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Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha.
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Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Dim 5 Juil - 1:10 Citer EditerSupprimer
Tired of living, afraid of dying
Moon Ji Hoon & Yoon In Ha
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
La gélule glissa aisément le long de mon oesophage. Tête relevée vers le plafond, assis en tailleur sur le canapé du salon, j'abaissai doucement ma main sur ma bouche tandis que je déglutissais. Puis, je pris une grande inspiration et j'expulsai tout l'air de mes poumons dans un soupir bruyant. La seconde suivante, je baissai ma tête sur mes mains qui trituraient frénétiquement la boîte de comprimés. Je grattai légèrement de mon ongle l'étiquette de prescription médicale. Le médecin avait une écriture absolument abominable, c'était terrible. Après de longues secondes d'intenses réflexions, je posai soudainement la boîte de gélules sur la table basse, avant de poser mes mains sur mes jambes croisées. Je jetai un oeil à la pendule. Début de soirée. Maman ne tarderait pas à rentrer. Oh, pauvre maman, elle allait se retrouver si seule après que Sae Ra et moi ayions rejoint notre dortoir respectif... L'idée soudaine de ramener Berlioz chez elle germa dans ma tête. Oui, c'était peut-être la chose la plus sensée à laquelle je venais de penser cette dernière semaine. Cette dernière semaine d'enfer, où mon cerveau s'était mis en veille le temps d'encaisser le choc. Ce n'était pas comme si cela n'avait pas été prévisible, Papa souffrait depuis longtemps de son cancer à l'estomac. Il devait bien mourir un jour. Mais... Je ne m'attendais pas à ce qu'il succombe aussi vite. Papa... Mon soldat. Mon héros. Mon modèle. Je venais de le perdre. Je venais de lui dire au revoir aux funérailles de ce matin. J'avais comme senti sa présence durant la cérémonie. Comme s'il voulait me dire que tout irait bien. Mais rien n'irait bien sans lui désormais.
Seul dans l'appartement, je ne savais que faire de mes dix doigts. Alors le reste de la journée, je l'avais passée sur le canapé à fixer le mur ou le plafond, au choix. Plongé dans d'immenses remises en question de ma propre vie. Ouais, la vie ne tenait décidément qu'à un fil, pas vrai ? Qu'était la vie après tout, si elle pouvait être ôtée aussi facilement ? Nouveau soupir. Je lorgnai de nouveau la boîte de comprimés. Combien avais-je droit de gélules par jour déjà ? Je m'en foutais. Tant que je souffrais, je consommais. J'attrapai vivement la boîte et une nouvelle gélule glissa dans ma gorge sans même prendre d'eau pour soulager le passage. Je serrai le couvercle entre mes doigts, les dents serrées et le regard dur. Je m'empêchais exprès de pleurer. Même si j'étais seul, je m'interdisais de faillir. Je n'avais plus le droit d'être ce gamin qui restait dans les pattes de son père. Parce que Papa n'était plus là, maintenant. Oui, maintenant, c'était moi le grand. Et sans même m'en rendre compte, une larme coula le long de ma joue, au même moment où la porte d'entrée s'ouvrit. Maman, Sae Ra ? En réalité, je m'en foutais bien de qui était entré. Je ne voulais qu'une chose: faire disparaître cet immense creux dans mon coeur.
Seul dans l'appartement, je ne savais que faire de mes dix doigts. Alors le reste de la journée, je l'avais passée sur le canapé à fixer le mur ou le plafond, au choix. Plongé dans d'immenses remises en question de ma propre vie. Ouais, la vie ne tenait décidément qu'à un fil, pas vrai ? Qu'était la vie après tout, si elle pouvait être ôtée aussi facilement ? Nouveau soupir. Je lorgnai de nouveau la boîte de comprimés. Combien avais-je droit de gélules par jour déjà ? Je m'en foutais. Tant que je souffrais, je consommais. J'attrapai vivement la boîte et une nouvelle gélule glissa dans ma gorge sans même prendre d'eau pour soulager le passage. Je serrai le couvercle entre mes doigts, les dents serrées et le regard dur. Je m'empêchais exprès de pleurer. Même si j'étais seul, je m'interdisais de faillir. Je n'avais plus le droit d'être ce gamin qui restait dans les pattes de son père. Parce que Papa n'était plus là, maintenant. Oui, maintenant, c'était moi le grand. Et sans même m'en rendre compte, une larme coula le long de ma joue, au même moment où la porte d'entrée s'ouvrit. Maman, Sae Ra ? En réalité, je m'en foutais bien de qui était entré. Je ne voulais qu'une chose: faire disparaître cet immense creux dans mon coeur.
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Re: Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Dim 5 Juil - 21:01 Citer EditerSupprimer
Ji Hoon, In Ha, Joo Hee & Moeko
Longue journée, peu joyeuse, on en avait tous connu de bien meilleure dans la famille. Le père de Ji Hoon venait de décéder d'une longue maladie, le cancer était vraiment une saleté. On savait tous qu'un jour où l'autre, il allait y succomber, c'était fatal, ça se généralisait. Mon oncle s'était montré fort jusqu'au bout, il tentait de garder le sourire quand on venait lui rendre visite, il écoutait avec attention les dernières nouvelles de chacun d'entre nous. Nous tentions tant bien que mal de lui raconter tout ce qui se passait, pas pour lui étaler notre vie mais pour lui changer les idées, lui changer ses idées noires qu'il avait sûrement à l’hôpital. Ça faisait un moment qu'il y était en permanence, des mois et des mois, il lui fallait une assistance spéciale et impossible de rester à la maison, sauf pour ces derniers jours où il avait enfin pu rentrer, rentrer chez lui auprès des siens. J'étais certain que c'était tout ce qu'il voulait, ses meilleurs jours. Je savais que Ji Hoon y est resté autant qu'il le pouvait, faisant le va et vient entre le dortoir et chez eux. Il avait beau ne rien laisser paraître, je savais parfaitement que beaucoup de choses se passaient dans sa tête. Il cogitait énormément, se confiait peu et s'était surtout ça qui m'inquiétait. Je crois que pendant un moment, il ne réalisait pas. Il avait compris que son père allait bientôt mourir, mais il ne se rendait pas compte du poids de ses mots. Bientôt Ji Hoon, bientôt il ne sera plus là. Il ne faisait que hocher la tête silencieusement, je ne l'ai jamais vu pleurer devant moi, pourtant il savait qu'il le pouvait, que c'était moi, In Ha. In Ha qui avait déjà craqué devant lui aussi, juste moi son cousin, son frère. Même à l'enterrement aujourd'hui, aucune larme sur son visage. Son torse fièrement levé, je voyais sa mâchoire se crisper tout le long de la cérémonie alors qu'il regardait sa mère en silence. J'avais poser ma main sur son épaule, j'étais resté là, j'ai attendu, mais rien n'est sorti. Je savais que ça allait finir par sortir, il le fallait un jour ou l'autre, d'une quelconque manière. La mienne avait été de fuir, de courir loin, de cacher ma détresse à tous, et de crier de l'autre côté de la planète, seul, tout déverser d'un seul coup, même si 5 mois n'avaient pas suffi à tout vider. Allez savoir comment Ji Hoon allait faire...
J'avais décidé de passer après le travail chez lui, je voulais voir comment ça allait. Je n'aimais pas le savoir seul chez lui, alors que sa mère était encore auprès de la famille. A la fin de mon émission de radio, je m'inclina devant mes aînés avant de regagner la sortie du bâtiment. J'étais passé entre temps à la supérette chercher de quoi manger pour eux. Il ne m'avait pas fallu plus de dix minutes en voiture pour arriver chez mon cousin, à Myeongdong. Je survola du regard la grande maison, une petite lumière dans le salon attira mon attention, et je rentra sans sonner. Le silence y régnait, je trouva facilement le pyobeom là où était la lumière, faible lumière à vrai dire, alors qu'il était assis près de la table basse. « C'est moi.. Ta mère et ta sœur ne sont pas encore rentrées ? » Je déposa mes affaires dans un coin, jaugeant le brun avec attention, relevant une larme sur sa joue, avant de poser la poche de nourriture sur la table. « Tiens, j'ai pris ce que tu préfères. » lui dis-je, doucement. Je savais qu'il n'avait sûrement pas envie de manger, je n'en aurais pas envie moi non plus, mais il allait bien falloir. Je m'asseyai calmement à ses côtés, l'observant toujours, balayant un instant les boîtes de cachet sur la table. « Tu devrais manger un peu et aller te coucher, ça te ferait du bien. »
Tired of living, afraid of dying.
Ji Hoon, In Ha, Joo Hee & Moeko
Longue journée, peu joyeuse, on en avait tous connu de bien meilleure dans la famille. Le père de Ji Hoon venait de décéder d'une longue maladie, le cancer était vraiment une saleté. On savait tous qu'un jour où l'autre, il allait y succomber, c'était fatal, ça se généralisait. Mon oncle s'était montré fort jusqu'au bout, il tentait de garder le sourire quand on venait lui rendre visite, il écoutait avec attention les dernières nouvelles de chacun d'entre nous. Nous tentions tant bien que mal de lui raconter tout ce qui se passait, pas pour lui étaler notre vie mais pour lui changer les idées, lui changer ses idées noires qu'il avait sûrement à l’hôpital. Ça faisait un moment qu'il y était en permanence, des mois et des mois, il lui fallait une assistance spéciale et impossible de rester à la maison, sauf pour ces derniers jours où il avait enfin pu rentrer, rentrer chez lui auprès des siens. J'étais certain que c'était tout ce qu'il voulait, ses meilleurs jours. Je savais que Ji Hoon y est resté autant qu'il le pouvait, faisant le va et vient entre le dortoir et chez eux. Il avait beau ne rien laisser paraître, je savais parfaitement que beaucoup de choses se passaient dans sa tête. Il cogitait énormément, se confiait peu et s'était surtout ça qui m'inquiétait. Je crois que pendant un moment, il ne réalisait pas. Il avait compris que son père allait bientôt mourir, mais il ne se rendait pas compte du poids de ses mots. Bientôt Ji Hoon, bientôt il ne sera plus là. Il ne faisait que hocher la tête silencieusement, je ne l'ai jamais vu pleurer devant moi, pourtant il savait qu'il le pouvait, que c'était moi, In Ha. In Ha qui avait déjà craqué devant lui aussi, juste moi son cousin, son frère. Même à l'enterrement aujourd'hui, aucune larme sur son visage. Son torse fièrement levé, je voyais sa mâchoire se crisper tout le long de la cérémonie alors qu'il regardait sa mère en silence. J'avais poser ma main sur son épaule, j'étais resté là, j'ai attendu, mais rien n'est sorti. Je savais que ça allait finir par sortir, il le fallait un jour ou l'autre, d'une quelconque manière. La mienne avait été de fuir, de courir loin, de cacher ma détresse à tous, et de crier de l'autre côté de la planète, seul, tout déverser d'un seul coup, même si 5 mois n'avaient pas suffi à tout vider. Allez savoir comment Ji Hoon allait faire...
J'avais décidé de passer après le travail chez lui, je voulais voir comment ça allait. Je n'aimais pas le savoir seul chez lui, alors que sa mère était encore auprès de la famille. A la fin de mon émission de radio, je m'inclina devant mes aînés avant de regagner la sortie du bâtiment. J'étais passé entre temps à la supérette chercher de quoi manger pour eux. Il ne m'avait pas fallu plus de dix minutes en voiture pour arriver chez mon cousin, à Myeongdong. Je survola du regard la grande maison, une petite lumière dans le salon attira mon attention, et je rentra sans sonner. Le silence y régnait, je trouva facilement le pyobeom là où était la lumière, faible lumière à vrai dire, alors qu'il était assis près de la table basse. « C'est moi.. Ta mère et ta sœur ne sont pas encore rentrées ? » Je déposa mes affaires dans un coin, jaugeant le brun avec attention, relevant une larme sur sa joue, avant de poser la poche de nourriture sur la table. « Tiens, j'ai pris ce que tu préfères. » lui dis-je, doucement. Je savais qu'il n'avait sûrement pas envie de manger, je n'en aurais pas envie moi non plus, mais il allait bien falloir. Je m'asseyai calmement à ses côtés, l'observant toujours, balayant un instant les boîtes de cachet sur la table. « Tu devrais manger un peu et aller te coucher, ça te ferait du bien. »
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Dim 5 Juil - 21:55 Citer EditerSupprimer
Tired of living, afraid of dying
Moon Ji Hoon & Yoon In Ha
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
Quelle heure était-il déjà ? Je levai ma tête vers la pendule, une fois encore. J'avais perdu la notion du temps depuis quelques temps déjà. A rester prostré sur ce canapé, les jambes croisées en tailleur. Devant cet écran de télévision éteint, noir, si noir, comme si c'était mon esprit qui s'y reflétait. En réalité, j'ai vraiment comme cet écran noir. Vide. Loin de tout. Proche du néant. S'il y avait eu un tunnel, je m'y serais engouffré pour l'éternité, avec mes précieux anti-dépresseurs. J'avais comme envie de me couper de toute civilisation. De faire la paix avec moi-même. Mon deuil serait très certainement très dur à supporter, à encaisser. Je fermai mes paupières et la seconde suivante, une vive voix brisa mon silence de plomb. Je frottai vivement ma joue de ma main glacée, et je remontai la manche de mon chandail sur mon épaule. Puis, mes yeux reprirent un peu de vivacité et je suivis mon cousin du regard. In Ha était finalement arrivé. Après son travail, ses cours, il prenait quand même la peine de venir ici. Quel abruti. Quand penserait-il à lui avant les autres ? Je déglutis légèrement et je posai mon regard sur la nourriture qu'il avait acheté. Je secouai à peine la tête pour répondre à sa question. Non, Maman et Sae Ra étaient encore absentes. Où elles étaient, je n'en savais rien. Je fixai passivement les emballages alimentaires. Mais la faim ne me creusait pas le ventre. C'était le deuil qui me creusait le coeur. In Ha avait-il apporté quelque chose pour ça ? Je levai doucement mon regard rouge, au bord des larmes, vers lui, dans le terrible espoir que ce soit effectivement le cas. Mais non, il n'en était rien. Tout ce qu'il avait apporté avec lui, c'était sa force. Parce que moi, je n'en avais plus.
Je rebaissai ma tête, de même que le reste de mon corps. Avachi contre ce canapé, je fixai les pieds de la table basse, impassible. Sa nourriture, je n'en voulais pas, même si ça me brûlait les lèvres de le remercier pour sa générosité. Je me pinçai les lèvres. Rien ne voulait sortir. Je n'arrivais même plus à aligner deux mots tellement mon cerveau était en ébullition. Plus qu'un homme, j'avais perdu mon père. Et In Ha avait perdu son oncle, en y réfléchissant bien. Il devait aussi souffrir. Mais pourquoi s'en sortait-il aussi bien ? Je poussai un soupir de lassitude. La vie était trop fragile. J'entremêlai mes doigts, grattant un peu mes ongles nerveusement. Je n'avais pas faim. Je n'avais pas sommeil. Je n'avais envie de rien. Pouvait-il le comprendre ça ? Je me redressai difficilement, glissant ma tête sur le côté, et je posai une énième fois mon regard fatigué sur In Ha. Lui qui débordait de santé, j'étais une vraie épave à ses côtés. Où était passé l'illustre président des roses ? Cette étiquette que je me collais au front chaque matin en sortant de mon lit ? Ailleurs. Il était parti ailleurs, pour l'instant, car c'était le fils qui souffrait actuellement. Je suivais attentivement les mouvements de In Ha, et quand il eut le malheur de balayer les cachets de la table basse, ce fut presque instinctif et automatique: je bondis sur son bras, saisissant fermement la boîte de gélules avec une avidité à toute épreuve. Et puis, un son sortit de ma gorge. « Ne touche pas à ça ! » Je m'enfonçai dans le canapé, serrant les comprimés contre ma poitrine, et je regardai limite In Ha en chien de faïence. Ma douleur ne pouvait partir qu'avec ça. J'avais tout essayé. Ces gélules étaient mon dernier recours. Et il était hors de question que je m'en sépare. In Ha pourrait toujours courir pour m'en défaire. Cette boîte était comme mon remède miracle. Une chose que lui ne pourrait probablement pas comprendre en n'étant pas dans ma tête.
Je rebaissai ma tête, de même que le reste de mon corps. Avachi contre ce canapé, je fixai les pieds de la table basse, impassible. Sa nourriture, je n'en voulais pas, même si ça me brûlait les lèvres de le remercier pour sa générosité. Je me pinçai les lèvres. Rien ne voulait sortir. Je n'arrivais même plus à aligner deux mots tellement mon cerveau était en ébullition. Plus qu'un homme, j'avais perdu mon père. Et In Ha avait perdu son oncle, en y réfléchissant bien. Il devait aussi souffrir. Mais pourquoi s'en sortait-il aussi bien ? Je poussai un soupir de lassitude. La vie était trop fragile. J'entremêlai mes doigts, grattant un peu mes ongles nerveusement. Je n'avais pas faim. Je n'avais pas sommeil. Je n'avais envie de rien. Pouvait-il le comprendre ça ? Je me redressai difficilement, glissant ma tête sur le côté, et je posai une énième fois mon regard fatigué sur In Ha. Lui qui débordait de santé, j'étais une vraie épave à ses côtés. Où était passé l'illustre président des roses ? Cette étiquette que je me collais au front chaque matin en sortant de mon lit ? Ailleurs. Il était parti ailleurs, pour l'instant, car c'était le fils qui souffrait actuellement. Je suivais attentivement les mouvements de In Ha, et quand il eut le malheur de balayer les cachets de la table basse, ce fut presque instinctif et automatique: je bondis sur son bras, saisissant fermement la boîte de gélules avec une avidité à toute épreuve. Et puis, un son sortit de ma gorge. « Ne touche pas à ça ! » Je m'enfonçai dans le canapé, serrant les comprimés contre ma poitrine, et je regardai limite In Ha en chien de faïence. Ma douleur ne pouvait partir qu'avec ça. J'avais tout essayé. Ces gélules étaient mon dernier recours. Et il était hors de question que je m'en sépare. In Ha pourrait toujours courir pour m'en défaire. Cette boîte était comme mon remède miracle. Une chose que lui ne pourrait probablement pas comprendre en n'étant pas dans ma tête.
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Re: Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Lun 13 Juil - 10:30 Citer EditerSupprimer
Ji Hoon, In Ha, Joo Hee & Moeko
Je tentai de ne rien laisser paraître, mais l’état de Ji Hoon me fichait un coup. Il n’était qu’une ombre, qu’une ombre de lui-même. Le peu de lumière qu’il y avait dans la pièce soulignait son visage d’une telle manière que cela lui creusait les joues, accentuant ses traits tirés, ses paupières tombantes et sa bouche fermée à clé. Un simple froncement de sourcil, léger, presque impassible laissait paraître une humeur, comme pour me prévenir qu’il avait bien pris compte de ma présence, mais rien d’autre. Je savais pertinemment que quoique je dise, cela rentrerait dans une oreille et en ressortirait de l’autre. C’était du vécu, et de famille. Se fermer et garder tout pour soi, je connaissais parfaitement la technique. Comme si se dévoiler était une faiblesse, ou un ennui que l’on voulait éviter pour autrui. Je ne le savais pas moi-même, c’était ridicule quand j’y pensais aujourd’hui, mais quand on le vit, on s’en balance. On s’en fout que ça soit ridicule de garder tout pour soi, de se jeter sur la première chose qui nous vient en tête, qui nous soulage.. On s’en fout, on fait ce qui nous passe par la tête, et les conséquences sont secondaires. C’était ça que je craignais le plus, l’inconscience, cette inconscience que j’avais encore en moi et que Ji Hoon découvrait peu à peu… Je sentais que son cerveau s’était déconnecté à la seconde même où la machine avait scandée ce bip effroyable, désespéré, obsédant, dans la chambre d’hôpital de son père. L’entendait-il encore ? Je n’avais pas entendu celui de mon frère, mais la mine désolée des médecins qui étaient sortis de la salle d’opération avait suffi à me marquer à vie. Avait-il senti lui aussi son cœur se crisper d’un seul coup, le temps s’arrêter, sans comprendre, sans savoir ce qui se passe. Et puis, vient le moment où tu réalises, où les mots raisonnent plus forts, ces mots que personne ne voudrait entendre. Il est mort. Lui aussi les avait entendu, il savait qu’il les entendrait au contraire de moi, mais même si on s’y préparait, l’acceptation n’en est pas plus simple. Je jaugeai son visage pâle, grisâtre et je savais qu’il était bel et bien trop tôt pour cela. C’était la pire des phases pour le moment et à garder tout en lui comme il le faisait, je savais que ça allait finir par exploser. Mais la manière dont cela allait exploser, c’était là ce qui m’inquiétait le plus.
Son regard était vide, je le sentais sur ses gardes. Etait-il méfiant ? J’avais beau être énergique, je n’allais pas bondir devant lui en ces circonstances. J’étais le mieux placé pour le comprendre et en ce temps-là, j’éprouvais une haine mauvaise sur tout ce qui allait à l’encontre de mes pensées tourmentées. Je venais tous les jours depuis une semaine, qu’il n’aille pas croire que cela me pesait, que j’avais que ça à foutre car je sentais qu’un jour où l’autre il allait me le sortir en voulant rester seul. Il allait montrer les crocs, ça serait toujours une émotion, une réaction potentielle à la mort de son père, une extériorisation de sa tristesse dûe à cette perte. Je ne voulais pas le brusquer, pour l’instant je pensais juste rester dans le coin, être là. Même si il fallait que je la ferme, je le ferais, juste pour m’assurer de l’évolution de son deuil. Ça allait être long, je le savais… Je repérai des medocs, mes amis, mes démons. Je les balayai de la paume de la main comme pour les éloigner un peu de sa vue, mais la sienne fût plus rapide, les agrippant fermement contre lui avec une violence que je ne lui connaissais pas. Je me reculai un instant, figé, son regard enflammé tel un animal sauvage rendu fou par sa cage. « Ne touche pas à ça ! » pesta-il comme enragé. Ma main resta tendue vers le vide sur la table, avant de la reposer avec lenteur sur mes genoux, mes yeux fixés sur lui. Que pouvais-je dire ? Que ça ne servirait à rien ? Non, ça ôtait la douleur, ça faisait planer, ça calmait. J’en prenais toujours pour les concerts, pour mes crises qui m’étouffaient. J’en avais pris en grande quantité à la mort de mon frère, les crises qui s’étaient atténuées au cours de mon adolescence avaient triplées avec mon deuil. Que dire.. ? « Tu sais Ji Hoon.. Les medocs, ça te fout juste pendant un temps dans une bulle, tu n’entends plus rien, tu ne sens plus rien, et tu crois que c’est ce qu’il y a de mieux. C’est le bonheur pendant un temps, juste un temps, puis.. la réalité nous rattrape et les effets secondaires avec… » Je me penchai vers lui, cherchant à creuser son regard rougi par la tristesse. « Crois-moi, c’est juste la solution de facilité et on peut vite tomber de haut. » J’avais fini par tendre ma main vers lui. « Allez, donne-moi ça et va à l'étage te reposer… »
Tired of living, afraid of dying.
Ji Hoon, In Ha, Joo Hee & Moeko
Je tentai de ne rien laisser paraître, mais l’état de Ji Hoon me fichait un coup. Il n’était qu’une ombre, qu’une ombre de lui-même. Le peu de lumière qu’il y avait dans la pièce soulignait son visage d’une telle manière que cela lui creusait les joues, accentuant ses traits tirés, ses paupières tombantes et sa bouche fermée à clé. Un simple froncement de sourcil, léger, presque impassible laissait paraître une humeur, comme pour me prévenir qu’il avait bien pris compte de ma présence, mais rien d’autre. Je savais pertinemment que quoique je dise, cela rentrerait dans une oreille et en ressortirait de l’autre. C’était du vécu, et de famille. Se fermer et garder tout pour soi, je connaissais parfaitement la technique. Comme si se dévoiler était une faiblesse, ou un ennui que l’on voulait éviter pour autrui. Je ne le savais pas moi-même, c’était ridicule quand j’y pensais aujourd’hui, mais quand on le vit, on s’en balance. On s’en fout que ça soit ridicule de garder tout pour soi, de se jeter sur la première chose qui nous vient en tête, qui nous soulage.. On s’en fout, on fait ce qui nous passe par la tête, et les conséquences sont secondaires. C’était ça que je craignais le plus, l’inconscience, cette inconscience que j’avais encore en moi et que Ji Hoon découvrait peu à peu… Je sentais que son cerveau s’était déconnecté à la seconde même où la machine avait scandée ce bip effroyable, désespéré, obsédant, dans la chambre d’hôpital de son père. L’entendait-il encore ? Je n’avais pas entendu celui de mon frère, mais la mine désolée des médecins qui étaient sortis de la salle d’opération avait suffi à me marquer à vie. Avait-il senti lui aussi son cœur se crisper d’un seul coup, le temps s’arrêter, sans comprendre, sans savoir ce qui se passe. Et puis, vient le moment où tu réalises, où les mots raisonnent plus forts, ces mots que personne ne voudrait entendre. Il est mort. Lui aussi les avait entendu, il savait qu’il les entendrait au contraire de moi, mais même si on s’y préparait, l’acceptation n’en est pas plus simple. Je jaugeai son visage pâle, grisâtre et je savais qu’il était bel et bien trop tôt pour cela. C’était la pire des phases pour le moment et à garder tout en lui comme il le faisait, je savais que ça allait finir par exploser. Mais la manière dont cela allait exploser, c’était là ce qui m’inquiétait le plus.
Son regard était vide, je le sentais sur ses gardes. Etait-il méfiant ? J’avais beau être énergique, je n’allais pas bondir devant lui en ces circonstances. J’étais le mieux placé pour le comprendre et en ce temps-là, j’éprouvais une haine mauvaise sur tout ce qui allait à l’encontre de mes pensées tourmentées. Je venais tous les jours depuis une semaine, qu’il n’aille pas croire que cela me pesait, que j’avais que ça à foutre car je sentais qu’un jour où l’autre il allait me le sortir en voulant rester seul. Il allait montrer les crocs, ça serait toujours une émotion, une réaction potentielle à la mort de son père, une extériorisation de sa tristesse dûe à cette perte. Je ne voulais pas le brusquer, pour l’instant je pensais juste rester dans le coin, être là. Même si il fallait que je la ferme, je le ferais, juste pour m’assurer de l’évolution de son deuil. Ça allait être long, je le savais… Je repérai des medocs, mes amis, mes démons. Je les balayai de la paume de la main comme pour les éloigner un peu de sa vue, mais la sienne fût plus rapide, les agrippant fermement contre lui avec une violence que je ne lui connaissais pas. Je me reculai un instant, figé, son regard enflammé tel un animal sauvage rendu fou par sa cage. « Ne touche pas à ça ! » pesta-il comme enragé. Ma main resta tendue vers le vide sur la table, avant de la reposer avec lenteur sur mes genoux, mes yeux fixés sur lui. Que pouvais-je dire ? Que ça ne servirait à rien ? Non, ça ôtait la douleur, ça faisait planer, ça calmait. J’en prenais toujours pour les concerts, pour mes crises qui m’étouffaient. J’en avais pris en grande quantité à la mort de mon frère, les crises qui s’étaient atténuées au cours de mon adolescence avaient triplées avec mon deuil. Que dire.. ? « Tu sais Ji Hoon.. Les medocs, ça te fout juste pendant un temps dans une bulle, tu n’entends plus rien, tu ne sens plus rien, et tu crois que c’est ce qu’il y a de mieux. C’est le bonheur pendant un temps, juste un temps, puis.. la réalité nous rattrape et les effets secondaires avec… » Je me penchai vers lui, cherchant à creuser son regard rougi par la tristesse. « Crois-moi, c’est juste la solution de facilité et on peut vite tomber de haut. » J’avais fini par tendre ma main vers lui. « Allez, donne-moi ça et va à l'étage te reposer… »
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Re: Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Lun 13 Juil - 22:57 Citer EditerSupprimer
Tired of living, afraid of dying
Moon Ji Hoon & Yoon In Ha
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
Mes doigts se resserraient progressivement contre la boîte. Je pouvais entendre les gélules percuter les parois dans un bruit sourd. Mes yeux fous dévisageaient In Ha, comme s'il était la peste incarnée. Juste parce qu'il avait voulu me séparer de ce que faisait le plus d'effet sur mon cerveau étriqué. Ces comprimés ne remettaient pas les cases dans l'ordre, certes, mais cela me permettait de ne pas souffrir à essayer de le faire. Car depuis une semaine maintenant, je ne vivais plus. Je n'y arrivais plus. Et je me demandais comment je faisais pour surmonter l'envie de me jeter par la fenêtre. Non, ce n'était pas dans mon caractère. Trop de fierté. Trop de responsabilités. Mettre fin à mes jours, c'était me montrer égoïste. Je l'étais la plupart du temps, pensant souvent plus à moi qu'aux autres, mais je changeais. J'étais, enfin je croyais, un bon gars. J'étais quelqu'un de bien, putain. Qui s'en rendait compte autour de moi ? Dans leurs regards, c'était soit de la pitié, soit de la fuite, car ma situation n'était désirée de personne. C'était tellement simple de compatir. Mais c'était tellement dur de vivre ça.
Mon regard s'éteignit automatiquement dès que In Ha ait articulé ses quelques phrases. Je le savais, tout ça, mais je n'avais pas envie de m'en soucier. Les médicaments que je prenais n'étaient pas très recommandés dans un deuil. Mais qui s'en souciait ? Pas moi. Moi, je ne voulais pas faire attention. En valait-il vraiment la peine après tout ? Je préférais planer à des kilomètres que souffrir intérieurement à ce point. Ne pouvait-il pas le comprendre, après ce qu'il avait traversé tout le long de sa vie ? Je penchai un peu la tête sur le côté, desserrant mes doigts de la précieuse petite boîte à comprimés, et je le cherchai du regard. Alors, qu'avait-il d'autre à me dire, hormis me demander d'aller dormir ? Je n'avais pas sommeil. J'étais bien là. Je me sentais plus léger, sûrement que la gélule commençait à faire effet. Je lorgnai un instant le petit buffet que In Ha avait apporté, et je tendis une main tremblante vers une canette de soda. Je la décapsulai en serrant ma lèvre car ayant un peu de mal, puis je bus quelques gorgées sans grande conviction. Je posai à plat la canette entamée dans un fracas étourdissant, puis j'essuyai mes lèvres avec le revers de mon chandail. « Ca va, détends-toi, je n'en prendrai plus. » fis-je en mentant avec professionnalisme. Puis, je rangeai soigneusement la boîte dans la poche de mon gilet, et je poussai un long soupir. « Tu sais ce qui est le plus chiant dans tout ça ? C'est que je n'ai même pas d'appétit. » Je plongeai mon regard un peu plus vif sur In Ha, le jugeant d'un air désolé, puis j'ondulai du menton jusqu'aux petites affaires disposées sur la table basse. Quel dommage, je n'en toucherais pas un morceau... Je posai mes mains sur mes genoux et je me levai d'un coup, ce qui me provoqua un fort déséquilibre, me sentant soudain nauséeux. Je glissai mon bras devant mes yeux en fronçant les sourcils, perdant mes repères. « Woh, je suis allé un peu trop vite. » Je sentais que mon cœur battait fort, et que ma respiration se faisait plus courte. Je ressortis alors la fameuse boîte de comprimés pour en saisir une dans le creux de ma main. Allez, encore une petite, pour m'aider à tenir le coup debout. Je posai mon regard trouble sur le plat de ma main d'où la précieuse gélule trônait, pris d'un soudain dilemme. L'avalerais-je ? Ou écouterais-je mon cousin ? Je ne savais plus à quel sein me vouer. C'était vraiment, mais vraiment le bordel dans ma tête. Pitié, je voulais que cela cesse le plus rapidement possible. Pitié.
Mon regard s'éteignit automatiquement dès que In Ha ait articulé ses quelques phrases. Je le savais, tout ça, mais je n'avais pas envie de m'en soucier. Les médicaments que je prenais n'étaient pas très recommandés dans un deuil. Mais qui s'en souciait ? Pas moi. Moi, je ne voulais pas faire attention. En valait-il vraiment la peine après tout ? Je préférais planer à des kilomètres que souffrir intérieurement à ce point. Ne pouvait-il pas le comprendre, après ce qu'il avait traversé tout le long de sa vie ? Je penchai un peu la tête sur le côté, desserrant mes doigts de la précieuse petite boîte à comprimés, et je le cherchai du regard. Alors, qu'avait-il d'autre à me dire, hormis me demander d'aller dormir ? Je n'avais pas sommeil. J'étais bien là. Je me sentais plus léger, sûrement que la gélule commençait à faire effet. Je lorgnai un instant le petit buffet que In Ha avait apporté, et je tendis une main tremblante vers une canette de soda. Je la décapsulai en serrant ma lèvre car ayant un peu de mal, puis je bus quelques gorgées sans grande conviction. Je posai à plat la canette entamée dans un fracas étourdissant, puis j'essuyai mes lèvres avec le revers de mon chandail. « Ca va, détends-toi, je n'en prendrai plus. » fis-je en mentant avec professionnalisme. Puis, je rangeai soigneusement la boîte dans la poche de mon gilet, et je poussai un long soupir. « Tu sais ce qui est le plus chiant dans tout ça ? C'est que je n'ai même pas d'appétit. » Je plongeai mon regard un peu plus vif sur In Ha, le jugeant d'un air désolé, puis j'ondulai du menton jusqu'aux petites affaires disposées sur la table basse. Quel dommage, je n'en toucherais pas un morceau... Je posai mes mains sur mes genoux et je me levai d'un coup, ce qui me provoqua un fort déséquilibre, me sentant soudain nauséeux. Je glissai mon bras devant mes yeux en fronçant les sourcils, perdant mes repères. « Woh, je suis allé un peu trop vite. » Je sentais que mon cœur battait fort, et que ma respiration se faisait plus courte. Je ressortis alors la fameuse boîte de comprimés pour en saisir une dans le creux de ma main. Allez, encore une petite, pour m'aider à tenir le coup debout. Je posai mon regard trouble sur le plat de ma main d'où la précieuse gélule trônait, pris d'un soudain dilemme. L'avalerais-je ? Ou écouterais-je mon cousin ? Je ne savais plus à quel sein me vouer. C'était vraiment, mais vraiment le bordel dans ma tête. Pitié, je voulais que cela cesse le plus rapidement possible. Pitié.
© Gasmask
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Re: Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Mer 15 Juil - 18:05 Citer EditerSupprimer
Ji Hoon, In Ha, Joo Hee & Moeko
Tired of living, afraid of dying.
Ji Hoon, In Ha, Joo Hee & Moeko
C’était normal de compatir, c’était quelque chose d’humain. Si on ne compatissait pas, nous étions des monstres non ? Des personnes sans sentiment envers les autres, ignorants, des œillères en guise de protection. C’était mon cousin, c’était évident que je ressentais de la peine pour lui. Pour l’instant, il était dans la phase où il n’était pas prêt à se confier, à comprendre, à encaisser et assimiler l’information. Non. Pour l’instant, il réalisait de plein fouet ce qui se passait, cela ne faisait qu’une semaine même pas, c’était trop tôt, le désespoir demeurait. C’est con à dire, et on déteste entendre ça, plus que tout, mais oui.. C’est vrai que le temps jouait, il n’y avait que ça et rien d’autre. Juste le temps, beaucoup de temps. Plus nous étions proches de la personne décédée, plus le manque se ressentait, plus la réalité était dure à encaisser, et plus le deuil était long, long… Je ne voulais pas lui dire ces mots que je n’avais pas voulu entendre. Il le savait, oui il le savait, il n’était pas idiot et il n’avait pas besoin d’entendre ça, même si cela avait un peu le but de lui faire du bien. Mais à quoi bon dire à une personne "ne t’inquiètes pas, ça passera" d’une manière détournée ? Même avec des gants, c’était difficile. Cela dépendait des gens, de leurs relations avec le défunt, de leur vécu. Oui cela dépendait de beaucoup de choses. Peut-être que lui et moi auront un deuil différent ? Ne pourra t-il plus dormir plusieurs nuits d’affilées ? Faire des cauchemars qui le réveillent, tout transpirant, perdu ? Perdre le goût des choses, de sa plus grande passion, de son entourage, de son amour ? Ne penser qu’à lui et rien qu’à lui, égoïstement, et foncer dans le tas, sans avoir peur des conséquences ? Ouais, il était malheureusement bien parti et je me demandais ce que j’allais bien pouvoir faire pour le faire dévier de sa route…
C’était trop tôt, trop tôt pour que je lui dicte une conduite. Trop tôt pour qu’il m’écoute vraiment. Il n’allait plus en prendre, hein ? Mon cul, ouais. Il faisait le sourd, qu’il me prenne pas pour un con, je le savais. Il avait finalement attrapé une canette de soda, le geste fût un léger encouragement, je me contentais de rien, il le fallait. Je lorgnais sur la nourriture qui dépassait de la poche, je décidai d’en sortir pour le lui mettre sur le nez, histoire d’attiser son appétit par la vue. Allez, mange, je craignais qu’il ne se laisse aller et perde du poids, et dieu sait qu’il n’en avait pas besoin. Il n’avait pas d’appétit, pas d’envie. Si, l’envie des plus mauvaises, ce qui me fît soupirer, alors que je déviai son regard du sien. « Très bien, ce soir, je laisse passer. Mais sache que demain quand je repasserais, je m’assurerais que t’aies mangé. Tu mangeras un peu devant moi, tu peux jouer la comédie devant ta mère en disant que tu manges, mais moi je vais clairement m’en assurer. » Ma voix démontrait une autorité, pourtant je tâchais de garder de la douceur, gardant un ton plus bas pour ne pas le braquer. « Tu sais que je fais ça pour ton bien. » Je couvrais ses arrières, je savais qu’il n’allait pas se laisser crever au contraire de moi à certains moments en Amérique, il avait plus de fierté que moi, mais je préférais tout de même rester sur mes gardes. Je me revoyais encore marcher sur les rebords de ce pont en fer, jouant sur la stabilité de mes pieds, passant de l’un à l’autre en équilibre, souriant gaiement au vent, avant d’y laisser partir quelques gouttes d’eau de mon visage qui n’étaient pas de la pluie, Yeri tirant d’un coup sec sur mon tee-shirt pour me faire tomber en arrière.. Je la remercie encore aujourd’hui. Stupide. Tellement stupide. Enfin non.. On était stupide en se laissant autant emporter par notre peine, mais en même temps, c’était compréhensible, jusqu’à un certain point. Mais quoi que l’on fasse, les sentiments restaient et demeuraient difficiles à contrôler.
Ça y est, le voilà qui tanguait maintenant. Il devait y avoir beaucoup de choses qui s’accumulaient, les medocs, la fatigue, la faim peut-être et le tourbillon qui devait y avoir dans sa tête. Je me levai à mon tour, alors qu’il tenait une nouvelle pilule entre ses doigts. « Rassis-toi, ça va passer… Fais doucement. Et donne-moi ça, ça va empirer avec ces conneries ! » Ouais, il n’aura peut-être plus mal, mais il va juste planer pendant un moment, une bulle qui ressemblerait à du coton mais qui n’est en réalité que de la fumée qui vous étouffe peu à peu… Ma main se resserra sur la sienne pour lui ôter la pilule, ma main sur son épaule pour le forcer à se rasseoir sur le canapé.
C’était trop tôt, trop tôt pour que je lui dicte une conduite. Trop tôt pour qu’il m’écoute vraiment. Il n’allait plus en prendre, hein ? Mon cul, ouais. Il faisait le sourd, qu’il me prenne pas pour un con, je le savais. Il avait finalement attrapé une canette de soda, le geste fût un léger encouragement, je me contentais de rien, il le fallait. Je lorgnais sur la nourriture qui dépassait de la poche, je décidai d’en sortir pour le lui mettre sur le nez, histoire d’attiser son appétit par la vue. Allez, mange, je craignais qu’il ne se laisse aller et perde du poids, et dieu sait qu’il n’en avait pas besoin. Il n’avait pas d’appétit, pas d’envie. Si, l’envie des plus mauvaises, ce qui me fît soupirer, alors que je déviai son regard du sien. « Très bien, ce soir, je laisse passer. Mais sache que demain quand je repasserais, je m’assurerais que t’aies mangé. Tu mangeras un peu devant moi, tu peux jouer la comédie devant ta mère en disant que tu manges, mais moi je vais clairement m’en assurer. » Ma voix démontrait une autorité, pourtant je tâchais de garder de la douceur, gardant un ton plus bas pour ne pas le braquer. « Tu sais que je fais ça pour ton bien. » Je couvrais ses arrières, je savais qu’il n’allait pas se laisser crever au contraire de moi à certains moments en Amérique, il avait plus de fierté que moi, mais je préférais tout de même rester sur mes gardes. Je me revoyais encore marcher sur les rebords de ce pont en fer, jouant sur la stabilité de mes pieds, passant de l’un à l’autre en équilibre, souriant gaiement au vent, avant d’y laisser partir quelques gouttes d’eau de mon visage qui n’étaient pas de la pluie, Yeri tirant d’un coup sec sur mon tee-shirt pour me faire tomber en arrière.. Je la remercie encore aujourd’hui. Stupide. Tellement stupide. Enfin non.. On était stupide en se laissant autant emporter par notre peine, mais en même temps, c’était compréhensible, jusqu’à un certain point. Mais quoi que l’on fasse, les sentiments restaient et demeuraient difficiles à contrôler.
Ça y est, le voilà qui tanguait maintenant. Il devait y avoir beaucoup de choses qui s’accumulaient, les medocs, la fatigue, la faim peut-être et le tourbillon qui devait y avoir dans sa tête. Je me levai à mon tour, alors qu’il tenait une nouvelle pilule entre ses doigts. « Rassis-toi, ça va passer… Fais doucement. Et donne-moi ça, ça va empirer avec ces conneries ! » Ouais, il n’aura peut-être plus mal, mais il va juste planer pendant un moment, une bulle qui ressemblerait à du coton mais qui n’est en réalité que de la fumée qui vous étouffe peu à peu… Ma main se resserra sur la sienne pour lui ôter la pilule, ma main sur son épaule pour le forcer à se rasseoir sur le canapé.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Re: Tired of living, afraid of dying ✎ Yoon In Ha. | Mer 15 Juil - 23:12 Citer EditerSupprimer
Tired of living, afraid of dying
Moon Ji Hoon & Yoon In Ha
After the gates of prophecies A million light years away from me Straight for the eye of destiny Reaching the point of tears. ▬ WOODKID
Il y avait tellement de choses que je ne comprenais pas. Tant de doutes que je ne pouvais pas expliquer. Tant de pièces à explorer mais les portes étaient toutes les mêmes. J'étais si seul, si désoeuvré, que parfois je ne me rappelais plus de mon nom. Je cherchais un espoir, une sortie, une lumière. Oh In Ha, pouvait-il seulement me sauver ? Pouvait-il me faire rappeler qui j'étais ? Je n'étais plus qu'une ombre, un mirage. Incomplet. J'avais perdu un pilier central dans ma vie, et je me mettais à regretter ces temps passés avec mon père. La vie était bien trop courte pour l'amour et l'admiration que je portais à mon père. Notre famille parviendrait-elle à avancer sans lui désormais ? Je doutais. Je doutais énormément, parce que je ne me sentais pas capable de continuer à vivre sans lui. Et le simple fait d'y penser me faisait un mal de chien. C'était horrible, c'était affreux. Si j'avais été tout seul, je me serais arraché les cheveux. Pour souffrir autrement qu'intérieurement. Pour oublier que mon "moi" était déchiré.
Alors l'ombre que j'étais ne parvenait pas à recevoir les mots durs de In Ha. Ma peau, elle, s'était hérissée quand elle était entrée en contact avec celle de mon cousin. Il me serrait le poignet de plus en plus fort, et son autre main appuyait sur mon épaule, dans l'espoir que je retourne au fond du canapé que je ne quittais jamais en journée. Mais je n'avais pas envie de me laisser faire. Je n'avais pas envie de me plier à ses exigences. Je n'allais pas bien. Et bizarrement, je voulais qu'il le sache, qu'il le ressente même au fond de ses tripes. Alors je le poussai vivement, ma respiration courte saccadée, et je plongeai mes yeux injectés de sang et vitreux sur les siens si pétillants. « Je ne suis pas un enfant In Ha ! Lâche-moi putain ! » Je fis le tour de la table basse en jetant la gélule sur le tapis d'un coup sec, et je trainai plus qu'autre chose jusqu'à la cuisine, m'appuyant contre l'encadrement de la porte tandis que mes doigts trituraient les pans de mon chandail. « Je n'ai besoin... de personne. Pars, avant que je t'empoisonne. » Je tournai légèrement la tête vers lui, le regardant par le coin de mon épaule, puis j'appuyai ma tête contre le coin de la porte, mes jambes tremblant sous mon poids-plume.
Et alors ? Qu'allait-il faire maintenant ? M'écouter sagement et plier bagage, ou s'entêter comme le cousin qu'il était ? Je penchais plus pour la deuxième alternative. In Ha n'était pas du genre obéissant. Surtout dans ce genre de situation où j'étais vraiment en danger, sans m'en rendre compte. Moi, je voulais être seul et broyer du noir avec mes chères pilules, mais In Ha en avait décidé autrement et il représentait un véritable boulet à ma cheville dans mes pensées les plus obscures. Evidemment que je savais que c'était pour moi que sa présence à ses côtés soit nécessaire, mais ma phase de déni me faisait penser le contraire. Alors, en anticipant sa réaction, je me tournai vers In Ha et je revins en face de lui, la mine toujours aussi sombre. « Tu sais pas ce que ça fait, ok ? Tu sais pas ce que ça fait de perdre un père. Un modèle ! Putain. Je sais pas quoi faire In Ha ! » La seconde qui suivit, je levai un regard plein de désespoir sur lui. Les yeux grands ouverts, au bord des larmes, et mes lèvres aussi tremblantes que du papier. Oh bon sang, mes sauts d'humeur allaient m'emmener en enfer, pour sûr. Et mes doigts s'acharnaient sur le col de sa pauvre veste. Je m'agrippai à lui, je le suppliai de ne pas m'écouter et de m'aider malgré moi. Pouvait-il oublier l'être abject que j'avais été quelques minutes auparavant ? Je sentais mon coeur battre beaucoup trop fort, et j'avais un gros coup de chaud. Sous l'énervement, sous le stress, mon corps me fit comprendre que c'en était trop. Qu'il fallait que j'arrête les conneries, et ce coûte que coûte. Et alors que je luttais depuis une semaine déjà, je ne pouvais plus résister. Je sentais le poids de la mort sur mes frêles épaules. Je le sentais s'appuyer très lourdement sur mon dos, comme si je portais soudain tout le malheur du monde sur moi. Je m'affaissai devant In Ha, la tête penchée en bas et mes mains desserrant sa veste, et mes genoux fléchirent sous le poids de mon malheur. Et puis après, ce fut au tour du reste de mon corps de toucher le sol. Ma tempe cogna doucement contre le tapis sobre. Je ne savais pas comment, je ne savais pas pourquoi j'en étais arrivé là, mais mon esprit s'était soudain envolé, mes yeux s'étaient clos, et mon cerveau s'était mis en veille. Je venais de sombrer dans une inconscience qui me terrorisait. Et mon corps gisait là, aux pieds de In Ha, comme s'il s'agissait du cadavre de mon propre père.
Je voulais simuler la mort pour mieux le retrouver.
Je voulais m'anesthésier pour mieux lui reparler.
Je voulais partir à genoux, le bras sous perfusion, pour mieux l'aimer.
Je voulais me faire souffrir, pour mieux lui pardonner.
Alors l'ombre que j'étais ne parvenait pas à recevoir les mots durs de In Ha. Ma peau, elle, s'était hérissée quand elle était entrée en contact avec celle de mon cousin. Il me serrait le poignet de plus en plus fort, et son autre main appuyait sur mon épaule, dans l'espoir que je retourne au fond du canapé que je ne quittais jamais en journée. Mais je n'avais pas envie de me laisser faire. Je n'avais pas envie de me plier à ses exigences. Je n'allais pas bien. Et bizarrement, je voulais qu'il le sache, qu'il le ressente même au fond de ses tripes. Alors je le poussai vivement, ma respiration courte saccadée, et je plongeai mes yeux injectés de sang et vitreux sur les siens si pétillants. « Je ne suis pas un enfant In Ha ! Lâche-moi putain ! » Je fis le tour de la table basse en jetant la gélule sur le tapis d'un coup sec, et je trainai plus qu'autre chose jusqu'à la cuisine, m'appuyant contre l'encadrement de la porte tandis que mes doigts trituraient les pans de mon chandail. « Je n'ai besoin... de personne. Pars, avant que je t'empoisonne. » Je tournai légèrement la tête vers lui, le regardant par le coin de mon épaule, puis j'appuyai ma tête contre le coin de la porte, mes jambes tremblant sous mon poids-plume.
Et alors ? Qu'allait-il faire maintenant ? M'écouter sagement et plier bagage, ou s'entêter comme le cousin qu'il était ? Je penchais plus pour la deuxième alternative. In Ha n'était pas du genre obéissant. Surtout dans ce genre de situation où j'étais vraiment en danger, sans m'en rendre compte. Moi, je voulais être seul et broyer du noir avec mes chères pilules, mais In Ha en avait décidé autrement et il représentait un véritable boulet à ma cheville dans mes pensées les plus obscures. Evidemment que je savais que c'était pour moi que sa présence à ses côtés soit nécessaire, mais ma phase de déni me faisait penser le contraire. Alors, en anticipant sa réaction, je me tournai vers In Ha et je revins en face de lui, la mine toujours aussi sombre. « Tu sais pas ce que ça fait, ok ? Tu sais pas ce que ça fait de perdre un père. Un modèle ! Putain. Je sais pas quoi faire In Ha ! » La seconde qui suivit, je levai un regard plein de désespoir sur lui. Les yeux grands ouverts, au bord des larmes, et mes lèvres aussi tremblantes que du papier. Oh bon sang, mes sauts d'humeur allaient m'emmener en enfer, pour sûr. Et mes doigts s'acharnaient sur le col de sa pauvre veste. Je m'agrippai à lui, je le suppliai de ne pas m'écouter et de m'aider malgré moi. Pouvait-il oublier l'être abject que j'avais été quelques minutes auparavant ? Je sentais mon coeur battre beaucoup trop fort, et j'avais un gros coup de chaud. Sous l'énervement, sous le stress, mon corps me fit comprendre que c'en était trop. Qu'il fallait que j'arrête les conneries, et ce coûte que coûte. Et alors que je luttais depuis une semaine déjà, je ne pouvais plus résister. Je sentais le poids de la mort sur mes frêles épaules. Je le sentais s'appuyer très lourdement sur mon dos, comme si je portais soudain tout le malheur du monde sur moi. Je m'affaissai devant In Ha, la tête penchée en bas et mes mains desserrant sa veste, et mes genoux fléchirent sous le poids de mon malheur. Et puis après, ce fut au tour du reste de mon corps de toucher le sol. Ma tempe cogna doucement contre le tapis sobre. Je ne savais pas comment, je ne savais pas pourquoi j'en étais arrivé là, mais mon esprit s'était soudain envolé, mes yeux s'étaient clos, et mon cerveau s'était mis en veille. Je venais de sombrer dans une inconscience qui me terrorisait. Et mon corps gisait là, aux pieds de In Ha, comme s'il s'agissait du cadavre de mon propre père.
Je voulais simuler la mort pour mieux le retrouver.
Je voulais m'anesthésier pour mieux lui reparler.
Je voulais partir à genoux, le bras sous perfusion, pour mieux l'aimer.
Je voulais me faire souffrir, pour mieux lui pardonner.
© Gasmask