Ca va, elle, elle ne me tenait pas rigueur du, très justement, manque de rigueur de mes paroles. C’était triste pour une scientifique n’est-ce pas. Mais pas de problème. J’avais parfaitement les mots quand il s’agissait de disque d’accrétion, fluctuation quantique ou autre. Parce que l’astrophysique c’était cool. Le skate aussi. Mais il n’y avait que dans l’un des deux où tu pouvais t’en sortir avec uniquement de l’empirisme et de la pratique et sans théorie. Depuis l’adolescence ? En effet. Je ne l’avais pas vu skater, mais je pouvais me douter qu’elle devait être plutôt bonne. A moins que ce soit un boulet. Mais ça c’était une autre histoire, et je n’étais pas du genre à cracher sur les gens que je venais de rencontrer. Oui bon, un peu quand même. Mais chut. Et pi’ c’était pas sérieux. - Oui, oui je connais ! J’y passe de temps en temps. Je pouffai, la tête dans mon milk-shake. Allé, soyons franche. - En vrai c’est plutôt courant que je me vautre comme ça. Je suis un peu tête en l’air tu vois. Donc j’ai souvent des pièces à racheter. ‘Va carrément falloir que je change de planche dans pas longtemps en fait. Elle est morte. Je jeta un coup d’œil à Rin. Il fallait que je la change avant de la casser en deux, et qu’elle puisse aller couler une retraite tranquille avec des prédécesseurs sur le mur de ma piaule. Je soupirai doucement, avec un petit sourire nostalgique aux lèvres. On aurait presque dit une vieille pensant au bon vieux temps. Je tapai encore un peu dans ma boisson avant de reprendre la parole. - Donc oué, tu me les conseille pour racheter une planche du coup ? Tu sais s’ils font la customisation aussi ? Je suis le genre de fille qui adore tout customisé mais qui est une grosse naze en dessin, tu vois ? C’était le pourquoi du comment la plupart de mes tattoos étaient effroyablement simples ou juste moches. Parce que j’avais un mal de chien à me résigner à laisser quelqu’un d’autre graver quelque chose, que je n’avais pas fait moi-même, sur mon épiderme.

TENUE + J’étais ravie qu’elle m’annonce connaitre la petite boutique de skate d’In Su, ca montrait qu’elle montait en notoriété. Mon meilleur ami allait sauter au plafond quand je lui dirais que j’ai rencontré une de ses clientes. « Ils font des réductions sur les roues de skate en ce moment si ca peut intéresser. » Et comme le ferait une bonne commerciale, je sortis un des nombreux prospectus de mon sac pour le déposer au milieu de la table, entre nous deux. Je ris doucement quand elle m’avouait tomber souvent de la façon dont je l’avais trouvé en arrivant à son secours. Mon sourire s’élargit alors qu’elle me demandait si je les lui recommandais pour une nouvelle planche. « Carrément ! » lançais-je enjouée. « Il y a pas meilleur qu’eux. Les cousins Park sont plutôt dans le domaine et ils conseillent merveilleusement bien. » Peut-être était-je porté par le fait que les deux garçon se trouvaient être de mon entourage proche, mais pas que. Ces éloges, ils les méritaient largement, vu le travail qu’il avait produit pour en arriver là. Je hochais vivement de la tête. « In Su s’occupe des customisations, il les dessine au sur mesure pour chaque propriétaire de l’objet. Et sincèrement, je n’ai jamais vu personne manier les bombes de couleurs comme lui. » Je me souvins de cette fois où il m’avait appris à les utiliser, tentant de m’aider à réaliser un dessin grâce à un de ses pochoirs. Je crois que je devais être une calamitée dans cet art, car mon œuvre ne ressemblait à rien. un vrai boulet. Je préférais de loin l’observer et prendre des photos de lui quand il est concentré sur ce qu’il fait. C’était d’ailleurs une première qu’il me laisse entrer avec lui aussi longtemps dans son atelier. En général, il me demande toujours de sortir, car selon lui, je le distrais de trop pour qu’il se concentre. Je cite : je n’arrive pas à me concentrer avec ton corps qui me nargue. « On est deux boulet en dessin si je comprends bien ? » ajoutais-je en attrapant mon milkeshake pour en boire plusieurs gorgées. « Mais tu peux leur faire confiance crois-moi. Tiens regarde, c’est de lui justement ! » Je lui montrais mon propre planche sur laquelle était dessiné sur le dessus , mon visage stylisé avec la maque fallen angel sur le côté et à l'arrière, une aile blanche sur un fond noir. « L’aile fait référence à mon tatouage d’aile d’ange qui recouvre tout mon dos. » Je souris, fière de ce petit chez œuvre et heureuse de pouvoir faire de la publicité à ma manière, lui offrant un peu d’aide.