KeHaru + Be the light
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KeHaru + Be the light | Mar 21 Juil 2015 - 18:00 Citer EditerSupprimer
Be the light
Miharu & Kelea
Je mordille ma lèvre inférieure en fixant droit devant moi. L’odeur de cette salle d’attente m’écœure. Je ne devrais même pas être là à vrai dire. Je devrais me trouver dans ma chambre, à regarder la télé ou m’ennuyer comme je l’ai toujours fait. Non, depuis quelques temps, quelques jours ou semaine, je descendais tous les jours à la même heure dans cette salle d’attente parce que c’est là que je l’ai croisé la première fois. Par hasard pour tout avouer. Et je ne sais pas pourquoi je suis restée là, à l’observer de loin. Il semblait si familier des lieux et pourtant si étranger, comme si sa présence paraissait beaucoup trop … lumineuse pour cet endroit. Ça aurait pu avoir son charme mais je trouvais ça triste. Triste de le voir ici, de le voir déambuler dans le couloir avec le visage fermé, neutre. Je le trouvais beau et j’aurais parié tout ce que j’avais qu’il était japonais … alors j’étais revenu, plusieurs fois dans cette salle en espérant le croiser. De toute façon je ne lui parlais jamais, et je ne cherchais même pas à lui parler, je voulais juste le voir de loin. Il m’arrivait parfois de le regarder sortir par les portes de l’hôpital pour savourer une liberté, une pseudo liberté, que je n’avais plus. Enfermée dans ma chambre des heures durant ma seule liberté restait encore d’aller subir ma chimio. On se regardait parfois, j’esquissais jamais de sourire, je crois que j’avais peur qu’il vienne me parler. Vous savez, comme si ça changerait tout. Comme s’il deviendrait réalité et que d’un coup, je le verrais inscrit dans ce tableau noir que je peignais de l’hôpital dans mon esprit. Je voulais qu’il reste ma lumière, celle que j’attendais pendant la semaine et qui arrivait, toujours à la même heure dans cette salle d’attente. Aujourd’hui j’ai mis une robe. Je ne sais même pas pourquoi j’ai fait cet effort. Un jean aurait largement suffit. Mais ça me manque de pouvoir m’habiller comme je veux. Ça me manque de rester planté pendant des heures devant ma garde-robe. J’avais même tressée mes cheveux. Je voulais effacer toute trace de maladie sur mon visage blafard. Je ne voulais pas qu’il devine que j’étais ici depuis longtemps et que j’y resterais surement encore un moment. Je voulais qu’il me prenne pour une fille de passage, une fille qui ne viendrait même pas pour elle. J’enfilais un t-shirt malgré la chaleur pesante dans la salle d’attente. Je cachais dessous mon bracelet d’admission. Hwang Kelea. C’est moi. Si vous saviez à quel point je pouvais détester de voir mon prénom inscrit sur mon poignet. Ca avait quelque chose de ... concret, de réel. Une patiente de l’hôpital, voilà ce que j’étais, voilàce que je resterais dans le regard de toutes ses personnes que je croisais. Le creux de mon bras était endolori à cause de ses aiguilles meurtrières qui perçaient ma peau chaque jour durant pour un traitement de plus en plus fort. Je lissais ma robe soigneusement, j’étais seule dans la salle, ce qui rendait mon attente plus angoissante encore. Et s’il ne venait pas. Et s’il était déjà venu ? Est-il sur le point d’arriver, ou bien va-t-il passer les portes qui mènent au bloc de consultation ? Entrer ou sortir ? Arriver ou partir ? Il avait ce choix, alors que je l’attendais, assise sur cette chaise, sans qu’il se doute de quoique ce soit. J’étais nerveuse. Mes mains tremblaient. J’aurais pu les occuper avec un magasine mais rien ne réussissait à captiver mon attention bien longtemps. Glissant mes mains sous mes cuisses je le mis à agiter mes jambes dans le vide, compte le nombre d’aller et venu que mes sandales faisaient. Et je comptais, les yeux rivés vers le sol en attendant ce parfait inconnu que j’apercevrais peut-être à peine 5 minutes aujourd’hui mais qui me fera sourire … assez pour tenir une semaine.
Emi Burton
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Re: KeHaru + Be the light | Mer 22 Juil 2015 - 16:00 Citer EditerSupprimer
Be the light
"Don't judge us "
Be the light
Miharu & Kelea ♥
"Don't judge us "
Un et un font deux. Deux et deux font quatre. Quatre et quatre : huit. Cela allait de soit; il s'agissait de logique. "Logique"... un mot qui échappait totalement à la conscience de Miharu. Pourquoi donner un nom à un chiffre et pourquoi l'écrire en lettre ? C'était étrange. Bizarre. Pour lui, rien ne semblait avoir de sens. Les gens comptaient dans l'ordre : "un, deux, trois.." mais, pour Miharu, tout était différent. "Deux" pouvait venir devant "trois" qui venait, lui, devant "un". Ces trois chiffres marchaient ensemble, il le savait, mais leur ordre n'avait pas d'importance. Les chiffres n'avaient pas de réelles valeurs à ses yeux. Ils étaient vides. Creux. C'est pourquoi, lorsqu'il avait rendez-vous à une heure bien précise, il venait toujours deux heures avant -si ce n'était deux heures après. Il consulta son emploi du temps qui était savamment rangé dans ses affaires, regardant sans néanmoins les lires les lettres et les chiffres qui pullulaient sur les pages blanchâtres. Aujourd'hui...aujourd'hui, il devait se rendre à l'hôpital pour un scanner cérébral à 15h30. Il fit la moue. Encore un de ses examens pénibles et embêtants pour aller trifouiller dans son cerveau. Un soupir lui échappa. Il allait réellement finir par croire que son cas était aussi intéressant qu'il paraissait l'être aux yeux des nombreux neurologues qui le "soignaient". Il attrapa sa veste et l'enfila tout en se demandant si, aujourd'hui encore, il la verrait.
Son nom ? Son statut; patiente ou simple visiteuse ?Il n'en savait rien. Et il n'avait jamais vraiment cherché à le savoir. A vrai dire, la seule chose qui l'importait était de la voir. Simplement. De la distinguer au milieu des allées et venues des malades, l'entrevoir l'espace de quelques secondes, tout juste le temps de comprendre qu'elle était là. Et lorsqu'il ne la voyait pas, il la cherchait des yeux, comme s'il s'agissait d'un besoin irrépressible. Il advenait parfois que leur regard se croise un court instant -à peine plus rapide qu'une fraction de seconde- mais rien de plus. Le jeune homme se demandait toujours ce qu'il devait faire lorsque ce genre de chose se produisait; lui sourire ? Avant même que cette idée ne se forme dans sa tête, le contact était rompu, chacun marchant dans sa direction. Lui parler, la retenir ? Il n'avait jamais osé le faire par crainte de l'effrayer. Pour lui, la pire chose aurait été de la voir se dérober à sa vue, fuir sa présence. Car il en avait besoin. Il avait besoin de voir le visage de cette jeune femme -son beau visage, quoiqu'indéniablement triste-, la seule chose qui lui était familier et constant dans ce lieu situé à mi-chemin entre la vie et la mort. C'est exactement ça, pensa-t-il lors qu'il franchissait les portes, terrifiantes, de l'hôpital. Il s'agissait sûrement du seul endroit au monde où, une fois passé le seuil, on étouffait sous le poids qui pesait au dessus de nos têtes. Miharu ne disait jamais rien lorsqu'il marchait dans les dédalles de couloirs, se contentant de sourire aux quelques infirmières qu'il connaissait depuis son arrivée ici. Mais, en son for intérieur, il cogitait. Il suffoquait, oui. Au dessus de sa tête, une lame se balançait dangereusement ; une épée de Damoclès, et il n'en prenait réellement conscience qu'ici. Il avait toute une minuterie dans la poitrine, une horloges, des aiguilles courant à sa surface. Et lorsqu'elles finiraient leur course, tout prendra fin. Son temps était compté. Il le savait, et l'acceptait avec plus ou moins de difficulté. Mais rien que pour cela, le jeune homme n'était pas croyant : dans son esprit, l'image d'un quelconque dieu salvateur lui était inconcevable; s'il était bon, le mal n'existerait pas. Et cet endroit non plus. Cependant, il croyait en quelque chose qui se reconnaissait supérieure à sa propre existence. Certains appelaient ça le destin; lui, la fatalité. Le hasard, en revanche, n'existait pas à ses yeux. Les coïncidences n'existent pas. Cette pensée le percuta de plein fouet alors qu'il entrait dans la salle d'attente, croisant un regard devenu familier. Elle était là. Seule, assise sur une chaise tout en semblant attendre quelque chose -ou peut-être quelqu'un ? C'était bien la première fois qu'il se retrouvait confronté à elle de la sorte, aussi proche. Il resta stoïque quelques secondes, surpris, puis se décida finalement à s'asseoir à deux chaises d'elle -une aurait été trop proche, trois trop éloigné pour paraître naturel. Légèrement perturbé, et afin de s'occuper l'esprit, il consulta sa montre : 14h30. Vraiment ? Il se pencha un peu plus sur le cadran avant de lâcher un soupir d'exaspération. Il s'était encore emmêlé les pinceaux : son rendez-vous n'était planifié que pour l'heure d'après. Miharu voulu se lever, sortir, mais se figea avant même de commencer à bouger. Après tout...après tout, c'était peut-être une bonne occasion de lui parler, non ? Il pinça les lèvres. Il hésitait. Mais, quelque part dans sa tête, une petite voix lui souffla qu'une occasion ne se présentait qu'une seule fois : il fallait juste savoir la saisir. Doucement, il glissa un regard dans sa direction; elle était particulièrement jolie, aujourd'hui. Rassemblant son courage, il se décida à lui adresser quelques mots après de longues minutes de délibération. "Tu attends aussi pour un scanner ?"lui demanda-t-il avant de se rendre compte qu'elle n'avait pas véritablement l'air d'une patiente "Enfin...tu...tu attends peut-être plutôt quelqu'un qui en passe un ?". Intérieurement, il se donnait des baffes. Sincèrement, il aurait pu faire mieux. Mais le stress le rendait un peu plus confus que d'ordinaire, et il peinait à trouver ses mots. "J-j'ai rendez-vous dans une heure...mais j'ai confondu les horaires. C'est...un peu idiot, n'est-ce pas ?..."rajouta-t-il encore plus confusément tout en passant une main dans ses cheveux. Il appuya ses paroles d'un faible sourire, mi-amusé, mi-gêné. Ce qu'il disait était tout simplement nul.
Son nom ? Son statut; patiente ou simple visiteuse ?Il n'en savait rien. Et il n'avait jamais vraiment cherché à le savoir. A vrai dire, la seule chose qui l'importait était de la voir. Simplement. De la distinguer au milieu des allées et venues des malades, l'entrevoir l'espace de quelques secondes, tout juste le temps de comprendre qu'elle était là. Et lorsqu'il ne la voyait pas, il la cherchait des yeux, comme s'il s'agissait d'un besoin irrépressible. Il advenait parfois que leur regard se croise un court instant -à peine plus rapide qu'une fraction de seconde- mais rien de plus. Le jeune homme se demandait toujours ce qu'il devait faire lorsque ce genre de chose se produisait; lui sourire ? Avant même que cette idée ne se forme dans sa tête, le contact était rompu, chacun marchant dans sa direction. Lui parler, la retenir ? Il n'avait jamais osé le faire par crainte de l'effrayer. Pour lui, la pire chose aurait été de la voir se dérober à sa vue, fuir sa présence. Car il en avait besoin. Il avait besoin de voir le visage de cette jeune femme -son beau visage, quoiqu'indéniablement triste-, la seule chose qui lui était familier et constant dans ce lieu situé à mi-chemin entre la vie et la mort. C'est exactement ça, pensa-t-il lors qu'il franchissait les portes, terrifiantes, de l'hôpital. Il s'agissait sûrement du seul endroit au monde où, une fois passé le seuil, on étouffait sous le poids qui pesait au dessus de nos têtes. Miharu ne disait jamais rien lorsqu'il marchait dans les dédalles de couloirs, se contentant de sourire aux quelques infirmières qu'il connaissait depuis son arrivée ici. Mais, en son for intérieur, il cogitait. Il suffoquait, oui. Au dessus de sa tête, une lame se balançait dangereusement ; une épée de Damoclès, et il n'en prenait réellement conscience qu'ici. Il avait toute une minuterie dans la poitrine, une horloges, des aiguilles courant à sa surface. Et lorsqu'elles finiraient leur course, tout prendra fin. Son temps était compté. Il le savait, et l'acceptait avec plus ou moins de difficulté. Mais rien que pour cela, le jeune homme n'était pas croyant : dans son esprit, l'image d'un quelconque dieu salvateur lui était inconcevable; s'il était bon, le mal n'existerait pas. Et cet endroit non plus. Cependant, il croyait en quelque chose qui se reconnaissait supérieure à sa propre existence. Certains appelaient ça le destin; lui, la fatalité. Le hasard, en revanche, n'existait pas à ses yeux. Les coïncidences n'existent pas. Cette pensée le percuta de plein fouet alors qu'il entrait dans la salle d'attente, croisant un regard devenu familier. Elle était là. Seule, assise sur une chaise tout en semblant attendre quelque chose -ou peut-être quelqu'un ? C'était bien la première fois qu'il se retrouvait confronté à elle de la sorte, aussi proche. Il resta stoïque quelques secondes, surpris, puis se décida finalement à s'asseoir à deux chaises d'elle -une aurait été trop proche, trois trop éloigné pour paraître naturel. Légèrement perturbé, et afin de s'occuper l'esprit, il consulta sa montre : 14h30. Vraiment ? Il se pencha un peu plus sur le cadran avant de lâcher un soupir d'exaspération. Il s'était encore emmêlé les pinceaux : son rendez-vous n'était planifié que pour l'heure d'après. Miharu voulu se lever, sortir, mais se figea avant même de commencer à bouger. Après tout...après tout, c'était peut-être une bonne occasion de lui parler, non ? Il pinça les lèvres. Il hésitait. Mais, quelque part dans sa tête, une petite voix lui souffla qu'une occasion ne se présentait qu'une seule fois : il fallait juste savoir la saisir. Doucement, il glissa un regard dans sa direction; elle était particulièrement jolie, aujourd'hui. Rassemblant son courage, il se décida à lui adresser quelques mots après de longues minutes de délibération. "Tu attends aussi pour un scanner ?"lui demanda-t-il avant de se rendre compte qu'elle n'avait pas véritablement l'air d'une patiente "Enfin...tu...tu attends peut-être plutôt quelqu'un qui en passe un ?". Intérieurement, il se donnait des baffes. Sincèrement, il aurait pu faire mieux. Mais le stress le rendait un peu plus confus que d'ordinaire, et il peinait à trouver ses mots. "J-j'ai rendez-vous dans une heure...mais j'ai confondu les horaires. C'est...un peu idiot, n'est-ce pas ?..."rajouta-t-il encore plus confusément tout en passant une main dans ses cheveux. Il appuya ses paroles d'un faible sourire, mi-amusé, mi-gêné. Ce qu'il disait était tout simplement nul.