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nam chung su - feng bobo
vêtements + Nom d’une chèvre sous-alimentée, pourquoi les boeufs et les mini poney faisaient autant … leurs besoins ? C’était vraiment trop compliqué de gérer tous ces excréments autour de toi. Tu avais ta pelle, ta pince à linge sur la nez, tes gants et tes bottes, encore dans ta tenue de lycée, et tu faisais ton boulot. Le larbin des bleus. En même temps on te payait et tu avais sérieusement besoin d’argent avec la merde qui t’arrivait. Tu ne pouvais pas laisser cette occasion. Et puis en y repensant, c’est grâce à ça que tu as pu rencontrer Jibok qui était un pilier pour toi maintenant. Sans t’en rendre compte tu t’es mise à sourire, et en donnant un coup de pelle, tu as secoué la tête pour reprendre un air sérieux. Il n’y avait personne mais tu avais ta propre fierté, comme si tu devais te la prouver à toi même. Ce qui était totalement ridicule.

Tu caressais un peu tout les animaux et tu riait toute seule comme une abrutie, pensant être seule. Tu t’asseyais dans la paille, jouais avec le mini poney, le renard ou le chien, et tu souriais. Personne n’avait eu le privilège de te voir sourire ou rire. Même toi, tu te faisais rarement ce genre de privilège. Il y avait cependant quelqu’un qui voulait absolument voir la couleur de tes dents, et c’était Nam Chungsu, l’idiot des bleus. Tu savais que ce groupe était peuplé de gens chelous un peu comme toi, mais lui tu avais envie de le tuer à chaque fois que tu le croisais. Peut-être parce qu’à chaque fois que tu le croisais, il persistait à te parler, à essayer de t’arracher un mot qui ne ressemblait pas à une insulte. Il essayait de voir ce que tu cachais à tout le monde, ton coeur. Pendant que tu faisais la dingue dans la paille, tu entendis du bruit à extérieure des enclos et tu le vis. Au début tu ne faisais pas attention. Puis tu as fini par craquer. Yah dégage. Tu vois pas que je bosse ? babo …

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Depuis quelque temps après les cours, j'aime bien traîner du côté de la ferme des Gumi. C'est pas vraiment pour les animaux (même carrément pas en fait parce que c'est mignon tout plein mais ça pue) mais plutôt pour celle qui s'en occupe : Feng Bobo. La première fois que je lui ai parlé, elle m'a même pas adressé un regard du coup j'ai décidé que je la lâcherai plus jusqu'à ce qu'on ait une vraie conversation tous les deux. Elle me fait un peu penser à ma frangine n°1, HaeWon. Elle aussi il lui arrivait de pas vouloir me parler pendant une semaine entière (mais en général c'est parce que je lui avais foutu la honte au lycée donc à la limite elle avait une excuse, comme la fois où elle m'avait traité de boloss devant toute ma classe et que pour me venger j'avais épinglé un de ses strings sur le panneaux d'affichage du bahut). Du coup, juste après mon cours de danse, je me suis précipité vers la ferme. Pour le moment je suis encore caché à la regarder se dépêtrer avec le caca de cheval (ah la vache ça refoule sévère je sais pas comment elle fait) mais je décide de passer à l'attaque et, comme à chaque fois que je vais la voir, je commence à parler (même si ça ressemble plus à un monologue qu'à une vraie discussion) :

« Coucouuu Bobo ! Tu as passé une bonne journée ? Moi la mienne elle était épuisante, déjà parce que j'ai dû fuir toutes les nanas amoureuses de moi en le semant dans les couloirs, mais aussi parce que mon prof d'art dramatique a décidé de nous faire bosser la pièce qu'on jouera à la fin de l'année. C'est... merde c'est quoi le titre déjà... Ah ouais, Le rêve d'une nuit d'été de Shamespire tu sais, le type anglais. Ma prof nous a dit qu'il faisait jouer que des mecs à son époque, même pour les rôles de meuf. Du coup elle a décidé que les mecs auraient des rôles de meufs et les meufs des rôles de mecs pour notre interprétation. C'est franchement pas dément, surtout que moi je fais la reine des fées qui tombe amoureuse d'un mec avec une tête d'âne, la loose quoi. Dis, j'peux t'appeler Bobby ? Comme j'viens te voir tous les jours, j'trouve qu'on devient de plus en plus pote et tout donc je t'ai cherché un surnom toute la nuit et j'trouve que Bobby ça claque. Bon, c'est vrai que ça fait un peu camionneur moldave mais ça a son p'tit charme quand même j'trouve... Sinon tu as déjà goûté au jus de pamplemousse ? Ma mère adore ça, paraît que ça élimine la graisse mais je trouve pas vraiment qu'elle a le cul plus plat qu'avant depuis qu'elle en boit. Aussi, j'me disais la dernière f... »

Et là, pour la première fois depuis que je la connais, Bobby pète un plomb et me dit de dégager en me traitant de babo. Sur le moment je reste sur le cul parce que ça me fait bizarre d'entendre le son de sa voix d'un coup. Puis je sourie comme un dément et me rapproche d'elle en sautillant, trop content.

« J'en étais sûr que t'étais pas muette ! Tu veux que je t'aide à faire un truc ? Nan, tu sais quoi, je pense que vaut mieux que je continue à t'apporter un soutien psychologique en fait parce que les animaux ça me rend nerveux et elles sentent ce genre de truc les bêtes du coup elles essaient de m'attaquer et d'me bouffer. Du coup, ta journée s'est bien passée ? Et mon surnom te plait ? »

Tout en lui posant mes questions je continue à faire des petits bonds sur place, jusqu'au moment où je glisse sur une petite touffe de paille et que je me retrouve les deux mains dans la merde de je sais pas trop quoi. Putain, pourquoi il y a qu'a moi que ça arrive ce genre de truc ?

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vêtements + Bordel. De. Fesses. Fût ta première réaction intérieure quand tu l'as vu et qu'il a commencé à débiter ses conneries. C'est pas possible comment on peut parler autant ? Ce gars n'est pas humain. Toi t'es là, tu appuies ton menton sur le manche de ta pelle, la bouche grande ouverte, tu n'en crois pas tes oreilles. Il va s'arrêter non ? Non. Non il a pas l'air de vouloir s'arrêter de parler le gus. Bobby ? BOBBY ? Oui bien sûr. Tu finis par lui dire de dégager et t'aurais fermer ta bouche, en fait. C'est encore pire. Au début t'essaies de rester calme et de ne rien dire, tu ne veux pas lui donner la joie d'entendre ta belle voix suave (lol ta voix était celle d'une ahjumma aussi vulgaire qu'un voyou). Il finit par tomber. Tu lâches ta pelle et tu en profites pour aller t'asseoir sur ton dos pour l'empêcher de se relever et tu te mets à débiter des choses un peu effrayantes.

Je te préviens si tu m'appelles Bobby encore une fois, j'te fais bouffer cette merde là, de deux, j'en ai rien à battre de ta vie et tes conneries, ni du cul de ta mère. Est-ce que t'es con ? Est-ce que t'as besoin que je parles comme à un gamin de cinq ans ? Putain, t'es vraiment invivable comme gars, et encore, je te vois seulement quand je suis ici, j'imagine même pas ceux qui vivent avec toi. N'ose même pas m'appeler Bobby une seule fois ou je t'écrase les bijoux de famille, mon gars.

C'était un peu violent, mais c'était pas pour rien que t'avais cette image de voyou, ici à Seoul. Tu t'es levée, tu as enlevé tes bottes et tu lui as jeté dessus avant d'allumer une cigarette et d'aller te poser en chaussettes et en tailleur sur une chaise qui passait par là. Tu le fixais, il allait continuer à parler ? Tu comptes pas te casser, pas vrai ? Putain de merde, c'était pas possible. Pourquoi il était aussi collant. Pourquoi tu me colles comme ça ? T'as pas une copine à emmener au restau, quoi que, je pense que t'es gay.

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Wah, bah le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle y va pas avec le dos de la grand mère la petite ! Plus ça va et plus elle me fait penser à HaeWon, c'est fou. Du coup ça me donne encore plus envie de lui parler pour voir si elles sont vraiment pareilles ou pas. Bon, par contre j'ai les fringues pleines de merde et ça franchement, c'est carrément pas sexy. Une fois qu'elle arrête de prendre mon dos pour un tabouret, je tente de me relever mais me prends ses bottes en pleine poire et ça me refait trébucher. Putaaaain de merde. L'expression « être dans la merde jusqu'au cou » prend tout d'un coup tout son sens... Je finis par me remettre droit sur mes deux jambes et j'essuie discretos mes mains couvertes de caca sur le bas de mon jean qui est déjà foutu de toute façon. Puis je me tourne vers Bobby qui grille sa clope tranquillou et lui réponds :

« J'ai trop de copines pour pouvoir toutes les emmener au resto (j'appuie ma tirade avec un clin d’œil de BG), et je te colle pas, je veux juste faire connaissance. Et c'est pas en tirant la gueule que tu vas te débarrasser de moi. En passant aussi, moi je trouve que c'est super cool Bobby comme surnom. »

Ce que je dis pas, c'est que j'ai trop peur qu'elle m'explose les roubignolles si jamais je l'appelle encore une fois comme ça du coup j'utiliserai ce surnom que dans ma tête histoire de préserver ma descendance. Je me racle la gorge et me poste juste devant elle. Tant pis si je pue, d'une certaine façon c'est de sa faute aussi : si elle m'avait aidé à me relever plus tôt, j'aurai peut être pas mariné comme ça dans le caca de loup et de je sais pas quoi d'autre.

« Mais pourquoi une lycéenne vient bosser dans une ferme comme la notre ? C'est pas que je suis pas content que tu sois là hein ! Mais je t'aurai plutôt vu dans un petit boulot plus classique comme... j'sais pas, caissière au Carrefour Contact du coin, vendeuse dans une boutique de fringues ou strip teaseuse enfin un truc où tu dois pas ramasser le caca des animals pendant des heures quoi... »

Je dis ça parce que HaeWon, c'était limite si elle prenait pas des gants en plastique quand elle allait aux toilettes alors s'occuper de la merde des bête comme ça... Comme quoi, elles se ressemblent pas tant que ça. Je suis sûr que Bobby est mille fois plus cool.

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vêtements + Actuellement il y avait deux choses graves dans ta vie qui te collaient à la peau. La première était ton prénom vraiment merdique composé d'une seule syllabe répétée deux fois comme si le monde allait avoir la flemme de t'appeler. La deuxième, c'est lui. Nam Chung Su. Aucun moyen de t'en débarrasser. Tu t'es assise sur lui, tu l'as menacé, tu lui as balancé tes chaussures. Rien n'y fais. n'a-t-il point de dignité cet enfant ? Il paraîtrait que non. Mais tout ça commençait à t'agacer. En tailleur, sur ta chaise, tu e regardais se débattre dans les excréments, se dépoussiérer le jean qui fût à tes yeux un geste bien futile et merveilleusement inutile. Et là, BIM le détail qui t'a fait sortir de tes gonds, le clin d'oeil. Tu ne sais pas pourquoi ça t'a autant énervée mais t'es partie au quart de tour. Si t'étais déjà pas assez énervée comme ça. Quand il s'est planté devant toi tu l'as fusillé du regard. Tu as pris ta cigarette entre tes doigts et tu as levé les yeux.

On va faire simple. Je ne veux pas faire ta connaissance. Je sais pas quoi faire de plus là. Faut que je t'insulte pour que tu me lâche la grappe ? puis sache que ce boulot je l'ai grâce à votre ancien président, je l'ai pas choisi ce boulot, il me fallait juste quelque chose et vite. Figure toi que j'aurais bien voulu être PDG, et si on m'avait proposé ça, j'aurais pris. Réfléchis avant de parler. Je perçois chez toi un manque inquiétant d'attention.

Cette dernière phrase tu l'avais presque sur le ton de la rigolade ce qui te choqua même.

A moi de poser une question. Tu laisses tomber la cendre par terre. Tu t'en fous, c'est toi qui nettoie de toutes manières. Tu le regardes sérieusement. Tu es vraiment intriguée qu'un gars comme lui veuille absolument faire ta connaissance. Tu n'es pas le genre de personne avec qui on a envie de faire connaissance mais plutôt le contraire. Tu finis par ouvrir ta bouche. Pourquoi moi ? Pourquoi tu veux absolument me parler, me connaître ? Tu regardes au sol, toujours avec cet air sérieux. et tu reprends tes esprits. Ca se trouve tu te fous juste de ma gueule, p'tit con. Allez, dégage. Tu fronces les sourcils et tu fais un signe de main pour lui dire de déguerpir.

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Alors c'est Jibok qui lui a filé ce taffe ? Je savais même pas qu'ils se connaissaient ces deux là. Mais c'est une super bonne nouvelle en tout cas, parce que si notre ancien président a confié nos animaux chéris à Bobby, ça veut que c'est vraiment quelqu'un de bien et moi j'aime les gens biens. Quand elle me dit qu'elle a une question à me poser, je suis trop content : putain on a une vrai conversation ! J'ai enfin atteint mon objectif suprême : décrocher plus de trois mots de Bobby sans me faire castrer. J'avoue que pendant un moment, j'ai vraiment eu la trouille de finir émasculé à force de m'acharner mais faut croire que ça paie en fin de compte... Je compte pas en rester là par contre. Maintenant, je veux qu'on devienne potes parce que malgré son caractère à chier, je l'aime bien moi Bobby.

« Pourquoi moi ? Pourquoi tu veux absolument me parler, me connaître ? »

Je suis à deux poils de cul de lui répondre mais elle m'en laisse pas le temps et monte direct sur ses grands poneys en me disant que je me fous de sa gueule, que je suis con et qu'elle veut que je dégage. Putaaaain, les boules, on y était presque quoi ! Je pousse un long soupire d'abattement en la voyant se braquer comme ça. Sérieux, j'ai vraiment une gueule de mec méchant comme ça ? Il va falloir que je m'entraîne à avoir un tête plus mignonne alors. A moins que ce soit mon aura de BG suprême qui l'intimide et la rende aussi hargneuse. Je le dirai jamais assez, mais c'est ouf ce qu'elle peut me faire penser à HaeWon quand même. Peut être que Bobby est ma huitième sœur cachée ? En plus je vois bien mon père appeler sa fille Bobo aussi... Putain j'suis tout ému à l'idée d'avoir peut être découvert une nouvelle petite sœur. Mais j'laisse rien paraître et je réponds à Bobby en fronçant les sourcils :

« J'me fous pas de ta gueule tu sais. J't'aime bien, et si je veux absolument te parler, c'est parce que tu me fais penser à quelqu'un que j'aime beaucoup aussi. Mais j'me fous pas de ta gueule. C'est juste que j'te vois bosser toute seule à chaque fois donc bon, j'me dis qu'un peu de compagnie ça fait jamais de mal... »

Je hausse les épaules et lui fais un petit sourire en coin. Bon, c'est vrai que je crache vachement sur HaeWon parce qu'on se frittait tout le temps tous les deux quand on était mômes. Mais elle reste ma sœur et je l'aime, du coup c'est normal qu'elle me manque. Et ça me fait du bien de voir une personne qui lui ressemble un tantinet dans les parages. J'ai l'impression d'être de retour à la maison.

Spoiler:

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vêtements + ça te sidérait de voir ce gars s'accrocher autant à toi. Tu ne sais pas comment il fait, tu comprends pas ce qu'il peut bien te trouver. Sans arrières pensées, platoniquement parlant. Tu étais et est encore le genre de personne qu'on veut éviter, qu'on ne veut pas croiser. Tu es celle qui serait capable de foutre le feu au sourcils d'un fille innocente, juste parce que d'après toi elle serait complètement à côté de ses pompes. Et tu ne supportes pas qu'on pense te connaître et qu'on te mette dans une case. Exactement ce qu'il faisait actuellement. Comment pouvait-il être sûr que tu étais pareil que cette personne à qui tu lui fais tant penser ? C'était des conneries. Bientôt il te dira que tu lui fais limite pitié et là, dans ta tête, c'est l'apocalypse. Tu l'as pris ainsi. Tu jettes ta cigarette dans sa direction, peut-importe si la paille à ses pieds prend feu.

J'ai pas besoin de ta compassion abruti, ni de ta pitié ou peut importe ce que t'essaies de me montrer. J'ai sûrement pas besoin non plus de ta compagnie inutile, je me suffit à moi-même si tu veux tout savoir. Vas-y va donc t'outrer parce la gamine qui s'occupe de votre ferme est égocentrique et narcissique, je t'en prie !

A vrai dire, même toi tu ne comprenais pas ce que tu venais de dire, tu t'étais vraiment emportée mais tu ne supportais pas qu'on t'aime bien. Et ça jamais tu ne l'as compris. Quelque fois tu te posais la question. Comment peut - on détester qu'on s’intéresse à toi ? Ce n'est pas ainsi que fonctionne les relations sociales ? Apparemment t'étais vraiment pas bonne pour ce genre de choses. Mais une phrase, une seule a réussi a piquer ta curiosité. Qui était cette personne à qui tu lui faisais tant penser ? Tu appuies tes mains sur les rebords de la chaise et tu le regardes droit dans les yeux. Ce que tu t'apprête à faire t'étonnes, et cela risque de te lancer dans une discussion sans fin avec un frappadingue mais allons - y quand même.

C'est qui ? Allez un peu d'effort on y est presque. Je veux dire, cette personne à qui je te fais penser. C'est qui ? En fait t'attendais qu'une chose c'est qu'il te la décrive pour pouvoir faire la comparaison avec toi. Voir un peu comment les gens te voient. Voir ce qu'il pense savoir de toi rien qu'en te jetant un coup d’œil.

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Wow wow wow je sens qu'elle va pas tarder à ma taper là ! Vu comment elle s'énerve tout d'un coup c'est mauvais signe pour mes couilles ça. Du coup, pendant qu'elle me gueule dessus, j'en profite pour me mettre discretos en position d'auto-défense : je rentre un peu la tête dans les épaules pour pas qu'elle me fasse le coup du lapin et je pose l'air de rien un main sur mon paquet pour protéger mes futurs Chunguie juniors. En plus, du coin de l’œil, je zieute quand même son mégot de clope qu'elle a pas éteint avant de le j'ter sur la paille. C'est que j'ai pas spécialement envie de cramer vif en mode Jeanne de l'arc en ciel moi. Je suis à deux doigts de tendre la jambe pour l'écraser et limiter le risque de foutre le feu à la ferme mais Boby me demande c'est qui la personne à qui elle me fait penser et là, je zappe complètement le reste.

D'un côté, j'suis super content qu'elle pose la question parce que ça veut dire qu'elle m'écoute et qu'elle s’intéresse un peu à c'que j'dis et ça c'est un super bon point pour qu'on devienne potes tous les deux ! Mais d'un autre j'me sens un peu... putain c'est quoi le mot ? Nostra...Nan, pas Nostradamus, ça c'est un vieux mec qui a inventé un truc de math j'crois... Nos... Nostragique ! Voilà, j'me sens un peu nostragique. Parce que Boby elle me fait quand même vachement penser à HaeWon et même si elle me tape tout le temps, bah ça reste ma petite sœur et je l'aime et elle me manque. Je sais même pas depuis combien de temps j'ai pas vu ma famille. 3 ou 4 mois maintenant ? J'sais plus, mais longtemps en tout cas c'est sur ! C'est la première fois que je reste aussi loin d'eux aussi longtemps. Je sens que j'ai mon sourire qui part un peut en couille parce que j'en ai gros sur la patate tout d'un coup mais j'veux pas le montrer à Boby du coup j'réponds l'air de rien :

« Tu me fais penser à HaeWon, ma petite sœur ! Enfin, ma petite sœur n°1 parce que j'en ai 7 en tout. Elle c'est la plus vieille, elle est au lycée comme toi, j'crois que vous avez le même âge d'ailleurs... T'as quoi, 17 piges nan ? Bah voilà, tout comme elle ! Quand je vivais encore chez moi, c'est elle qui m'en faisait le plus baver, on arrêtait pas de se faire des sales coups tous les deux ! Un jour, elle a même cramé tous mes posters de BritBrit EN LES LAISSANT SUR LE MUR ! Elle disait à tout le monde au lycée que j'étais un débile et que si elle pouvait elle m'échangerait contre une touffe d'herbe, que la touffe d'herbe serait sûrement plus intéressante que moi et blablabla... N'empêche, quand on partait en vacance, bah on restait toujours tous les deux et on rigolait toujours vachement... J'avoue qu'elle me manque un peu. Beaucoup même en fait. »

Je hausse les épaules et fais un petit sourire à Boby. Ça m'a donné envie d'appeler ma famille tout ça.