Un nouveau plan! Enfin un plan que je ne connaissais pas. Vous savez, hein, je suis de tous les plans. Je squatte tout, parce que tout m'amuse, et que j'aime bien voir de nouveaux trucs. Et là, deux jours plus tôt, j'avais trouvé LE truc. J'avais appelé le numéro sur l'annonce, et hop, nous avions pris rendez-vous pour ce jour-ci, dans un atelier de la fac.

Body painting donc. Je m'étais préparée en conséquence. Douche  et épilation juste avant de partir, pour éviter les désagréments, hein. Autant moi j'm'en fous d'être un chewbacca puant, autant elle... Donc voilà quoi. Bref. J'avais laissé mes cheveux détachés, mais avais armé mes poignets d'élastiques. Et je m'étais passé de maquillage, mais ça, ça n'avait rien d'exceptionnel en fait. Sinon, escarpins noirs, jean un peu large avec le slip noir qui dépasse, et débardeur, soutif lambda. En marchant dans les allées du campus, je remarquais qu'en fait, mon soutif était en dentelle rose, donc absolument pas assorti au slip. Anyway. Je plongeai ma main dans ma besace à franges, fouillant entre les canettes de soda et les barres chocolatées pour y dénicher mon téléphone. Je vérifiai l'heure. Ayé, j'étais en retard. Enfin là, c'était pile l'heure du rendez-vous. Mais je n'étais pas encore arrivée. Après, la fac ne faisait pas trois kilomètres de long. Dans tous les cas, j’accélérai quand même le pas.

Finalement, je m'étais presque mise à courir quand j'arrivai dans le département des arts. Zut. Je ralentis, levai les bras, et me reniflai les aisselles. Vive le déodorant. Je finis par arriver devant la bonne salle et m'éventais un peu avant d'entrer. Je frappai à la porte et entrai directement. - Konnichiwa! La plupart des expressions courantes sortaient encore de ma bouche en nippon. Je souris à la belle brune devant moi. Hé, hé. C'était toujours mieux de se foutre à poil devant quelqu'un de joli physiquement. Heureusement que je n'étais pas un mec en fait. Oh mon dieu. Eurk. Bref. Je m'avançai vers elle en lui tendant la main. - Je suis Noriko, enchantée!

Excitation et nervosité, ce devait être les deux émotions que Sun Hee devait ressentir à cet instant. Elle était nerveuse face à son nouveau projet et à la journée qu’elle allait passer avec une inconnue mais l’excitation l’emportait lorsqu’elle pensait à toutes les opportunités qu’elle pouvait mettre en pratique, la chance qu’elle avait de laisser cours à son imagination. Même si ce nouveau projet n’avait pas vraiment de rapport avec mes cours mais c’était pour un concours et la jeune femme n’avait pas l’intention de le bâcler. Si elle remportait la première place, elle pouvait gagner de l’argent – qu’elle partagerait avec son modèle – ainsi que des entrées gratuites pour des expositions que Sun Hee mourait d’envie de voir. Dès qu’elle avait eu vent de ce concours, la jeune femme n’avait pas hésité à demander à son entourage mais personne ne voulait se mettre à nu pour elle alors elle avait décidé de mettre une annonce dans un couloir de la fac. Sun Hee n’allait pas cacher qu’elle avait eu peur un instant que personne ne réponde à son annonce mais par miracle, une étudiante était partante pour cette expérience et après un bref échange au téléphone, elles avaient convenu d’un jour et horaire.

Sun Hee faisait différents va et vient dans la salle, inspectant son matériel et ne pouvant s’empêcher d’agripper le bas de son débardeur, ne sachant quoi faire pour s’occuper. Avant qu’elle ne se rende compte, la porte s’ouvrit et une voix féminine prononça un mot japonais, faisant se retourner Sun Hee, surprise. Une jeune femme, à peine plus âgée qu’elle était apparue, une tenue simple et les cheveux teints en blonds, inutile de préciser qu’elle était extrêmement jolie et qu’elle apporterait sûrement beaucoup à son travailL Sun Hee attrapa sa main et la serra, se présentant à son tour. “Enchantée Noriko, je suis Sun Hee…” Elle sourit, ne sachant pas trop quoi dire. Après un bref silence, elle se recula et lui montra ses outils de travail. “Bon, ben voilà, j’espère que tu es prête, ne t’en fais pas, je sais ce que je fais, hein.” Ajouta-t-elle en riant.

Sun Hee alors. Ouais, j'avais déjà oublié le prénom inscrit sur l'annonce, et qu'elle m'avais donné ensuite au téléphone. Mais j'étais une quiche en prénom coréen. Sunny. J'allais retenir Sunny. Ce serait plus simple. Je serrai donc joyeusement la main de ma.... ma quoi? J'avais beau être une génie des maths, mon vocabulaire n'étais pas très élaboré. Après, y avait-il seulement un nom pour désigner la nana qui allait te peindre sur le corps? J'en doutais. Bref. Je regardai ensuite son matériel avec un intérêt non feint. J'avais un famille d'artistes, si on peut dire, mais pas de peintre. Après, cela devait plus ou moins se rapprocher du maquillage, nan? Et ça, je m'y connaissais plus tôt.

Je ris aux paroles de Sunny. - Tant mieux parce que moi non. J'en suis restée aux batailles de marqueurs en classe tu sais. Rien de très artistique en soit. Je souris et m'attachais rapidement les cheveux en chignon avant de replonger dans mon sac, pour en ressortir du fond de teint de compétition. Je le posai à côté du matos de Sunny. - J'ai amené ça au cas où. C'est pour couvrir mes tatouages s'il y en a que tu peints pas, mais que tu veux pas avoir sur les photos.... Parce que je suppose que tu vas en faire nan? sinon ça va être hyper éphémère comme travail. A moins qu'elle veuille que je reste comme ça la semaine après. Arhem. Ça risquerait d'être tendu. J'attrapai avec curiosité un tube de peinture pour voir sa composition chimique. Je faisais parti des quelques personnes qui comprenaient ce que c'était, même si la chimie était une matière qui ne me bottait guère. Enfin, ce n'était pas parce que je savais ce que c'était que je savais ce que ça faisait sur de la peau donc anyway, je reposai le pot.

- Tu veux que je me mette en slip, à poil ou...? Je me tournai vers Sunny posant la question le plus naturellement du monde. Genre non, je ne sis absolument pas pudique et encore moins asiatique. Mais comme je passais ma vie en petite tenue et que c'était pour l'art, ça ne me dérangeait pas. Pour une fois que j'allais me désaper en tout bien tout honneur...

Sun Hee sentait se dégageait de Noriko une aura particulière, rien que sa présence était impressionnante et elle dégageait une confiance en elle qui intimidait Sun Hee et pourtant, la Coréano-Suisse n’était pas du genre à être facilement intimidée. Pourtant, Noriko était, aux yeux de Sunny, le genre de personne qu’on admire de loin et qui vous marque par son charisme naturel et son excentricité. C’était le genre de personne qu’on rêverait d’être mais qu’on osait pas être. Rien que la façon dont elle lui avait serré la main, pleine de vie et joyeuse, la première année ne s’y était pas attendue, elle avait pensé que les premières minutes seraient tendues, qu’il y aurait des silences gênés, après tout, Sun Hee s’apprêtait à peindre sur elle alors qu’elle serait nue. Pourtant, la Japonaise avait ce don pour détendre immédiatement l’atmosphère et éviter ainsi la moindre gêne entre les deux femmes et Sun Hee en était soulagée, elle n’avait qu’à suivre le mouvement. La demoiselle observa quelques instant Noriko regarder autour d’elle, son matériel et elle ne put s’empêcher de rire face à sa remarque, Sun Hee ne risquait pas de s’ennuyer avec elle.

Sun Hee prit le fond de teint et l’observa rapidement, il ne lui avait pas fallu longtemps pour voir que c’était quelque chose de marque et elle fut soulagée de conclure qu’elle n’en aurait pas besoin, elle se serait sentie mal de lui utiliser autant de fond de teint pour couvrir ses tatouages mais elle nota que l’intention était gentille. Elle reposa délicatement l’objet près de son matériel puis se retourna, surprise par la question de Noriko. Certes, la jeune femme avait réfléchi à cette question et après avoir fait quelques croquis, elle avait décidé que le rendu serait plus beau si son modèle se retrouvait à nu mais elle n’aurait pas pensé que la Japonaise soit autant à l’aise à l’idée de se dévoiler face à une inconnue. Tant mieux, n’est-ce pas? “Disons, que j’avais pensé que ce serait mieux si tu te mettais toute nue.” Répondit Sun Hee mais elle ajouta rapidement. “Mais si ça te dérange, tu peux garder ta culotte, je ferais avec.” L’étudiante ne voulait pas forcer sa camarade à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas faire. “Oh, et merci pour le fond de teint mais je ne vais pas en avoir besoin, je peux recouvrir tes tatouages avec la peinture que j’ai apporté. Et là encore, c’est de la peinture spécial body painting donc aucun souci pour ta peau.” Ajouta Sun Hee avec un sourire. En effet, elle avait prit toutes les précautions possibles pour éviter un maximum de problèmes et la peinture non toxique en faisait partie. “Ouais, dès que j’aurais fini, je prendrai des photos et les envoyer pour mon concours. Je pourrai te les envoyer si tu veux.” Sun Hee s’attacha les cheveux et observa de haut en bas Noriko, réfléchissant au procédé de commencement puis ajouta pour elle-même. ”Peut-être que je pourrai utiliser les tatouages pour ajouter un petit truc…”

Sun Hee releva la tête, détachant son regard du corps de la jeune femme pour le planter dans le sien, ses propres yeux brillants d’excitation. “Je pense qu’il est temps que je te dise l’idée que j’ai en tête, non?”

- Okay! Mettons nous à nu alors. Enfin juste moi. Sinon ça allait tourner dans un trip bizarre. Même en occident pour le coup. Je retirai donc mon débardeur d'un geste et commençai à retirer mon pantalon en écoutant Sunny. J'hochai la tête en souriant. - Oué j'imagine qu'ils ont aussi laissé tombé la peinture au plomb pour ça. Azy, paye ton humour noir, Nono. J'osais à peine imaginer les dégâts que ça pourrait faire au contact de la peau, vu ce que ça avait fait avec des "simples" inhalations. M'enfin... Je m'étais suffisamment intoxiquée avec mon maquillage de voiture volée et mes séance hebdomadaires d'UVs pendant ma période gyaru, alors ce n'était pas un peu de gouache qui allait me faire trembler diantre!

Je finis d'enlever mon jean et le lançai sur mon sac avec mon top. Je levai un sourcil en constatant une nouvelle fois que mes sous-vêtements n'étaient pas assortis, ce qui m'arracha un petit soupire. J'avais un problème avec les sous-vêtements non assortis. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'agaçais franchement. En tout cas sr moi, sinon je m'en fichais. Un névrose de plus à ma liste. J'étais pas nette. Sunny détourna mon attention de mon problème national en parlant des photos. Un grand sourire vint s'étaler sur mon visage. - Ah bah carrément que je veux les photos! J'vais pouvoir craner au près de mon frangin d'avoir la peau plus recouverte de dessins que lui pour une fois. Même si c'est pas permanent. Je secouai la tête, amusée. Mon entourage trouvait parfois fou que j'ai autant de petits tatouages disséminés un peu partout sur le corps. Puis il rencontraient mon frère. Et je redevenais un personne normale. Hé hé.

- Ah oui alors! Dis-moi tout! Mis à part des fringues, genre des maillots de bain ou des tenues de sports, j'ai jamais trop vu autre chose fait en body painting. Mais il doit y avoir un sacré paquet d'autres trucs à faire, nan? Vu tout ce qui peut déjà être fait en tatouage. Surtout le tatouage réaliste avec les effets 3D et tout. Je me tus. Je parlais top. Laissons la parler que diable! C'est elle qui sait!

Sun Hee avait bien compris le genre de personne qu’était Noriko mais elle ne s’y était toujours pas habituée à son attitude si désinvolte si peu habituelle pour une personne, même en Occident, ce qui était dire. Sun Hee lâcha un petit rire gêné face à la remarque de la jeune femme, elle n’arrivait pas à cerner si elle était sérieuse ou non, c’était le genre d’humour, on ne savait jamais si c’était de l’humour ou non. Sun Hee préféra éviter de s’aventurer dans ce domaine et sourit à Noriko. Comme quoi, les sourires pouvaient vraiment faire tout, remplacer des paroles, des regards, bref, c’était une action plutôt bien utile. Cette fois, un vrai rire sortit de la gorge de la jeune femme lorsque la évoqua son frère et les tatouages. Rien que pour la façon dont elle en parlait, Sun Hee avait bien envie de le rencontrer, s’il était comme sa petite soeur, il devait former un duo mémorable.

Ça faisait du bien à Sun Hee de voir qu’elle semblait autant investit dans ce projet qu’elle-même. Elle n’était pas tombée sur un pervers qui ne voulait juste être touché ou bien une personne qui n’en avait rien à foutre et qui se plaignait constamment. Sun Hee était heureuse d’être tombée sur la Japonaise aux cheveux décolorés, l’excitation semblait la toucher autant que Sun Hee et elle semblait bien curieuse. “J’avoue, je n’y connais pas grand chose en tatouage mais c’est vrai que ça peut donner une idée de ce qu’on peut faire avec le body painting.” Sun Hee tortilla ses mains dans son débardeur. “Je dois t’avouer que c’est la première fois que je teste le body painting mais je t’assure qu’il y a plein de possibilités, c’est dommage de s’arrêter aux choses basiques.” Sun Hee ne voulait pas mentir à Noriko, elle préférait être franche et lui avouer qu’elle n’avait jamais fait ça, ce qui impliquait qu’il pourrait arriver que l’étudiante hésite ou ne soit pas sûre de comment faire par la suite mais la Japonaise semblait être une personne compréhensive. Finalement, son regard se fixa dans celui de son modèle et les yeux plein d’excitation, Sunny dévoila son projet. “Je compte faire de toi l’Univers…” La jeune femme était fière de son appellation, ça sonnait mystérieux et ça envoyait du lourd. Avec un petit rire, elle continua son explication. “En gros, j’avais pour idée de faire de toi l’Univers avec pleins d’étoiles.” Sun Hee s’avança vers Noriko et inspecta ses tatouages. “Je pense que je pourrai en utiliser quelques uns, histoire de créer de nouvelles constellations à partir des tatouages, comme la rose ou les racines, je verrai.” Elle s’arrêta et prit une mèche de cheveux dans sa main. “Par contre, pour tes cheveux, je sais pas trop…J’avais pensé à soit mettre de la peinture les coller contre ton crâne pour qu’ils fassent partis du ciel ou alors, les laisser lâcher, peut-être avec de la peinture mais les parsemer de paillettes pour faire des étoiles…” Sun Hee ne voulait pas imposer sur la question des cheveux, elle savait que ça pouvait être un élément délicat et elle ne voulait pas les abîmer. “Ah! Je crois que j’ai dans mon sac une sorte de truc en latex, tu sais, pour mettre sur le crâne en rentrant tes cheveux et ça fait comme si tu étais chauve.” Elle proposait trois alternatives à Noriko et lui laissait le choix de voir ce qui était le mieux pour elle et ses cheveux.

Je retins de justesse une blague chouïa déplacée sur les premières fois. Il ne fallait pas pousser le bouchon. Et je voyais bien que je la gênais un peu avec mes bêtises. Je me contentai de la rassurer plus normalement. - Ne t'inquiète pas, ça va le faire. J'aime bien les nouveaux trucs. Je me passai de le dire que j'étais difficilement patiente. Enfin si, j'étais patiente, mais je tenais difficilement en place. J'allais, certes, figer quand elle travaillerait, mais je risquais de me remuer dans tous les sens dès que j'aurais deux secondes de répit. Hé hé. Ça allait lui faire un choc si je me mettais soudain à faire un footing dans le studio. Arhem. Oui, non. Je la préviendrais avant tout de même.  Pauvre Sunny, elle n'étais pas sortie avec moi. Si j'étais ouverte à tout, j'étais assez intenable.


L'univers?! Mes yeux s'agrandirent brusquement. Alors là Elle touchait mon point sensible. Moi l'astrophysicienne en herbe. J'avais presque envie de pleurer. Ou de lui faire un câlin. Mais j'allais éviter ça aussi, vu que j'étais en petite tenue. Elle allait nous faire une syncope sinon.  Donc je me contentais de l'écouter, toute émue. C'était trop beau. Je m'imaginais déjà grande déesse de l'univers. Transcendant la matière, l'espace et le temps. Dieu quoi. Ow... Rien à battre de mes cheveux! Le projet était trop beau. Elle finit ses explications et propositions, et je restais silencieuse un moment. Et puis finalement, je me mise à me trémousser sur place, trop contente. - Ah! J'adore! Je fais des études en astrophysique tu sais! C'est mon grand amour l'univers! Je terminai ma phrase en tournant sur moi même, les bras écartés. Je me serais presque cru dans un magical girl. Oué. Transformation! Univers-girl Nan! Gravity! Si j'étais un mutant, je m’appellerais Gravity! C'est top chou. Et je contrôlerais les lois de Newton! Parce que c'est trop la classe!

Ayé, je partais dans un délire. Je ris doucement et me reconcentrais vaguement sur Sunny. - C'est trop de la balle! Je réfléchis un instant. - Pour mes cheveux, je vais me faire un chinions serré pour qu'ils ne te gênent pas et puis te décidera au moment voulut ce qui ira le mieux! Je ne m'inquiète par pour eux, ils ont l'habitude d'être bizarrement traités.

Sun Hee était tombée sur une perle! En plus de lui laisser plein de liberté, Noriko n’avait pas peur de découvrir de nouvelles choses, elle était ouverte à de nouvelles possibilités, des trucs hors normes et rien que pour ça, Sunny l’adorait déjà. Elle qui pensait que ce serait une après-midi assez étrange voire même horrible, elle remercia silencieusement le Seigneur pour avoir mis Noriko sur son chemin. L’étudiante ne doutait pas que sa camarade serait sûrement l’étudiante la plus facile à vivre sur tout le campus par rapport à son projet, rien que le fait qu’elle se foute à poil sans poser de questions en disait long sur la personnalité de la blonde et mine de rien, ça faisait un bien fou à Sun Hee de rencontrer quelqu’un qui sortait de la norme. Pas qu’elle critique quoique ce soit à la société Coréenne mais ici, ils étaient tous assez uniformes, même les excentriques ne choquaient plus, quoiqu’ils fassent, ils semblaient tous être pareils. La culture occidentale manquait à Sun Hee, une société plus laxiste, moins posée sur les apparences et la perfection. Noriko était la bouffée d’air frais qu’il fallait à la première année pour respirer.

Lorsque Sunny expliqua son idée à Noriko, elle appréhendait un peu sa réaction, elle ne savait pas si ça allait lui plaire, si elle allait lui rire au nez ou une autre réaction. Le silence de Noriko était en train de tuer la pauvre jeune femme, le stress la rongeant de l’intérieur puis une vague de soulagement l’envahit et elle libéra le souffle qu’elle avait retenu face à la réaction quelque peu inattendue de la Japonaise. Sun Hee ne put s’empêcher de rire face aux trémoussements de son modèle. “Haha, ce doit être le destin!” répondit Sunny, la voix malicieuse. “En tout cas, je suis trop contente que mon idée te plaise, j’avais peur que tu penses que c’était irréalistes ou que tu sois démotivée à cause du temps que ça risque de prendre…bref…cool…” Sun Hee arrêta de parler de manière assez gênée, le stress retombée, la jeune femme ne faisait plus trop attention à ce qu’elle racontait et semblait divaguer légèrement.

“Pour tes cheveux, partons sur ça et dès que j’attaquerai le haut, je pense les plaquer et mettre de la peinture dessus, comme ça, absolument tout de toi fera partit de l’univers.” Dis-je avec un sourire, me doutant que Noriko aimerait sûrement cette idée. “C’est parti!” Lança la jeune femme d’une voix excitée, se dirigeant vers la peinture. Elle positionna la Japonaise face à elle et grâce à une éponge, elle commença à grossièrement peindre son corps de couleur bleu nuit. “Je passe vite fait la base puis je ferais les détails ensuite.” Expliqua Sunny. “Raconte-moi plus des trucs sur l’astrophysique, ça a l’air vraiment trop cool!”

Le destin oui. Pour le peu que je pouvais y croire, oui. Enfin, j'étais comme tout le monde, je collais sur le destin les bonnes coïncidences. Comme elle venait très certainement de la faire. Anyway. Mais... le temps? Ah bah oui. Je savais que ça allait être long. très long. Je n'étais pas dupe. Mais elle avait l'air de sous-entendre que c'était encore plus long que... bah que pour un body painting lambda. Anyway, j'avais prévu quelques trucs pour m'occuper au moins le crâne si jamais j'avais besoin. Mais, je doutais en avoir besoin. Sun Hee était une bavarde visiblement. Tout comme moi. Donc ça devrait aller. Je l'écoutai expliquer ce qu'elle allait faire de mes cheveux en hochant la tête, et me fit un chignon vite fait. - Ha ha, ça roule! Sunny se dirigea vers les peintures. Je retirai mon soutien gorge et ma petite culotte, et les lançai sur mon sac. Je m'étirai, les mains jointes vers le ciel, sur la pointe des pieds. Je sentis un courant d'air dans les bas fonds de mon anatomie, qui me fis réaliser que sisi, j'étais à poil. Je rougis un peu, avec un petit, et joins les jambes, attendant que Sunny attaque les travaux. Je m'étais attendue à une peinture froide, mais il n'en était rien. Je me rendis compte que je m'étais contractée quand justement, mes muscles se relâchèrent. Oué, je n'avais pas peur de grand chose, mais le froid n'était franchement pas mon copain. Je souris à la question de l'artiste, et réfléchis un instant, à ce que je pouvais bien lui raconter. Bah autant commencer par le début, nan?

- Baah... si tu veux, au début, il y a eu l'explosion primordiale, the big bang. Bon, ce ne sont quasiment que des théories pour le moment. Mais si tu veux, au début, tout résidait dans une tête d'épingle. Et puis tout s'est dilaté brusquement. A ce moment-là, il n'y avait pas encore de lumière, que de l'énergie dans tous les sens, des particules dans tous les sens qui rendent l'univers opaques. Et supposément 3 minutes après, les atomes sont apparus, les plus légers. Les particules s'associent en atomes car à l'électromagnétisme, se qui rend l'univers plus transparent, et les photons peuvent passer. Et à partir de la, la gravité entre en jeu et avec l'électromagnétisme, les atomes s'associent, les molécules entre elles, puis les masses entre elles, et ont en arrivent à la formation des étoiles, planète et galaxie. Enfin c'est aussi compliqué tout ça. Je fis de vague geste de la main. Et puis je ris doucement. - En fait, ça devient vite très compliqué comme matière. Ça va je t'ai pas perdue? J'ai essayé de faire simple...