Lorsqu'il fait chaud à mourir et que l'on doit malgré tout travailler, la solution est de s'économiser le maximum et d'effectuer le minimum de mouvements possible. Kyung Soo, acharné du travail qu'il était, était passé maître dans ce domaine là : derrière un pc, son poignet se déplaçait de manière optimale et il pouvait rester assis des heures sans avoir à se déplacer et sans cligner des yeux. D'autant plus que son sphincter et son rectum étaient entrainés pour pouvoir ne pas agir pendant des jours si cela était nécessaire. Oui, la précision n'était peut-être pas vitale mais je tenais à vous faire comprendre que, plus les jours passaient, plus le petit-fils du PDG de Samsung devenait un surhomme. Lorsqu'il était derrière un ordinateur, il était dans un autre monde : Le temps s'écoulait différemment et il ne s'ennuyait pas. Ou moins, en tout cas.

Et cela faisait exactement trois heures, douze minutes et vingt-sept secondes qu'il était coincé ici. Vingt-huit, même. Le cul posé sur son fauteuil derrière un bureau, Kyung Soo était là, en train de regarder les cours de la bourse, vendant et achetant des actions, se fiant à d'improbables et incompréhensibles algorithmes. C'était la fin de la semaine et, alors que tout le monde quittait déjà les bureaux, le jeune homme constata avec effroi qu'un tas de travail avait été bâclé. Lorsqu'il entra dans le secrétariat, en colère comme pouvaient témoigner ses veines du front, c'était pour engueuler un coup l'employé qui ne se sortait visiblement pas beaucoup les doigts de l'anus. Mais il n'y avait personne. Et lorsque la porte se ferma, un clic sonore lui fit rapidement comprendre que celle-ci s'était verrouillée.

Il y avait une légende qui circulait sur cet immeuble; un des rares du quartier étant resté intact après le guerre de Corée. Une de ses salles était maudite et sa porte ne pouvait s'ouvrir que de l'extérieur. De nombreux employés de bureau seraient d'ailleurs mort de faim, personne n'ayant eu la décence de leur ouvrir avant de partir en vacances. Le descendant de Chaebol ne croyait bien entendu pas en ces racontars... Et il n'y croyait pas maintenant non plus, alors qu'il était coincé depuis un bon moment. Quand il sortira, il ira juste engager des artisans portugais pour aller refaire cette porte.

Soudain, un clic se fit entendre. Se retournant vers la porte qui, miraculeusement, s'ouvrit, Kyung Soo cru à la délivrance - il s'en foutait un peu à vrai dire, il avait internet dans cette pièce -. Mais elle se referma aussitôt que Jun Myeon entra dans la salle. Le visage imperturbable, KS répondit au salut de l'idole par un simple "Bonjour" extrêmement formel avant de retourner vaquer à ses occupations. Il ne fit pas attention à l'extinction de lumière. Pas plus qu'à son "eh ?" lorsqu'il tenta de sortir de ce merdier. "La porte ne s'ouvre que depuis l'extérieur. Nous n'avons plus qu'à attendre que quelqu'un vienne, maintenant" Lança l'étudiant en commerce international d'un ton monocorde. Il s'arrêta un instant puis leva sa tête hors de son écran; "Que faites vous ici, d'ailleurs ?" Demanda finalement le richissime étudiant à celui qui était techniquement son employé.

Maintenant qu'il n'était plus seul, l'ambiance dans la salle était à présent différente. Et il pouvait à présent constater à quel point celle-ci était remplie d'imperfection.