisserai pas le touché.

A ce moment-là, j'avais fortement l'impression que tout n'était qu'une illusion. J'étais plutôt confortablement installé contre mon cadet, observant les alentours à l'affut d'un mauvais mouvement venant de la foule, qui viendrait à prendre pour cible le plus jeune, mais ma concentration ne fut que déstabilisé par les verres raisonnant contre la vitre du comptoir. Ma tête se tourne alors vivement vers le barman avant que je ne comprenne qu'il ne faisait que déposé notre commande sous nos nez. Je laissai à ce moment-là un bras abandonné sa prise autour des hanches de Yibo pour saisir mon verre et le siroté aussi rapidement qu'il fut déposé sous mon nez. Malgré le bruit des verres, des cris de la foule et de la forte musique, j'arrivais malgré tout tant bien que mal à capturé les paroles du plus jeune, l'écoutant attentivement alors que j'arrivais déjà à la fin de mon propre verre. « T'as rien gâcher du tout, c'était même amusant puis ça m'a permis de me défoulé ! » Je souris légèrement à la suite de mes mots avant de faire attention à sa prochaine phrase. Quelque chose était plutôt douloureux à attendre. Il n'est pas normal ? Pourquoi ? Parce qu'il n'a pas eu la même éducation qu'un autre ? Parce qu'il est coincé avec son statut actuel ? Parce que tout le monde se sert de lui ? « Tu es normal. Ceux qui ne le sont pas, sont ceux qui t'ont imposés ce mode de vie depuis des années. » Ce n'était pas vraiment compréhensible étant donné que je ne faisais que reprendre le flambeau en agissant avec lui de la même façon que les autres le faisaient. La différence entre eux et moi est qu'il a droit au respect contrairement à leurs façons de faire. Un faible soupire venait à m'échapper alors que sa dernière phrase venait se répéter en boucle dans ma tête. Machinalement, ou plutôt instinctivement, je venais à le tourné face à moi pour le fixer longuement, ma main glissant dans ses cheveux pour les tirer en arrières, je m'approchai dangereusement de son visage avant que je ne finisse par scellé mes lèvres aux siennes. Je n'étais peut être pas autorisé à lui offrir ce geste, mais le fait est que j'en crevais réellement d'envie et que c'était la seule façon de lui faire comprendre clairement les choses.