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Tout avait commencé quelques jours plus tôt, quand Saera était tombée sur un flyers à propos d’une manifestation féministe. Sautant sur l’occasion, elle avait directement appelée sa partenaire de crimes Hara, et finalement toutes deux avaient décidé de s’y rendre. Et ensemble, bien évidemment. La manifestation commençait à dix-sept heures et avait lieu à Séoul, si bien que la plus jeune, qui avait peur d’être en retard – tout du moins était-ce son excuse, en vérité elle ne tenait juste pas en place -, courait partout pour se préparer, prévoyant la bouteille d’eau, le short, le tee-shirt léger et facile à enlever, au cas où il y en aurait une pour lancer un mouvement topless, avant de courir dans tout le dortoir. Elle prévint tout le monde de sa destination, histoire de peut-être recruter de nouveaux manifestants, avant de finir devant la chambre de sa camarade. Elle resta sur le pas de la porte quelques secondes mais toqua bien vite et n’attendit même pas de réponse avant de bondir dans la pièce. « C’EST L’HEURE D’Y ALLEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEER, » cria-t-elle sans se soucier du bruit qu’elle pouvait bien faire. C’était tout Saera ça, agir avant de réfléchir, ou tout simplement agir et puis ne jamais réfléchir. Dans ce cas précis, la bonne réponse était plutôt la deuxième. Mais de toute manière, le dortoir était dans une agitation quasi perpétuelle si bien que personne ne serait étonné des cris qu’elle poussait. Surtout que tout le monde avait l’habitude d’elle et ses frasques, elle qui était constamment bruyante. Mais ce n’était pas forcément de sa faute, si elle était née comme ça, si elle avait grandi en étant comme ça – et puis vu les parents qu’elle se tapait il n’y avait rien d’étonnant à la voir tourner de cette manière. « En fait non c’est pas tout de suite l’heure d’y aller, » reprit-elle un peu plus calmement. « Mais il risque d’y avoir du monde et puis ça peut être sympa de repérer les lieux, et comme ça on aura le temps de faire connaissance ! Si ça se trouve on est pas au courant mais y a un genre de pique-nique avant la manif on pourrait pas louper ça quand même ? Donc t’es prête t’es prête t’es prête ? » Son débit était assez ahurissant et elle laissait à peine à Hara le temps de répondre. Voir pas du tout en vérité. Néanmoins elle finit par arrêter de parler et adressa un immense sourire à son amie.

© flappy bird.

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Ha Ra se demandait bien pourquoi elle avait accepté la proposition de se rendre à une manifestation féministe de Sae Ra. Ah oui. Parce qu’elles partageaient les mêmes idées sur la question. Mais jamais elle ne s’était doutée que son amie deviendrait une vraie pile électrique intenable. Même si la wonsungi était excitée par l’idée de manifester, de revendiquer leurs idées, leurs droits, elle ne courrait pas partout dans le dortoir en arrêtant chaque wonsungi pour lui dire où elle allait. Désespérante, mais mignonne. Tandis que la plus jeune continuait de courir partout, Ha Ra finissait de se préparer. Elle remplissait son sac avec quelques affaires. Enfin prête, la brune se redressa, balançant son sac sur son épaule. Elle n’eut même pas le temps de répondre que la tornade Sae Ra rentrait déjà dans sa chambre, lui brisant les tympans en beuglant ainsi. « T’ES OBLIGÉE DE CRIER ? » Cria-t-elle à son tour. Elle connaissait déjà la réponse. Sae Ra ne pouvait pas être discrète. C’était une mission totalement impossible mais parfois, un peu de calme faisait du bien. Et le calme, on le connaissait quand la plus jeune n’était pas dans les parages. C’était d’ailleurs un très bon indicateur pour savoir si Sae Ra était au dortoir ou non. Tandis que la plus jeune débitait un flot de paroles impressionnant, Ha Ra se massait les tempes. Allait-elle vraiment passer sa journée avec Sae Ra ? Elle s’avança vers elle, posa ses mains sur ses épaules et planta son regard dans le sien. « On se calme et on respire len-te-ment. » Dit-elle en appuyant bien sur le lentement. Elle lui adressa finalement un sourire. « Je suis prête, et on peut y aller. » Dit-elle en sortant les clefs de la poche de son short en jean. « Promets-moi, juste, de ne pas trop beugler dans mes oreilles, hn ? » Lança-t-elle en riant à la plus jeune, l’embarquant dans le couloir.

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Saera fixait Hara qui avait posé les mains sur ses épaules, les yeux grands ouverts, sans bouger, s’arrêtant même de parler. Et puis la plus âgée la lâcha et elle recommença à sourire, de nouveau toute excitée. « Allons-y allons-y, » chantonna-t-elle en suivant Hara, qui la ramenait dans le couloir. Elle souriait de toutes ses dents, ravie de la journée qu’elle s’apprêtait à passer. C’est qu’elle aimait avoir pleins de choses de prévu, la miss, elle détestait s’ennuyer et plus elle faisait des activités, plus elle s’amusait. Surtout que cette sortie allait être l’occasion de rencontrer de nouvelles têtes. « Mais c’est pas mon genre de beugler dans les oreilles. » Sourire innocent, véritable petit ange. Qui aurait cru qu’elle était une tornade quelques instants plus tôt, et qu’elle s’apprêtait à le revenir, quand la manifestation commencerait ? A peu près tout le monde, à vrai dire. Quand elle faisait quelque chose, Saera, elle ne le faisait pas à moitié, elle s’y consacrait à fond, y mettait tout son cœur. Surtout pour une chose aussi importante qu’une manifestation féministe, cette cause qui lui tenait très à cœur. Elle se disait même qu’elle y verrait sûrement sa mère, celle qui l’avait initiée à ce mouvement. « Par contre il risque d’y avoir du bruit hein j’espère que t’as prévu les boules quies si tu veux vraiment pas qu’on te crie dans les oreilles. » Petit rire, tandis qu’elle sautillait en direction de la sortie, aux côtés d’Hara. « Oh si tu veux après on pourra même passer au café ! Il est à Insadong donc c’est pas très loin. Et si on dit qu’on a été à la manifestation, maman acceptera même sûrement de te faire la consommation gratuite. » Nouveau petit rire, nouveau grand sourire. De toute manière les parents Go étaient réputés pour leur extrême gentillesse, et leur café pour leurs prix attractifs. C’est qu’ils voulaient donner à tout le monde la possibilité de s’acheter quelque chose. Ils avaient même plusieurs fois accorder un café gratuit aux mendiants qui venaient ici les supplier. Quoiqu’ils n’avaient même pas besoin de supplier, en règle générale. La générosité Go n’était pas qu’une façade. Débarquant soudain à l’extérieur, Saera ferma les yeux, inspira à fond, inscrivit un immense sourire sur ses lèvres, puis souleva les paupières et regarda sa camarade, les yeux pleins d’espoirs, les yeux pleins d’une joie toute enfantine.

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Quel calme. Dès que Sae Ra se taisait, il y avait presque un silence de mort dans le dortoir. C’était un peu flippant quand même, mais vachement relaxant, surtout pour ses oreilles. Clefs en main, Ha Ra embarqua la plus jeune à l’extérieur de sa chambre, la traînant à travers le couloir. « Allons-y, allons-y ! » Chantonna-t-elle à son tour, reprenant le même air que Sae Ra. Un rire s’échappa de ses lèvres, et elle tourna la tête vers la plus jeune, sa main allant ébouriffer ses cheveux. « Mais oui, bien sûr ! » Dit-elle en riant de nouveau. « T’es la première à beugler dans les oreilles des autres. Et ne nie pas ! C’est mal, tu sais ? » Reprit-elle, avec un ton qui se voulait sérieux, mais un sourire se fraya doucement un chemin sur son visage. Elle savait très bien qu’on allait lui crier dans les oreilles à la manifestation, et qu’elle allait aussi crier dans les oreilles des autres mais si elle pouvait éviter, avant, qu’on lui beugle dans les oreilles… ça serait pas mal. Un peu de calme avant la tempête, quoi. « Haha, très drôle ! » Dit-elle en lui attrapant une joue, et la tirant comme une grand-mère le ferait. « On ne se moque pas de ses aînés. Et tiens-toi prête à ce que je te crie dans les oreilles. » L’avertit-elle en relâchant sa joue, et lui adressant un magnifique sourire. « On y passera oui, mais je tiens quand même à payer ma consommation. » Dit-elle en arrivant dehors. Le soleil était au rendez-vous et elles n’allaient pas avoir froid. Peut-être même qu’elles allaient mourir de chaud. Heureusement, elles avaient prévu les bouteilles d’eau. Et même qu’Ha Ra avait glissé dans son sac de la crème solaire et une casquette. Pas question d’attraper un coup de soleil, ni une insolation. « Ma voiture est garée plus loin. » Indiqua-t-elle en montrant la rue, attrapant le bras de Sae Ra et l’entraînant avec elle en direction de sa voiture. Malheureusement, celle-ci était en plein soleil et quand elle ouvrit la portière, la chaleur à l’intérieur était étouffante. « Je crois qu’on va attendre un peu, hn ? » Dit-elle en grimaçant, déposant son sac à l’arrière. Elle ouvrit toutes les fenêtres et referma sa portière. « À moins que tu sois vraiment pressée… Il y a toujours le bus là-bas qui ne devrait pas tarder. » Lança-t-elle à son amie, son regard se dirigeant vers l’arrêt de bus quelques mètres plus loin.

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« Vjpzgijzego fjzaopufaz. » Tel fut le bruit inarticulé qui sortit de la gorge de la jeune femme, alors que son aîné lui tirait cruellement la joue. « Mais j’me moque pas, » réussit-elle finalement à dire, la mine outrée. « Et puis d’abord t’as pas le droit de me crier dans les oreilles toi aussi. » Petite moue qu’elle dirigea vers sa camarade, avant de recommencer à sautiller vers la sortie. Et quand elles l’atteignirent finalement, la plus jeune regarda la plus âgée, dans l’attente. Et quand Hara lui attrapa le bras, Saera la suivit sans faire d’histoires, toute souriante, quoi que la voiture n’était pas son moyen de locomotion préféré. Surtout quand cette dernière était restée au soleil pendant de longues heures. La miss glissa la tête à l’intérieur, grimaça devant la chaleur, et la ressortit bien vite. L’extérieur semblait presque frais, en comparaison. Alors qu’il faisait quand même drôlement chaud. Mais ce n’était pas si grave que ça, elle aimait bien la chaleur Saera. « Au pire on y va à pieds ? » proposa-t-elle en plaisantant et en adressant un grand sourire à son amie. Oui bien sûr, aller à pieds à Séoul, quoi de plus logique. Et de plus pratique. C’était sûr que si elles faisaient ça, elles allaient arriver en retard. Mais elle avait prévenu, la miss, qu’il fallait y aller, ce n’était pas de sa faute si Hara avait tardé après tout ! « Moi j’vote pour le bus, c’est plus écolo, et puis il faut que tu gardes tes forces pour la manif, » dit-elle alors en hochant vigoureusement de la tête, mettant dans ce geste toute la volonté dont elle pouvait faire preuve. Conduire c’était fatigant, alors autant s’économiser pour la manifestation. Hara aurait besoin de toutes ses forces pour crier et sauter partout après tout. Et puis elle pensait vraiment ce qu’elle disait, que le bus c’était plus écolo. Elle y réfléchissait presque instantanément. Mais après tout, c’était ça d’avoir des parents hippies, elle faisait toujours attention. Même si ce n’était pas spécialement dans sa nature, il y avait des sujets qui lui tenaient particulièrement à cœur. « On y va on y va on y va ? » demanda-t-elle avant de se diriger vers la station de bus. A mi-chemin, elle s’arrêta pour regarder sa camarade et lui indiquer d’un signe de se dépêcher, sachant très bien que l’aînée allait devoir fermer tout et donc mettrait un peu plus de temps. Et c’est à ce moment-là qu’elle aperçut le véhicule qui se dirigeait vers l’arrêt. « Viiiiiiiiite il est lààààà ! » cria-t-elle alors, en se mettant à courir.

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« Quoi ? Qu’est-ce que tu as dit ? » Demanda-t-elle en rapprochant son oreille de son amie, comme si cela allait l’aider à déchiffrer ses paroles qui ressemblaient plus à un gazouillis de bébé qu’autre chose. Elle lâcha finalement la joue de la plus jeune, cessant de la torturer. « Comment ça je n’ai pas le droit ? Je suis ton aînée, j’ai tous les droits. » Dit-elle en souriant, toute fière. Mais elle ne le resta pas longtemps face à sa bêtise. La wonsungi avait laissé sa voiture au soleil pendant de nombreuses heures et l’intérieur de celle-ci était une véritable fournaise. Ha Ra soupira discrètement et balaya les lieux du regard qui se posa finalement sur l’arrêt de bus qui se trouvait à quelques mètres plus loin. « À pieds ?! » S’écria-t-elle, choquée, en tournant la tête vers Sae Ra. « Mais t’es folle ? » Dit-elle, avant de rire en voyant que son amie plaisantait. Quoi que, elle n’était pas non plus certaine à 100% que Sae Ra n’était pas sérieuse avec cette proposition. C’était bien son genre. Mais rapidement, et avant que la plus jeune ne propose encore une idée totalement folle, Ha Ra lui fit part de sa petite trouvaille qu’était le bus. Elle n’aimait pas spécialement ça, surtout quand il faisait chaud comme ça. Les bus n’étaient pas tous climatisés et on ne pouvait même pas ouvrir en grand les fenêtres. « Vraiment ? La voiture, c’est bien aussi tu sais. Puis, elle est écolo la mienne. » Dit-elle en opinant de la tête. Mais la plus jeune n’était pas décidée à l’écouter. « D’accord, on prend le bus. » Soupira-t-elle. Elle n’aimait vraiment pas prendre le bus. Ils étaient toujours en retard, et en plus de ça, plus on avançait dans la journée, moins il y en avait. La brune récupéra son sac qu’elle avait posé à l’arrière et referma toutes les vitres. Elle claqua la porte, passant sa main sur la carrosserie de sa voiture comme pour lui dire au revoir et la ferma finalement à clefs, tout en étant pressé par la plus jeune qui lui indiqua, affolée, que le bus était là. La brune ne prit pas le temps de ranger ses clefs dans son sac et se mit à courir aussi vite qu’elle pouvait vers l’arrêt de bus. Elle arriva à destination totalement essoufflée et monta dans le bus, payant un ticket. Parce que oui, en plus de ça, c’était payant. Elle rejoignit Sae Ra qui s’était déjà assise et se laissa totalement tomber sur le siège. « Me faire courir… Sous cette chaleur… C’est… inhumain ! » Dit-elle en prenant des pauses dans sa phrase. Elle reprenait son souffle petit à petit et sortit sa bouteille d’eau, buvant plusieurs grosses gorgées. « Ah, ça fait du bien ! » Dit-elle, d’aise. « Par contre. Je ne sais pas du tout combien de temps il met pour aller à Séoul. » Dit-elle en regardant son amie. Elle prenait tellement peu le bus qu’elle ne connaissait que les heures de trajet en voiture. Elle espérait que ce n'était pas trop long, sinon... Elle en connaissait une qui allait lui passer un savon si elles arrivaient en retard.

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Saera, elle aimait bien le bus. Tout du moins elle supportait. Ses seuls moyens de transports étant le bus et le vélo – quoiqu’elle préférait cette deuxième, qui lui permettait de prendre l’air en étant totalement écolo. Alors elle avait bien évidemment choisi le bus et courait dans sa direction, suivie par une Hara qui semblait bien galérer. Elle arriva donc la première, utilisa son pass et alla s’asseoir, tandis que sa camarade venait d’entrer. Et ne tarda pas à la rejoindre en lui passant un savon, ce qui au bout du compte était bien prévisible. « Dis-toi que t’as fait ton sport de la journée, » répondit la miss, en hochant la tête avec conviction, un grand sourire aux lèvres. Elle jeta un coup d’œil par la fenêtre, observant les voitures, les passants, les magasins qui défilaient sous ses yeux, avec une joie toute enfantine. Une vraie gamine. A la voir on aurait presque cru qu’elle voyait tout ça pour la première fois… ce qui était bien, bien loin d’être le cas. Elle était si obnubilée par sa contemplation qu’elle n’entendit pas tout de suite la voix de son amie qui avait repris, et sursauta en se tournant vers cette dernière, tandis qu’elle finissait sa phrase. « … de temps il met pour aller à Séoul ? » répéta-t-elle, comme un perroquet, tout en réfléchissant, avant de finalement reprendre : « oh pas longtemps, on y sera bientôt, je fais souvent le trajet pour aller voir mes parents ! » Elle sourit une fois de plus, avant de retourner s’abîmer dans l’observation de ce qui se passait aux alentours. Comme c’était joli tout ça, toute cette vie qu’elle apercevait. C’était tellement fascinant. Elle se redressa, tourna la tête, appuya son visage contre la vitre, pour continuer de regarder un chien qui venait de passer. Elle poussa un petit cri, puis se tourna vers Hara. « T’as vu ça t’as vu ça ? Il était trop mignooooon, » gémit-elle. Mais il fallait avouer que la jeune trouvait presque tout « trop mignon ». « Pourquoi on a pas de chien au dortoir ? C’est dommage… c’est mignon les chiens. Et puis j’suis sûre qu’on peut en trouver un qui s’entende bien avec Saru et Matawa, » dit-elle en agitant la tête, toute contente. Mais elle savait très bien que deux singes, c’était suffisamment compliqué à gérer et que personne ne serait pour avoir un animal en plus. Alors elle oublia totalement son idée et passa à autre chose, en recommençant à regarder par la vitre. Puis elle sortit son portable, prit une rapide photo, activa snapchat, changea de direction la caméra et, le plus rapidement possible plaça sa tête à côté de celle d’Hara, sourit et prit un snap qu’elle envoya à Jihae et mit dans sa story. Et le pire c’est qu’elle était toute fière de son coup. Elle regarda la photo, grand sourire aux lèvres.

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La wonsungi aimait bien courir. Elle faisait même souvent des sorties jogging, mais sous cette chaleur, Ha Ra n’aimait pas. Elle se sentait écrasé et ses jambes étaient lourdes, et surtout pas préparées à un sprint improvisé. En voyant que le bus arrivait, la brune était partit à la suite de la plus jeune. Elle rejoignit, non sans mal, le bus et monta à l’intérieur, allant aussitôt s’installer auprès de Sae Ra après avoir payé son ticket. Essoufflée, la wonsungi prenait de grandes respirations, calmant petit à petit son rythme cardiaque qui s’était affolé. « On va dire ça, ouais. » Lâcha-t-elle entre deux grandes respirations. Quand sa respiration fut enfin moins saccadée, Ha Ra s’autorisa à prendre plusieurs longues gorgées d’eau fraîche, laissant paraître son bien-être. Elle se tourna vaguement vers son amie, la questionnant au sujet du trajet. Elle prenait tellement rarement le bus qu’elle ne savait pas par où il passait, et combien de temps ça lui prenait. Ha Ra esquissa un sourire en voyant que Sae Ra était perdue dans ses pensées et sa contemplation d’elle ne savait même pas quoi. La plus âgée opina de la tête et son regard divagua sur l’intérieur du bus ainsi que les voyageurs. Mais son amie la fit sursauter et la brune tourna son visage vers elle, assez vite pour que son regard ait le temps d’apercevoir le chien. « J’ai vu, oui. Il était tout mignon. » Répliqua-t-elle en gratifiant son amie d’un sourire. Elle était vraiment adorable et elle lui rappelait une enfant. « On a de la chance d’avoir Matawa et Saru. Les animaux sont normalement interdits. » Dit-elle, affichant un sourire désolé. La jeune femme se reconcentra sur l’intérieur du bus et fut surprise par le téléphone que Sae Ra mettait face à elle. Elle comprit rapidement qu’elle comptait prendre une photo et sourit. Mais Ha Ra ne savait pas si son amie avait eu sa tête surprise ou son sourire. « La photo donne quoi ? Je fais la tronche dessus ou tu m’as laissé un peu de temps ? » Demanda-t-elle, curieuse, avec un sourire. Le trajet fut rapide et la wonsungi ne s’aperçut même pas qu’elles étaient arrivées à destination. Ce n’est que quand la voix préenregistrée retentit dans le bus, indiquant l’arrêt auquel elles se trouvaient que la jeune femme se leva d’un bond, balançant son sac sur son épaule et sortant ainsi du véhicule. « Hm, que ça fait du bien de sortir de ce bus ! » Lâcha-t-elle en prenant une grande inspiration, secouant ses jambes comme pour les réveiller.

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Saera souriait de toutes ses dents, toute fière de son coup et de la photo qu’elle venait de prendre – et qu’elle s’était en plus permise d’afficher sur snapchat ! Elle se tourna vers Hara, avec un air angélique et un sourire qui l’était tout autant. « Mais t’es toujours magnifique ne t’inquiète pas, » répondit-elle, sans préciser qu’effectivement, l’aînée n’avait pas eu le temps de sourire pour la photo et affichait donc une expression pour le moins étrange, et pourtant carrément hilarante. Hara décida d’ailleurs d’aller dans sa story pour enregistrer l’élément dossier, et passa le reste du court trajet à observer sa galerie, quand elle fut soudain interrompue par la voix s’échappant du haut-parleur. Elle se leva donc à toute allure, toute contente, et attrapa rapidement son sac avant de sortir le plus vite possible du bus. Elle hocha la tête suite aux paroles de son amie, puis lui agrippa le bras. « On y est enfin, on y est enfin, » lâcha-t-elle d’une voix à la fois excitée et impatiente. « Ça va être trop cool, » reprit-elle, sans s’arrêter de parler. Saera la bavarde était enfin de retour, maintenant que plus rien d’autre ne retenait son attention et sa concentration. Apercevant soudainement un groupe, la plus jeune les pointa du doigt. « C’est eux ! J’suis sûre que c’est eux ! T’as vu leurs banderoles ? C’est forcément eux ! » lança-t-elle sans reprendre sa respiration, avant de s’accorder quelques secondes pour remplir à nouveau ses poumons d’air. Puis elle se précipita, sans lâcher le bras de sa camarade, en direction de la petite foule qui s’était amassée un peu plus loin. Elles les rejoignirent bien vite et Saera les salua d’une voix forte et aussi joyeuse qu’habituellement – voire un petit peu plus. Elle savait bien qu’avec sa trop forte impatience, son physique enfantin et son caractère qui l’était tout autant, sa présence étonnait souvent dans les manifestations. Pourtant ça n’enlevait rien de son caractère passionné et fonceur, prête à tout pour soutenir les causes qui lui tenaient à cœur. « Je m’appelle go Sae Ra, et voici Jung Ha Ra, on est là pour la manifestation, » ajouta-t-elle avec un grand sourire, en guise de présentations. Des présentations assez rapides, mais tout du moins efficaces. La miss écouta, en hochant la tête avec un air inspiré et décidé, les présentations des quelques autres personnes présentes, puis elle retrouva son sourire, prête à manifester, prête à participer, prête à se donner à fond, et surtout, prête à s’amuser.

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