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Agacée par cette nouvelle, et parce qu’on en a déjà discuté lui et moi,  je ne perds pas mon temps pour aller le trouver. Je débarque à son appartement sans pouvoir me retenir. Host quoi … sûrement le métier que je déteste le plus. Je serre les dents et remonte son couloir que je connais désormais par cœur. Plantée devant sa porte je prends une seconde pour reprendre mon souffle. Je n’ai pas envie de faire un scandale devant son fils, mais je n’ai pas non plus envie de le laisser continuer à faire cette connerie. Putain Host quoi ! Il n’y a que moi que ça dérange ?! Mon meilleur ami vaut mieux que ça. Et avec tous les efforts du monde je tente de repousser l’image de Kouji dans mon esprit.

Je toc nerveusement à la porte et il m’ouvre, rapidement, son fils dans les bras. Je ne peux m’empêcher d’afficher un sourire doux en voyant Raphaël. « Hey mon chéri, c’est tata Kelea … ca va ? » Couinais-je d’une petite voix aigu et surement ridicule. J’entre dans l’appartement sans un regard pour Judas, que je pousse d’ailleurs au passage avant de me saisir de son fils sans demander la permission pour lui faire un câlin. « Mon pauvre chéri, j’espère que tu n’as pas trop chaud … » Je dépose un baiser sur le front de Raphaël en entrant dans le salon. « Il parait que tu sais dire papa maintenant … » lui dis-je fièrement comme si j’attendais une réponse de sa part alors qu’il sait à peine parler. Je caresse sa joue, alors que le petit garçon gazouillait dans mes bras avec de grands sourires. Je ris attendri et le posa au sol. Je me levais enfin pour me tourner vers mon meilleur ami avant de croiser les bras le visage fermé. « Bonjour. » Au moins c’est noté. Je suis fâchée avec lui. « J’ai soif. » dis-je simplement le fixant pour qu’il aille chercher de l’eau, ou quoique ce soit qui puisse me désaltérer.

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Toujours aussi aimable monsieur. Je lève les yeux au ciel avant de me diriger vers la cuisine. Oh ce n’est pas rare les fois où je me retrouve à bouder ou l’engueuler pour un rien, c’est dans mon caractère de princesses d’avoir toujours quelques choses à dire, alors depuis le temps il en avait prit l’habitude  et ca ne m’empêchait pas de recommencer. Je lâchais un long soupire en sortant sa bouteille du soda du frigo et la dévissa agacée avant de la porter à mes lèvres rapidement. J’en bu une longue gorgée et posa la bouteille lourdement sur le comptoir. Et le voilà déjà a me prévenir qu’il ne changera pas d’avis, je me retiens de ne pas débouler dans son salon pour l’incendier de tous les noms, seulement pas respect pour son fils et ne pas lui faire peur. Au lieu de ça je rouvris son frigo et attrapa de la glace et deux oranges que je coupais en morceau avant de les disposer dans une assiette. Comme il l’a si bien dit, j’étais une habituée des lieux je pouvais donc me permettre de me servir dans les placards. Servant un grand verre d’eau fraiche pour son fils je disposais le tout sur un plateau. Ca me prit plusieurs minutes et quand je revins dans le salon, Judas avait repris son fils dans ss bras, comme s’il était incapable de le lâcher même quelques secondes. Ca se voyait qu’il aimait son fils plus que tout et jamais je ne pourrais remettre en cause ça, c’est d’ailleurs bien pour ça qu’il fait tout ça … Posant le plateau sur la table basse je poussais les quelques jouets qui s’y retrouvait et me retrouvais avec un ballon en tissu Pororo que je lui avais acheté. Je retiens un soupire en buvant mon verre de soda et croqua dans un fruit sans regarder Judas. Je souriais à Raphael qui était bien occupé avec un jeu. « On peut au moins en discuter Jude ? » Finissais-je par lui dire en levant mon regard enfin dans sa direction. Je piquais un fruit avec une petite fourchette prévu et lui tends jusqu’à ses lèvres pour le nourrir. C’est presque de force que je lui fourre la fourchette dans la bouche et me lève pour venir les rejoindre sur le canapé. Je pousse un soupire de soulagement en retirant mes escarpins que je laisse tomber aux pieds de la table. Je pose mon menton sur l’épaule de Judas et gonfle mes joues l’air enfantin avant de lui murmurer «  Tu veux pas y réfléchir à nouveau … je sais que tu fais ce depuis quelques temps mais … y a d’autres métier qui payent bien et où t’es pas obligé de flirter avec tout ce qui bouge … y a quoi de si plaisant dedans hum ? » Ma voix finis sur une note triste et c’était ma façon a moi de l’amadouer. Je voulais pas qu’il continue ce boulot pourrave, je voulais pas que Kouji fasse ce boulot pourrave. Je déteste les club d’host et celui qui a inventé l’idée. C’est peut-être pas de la prostitution mais l’idée est la même. Tu te vends pendant une soirée pour faire croire à ces vieilles peaux que tu es l’homme idéale pour elle. Et elle en échange, elle dépense leur argent. Mordillant doucement sa mâchoire comme un chaton pour attirer son attention j’ajoutais « Puis tu diras quoi à … » je baissais mon regard vers le petit garçon qui jouait tranquillement «  Quand il voudra savoir ton métier ? t’es un futur médecin chéri … t’as pas besoin de ça … »

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Ça pouvait la convaincre, un peu, de l’entendre lui dire ça. Parce qu’elle savait qu’il avait raison dans le fond. Parce qu’elle savait que c’était le plus souvent occasionnel. Parce qu’elle savait ce que ça coutait de suivre des études de médecine, d’avoir un appartement et un enfant à charge. Parce qu’elle savait que l’argent c’était la seule chose qui pouvait nous faire avancer dans la vie.

Alors elle soupire, blottit contre lui, à l’écouter tenter de trouver une raison valable à son Job … étudiant. Elle aimerait pouvoir lui dire qu’elle comprend, parce que dans le fond elle le fait, mais ca ravive en elle bien trop de rancœur pour qu’elle puisse prononcer ces mots. Mais elle l’aime son Judas, et c’est bien pour cette seule raison que la voilà à débarquer en plein milieu de la journée pour l’engueuler. Elle se moque des autres, ne prend pas la peine de poser un regard sur eux. Et si elle croise la misère dans la rue, elle feindra l’innocence. Certains la disent sans cœur, elle, se dit trop occupée pour perdre son temps avec les autres.

Elle veut juste que Judas ait une vie normale, aussi normale qu’elle puisse se l’imaginer. Et penser que ces femmes puissent profiter de leur richesse pour se coller à lui, lui donnait la gerbe. Et inévitablement elle pensait à Kouji et la jalousie qui lui bouffait le cœur lui donnait envie de vomir. « Je le promets Judas… » Murmure-t-elle en levant son regard résigné vers lui. Elle attrapait son petit doigt qu’elle coinça dans le sien avant de serrer fort. « Mais arrête ça dès que tu peux … » et il était bien le seule à la faire flancher ainsi. A lui accorder le bénéfice du doute. Parce que des deux c’était bien lui le plus têtu, parce qu’il était … celui avec les contraintes, et la plus jolie d’entre elle s’appelait Raphaël.

« Tu fais chier. » souffla-t-elle presque affectueusement en levant son visage vers le plafond. Parce qu’au final il aura évité la polémique Kelea, et aura sauvé sa peau. Elle ne sait pas lui prendre la tête plus longtemps. « Tu as croisé Kouji là bas … récemment je veux dire » finit-elle par oser demander d’une petite voix peu habituelle chez elle, son regard rivé sur ses doigts triturant un bout de tissu qui dépassait du coussin qu’elle avait plaqué entre ses bras.

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