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    :: Défouloir :: 2015

« ocal mnie. »

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« ocal mnie. » | Jeu 9 Juil - 15:38
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Dans sa tête, c'est le brouillard. La nuit est noire et vaste. Elle a le sentiment qu'à tout instant elle pourrait disparaître, et alors, et alors qu'est-ce qu'il restera d'elle si ce n'est qu'une envolée de poussière ? — « BOUM ! » C'était bruyant, assourdissant. Elle inspira lentement sous l'impact. Le pare-choc s'enfonçant dans un mur de brique. L'airbag se déclencha lui compressant la poitrine et les côtes. Et d'un coup, elle se sentait partir. Mais dans la réalité, elle reprenait pied. Elle était là, toujours et encore. Alors, elle restait là, les yeux fermés, cherchant l'air qu'il lui manquait. La musique de l'habitacle résonnait encore dans ses tympans, l'entraînant loin, ailleurs, hors du monde. Et c'est le sourire aux lèvres qu'elle fermait les yeux, attendant simplement de redevenir poussière. Elle avait la gorge nouée, elle n'arrivait tout simplement plus à respirer. Mais elle devait se rendre à l'évidence, elle ne pouvait pas le laisser, elle devait rester.
La portière s'ouvrit brutalement, mais elle gardait les yeux fermés, c'était lui, elle le savait. Avec tout autant de force, et pourtant une certaine douceur, une main agrippait son poignet la tirant en dehors de la voiture.  Elle n'osait toujours pas ouvrir les yeux, elle ne voulait pas plonger dans ses orbes glacées et lire en lui tout le dégoût qu'elle lui inspirait. Elle voulait juste pour quelques secondes se sentir encore aimée. Elle étouffait contre lui, dans l'étreinte qu'il lui donnait, mais elle voulait bien s'asphyxiait dans son odeur, dans sa chaleur. Elle l'enlaçait alors que sa tête lui tournait.  Elle sombrait, elle s'abandonnait contre sa douceur et sa cruauté. Peu importe combien l'air était nauséabond, combien l'amertume s'était installée, elle était dans ses bras, et c'était là qu'elle voulait rester pour une éternité.  — Il faut croire que même les monstres peuvent aimer... Mais en réalité, c'est parce qu'ils savent qu'avec un peu d'amour, ils peuvent tout gâcher, tout briser.

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Re: « ocal mnie. » | Mar 28 Juil - 14:24
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Et maintenant ? on ne sais rien, on a aucune idée de la suite du plan. qu'est ce qu'on fait à l'avenir ? on sais rien. et maintenant ? crevons. — « BOUM ! » Le sursaut que fait le garçon est énorme. Il a eu peur, parce qu'en plus d'être à moitié endormis dans un des fauteuils, il plane à dix mille, dans les effluves d'une drogue violette, douce et excitante. Dans les songes d'un monde meilleurs, rêvant des bras qui le mèneront directement au repos éternel. Mais la mort est une pute, presque autant que la vie, et elle aime attendre de vous voir périr avec douleur pour vous cueillir, doucement, presque amoureusement, dans ses bras. Boum, et rien d'autre, pas un meuble qui bouge ou on ne sait quoi d'autre, juste un bruit immonde dans le calme et le noir du bâtiment. alors il se réveil, se lève, les chiens grognent. aïe, aïe. Ses yeux entourés de bleus cherchent le bruit sans le trouver, ses bras frêles et pourtant si dures soulèvent la porte du garage avec énergie. Dans la noirceur de la nuit, et sous la lumière du réverbère, c'est bien sa putain de bagnole qui s'est écrasé contre le mur.  putain de merde. ses pupilles s'écarquillent alors qui comprend. lentement. voiture. « AN ! » 

Sans s'en rendre vraiment compte, ses pieds l'ont mener droit à la porte qu'il ouvre avec violence. an dans ses bras, qu'il tire hors de la voiture, an contre lui, ses yeux fermées. « putain de merde répond moi, bordel ! » La main du garçon-nuit, du garçon-panique viens caresser en tremblant la joue de sa petite soeur. Celle qu'auparavant il fuyait, qu'il ne voulait pas protéger. Il s'est bien rendu compte que c'était un bien trop précieux pour le laisser pourrir, seul. Il dégage ses cheveux de son front, la secoue un peu. « ouvre tout de suite tes yeux ou j'te bute, j'te jure ! » Ses dents claquent à cause de l'excitation, de la panique, et ses gestes sont maladroits et durs. Ses yeux cherchent les blessures d'an, mais comment savoir si elle s'est blessée au juste ? Et qu'est ce qu'il est censé faire, lui qui fuit toujours avec autant de force les hôpitaux ? Il inspire une longue bouffée, ferme les yeux avant de se décider à la soulever. Il se dirige vers l'intérieur, ses pas précipités et peu surs d'eux, posant an sur le plus grand canapé. « putain de bordel de merde. BAE! TARA?! putaaaaaain.  » Et kan, si sur de lui, perd ses moyens. a l'idée de perdre un être d'abord détesté, maintenant aimé. — Il faut croire que même les monstres peuvent aimer... Mais en réalité, c'est parce qu'ils savent qu'avec un peu d'amour, ils peuvent tout gâcher, tout briser. Crever.

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Re: « ocal mnie. » | Mar 4 Aoû - 16:21
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Elle avait le regard si perdu, l'âme si éperdue, et la contenance si morte que ceux qu'elle avait croisé ne savaient peut-être même pas qu'elle existait. — Elle l'entendait crier, une douce chaleur s'emparant soudainement de tout son corps alors qu'il l'enlaçait de ses bras, qu'il la menaçait de mort, ici dans ses bras. Les yeux toujours fermés, elle agrippa son poignet, et un mince sourire vînt étirer ses lèvres. Il était venu la chercher. Elle ouvrit doucement les yeux, tombant dans l'océan coléreux des orbes glacées de son frère. C'était pourtant plaisant, rassurant. Elle avait simplement l'impression qu'il l'attendait, comme si elle était devenue importante.  « Je suis là. Ne crie pas. J'ai mal. » Elle avait mal au cœur, à l'âme, elle voulait simplement qu'il l'enveloppe à nouveau de ses bras. Elle le tira vers elle, nichant son visage contre son épaule, cherchant encore et encore sa colère. Elle se sentait exister, aimée sous sa haine. Il était comme une douleur exquise.  Juste assez fort pour la brûler, juste assez doux pour la faire rester à ses côtés.  Mais sa chaleur et son odeur ne l'immunisait pas contre les cauchemards, contre cette entêtante douleur.. Peu importe l'endroit, qu'elle court ou qu'elle marche, elle ne pouvait pas lui échapper. Cette douleur, cette sempiternelle douleur où elle se noyait, où elle continuait de se briser, comme si elle ne le serait jamais assez. Elle voudrait crier qu'elle a mal, à ne plus en avoir de voix, mais elle ne pouvait pas. Elle avait la tête qui tournait, le cœur qui explosait, l'âme qui divaguait, comme si son propre corps menaçait de rejeter la vie putride et infâme qu'elle menait.  Je suis là, alors étreins moi, fort, si fort, à m'en briser les os, parce qu'il n'y a qu'en toi que je peux être encore là. La raison pour laquelle je m'accroche à toi, ce n'est pas parce que j'ai peur d'être seule. C'est parce que j'ai peur de moi.

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Re: « ocal mnie. » | Mer 12 Aoû - 0:24
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Et maintenant ? on ne sais rien, on a aucune idée de la suite du plan. qu'est ce qu'on fait à l'avenir ? on sais rien. et maintenant ? crevons. — « ne crie pas, je suis là. j'ai mal. » L'homme regarde sa soeur avec des yeux effrayés, terrifiés même, avant que la colère et la haine ne reprennent possession de lui. « elle se fou de ma gueule en plus. » mais c'était vrai, elle était là, vivante, et si elle avait assez de calme et de souffle pour parler, c'est qu'elle allait pas crever. mais kan lui, il voyait tout ce qui le rendait plus fort mourir, il voyait les seuls choses qui lui faisait la tête crever, se faire crever, vouloir crever. comme lui. il divague, en proie aux hallucinations qui, de sa drogue douce et violette, pourrait se transformer en terreur, en bad, en horrible cauchemars. en gros, quelque chose qui ressemblerait trop à la vraie vie. kan s'accroupie à côté du canapé, passe sa main fébrile sur le front d'an mais tremble. pour se calmer, il essuie sa main sur son jean, une fois, deux fois, trois fois peut-être, torturant ses doigts sur le tissus avant de revenir toucher le front de sa soeur. un soupire long comme la mort s'échappe de ses lèvres. il n'est absolument pas en état de gérer ça, ne sachant quasiment plus se gérer lui-même. comme un petit garçon, il panique. kan s'assoit sur le sol froid, en tailleurs, réfléchit, pose sur l'estonienne un regard neutre. « t'as mal ou? » qu'il demande, le grand frère en carton, attrapant son téléphone pour pianoter dessus, demandant de l'aide. pas les secours, pas la vraie vie. aidan. kan soupire longuement, passe ses deux mains dans ses cheveux, essais vainement de se calmer. se relève, va chercher son paquet de clope, en allume une, fume, trop vite. se calme. un peu.

kan s'accroupie à nouveau, prend la main de sa soeur dans la sienne (celle sans la cigarette) « je peux savoir ce qui t'as pris, au juste? » le garçon se calme, petit à petit. il ferme les yeux, reprend le contrôle. la drogue répandue en lui l'empêche d'avoir un jugement juste, mais promis, il fera ce qu'il peut, comme d'habitude, qu'il se dit. « bon... » il inspire une grande bouffée d'air, l'expire, puis fait la même chose avec la nicotine avant de se relever, poser la cigarette dans le cendrier le plus proche, partir chercher un torchon qu'il mouille, cherche vite fait la trousse de secours sans la trouver, reviens vers sa soeur et lui éponge le front, en profite pour enlever la traînée de sang sur sa tempe, tremblant. « tu veux quelque chose contre la douleur...?  » — Il faut croire que même les monstres peuvent aimer... Mais en réalité, c'est parce qu'ils savent qu'avec un peu d'amour, ils peuvent tout gâcher, tout briser. Crever.

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Re: « ocal mnie. » | Mer 12 Aoû - 10:45
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Ils s'aiment. D'un amour dans le sang. D'une ivresse permanente. Dans l'instant et l'éternité. Et en même temps, la peur est partout. La peur du manque. La peur de se retrouver sans oxygène. C'est l'évidence et la confusion. C'est à la fois la foudre et l'anéantissement. Le plus beau des printemps, l'orage le plus violent. Et pourtant, ils s'aiment. — Elle avait envie de rire, comme si elle planait. Pourtant, elle n'avait rien pris. A vrai dire, si, elle avait pris un shoot d'adrénaline, un shoot de mort, de vie. Ses lèvres se courbèrent en un ignoble sourire. Elle avait envie de rire. De ses yeux de poudre bleutée, elle voyait son frère chavirer, et elle aussi, elle se sentait perdre pied. Mais elle était comme nébuleuse, le cœur déjà prêt à exploser de douleur et de douceur. Et dans un geste réconfortant, attendrissant, elle levait difficilement le bras, passant ses doigts fins et délicats sur les cheveux du garçon. Elle avait l'éclat des intolérables désillusions, de l'invivable désenchantement, brillant alors dans l'infini bleu de ses yeux. Elle était au bord du gouffre, prisonnière d'une souffrance qu'elle ne soupçonnait même pas. Et pourtant, elle riait, elle souriait, comme si elle rêvait, comme si elle se protégeait de l'absurde réalité. Mais à la vérité, c'est qu'elle était vulnérable et désarmée. Comme une enfant désabusée. Ses cheveux diurnes n'avaient plus le parfum de l'aube, ni le goût de l'aurore. Ils semblaient éparpillés, dispersés dans une nuit infinie, dans une parfaite obscurité, embrumée dans le malheur et la douleur. Puis, finalement, la réalité revint la noyer, la brûler, comme si elle n'y était pas préparée. « Aux côtes et..à la tête. Je crois. » Elle était le Mal incarné, elle était tout pouvoir, elle pouvait le condamner à des douleurs, des blessures, des plaies, à des atrocités. Mais elle continuait, elle explorait ce qu'il y avait de pire en elle, juste pour qu'il l'aime, qu'il l'étreigne. Juste pour sentir sa chaleur contre elle. Elle qui avait les entrailles si froides, où la mort logeait déjà. Elle était l'Enfer, elle était sans espoirs. L'échec d'une vie. Mais comment le bien pourrait-il exister, si le mal ne lui donnait pas tout son sens ?  Et sans le savoir, elle ne le rongeait pas, elle ne le désarmait pas. Non, elle lui donnait tout son sens, toute sa consistance. Elle faisait ressortir ce qu'il y avait de meilleur en lui.
« J'voulais voir les étoiles pleurer.. » C'était un simple souffle, et pourtant si vertigineux, si monstrueux. Quiconque à cet instant l'aurait cru droguée, poudrée. Mais lui, il savait, il comprenait, elle vivait dans un monde où les étoiles n'avaient plus qu'une forme blanche et poudreuse. Elle, ce qu'elle voulait voir, c'était les vraies étoiles. Mais elle n'était qu'une âme damnée, et ce tourbillon d'amour et d'ivresse ne lui serait jamais accordé, elle le savait. Elle était éparpillée dans une nuit noire, une éternité.  « Non. » Non, j'ai b'soin que d'toi. J'm'en fous d'avoir mal si tu m'aimes, si t'es là. « Laisse moi juste tirer une taffe. » Elle lui attrapa la main, la serrant entre ses doigts fins, serrant si fort, comme si elle allait lui briser l'âme. Et ses yeux bleus lui criaient alors « Regarde, ça, c'est moi. Regarde. Regarde moi ». — Il ne faut pas juger qu'un mortel est heureux tant qu'il n'a pas vu le dernier jour, tant qu'il n'a pas franchi le terme de sa vie sans souffrir. Et elle était certaine qu'il n'y avait pas, en ce monde, d'être plus atrocement brisé qu'eux.

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Re: « ocal mnie. » | 
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