Ne sachant trop comment, je me retrouvais assise sur les genoux du jeune homme, écarquillant mes grands yeux noirs de surprise. Je ne cessais de le fixer alors qu’il me détaillait du regard, alors que j’avais récupéré ma sucette aux pommes. « Surtout, ne te gênes pas ! » lui lançais-je en guise d’avertissement. Je risquais de rester enfermer la nuit dans la cellule avec lui, je n’avais aucune envie de me faire un ennemi dès les premières minutes, alors dans un premier temps, je pris sur moi. Je levais un sourcil interrogateur sous ses sous-entendus salasses. Si c’était bien ce que j’avais compris. « Je ne mange pas n’importe quelle sucette ! » répliquais-je sur le même ton, entrant quelque peu dans son petit jeu. J’avais envie de lui effacer son sourire pervers qu’il m’offrait de son visage, mais ca n’arrangerait pas les choses. Et je doutais que le policier à qui j’avais cassé le nez viendrait à mon aide. Je mentirais en disant qu’il était moche et qu’il ne laissait indifférente. En tant que femme, je le trouvais attirant, mais ca s’arrêtait là. Si je devais sauter sur tous les hommes qui me plaisaient, je changerais de métier. J’étais loin d’être ce genre de fille. Sa remarque suivant me déplut au plus haut point. Il croyait quoi ? Que j’allais payer ma dette en vendant mon corps gratuitement ? Il se fourrait le doigt dans l’œil. Je ne le connaissais pas assez pour dire si il était sérieux ou si il plaisantait, mais je commençais à me méfier sérieusement, fronçant les sourcils. « Ton idée tu peux te la fourrer où je pense ! » m’énervais-je soudainement, prête à faire un bond en arrière pour me dégager de son emprise, un coup de poing se perdant sans doute au vol. Reflexe du club de boxe. Alors que c’était ce qui allait se passer, je sentis mes mains être sous entrave. Bien entendu, il y avait les menottes qui les tenaient ensemble, mais le brun avait réussi à enlacer ses doigts aux miens, m’empêchant de bouger d’une poigne de fer. Je regardais nos mains liées ensembles sans comprendre comment ca avait pu arriver. « Lâches-moi ! » finis-je par dire sans même le regarder, la voix glaciale. Je reportais mon attention sur son visage quand il jouait avec mes cheveux. Quelle audace ! Il ne m’avait donc pas entendu ? « Je peux savoir à quoi tu joues ? » Il flirtait ouvertement alors que je l’avais prévenu que j’avais frappé un agent de police pour moins que cela. Je soupirais d’exagération. Si je lui disais mon prénom, il me laisserait tranquille ? « Minri. Je m’appelle Minri. Et je peux savoir comment tu t’appelles avant que je ne me venge pour cet excès d’audace ? » Parce que oui, je ne comptais pas en rester là. Il n’allait pas s’en sortir aussi facilement avec un tel comportement.