Retourner à l'intérieur et risqué de le voir encore une fois en état de panique, voir même de solitude. Risqué d'offrir des coups gratuits sous prétexte qu'on ose le touché ou l'approché ? Non merci. Cet endroit est devenu néfaste, autant pour lui que pour moi. Je préfère encore resté ici avec lui plutôt que retourné dans un lieu où tout n'est que destruction pour une personne aussi fragile que lui. Je préfère resté dos à l'établissement en question, regardant à nouveau autour de moi avant de finalement saisir la main de mon cadet. Je m'avance calmement vers le mur d'un bâtiment et finis par m'assoir au sol tout en attirant le plus jeune sur moi, le forçant à se mettre à califourchon. Il avait l'air complètement épuisé, certainement à cause de moi, je le forçais donc à se blottir à nouveau contre moi, reprenant mes caresses au niveau de son dos pour continuer à l'apaiser. Le silence était donc revenu. La rue était vide, à l'exception de nous deux, personne n'était présent, j'aurais clairement pu retourner à la voiture avec lui, mais au final, il aurait certainement pensé que j'allais plus le violé qu'autre chose, donc, repos sur le trottoir obligé. J'observais chaque détail du coin avec importance, me méfiant au cas où une personne mal intentionnée venait chercher quelques soucis. Je ne voulais pas voir Yibo dans un état second, encore une fois.

Je le laissais donc dans mes bras se reposer du mieux qu'il le pouvait, l'observant par moment, essayant parfois de chercher son regard tout en lui adressant un fin sourire. L'une de mes mains remontait lentement jusqu'à sa nuque, caressant ainsi cette dernière alors que je venais à tourner soudainement la tête vers le club, voyant quelques clients en sortir un peu trop alcoolisés. Je venais à resserrer mon étreinte autour du plus jeune, comme pour le protéger. Une fois le groupe éloigné, un faible soupire de soulagement m'échappa alors que je venais recroiser le regard de Yibo. « Ca va ? Si tu as froid ou que tu es vraiment fatigué, dis-le moi, je te raccompagnerai d'accord ? » Je n'arrêtai pas de le regarder. Je fixai chaque détail de son visage attentivement avant qu'inconsciemment, je laisse mon pouce venir caresser ses lèvres tout en les fixant longuement. Après quelques secondes, je me met à secouer légèrement la tête tout en grimaçant légèrement suite à mon geste incontrôlé. « Désolé.. » Encore une fois, mon regard venait à se concentrer ailleurs que sur lui. A ce moment là, plusieurs questions venaient se battre en duel dans ma petite tête dont une en particulier. « Pourquoi tu restes là en sachant que tu es censé avoir terminé ton travail au moment même où tu es sorti de ce club tout à l'heure ? Pourquoi tu restes avec quelqu'un qui t'as poussé à bout ? »

Il était surement temps de rentrer pour qu'il se repose dans son lit. Mais rentrer signifiait aussi qu'il fallait le laisser seul et actuellement, je n'en avais pas envie. Il était rarement si docile et se laisser faire ainsi n'était vraiment dans ses habitudes non plus, du moins avec moi donc autant en profiter. Cependant, je me dis que peut être, en le ramenant chez lui, ou à l'université, je n'aurais plus la chance de le tenir dans mes bras de cette façon plus tard. J'agissais donc égoïstement actuellement, mais l'amour fait faire n'importe quoi à n'importe qui, du moins c'est ce que l'on dit. Cette soirée a plutôt finie de façon mouvementée, tout comme elle a commencé d'ailleurs. Une légère engueulade, un véritable combat de coq pour en suite passer de l'ignorance, s'engueuler à nouveau avant de finalement se calmer mutuellement. Y avait longtemps que j'avais pas eu une soirée aussi explosible, mais malgré cela, elle se termine plutôt bien. J'ignore comment il arrive à avoir une telle influence sur moi, la façon qu'il a de me rendre dingue dans l'espace d'une seconde avant de finalement arriver à me calmer l'instant d'après. Comment faisait-il ? Au fond, même moi je ne sais même pas comment je suis tombé amoureux de lui. Je ne le regrette pas, sinon je ne serais certainement pas là. Je me fiche de ce qu'on dit de lui ou son passé. Je n'ai pas un passé bien glorieux moi non plus et pourtant, il est toujours avec moi, même si au fond, il se force plus qu'autre chose.

J'étais plutôt inquiet pour lui. Inquiet de savoir ce qu'il allait lui arriver demain, ainsi que dans les autres jours. Inquiet de savoir qui le maltraiterait. Il ne méritait pas tout ça et bien que j'ai joué le jeu dès le début avec lui, en m'en servant de petit toutou, j'admets avoir été plus attendris par sa petit gueule de chat abandonné plutôt que stricte au point de lui demander de faire mes courses tous les jours. Au final, j'utilisais simplement le prétexte de meneur/suiveur pour prendre soin de lui, sans trop le montré et c'est surement pour ça qu'il ne comprend pas mon comportement actuel. Il disait ne pas savoir pourquoi il restait là, avec moi, je ne pouvais malheureusement pas l'aidé à trouver une meilleure réponse. Partir ? Où ça ? Certainement pas. « Tu restes avec moi. » J'avais une voix légèrement autoritaire, je l'avoue, mais rien de méchant. Je ne voulais juste pas le laisser partir, tout comme lui n'avait pas l'air de vouloir me laisser en plan, ce qui est plutôt satisfaisant au final. « Reste là alors, je veille sur tes petites fesses et ta gueule d'ange. » Son visage était face au mien, je ne pouvais m'empêcher de sourire face à son visage fatigué et endormi. Chez certaine personne, ça pouvait être moche à voir, mais chez lui, ça lui donnait un côté mignon, bien qu'il n'avait pas vraiment besoin de ça pour l'être. « T'as pas besoin d'être forcément sage tu sais, du moment que tu restes à moi, tout va bien. » Mes lèvres venaient se déposés sur le bout de son nez avant que je ne vienne tirer à nouveau ses cheveux en arrière. « Le vieux t'abandonnera pas. Jamais. » Bien que cela pouvait paraitre hypocrite, je n'avais clairement pas l'intention de le lâcher, donc le terme jamais était le plus approprié bien que légèrement faux.

Il était surement temps de rentrer pour qu'il se repose dans son lit. Mais rentrer signifiait aussi qu'il fallait le laisser seul et actuellement, je n'en avais pas envie. Je n'avais jamais été aussi faible face à quelqu'un, ni même face à l'un ou l'une de mes ex. J'étais si vulnérable actuellement que j'avais peur de moi même. Rien n'était censé me faire peur, du moins jusqu'à ce jour là. Je n'accordais d'importance à personne, à l'exception de ce petit être face à moi et ça, depuis plusieurs jours maintenant. Durant plusieurs jours, je n'ai pas arrêté de jouer un jeu de meneur, face à ce gosse qui n'était qu'un suiveur. Durant plusieurs jours, je me suis retenu de gouter à ses lèvres alors que j'en avais irrémédiablement envie. Durant plusieurs jours, j'ai dû endosser le rôle de maître au fort caractère et violent pour le garder près de moi, non pas que je n'étais pas violent en temps normal, cela devenait compliqué pour moi d'agir ainsi devant lui et surtout avec lui. Tout n'était que mensonge pour ainsi l'avoir quotidiennement, ou presque, près de moi. Aujourd'hui, tout ça ne me suffisait pas, j'avais besoin de plus. J'avais besoin de le sentir dans mes bras, de pouvoir le toucher et avoir son odeur. J'avais besoin d'avoir cette personne près de moi, constamment. C'était devenu un véritable besoin vital.

Il avait l'air apaiser, calme et détendu. C'était plutôt rassurant de le voir comme ça et mignon aussi. Je gardai ce sourire idiot sur mes lèvres tout en le regardant attentivement, toujours en observant les moindres détails de son visage. Je commençais à fatiguer, lentement, certes, mais progressivement, cependant, je n'avais pas envie de bouger. Bouger reviendrait à le lâché et je ne plus l'avoir contre moi, hors c'était impossible. Sa main venait se perdre dans la mienne, je le laissais faire, continuant à sourire avant que je ne sente ses doigts fins et légèrement tremblant venir se mêler aux miens. Merci ? Je n'avais pas besoin qu'il me remercie, loin de là. Je faisais seulement ce que l'on voulait de moi. Son visage se rapprochait du mien, mon sourire disparu en ce moment temps avant de finalement sentir ses lèvres contre les miennes. J'étais à mon tour perturbé, mais au fond de moi, c'est tout mon organisme qui était en fête. Impossible de décrire ce sentiment, cela dit, malgré son peu d'assurance que j'avais ressenti dans ce geste, ça restait agréable et doux. Ce n'est qu'à ses mots que je me mis à rire légèrement. Pourquoi s'excuser ? « T'as rien fait de mal, bien au contraire. Je refuse tes excuses. » Je repris bien rapidement mon sérieux avant de lâcher rapidement sa main, libérant ainsi la mienne pour me servir de cette dernière afin d'attirer mon cadet vers moi en effectuant une légère pression sur sa nuque. Encore une fois, mes lèvres venaient à la rencontre des siennes, mais cette fois ci, sans se détacher aussi rapidement que le dernier baiser auquel j'avais eu droit. C'était un baiser loin d'être aussi chaste que le sien, mais d'une certaine façon, cela montrait à quel point j'étais désormais attaché à lui. Durant l'instant suivant, je laissais mes lèvres s'éloignaient légèrement des siennes, les frôlant délicatement. « Sois à moi, Bang Yibo. »

Qui vivra verra. Voilà ce qui me passait actuellement dans la tête. Au diable les questions et les peurs. Il était à moi, il venait clairement d'accepter. Mon sourire idiot pouvait clairement montrer le bonheur qu'il pouvait me procurer en disant cela. Il n'avait peut être pas conscience de ce que tout cela allait engendré, mais je suis là et je resterais là pour tout lui apprendre, progressivement. Le brusqué une fois n'avait pas fait de beau résultat, donc autant y aller de façon délicate avec lui, après tout, pourquoi bousculer les choses ? Ça ne ferait qu'empirer n'est-ce pas ? Je n'étais pas de nature patient, mais je suppose qu'avec lui, j'allais devoir apprendre le sens de ce mot tout comme il allait apprendre le sens du mot liberté. Au fond, peut être que cette relation sera autant bénéfique à lui qu'à moi. Il allait être à moi, j'allais avoir un petit chinois à moi et seulement à moi. Drôle de mélange de culture, cela dit, ça ne pouvait qu'être intéressant. En dépit de tous les évènements passé, une seule chose m'intéresser à présent et elle n'était autre que sa protection. Je sais surement mieux que qui conque à l'heure actuelle qu'il a besoin de se sentir protéger et épauler, écoutant ce qu'il avait à dire au sujet de ses angoisses. Je n'allais pas le forcer à m'en parler, il le fera surement de lui même lorsqu'il en aura envie.

Il prenait en assurance, progressivement et lentement, mais surement. C'était plaisant de le voir mener la danse de ce baiser, voir même plus que plaisant. Encore une fois, j'étais fier de lui, c'était un pas en avant supplémentaire pour lui. Il commençait vraiment à se faire tard, trop tard même pour pouvoir rentrer parmi nos dortoirs respectifs. On était donc livré à nous même. Yibo refusait de retourner chez les pyo ce soir et voulait rester avec moi, cependant, un lit d'une personne allait clairement être juste pour nous deux, il ne restait que deux solution: la voiture ou l'hôtel. « On peut rien te refuser et tu le sais, fourbe. » Un fin sourire se dessine sur mon visage alors que je laissais mes mains venir entourer sa fine taille tout en déposant plusieurs baisers sur sa joue. « On a juste un soucis chaton. On doit passer la nuit dans ma voiture, ou sinon c'est l'hôtel, puis promis, je ne te violerai pas ! » Je fais une faible moue avant de relever la tête pour croiser son regard, le fixant longuement tout en tapotant délicatement ses hanches. J'agissais comme un idiot, mais je m'en fichais, j'étais heureux. « A toi de choisir.. On peut faire lit à part aussi si t'as peur d'être violé dans la nuit. »

Au final, malgré les perturbations de cette soirée, elle n'était pas si mauvaise que ça. J'avais gagné ce dont je voulais depuis plusieurs jours maintenant, la chose la plus difficile désormais été d'apprendre à nouveau à vivre en faisant attention à quelqu'un d'autre que moi même. Je n'ai jamais été quelqu'un de facile, autant en homme célibataire qu'en couple, je prévoyais déjà le fait qu'il souffrirait surement assez souvent et par ma faute, mais je me devais désormais de faire attention à lui, sinon, à quoi bon lui promettre qu'il serait désormais en sécurité avec moi si ce n'était pas le cas ? J'avais parfois du mal à me gérer dans mes envies excessives de course ou de bagarre non prémédité. J'étais difficilement gérable lors de ces moments et il allait certainement en prendre conscience bien vite. Cependant, lui seul était capable de faire de moi un autre homme, chose dont je n'arrive toujours pas à comprendre. Je changeai du tout au tour lorsqu'il était dans les parages et inutile de préciser la façon dont il me faisait perdre tous mes moyens. Sous son adorable visage innocent se cache surement une personnalité plus fourbe qu'il ne laisse croire, ce qui en soit n'est pas si déplaisant, bien au contraire. Bien que nous soyons différents, nous sommes aussi très semblables, très compliqué à comprendre et pourtant pas tant que ça. Il a passé plutôt noir et continue malgré tout ses mauvaises habitudes, j'entends par là qu'il agit toujours comme un suiveur, de la façon dont on lui a appris. De mon côté, c'est à peut près pareil, un passé trouble qui me poursuit encore et dont je ne veux pas vraiment me détacher. Les courses, le trafic, la drogue, tout ça fait parti de moi malgré tous les efforts que je peux fournir pour m'en défaire. Au fond, je comprends cette façon qu'il a de sentir perdu lors du premier changement, j'avoue ne pas être très à l'aise actuellement malgré ce dont je laisse paraitre.

Difficile de résister à sa bouille. Je faiblis forcément pour une énième fois durant cette longue soirée. Dormir dans la voiture, pourquoi pas ? Être collé à lui ne me gênerait absolument pas, mais pour son bien, l'option de l'hôtel était plutôt préférable, je pense que dormir dans une voiture ne fait pas parti des habitudes de monsieur, contrairement à moi. Sa question fut plutôt drôle, je ne roule pas sur l'or, mais je me permets certains écart de temps à autre, après tout, je gagne aussi rapidement que je ne dépense en faisant une seule course donc, pourquoi compter. Autant offrir une bonne nuit à ce petit homme plutôt que lui offrir un mal de dos insupportable au réveil.« T'occupes pas de l'argent petit chat. Ce n'est que du papier après tout, pourquoi s'en faire pour ça ? On l'emportera pas au paradis. » Je lui souris finement avant de déposer un baiser sur le bout de son nez, lui offrant une légère tape sur ses hanches pour le forcer à se relever. Après un étirement forcé suite à ma précédente position, je me relève sans peine et me positionne face à mon cadet avant de saisir sa main. « Il fait froid certes, mais pas tant que ça. Ce n'est qu'une excuse parmi tant d'autre pour dormir avec ma belle gueule c'est ça ? » Un fin rire passa la barrière de mes lèvres avant que je ne me mette à marcher jusqu'à la voiture qui elle, était sagement garée non loin de notre position. « La soirée fut mouvementée mine de rien ! Peut être un peu trop pour toi. » Légèrement moqueur, mais rien de méchant, je venais à le taquiné en repensant à sa réaction face à beaucoup d'évènements qui s'étaient produits durant cette fameuse soirée. « Sérieusement, la prochaine fois que tu laisses ton petit cul de chinois se balader près d'un autre mec, je te coupe ce que je pense, pigé ? »