Fifty shades of life ; KASYR
Invité
Invité
Fifty shades of life ; KASYR | Mar 16 Juin 2015 - 0:28 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Pour avoir voulu s'échapper, il ne connu plus que les ténèbres et le froid. Icare avait eu le malheur de voler trop près du soleil. Un enfant innocent l'avait pointé du doigt un soir, l'accusant injustement de toute sa naïveté de bambin en posant mille questions, le réduisant au lamentable état d'animal affamé. Sa mère avait évoqué cet homme de fables, fils de Dédale, qui aspirait à la liberté et n'en eut trouvé que la mort ; Tasyr avait alors porté sa colère sur le soleil s'il eut fallu un coupable. Lui qui toute la journée se maintenait hors d'atteinte et jouissait narquoisement du malheur des autres. Et ainsi allaient les jours lorsqu'ils n'étaient pas sauvés par des bras aimants, lorsqu'il fallait ruser d'imagination pour ne pas se laisser dévorer par l'humiliation, lorsque la douleur et la peine étaient si intimes avec son cœur qu'il n'en ressentait plus la morsure. Lorsqu'il oubliait qu'il y a peu encore, il avait une vie et un avenir.
Le pas alourdi par la fatigue à défaut de ne l'être d'un poids décent, le syrien joignit ses mains dans la poche centrale d'un vieux sweat gris et usé dans lequel il nageait. Sa peau diaphane trahissait de nombreuses bagarres à force inéquitables au travers de quelques marques, quelques coups et, alors qu'il n'eut jamais inspiré davantage pitié qu'à l'instant, le diablotin fatigué refusait que l'on le dévisage ou le plaigne. Il accéléra la cadence jusqu'à rejoindre une ruelle oubliée, celle dont l'entrée est si étroite qu'elle en paraît invisible. S'accroupissant, ses yeux étincelèrent d'un nouvel éclair de vie et d'affection quand il empoigna les poils de l'encolure du chien pour le remuer tendrement. Face au grand canidé dont il partageait l'ascendant de bâtardise, il oubliait ses soucis pour retrouver cette part d'enfance qui lui faisait défaut, se permettant même un rire cassé en posant son menton sur sa truffe.
Le pas alourdi par la fatigue à défaut de ne l'être d'un poids décent, le syrien joignit ses mains dans la poche centrale d'un vieux sweat gris et usé dans lequel il nageait. Sa peau diaphane trahissait de nombreuses bagarres à force inéquitables au travers de quelques marques, quelques coups et, alors qu'il n'eut jamais inspiré davantage pitié qu'à l'instant, le diablotin fatigué refusait que l'on le dévisage ou le plaigne. Il accéléra la cadence jusqu'à rejoindre une ruelle oubliée, celle dont l'entrée est si étroite qu'elle en paraît invisible. S'accroupissant, ses yeux étincelèrent d'un nouvel éclair de vie et d'affection quand il empoigna les poils de l'encolure du chien pour le remuer tendrement. Face au grand canidé dont il partageait l'ascendant de bâtardise, il oubliait ses soucis pour retrouver cette part d'enfance qui lui faisait défaut, se permettant même un rire cassé en posant son menton sur sa truffe.
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Sam 4 Juil 2015 - 11:37 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
La vie est une pute. Oh, et quelle pute qu'elle est de nous voir essayer de vivre avant de lentement, avec douceur et manipulation, nous faire retomber dans les méandres des enfants oubliés, goûtant avec timidité et excitation à la noirceur des rues, au gout du sang sur nos lèvres et à nos corps qui crient pitié. Oh mais quelle enflure, de se nourrir de notre absence, de gronder de plaisir à nous voir nous déformer par les supplices exquis des drogues coulant dans nos veines. Et nous, comme des salauds soumis à son désir d'obsession noir, on baisse les yeux sur le macadam, on traîne des pieds dans les rues qui sont devenus notre maison. Notre foutu lieu de démon, ou le passé hante notre présent. Ou chaque connerie se multiplie, et se répète à l'infini.
Nos joues se creusent sous l'effet de la fatigue, de la drogue, du mal qu'on s'inflige en pensant que ça nous fera du bien. Et oh non, je ne suis pas le seul à me faire souffrir en pensant qu'il n'y as pas d'autres solutions pour les détritus humains de notre espèce. Moi, comme les autres qui hantent les rues, j'ai ma capuche sur la tête parce qu'aujourd'hui est un soir noir, aujourd'hui, j'ai les cernes violettes et l’haleine de quelqu'un qui à du trop se défoncer. aujourd'hui, les chaines des chiens claquent doucement dans les rues silencieuses, alors qu'ils marchent. comme des prédateurs. alors que comme moi, ils ne sont que l'image de ce que les autres voient. Les autres, les blancs, les immaculés ne voient pas nos cœurs, notre bonté, ce qu'on essaye désespérément d'être sans réussir à vaincre le démon. Tout les démons de nos cœurs, de nos corps. Et ils grognent à l'entrée d'une ruelle, et moi j'relève la tête, un peu, j'tiens un peu les chaînes, claquant ma langue contre mon palet. Pas bouger, chiens, comme quand la vie décide de me baiser. Je plisse les yeux, m'adossant nonchalamment contre un des murs de la petite ruelle. t'as faim ? moi aussi j'ai connu la galère, la misère, les rues sales comme lit et les chiens comme seuls moyen de rester en vie, sur terre, pas dans les méandres délicieux des cristaux bleus et blancs, violets parfois. Moi, j'le reconnait pas le type la sous sa capuche, dans le noir, moi j'entend juste son chien grogner contre les miens. ton clébard à peut-être faim aussi, non?
Nos joues se creusent sous l'effet de la fatigue, de la drogue, du mal qu'on s'inflige en pensant que ça nous fera du bien. Et oh non, je ne suis pas le seul à me faire souffrir en pensant qu'il n'y as pas d'autres solutions pour les détritus humains de notre espèce. Moi, comme les autres qui hantent les rues, j'ai ma capuche sur la tête parce qu'aujourd'hui est un soir noir, aujourd'hui, j'ai les cernes violettes et l’haleine de quelqu'un qui à du trop se défoncer. aujourd'hui, les chaines des chiens claquent doucement dans les rues silencieuses, alors qu'ils marchent. comme des prédateurs. alors que comme moi, ils ne sont que l'image de ce que les autres voient. Les autres, les blancs, les immaculés ne voient pas nos cœurs, notre bonté, ce qu'on essaye désespérément d'être sans réussir à vaincre le démon. Tout les démons de nos cœurs, de nos corps. Et ils grognent à l'entrée d'une ruelle, et moi j'relève la tête, un peu, j'tiens un peu les chaînes, claquant ma langue contre mon palet. Pas bouger, chiens, comme quand la vie décide de me baiser. Je plisse les yeux, m'adossant nonchalamment contre un des murs de la petite ruelle. t'as faim ? moi aussi j'ai connu la galère, la misère, les rues sales comme lit et les chiens comme seuls moyen de rester en vie, sur terre, pas dans les méandres délicieux des cristaux bleus et blancs, violets parfois. Moi, j'le reconnait pas le type la sous sa capuche, dans le noir, moi j'entend juste son chien grogner contre les miens. ton clébard à peut-être faim aussi, non?
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Lun 6 Juil 2015 - 0:38 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Le lionceau sorti de la savane ne savait plus ni chasser, ni rugir, et finissait indéniablement entre des mains étrangères ou livré à la mort. Ombre de lui-même, le regard fixe sur le soleil qu'il eut côtoyé par le passé et aspirant à la liberté, il ne pouvait alors que ressasser des souvenirs qu'il ne tenait pas de sa propre expérience de la vie, regrettant avec nostalgie des terres qu'il n'avait jamais pensé si chères. Qu'il s'agisse de l'Homme, du chien ou du fameux lionceau, tout être se retrouvant privé de son essence finit par offrir son être à l'obscurité en criant sa peine à la lumière inaccessible en une dangereuse sérénade. Dans ses orbes sombres luisaient la peine et la douleur, celle de l'être affamé qui survit par instinct, dont la fourrure sale et emmêlée suscite la pitié mais dont personne ne s'occupe. Dans ses orbes abyssales brillait le reflet d'une personne décharnée qui se trouvait être son ami de quelques jours, un adolescent sale et malade aux joues creuses qui semblait porter le poids du monde sur ses frêles épaules.
La capuche d'un sweat trop large sur la tête, le diablotin déposait quelques baisers sur la truffe sèche de l'animal dont il avait empoigné la fourrure pour réchauffer ses mains blanches. Il avait appris en bon élève à profiter de chaque instant de bonheur bien qu'ils fussent trop rares et parcimonieux, laissant ses yeux s'étirer en une demi-lune joyeuse à chacun des jappements du canidé. Lorsque le timbre rauque et granuleux de ses geignements se renforça de dureté face à l'imprévu et l'inconnu, Tasyr sursauta et se surprit à l'imiter. Acculé contre le mur dans une position de faiblesse, les dents dehors, le syrien poussa un grondement faisant douloureusement claquer ses dents entre-elles ; lui aussi craignait désormais l'imprévu et l'inconnu. Sa fierté le poussait à refuser cette proposition alléchante, la peur tentait de le persuader d'une potentielle entourloupe, mais sa faim dominait, poussant l'adolescent à s'approcher d'un pas timide en hochant vivement la tête. « oui.. ». Face à sa voix fluette, pourtant si brisée, le noiraud se racla la gorge en la massant de deux doigts gênés. Et, lorsqu'il fut certain de son bon usage, il reprit avec davantage de fermeté, bien qu'une ombre de crainte rongeait toujours son estomac avec véhémence. « Oui, on a faim ».
Ses jambes le conduisant encore de quelques pas en avant, la tête basse par honte d'être si peu présentable, le gamin passa une main dans ses cheveux gras en ravalant les larmes qui humidifiaient ses yeux. Il appela à voix basse le chien qu'il avait affabulé d'un surnom affectueux, conscient de sentir mauvais, le dos de sa manche devant sa bouche pour atténuer le bruit d'une quinte de toux soudaine.
La capuche d'un sweat trop large sur la tête, le diablotin déposait quelques baisers sur la truffe sèche de l'animal dont il avait empoigné la fourrure pour réchauffer ses mains blanches. Il avait appris en bon élève à profiter de chaque instant de bonheur bien qu'ils fussent trop rares et parcimonieux, laissant ses yeux s'étirer en une demi-lune joyeuse à chacun des jappements du canidé. Lorsque le timbre rauque et granuleux de ses geignements se renforça de dureté face à l'imprévu et l'inconnu, Tasyr sursauta et se surprit à l'imiter. Acculé contre le mur dans une position de faiblesse, les dents dehors, le syrien poussa un grondement faisant douloureusement claquer ses dents entre-elles ; lui aussi craignait désormais l'imprévu et l'inconnu. Sa fierté le poussait à refuser cette proposition alléchante, la peur tentait de le persuader d'une potentielle entourloupe, mais sa faim dominait, poussant l'adolescent à s'approcher d'un pas timide en hochant vivement la tête. « oui.. ». Face à sa voix fluette, pourtant si brisée, le noiraud se racla la gorge en la massant de deux doigts gênés. Et, lorsqu'il fut certain de son bon usage, il reprit avec davantage de fermeté, bien qu'une ombre de crainte rongeait toujours son estomac avec véhémence. « Oui, on a faim ».
Ses jambes le conduisant encore de quelques pas en avant, la tête basse par honte d'être si peu présentable, le gamin passa une main dans ses cheveux gras en ravalant les larmes qui humidifiaient ses yeux. Il appela à voix basse le chien qu'il avait affabulé d'un surnom affectueux, conscient de sentir mauvais, le dos de sa manche devant sa bouche pour atténuer le bruit d'une quinte de toux soudaine.
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Lun 6 Juil 2015 - 22:14 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Et nous, sans pouvoir arrêter de jouer, on se bat contre la vie, contre la montre, contre tout ce qui nous empêcherait de gagner. Mais même le principe même de gagner nous échappe car l’humain moyen n’est jamais heureux de ce qu’il possède, de ce avec quoi il pourrait vivre une vie confortablement facile dans la moyenne de la société. Et parfois, le coup est mauvais, alors on se retrouve dans les bas fond des oubliettes, on se retrouve à jouer contre les rats, la pollution, le sol sale de la pisse des gagnants. On se retrouve à crever de faim et de froid, parce que notre fierté ne nous à pas permis de vivre dans la suffisance d’une vie écrasante, avec les humiliations qui s’en suivent et le bonheur factice d’une famille. De notre plein gré ou par les évolutions de nos choix, nous finissons par quitter tout ça pour plonger tête baissé, avec jouissance, dans la noirceur des rues et dans la violence des jugements. Nous sommes personnes, ou plutôt nous sommes tout le monde. Nous sommes invisibles et pourtant on nous reproche encore de trop nous faire voir. Bruyants, sales, dégoulinant de non-honte dérangeante, on traîne nos carcasses dans les rues d’une société dite moderne qui ne contient pourtant que des chiens primitifs et désobéissants.
Oui, oui il a faim, oui il veut manger, et oui, il se lève, sa fierté ayant quitté son corps pour pouvoir se rendre à l’évidence. Pour survivre, il faut parfois sacrifier son reste d’humanité. Contre un morceau de pain, une bonne douche et un peu de pitié. Ma langue claque à nouveau contre mon palet pour faire taire les chiens qui se taisent, immédiatement. Ah ce qu’ils sont bien dressés. L’homme prend exemple sur le chien, il est dressé à trouver l’argent, il remue la queue lorsque son maître, l’homme supérieur ou bien l’idiot assez intelligent pour se faire passer comme tel et file la queue entre les jambes quand la voix monte. Quand le temps se gâte. Moi, j’regarde sans juger l’homme dans la ruelle, son chien maigre et mal lavé. Moi, j’le regarde comme j’aurais aimé qu’on me regarde quand j’prenais sa place dans les rues brisées de séoul. Celles qu’on oublie trop souvent de nettoyer. Moi, j’plisse un peu les yeux. Il s’approche, d’un pas, puis deux, puis trois, comme un chien qui à peur d’encore souffrir. Et moi, j’baisse un peu la tête pour le regarder. Ce gosse là… D’un geste vif, j’attrape son poignet, celui sur lequel il tousse, l’enlève de devant sa bouche et la main qui tient les chaînes des chiens vient s’accrocher à son menton, lui faisant relever la tête. Et nos yeux se croisent, et j’vois la peur et la haine dans les siens parce que j’le touche, mais merde. « putain de merde. » tasyr. Ce gosse là, que mika à aimé de tout son cœur, qu’elle à essayé de sauver. Tasyr, ce gosse là. Qui bouffait mes céréales y’as un moment. Mes lèvres se pincent alors que mon regard se referme un peu, je lâche son poignet et le pousse un peu, sur l’épaule. « viens avec moi. » Avançant de quelques pas, je me retourne pour être sur qu’il me suive, enlevant ma capuche pour qu’il finisse de me reconnaître si jamais ce n’étais pas encore fait. Moi, à sa place, j’étais complètement drogué et désorienté. « Aller, bouge toi. » Mes yeux cherchèrent à croiser son regard encore une fois. J’voulais pas être le dernier des connards, mais putain que j’avais envie de lui briser les deux jambes et le laisser crever là, seul. Mais non. Pas lui, pour mika, pour ce qu’il représente. Pour moi, à son âge, qui aurait aimé, même par le pire de mes ennemis, avoir un coup de main.
Oui, oui il a faim, oui il veut manger, et oui, il se lève, sa fierté ayant quitté son corps pour pouvoir se rendre à l’évidence. Pour survivre, il faut parfois sacrifier son reste d’humanité. Contre un morceau de pain, une bonne douche et un peu de pitié. Ma langue claque à nouveau contre mon palet pour faire taire les chiens qui se taisent, immédiatement. Ah ce qu’ils sont bien dressés. L’homme prend exemple sur le chien, il est dressé à trouver l’argent, il remue la queue lorsque son maître, l’homme supérieur ou bien l’idiot assez intelligent pour se faire passer comme tel et file la queue entre les jambes quand la voix monte. Quand le temps se gâte. Moi, j’regarde sans juger l’homme dans la ruelle, son chien maigre et mal lavé. Moi, j’le regarde comme j’aurais aimé qu’on me regarde quand j’prenais sa place dans les rues brisées de séoul. Celles qu’on oublie trop souvent de nettoyer. Moi, j’plisse un peu les yeux. Il s’approche, d’un pas, puis deux, puis trois, comme un chien qui à peur d’encore souffrir. Et moi, j’baisse un peu la tête pour le regarder. Ce gosse là… D’un geste vif, j’attrape son poignet, celui sur lequel il tousse, l’enlève de devant sa bouche et la main qui tient les chaînes des chiens vient s’accrocher à son menton, lui faisant relever la tête. Et nos yeux se croisent, et j’vois la peur et la haine dans les siens parce que j’le touche, mais merde. « putain de merde. » tasyr. Ce gosse là, que mika à aimé de tout son cœur, qu’elle à essayé de sauver. Tasyr, ce gosse là. Qui bouffait mes céréales y’as un moment. Mes lèvres se pincent alors que mon regard se referme un peu, je lâche son poignet et le pousse un peu, sur l’épaule. « viens avec moi. » Avançant de quelques pas, je me retourne pour être sur qu’il me suive, enlevant ma capuche pour qu’il finisse de me reconnaître si jamais ce n’étais pas encore fait. Moi, à sa place, j’étais complètement drogué et désorienté. « Aller, bouge toi. » Mes yeux cherchèrent à croiser son regard encore une fois. J’voulais pas être le dernier des connards, mais putain que j’avais envie de lui briser les deux jambes et le laisser crever là, seul. Mais non. Pas lui, pour mika, pour ce qu’il représente. Pour moi, à son âge, qui aurait aimé, même par le pire de mes ennemis, avoir un coup de main.
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Lun 6 Juil 2015 - 23:34 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Oh, il aurait pu. Il aurait pu faire tant de choses, à commencer par ne pas fauter, à finir par ne pas accepter son sort avec crédulité. Il aurait aussi pu compter sur le soutien de ceux qui l'aimaient pour ce qu'il était, jouir de douches quotidiennes, de repas équilibrés et nourrissant ; il aurait pu dévorer le monde avec ses yeux d'enfant et conquérir un toit s'il l'eut voulu, car il n'était pas encore totalement perdu. Il était encore jeune, il ne marchait pas encore droit et fautait ; s'il l'eut voulu, il lui aurait été si simple de profiter de ce que lui offrait Sun Joo et d'acquiescer à la moindre de ses offres pour s'enfermer dans le monde d'une adolescence normale. Cependant, il était aussi à demi un homme, ou du moins aspirait à le devenir. C'est pourquoi il avait décidé d'assumer ses erreurs et leurs conséquences, de ne pas fuir entièrement ses responsabilités et de n'accepter de l'aide qu'en quantité moindre. Seulement, survint toujours l'instant où pointe la saturation, où la faim ronge les tripes à défaut de plus consistant, où la tristesse stagne dans les yeux en sachant inutile le fait de redescendre, où la douleur étreint le cœur en y comprenant un gain de temps considérable. Survint le moment où n'importe qui aurait besoin d'aide, d'un repas chaud et d'une douche relaxante ; n'importe qui, surtout un adolescent encore naïf.
Fier. Le garçon ne devrait pas, et pourtant il est bien trop fier. Il hait le contact qui lui rappelle qu'il est inférieur, il déteste la pitié qu'il suscite lui rappelant qu'il n'est pas monsieur-tout-le-monde, mais bien moins encore. Les doigts de l'inconnu dont il évitait le regard se posèrent sous son menton écorché, le forçant à redresser la tête bien que ses yeux ne quittèrent la splendeur d'un sol témoin. Néanmoins la curiosité le brûle et, bientôt, il ose poser le gel de ses prunelles sur la personne qui l'éloigne un peu plus de la misère. Il entrouvre les lèvres avec méfiance, mais le juron de son interlocuteur devance le sien. « Pourquoi toi, alors que Séoul est immense ? » Sa question n'était qu'un murmure, et sa mâchoire se crispa dans un geste tendu. Le destin le confrontait un peu plus à son état de larve, mettant face à son être sali l'entité lui rappelant qu'il eut un passé heureux. Un toit, l'amour, la passion, la santé, les amis. Une femme qu'il eut aimé et qui comblait le moindre de ses désirs. Pourquoi lui ? Son corps supportait mal la pression, et le coup asséné à son épaule manqua de le faire défaillir, provoquant une nouvelle quinte de toux sèche. Il ne répondit pas : après tout, il savait combien il coûtait à Kan de lui venir en aide après tout ce qu'il avait pu faire. Passant sa main dans les poils du chien pour le réconforter, il suivit le plus âgé tout en restant dans son ombre. Éternelle crainte, habitude ancrée dans le sang. Il n'osait parler, osait à peine délier sa langue, et pourtant une part de lui le remerciait avec toute la gratitude du monde, alors qu'il triturait ses doigts dans la poche centrale de son sweat et mordait sa lèvre déjà abîmée. Et il succomba. « Merci, Kan. »
Fier. Le garçon ne devrait pas, et pourtant il est bien trop fier. Il hait le contact qui lui rappelle qu'il est inférieur, il déteste la pitié qu'il suscite lui rappelant qu'il n'est pas monsieur-tout-le-monde, mais bien moins encore. Les doigts de l'inconnu dont il évitait le regard se posèrent sous son menton écorché, le forçant à redresser la tête bien que ses yeux ne quittèrent la splendeur d'un sol témoin. Néanmoins la curiosité le brûle et, bientôt, il ose poser le gel de ses prunelles sur la personne qui l'éloigne un peu plus de la misère. Il entrouvre les lèvres avec méfiance, mais le juron de son interlocuteur devance le sien. « Pourquoi toi, alors que Séoul est immense ? » Sa question n'était qu'un murmure, et sa mâchoire se crispa dans un geste tendu. Le destin le confrontait un peu plus à son état de larve, mettant face à son être sali l'entité lui rappelant qu'il eut un passé heureux. Un toit, l'amour, la passion, la santé, les amis. Une femme qu'il eut aimé et qui comblait le moindre de ses désirs. Pourquoi lui ? Son corps supportait mal la pression, et le coup asséné à son épaule manqua de le faire défaillir, provoquant une nouvelle quinte de toux sèche. Il ne répondit pas : après tout, il savait combien il coûtait à Kan de lui venir en aide après tout ce qu'il avait pu faire. Passant sa main dans les poils du chien pour le réconforter, il suivit le plus âgé tout en restant dans son ombre. Éternelle crainte, habitude ancrée dans le sang. Il n'osait parler, osait à peine délier sa langue, et pourtant une part de lui le remerciait avec toute la gratitude du monde, alors qu'il triturait ses doigts dans la poche centrale de son sweat et mordait sa lèvre déjà abîmée. Et il succomba. « Merci, Kan. »
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Jeu 9 Juil 2015 - 23:33 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Fuir le passé ne résout jamais rien, et croire qu'un jour vos démons et fantômes vous laisseront tranquille est un espoir bien factice. J'ai appris de mes erreurs, j'ai appris à vivre dans un monde qui ne demande qu'à bouffer nos espoirs, nos rêves, nos idées. en voyant tasyr, faible, puant, mal fringué, en proie au bitume, avec comme seul ami son clébard, c'est un putain de flashback devant mes yeux. tout en marchant, suivis de tasyr, mon regard se perd alors que les souvenirs me hantent. la pitié des gens dans leur regards de pauvres personnes dans le train-train quotidien, la honte des gens quand ils me regardent, qui pensent que je dégrade leur cité. Le dégoût des filles à ma vue, et la crainte des hommes qui tout à coup, en me voyant, perdent leur couilles dans les tréfonds de leur lâcheté, en rasant les murs pour ne pas me bousculer.
Je marche, sans me rendre compte de la durée, jusqu'au quartier ou j'ai construit mon nouveau chez-moi, on semblant de vie normale, mon argent, là ou j'ai créer mon repère à chien galeux, comme lui, comme moi. Là ou j'me rachète une conscience. Le bâtiment, un vieux hangar désaffecté vu de l'extérieur, se dessine devant nous et j'ouvre la porte du kurss, lâche les chiens qui, au vu de l'intru (le clébard puant de tasyr), restent près de nous. Je laisse rentrer tasyr, fermant la porte derrière lui. aujourd'hui, le bar est fermé. Seul jour de calme de la semaine, j'allume seulement une rangée de néons pour aller nourrir les clébards. « Merci, Kan. » Les paroles prononcés par le gamin de longues minutes plus tôt n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd, mais j'avait garder les lèvres et poings serrés. Le silence que j'ai infligé à tasyr tout le long du chemin pris fin quand je posa une troisième gamelle largement remplie, à un mètre des deux autres. « mh... ouais, non en fait. » je la ramasse dans le même mouvement et la garde en main en me dirigeant vers le sas qui mène à l'escalier de l'étage. je m'arrête à la porte, me tourne pour regarder tasyr et lui fait un petit signe de tête pour qu'il monte avec moi. une fois en haut, laissant à tasyr le luxe d'entrer dans mon loft pour la première fois, je pose la gamelle du chien près de l'entrée en marmonnant un truc comme « ça change de mon appart pourris d'avant hein? » avec un petit rire désabusé. J’enlève alors mon perfecto, récupérant mon paquet de clope pour en allumer une et sans vraiment me soucier de tasyr, me dirige vers la salle de bain pour allumer et sortir une serviette propre et et la poser sur l'évier. je repart vers la cuisine, à l'opposé, en lâchant un « va prendre une douche, j'te fait un truc à grailler. »
Je marche, sans me rendre compte de la durée, jusqu'au quartier ou j'ai construit mon nouveau chez-moi, on semblant de vie normale, mon argent, là ou j'ai créer mon repère à chien galeux, comme lui, comme moi. Là ou j'me rachète une conscience. Le bâtiment, un vieux hangar désaffecté vu de l'extérieur, se dessine devant nous et j'ouvre la porte du kurss, lâche les chiens qui, au vu de l'intru (le clébard puant de tasyr), restent près de nous. Je laisse rentrer tasyr, fermant la porte derrière lui. aujourd'hui, le bar est fermé. Seul jour de calme de la semaine, j'allume seulement une rangée de néons pour aller nourrir les clébards. « Merci, Kan. » Les paroles prononcés par le gamin de longues minutes plus tôt n'étaient pas tombés dans l'oreille d'un sourd, mais j'avait garder les lèvres et poings serrés. Le silence que j'ai infligé à tasyr tout le long du chemin pris fin quand je posa une troisième gamelle largement remplie, à un mètre des deux autres. « mh... ouais, non en fait. » je la ramasse dans le même mouvement et la garde en main en me dirigeant vers le sas qui mène à l'escalier de l'étage. je m'arrête à la porte, me tourne pour regarder tasyr et lui fait un petit signe de tête pour qu'il monte avec moi. une fois en haut, laissant à tasyr le luxe d'entrer dans mon loft pour la première fois, je pose la gamelle du chien près de l'entrée en marmonnant un truc comme « ça change de mon appart pourris d'avant hein? » avec un petit rire désabusé. J’enlève alors mon perfecto, récupérant mon paquet de clope pour en allumer une et sans vraiment me soucier de tasyr, me dirige vers la salle de bain pour allumer et sortir une serviette propre et et la poser sur l'évier. je repart vers la cuisine, à l'opposé, en lâchant un « va prendre une douche, j'te fait un truc à grailler. »
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Mar 28 Juil 2015 - 15:55 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
L'eau coulait sur son épiderme sale et gras, lui rappelant alors combien ce simple confort si naturel aux yeux de tous n'était pas aussi acquis qu'il l'avait toujours songé. Le sol s'embrunissait de crasse, glissant mollement vers les canalisations, quittant temporairement le corps du gamin. Car après tout il n'était que ça, et ça uniquement. Il l'était tant et si bien qu'il ne lui restait que ça : l'idée d'être un gamin, cette réalité étroite qui le confortait dans sa peine et sa laideur. D'autres à son âge n'avait pas la moindre idée de la vie derrière leurs portails blancs. Certains n'en auraient peut-être jamais ne serait-ce que l'illusion. Parfois même, des gens n'avaient qu'à se lever et respirer le matin pour se sentir inondés de cette joie irréelle, de ce bonheur translucide. Il avait été feinté : Tasyr aussi avait failli sombrer, osé croire qu'il était désormais de ceux qui avaient suffisamment souffert pour se permettre le répit. Il avait ce qu'il y avait de plus beau en ce bas-monde : l'estime de ses amis, une chaleur familiale, un cœur conquis. Il avait seulement désiré un peu plus, un peu trop, pensé à lui-même et voulu conserver ce trésor sur la durée. Il avait alors sombré, puisqu'il était de cette catégorie galérienne qui ne pouvait qu'apercevoir la satisfaction sans jamais la saisir ni même l'effleurer. Une part de lui, dénuée de cette innocence qui l'avait pourtant caractérisé, se faisait peu à peu à l'idée de ne jamais plus être heureux, c'était la pire des ombres qui sommeillait en lui. L'autre luttait avec ferveur, c'était celle de l'enfant à la parole en or, celle qui savait qu'un jour viendrait pourtant où la pluie cessera, et qu'il n'avait qu'à survivre dans l'attente de cet instant. Kan n'avait rien dit, n'avait jugé que l'âme en lui et non son enveloppe disgracieuse, et malgré le silence dont il l'avait incommodé, le diablotin à la queue coupée, aux cornes limées, ne pouvait que le remercier.
Le syrien rinça ses cheveux mousseux et esquissa un sourire de satisfaction : il supportait sa propre odeur désormais et pour la première fois depuis longtemps. Son corps nu s'extirpa de la douche et s'enroula dans une serviette ; il évitait le moindre contact avec les miroirs, trop fragile pour se confronter à la réalité de son physique affligeant. Il ne souhaita pas remettre ces lambeaux qui lui avaient servi d'habits, les repoussant du bout du pied vers un coin isolé. Certain de ne pas laisser l'eau goutter de ses mèches ébènes, le visage creusé, il regagna la pièce où se trouvait son aîné. « Kan.. J'ai pas de vêtements. » Il n'avait que murmuré dans un souffle, trop honteux pour hausser le ton, trop fiévreux pour n'en rien dire pourtant. Par une timidité que peu lui connaissaient, il détourna avec pudeur les yeux vers la pièce pour l'examiner, remontant la serviette jusqu'à son menton. « C'est vrai que c'est mieux, c'est plus.. ressemblant à ce que tu es vraiment. » Il n'était pas dur de deviner, si l'on se donnait le courage et la peine, que Kan était quelqu'un de bien ; un gentil manichéen bien qu'anti-héros. Il le savait et le pressentait, et la chaleur pourtant glacée des lieux le témoignait. Enfin, ses yeux se posèrent sur une photo, une simple photo de deux corps, deux visages. Celui du patron qui se tenait face à lui, et le sien. Taz esquissa un pauvre sourire plein d'amertume et de nostalgie : il avait lui-même mis fin à cette relation malsaine, mais pour avoir aimé cette femme à en mourir et avec passion, il restait des fragments d'un attachement profond. « Mika te manque ? »
Le syrien rinça ses cheveux mousseux et esquissa un sourire de satisfaction : il supportait sa propre odeur désormais et pour la première fois depuis longtemps. Son corps nu s'extirpa de la douche et s'enroula dans une serviette ; il évitait le moindre contact avec les miroirs, trop fragile pour se confronter à la réalité de son physique affligeant. Il ne souhaita pas remettre ces lambeaux qui lui avaient servi d'habits, les repoussant du bout du pied vers un coin isolé. Certain de ne pas laisser l'eau goutter de ses mèches ébènes, le visage creusé, il regagna la pièce où se trouvait son aîné. « Kan.. J'ai pas de vêtements. » Il n'avait que murmuré dans un souffle, trop honteux pour hausser le ton, trop fiévreux pour n'en rien dire pourtant. Par une timidité que peu lui connaissaient, il détourna avec pudeur les yeux vers la pièce pour l'examiner, remontant la serviette jusqu'à son menton. « C'est vrai que c'est mieux, c'est plus.. ressemblant à ce que tu es vraiment. » Il n'était pas dur de deviner, si l'on se donnait le courage et la peine, que Kan était quelqu'un de bien ; un gentil manichéen bien qu'anti-héros. Il le savait et le pressentait, et la chaleur pourtant glacée des lieux le témoignait. Enfin, ses yeux se posèrent sur une photo, une simple photo de deux corps, deux visages. Celui du patron qui se tenait face à lui, et le sien. Taz esquissa un pauvre sourire plein d'amertume et de nostalgie : il avait lui-même mis fin à cette relation malsaine, mais pour avoir aimé cette femme à en mourir et avec passion, il restait des fragments d'un attachement profond. « Mika te manque ? »
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Mar 28 Juil 2015 - 16:25 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Le riz cuit sans que je m'occupe de lui, moi, trop occupé à faire réchauffer des restes du poulet curry d'hier. oh, non, j'l'ai pas cuisiné, mais il était super bon. les deux mains appuyés sur le plan de travail, la cigarette se consumant entre mes lèvres, je soupire longuement. Putain de merde, c'est tout ce qui se passe dans ma tête actuellement. son chien, au gamin, mange avec appétit. « t'avais faim hein, mon vieux... » je marmonne comme un vieux con, ça m'énerve moi-même quand j'parle. En parlant à tasyr, en lui disant simplement d'aller prendre une douche, j'ai l'impression d'faire la moral, de me voir moi y'as pas si longtemps que ça. J'avais son âge quand j'étais dans la rue, dans la merde. J'avais son âge, quand j'avais faim comme lui.
et son petit corps reviens vers moi. Il est tellement maigre putain, et tellement violet (violé?). « mh.. » pas de fringues ? Pas de soucis gamin, kan va s'occuper de toi va. ah, que j'me trouve ironique. plus ressemblant de ce que j'étais vraiment ? « qu'est ce que je suis au juste, gamin? » un soupire las, et un sourire en coin déforment mon visage alors que je me relève et me dirige vers le grand dressing que j'ouvre. Avant, il était super bien ordonné. quand elle était la pour ranger, quand elle s'occupait de moi, de mes affaires. et il se donne le droit de parler d'elle. Il se donne le droit de me demander si elle me manque. je tourne la tête vers lui, un regard noir transperçant mes pupilles l'espace de quelques secondes. Mais à quoi bon? « ouais... elle me manque. » je fouille dans les étagères pour trouver un t-shirt noir, simple, que je sais trop grand pour lui vu qu'il est déjà trop grand pour moi, mais bon, on fait avec nos merdes hein. Je le jette sur le lit, y rajoutant un slim de la même couleurs, ainsi qu'un gros sweat gris avec une poche centrale. « tiens. ah, et... » et je sort aussi un caleçon, une paire de chaussettes. Avec un rire amusé, je relève la tête du tiroir dans lequel je fouillais en plaquant mes cheveux trop long vers l'arrière. « tu sais ce que tu vas le plus kiffer ? des putains de bonnes chaussettes... » reprenant ma cigarette entre mes doigts, je m'étire longuement, venant gratter mon ventre par habitude en quittant la pièce. « au pire si ça te va pas, sert toi... » je laisse le dressing ouvert en retournant dans la cuisine. Certaines affaires de Mika se mélangeaient encore aux miennes, comme un bon souvenir, comme un vague quelque chose qui auparavant était rassurant. Je retourne à la cuisine pour finir de préparer le riz que je transfert dans un saladier, sortant deux bols, ainsi que le plat avec le poulet. Posant le tout un peu en vrac sur la table, je m'assoie sur la chaise, remontant une jambe conte mon torse tout en écrasant la cigarette dans le cendrier. Quand tasyr me rejoint, je lui sert un bol de riz et approche le plat de poulet de lui pour qu'il mange directement dedans, le regardant avec un demi-sourire. sourire désolé, sourire ironique, on sait pas trop. « mange lentement... tu vas gerber sinon. »
et son petit corps reviens vers moi. Il est tellement maigre putain, et tellement violet (violé?). « mh.. » pas de fringues ? Pas de soucis gamin, kan va s'occuper de toi va. ah, que j'me trouve ironique. plus ressemblant de ce que j'étais vraiment ? « qu'est ce que je suis au juste, gamin? » un soupire las, et un sourire en coin déforment mon visage alors que je me relève et me dirige vers le grand dressing que j'ouvre. Avant, il était super bien ordonné. quand elle était la pour ranger, quand elle s'occupait de moi, de mes affaires. et il se donne le droit de parler d'elle. Il se donne le droit de me demander si elle me manque. je tourne la tête vers lui, un regard noir transperçant mes pupilles l'espace de quelques secondes. Mais à quoi bon? « ouais... elle me manque. » je fouille dans les étagères pour trouver un t-shirt noir, simple, que je sais trop grand pour lui vu qu'il est déjà trop grand pour moi, mais bon, on fait avec nos merdes hein. Je le jette sur le lit, y rajoutant un slim de la même couleurs, ainsi qu'un gros sweat gris avec une poche centrale. « tiens. ah, et... » et je sort aussi un caleçon, une paire de chaussettes. Avec un rire amusé, je relève la tête du tiroir dans lequel je fouillais en plaquant mes cheveux trop long vers l'arrière. « tu sais ce que tu vas le plus kiffer ? des putains de bonnes chaussettes... » reprenant ma cigarette entre mes doigts, je m'étire longuement, venant gratter mon ventre par habitude en quittant la pièce. « au pire si ça te va pas, sert toi... » je laisse le dressing ouvert en retournant dans la cuisine. Certaines affaires de Mika se mélangeaient encore aux miennes, comme un bon souvenir, comme un vague quelque chose qui auparavant était rassurant. Je retourne à la cuisine pour finir de préparer le riz que je transfert dans un saladier, sortant deux bols, ainsi que le plat avec le poulet. Posant le tout un peu en vrac sur la table, je m'assoie sur la chaise, remontant une jambe conte mon torse tout en écrasant la cigarette dans le cendrier. Quand tasyr me rejoint, je lui sert un bol de riz et approche le plat de poulet de lui pour qu'il mange directement dedans, le regardant avec un demi-sourire. sourire désolé, sourire ironique, on sait pas trop. « mange lentement... tu vas gerber sinon. »
© flappy bird.
Invité
Invité
Re: Fifty shades of life ; KASYR | Jeu 30 Juil 2015 - 22:43 Citer EditerSupprimer
fifty shades of life
ju kan & hwang tasyr
Lorsque la question avait franchit la barrière de ses lèvres, le syrien s'était attendu à de la douleur, de la compassion peut-être, ou même de l'ignorance. Aussi, lorsqu'il croisa le regard orageux de son aîné, son visage blanc se baissa instantanément, ses prunelles dirigées vers ses pieds nus. Avait-il espéré plus auprès d'elle ? Avaient-ils partagés ce genre de sentiment qui avait autrefois lié l'infirmière au gamin ? Si tel était le cas, il comprenait, et acceptait, la noirceur de ces pupilles. Mika n'était pas blanche, Mika n'était pas pure, Mika était imparfaite. Mais n'était-ce pas ce qui avait séduit chaque homme sur le chemin de sa vie ? Tasyr regrettait chacun des mots qu'il avait prononcé l'égard de la jeune femme, se haïssait pour avoir voulu la frapper plus d'une fois. Ses lèvres tremblaient. Bien qu'il l'avait quittée, elle fut son premier chagrin d'amour, quelque chose qui ne s'oublie pas. Et, dans ces moments de faiblesse, il hoqueta simplement. « Je suis désolé ». Combien de gens avaient croisé sa route, signé son livre, pour disparaître comme s'ils n'eurent jamais existé en laissant derrière eux une plaie si béante qu'une vie n'était suffisante à la réparer ? Et Kan, combien possédait-il de ces fantômes ? Dans ces moments comme ceux-ci, le garçon se sentait étrangement proche de l'occidental. Le rescapé enfila sans rechigner chaque vêtement qu'il lui était présenté en se moquant de présenter sa nudité à son aîné : ils étaient faits pareils, et il se doutait bien qu'ils avaient d'autres choses à songer que s'en offusquer. L'odeur de Mika était encore présente dans la pièce, l'enivrant à lui en donner le tournis. Taz passa une main dans ses cheveux sombres : voilà un an que tout était fini, pourquoi se décidait-il à la déplorer maintenant ?
Assis sur sa chaise, gigotant de gêne, le gamin gardait les yeux baissés. Risible diablotin qui se prenait pour un diable. S'il devait s'associer à une quelconque image démoniaque, il serait incontestablement une chimère de Peine et Panique. Il mangeait du bout des lèvres, tenait du bout des doigts, et sa tête fendait l'air de haut en bas à chaque parole de Kan. Il abusait de sa compassion, lui qui n'avait jamais compté que sur lui-même. Son regard se posa sur l'animal, ce brave chien qui lui avait tenu chaud plusieurs jours, qui avait servi de confident, qui avait été là. Aussi beau pouvait-il être de l'intérieur, personne ne jugeait jamais que par la carcasse qu'il traînait et les touffes de poils qu'il lui manquaient. Personne ne l'aimerait jamais, ne le chérirait. Aussi, le garçon songea que si un jour tout irait mieux, il le garderait à ses côtés, ou le tuerait. Il ne méritait pas de vivre dans la souffrance et la misère ; lui-même aurait préféré mourir s'il avait su la tache ardue que représentait la survie. Tasyr se mordilla la lèvre inférieure, déjà gercée et enflée. « Kan, je ne t'imaginais pas comme ça. A vrai dire, quand je t'ai rencontré, malgré tout ce qu'elle pouvait dire, malgré que j'ai dormi chez toi et que tu étais mon voisin.. J'ai toujours pensé que tu était inaccessible, une brute à ta façon. Mais tu es quelqu'un de bien, c'est dommage qu'ils ne le savent pas. » Le syrien hocha la tête, assumant ses paroles avec conviction, alors que chaque lente bouchée assommait son estomac à l'en rendre extrêmement douloureux.
Assis sur sa chaise, gigotant de gêne, le gamin gardait les yeux baissés. Risible diablotin qui se prenait pour un diable. S'il devait s'associer à une quelconque image démoniaque, il serait incontestablement une chimère de Peine et Panique. Il mangeait du bout des lèvres, tenait du bout des doigts, et sa tête fendait l'air de haut en bas à chaque parole de Kan. Il abusait de sa compassion, lui qui n'avait jamais compté que sur lui-même. Son regard se posa sur l'animal, ce brave chien qui lui avait tenu chaud plusieurs jours, qui avait servi de confident, qui avait été là. Aussi beau pouvait-il être de l'intérieur, personne ne jugeait jamais que par la carcasse qu'il traînait et les touffes de poils qu'il lui manquaient. Personne ne l'aimerait jamais, ne le chérirait. Aussi, le garçon songea que si un jour tout irait mieux, il le garderait à ses côtés, ou le tuerait. Il ne méritait pas de vivre dans la souffrance et la misère ; lui-même aurait préféré mourir s'il avait su la tache ardue que représentait la survie. Tasyr se mordilla la lèvre inférieure, déjà gercée et enflée. « Kan, je ne t'imaginais pas comme ça. A vrai dire, quand je t'ai rencontré, malgré tout ce qu'elle pouvait dire, malgré que j'ai dormi chez toi et que tu étais mon voisin.. J'ai toujours pensé que tu était inaccessible, une brute à ta façon. Mais tu es quelqu'un de bien, c'est dommage qu'ils ne le savent pas. » Le syrien hocha la tête, assumant ses paroles avec conviction, alors que chaque lente bouchée assommait son estomac à l'en rendre extrêmement douloureux.
© flappy bird.
Contenu sponsorisé