Your body is a wonderland.
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Your body is a wonderland. | Dim 23 Aoû - 21:13 Citer EditerSupprimer
Your body is a wonderland
Jo Mei était assise à même le sol plastifié de Naked Colors, le dos appuyé contre l’un des murs blancs et la tête penchant dangereusement sur le côté gauche à la manière d’un patin désarticulé. Son regard félin fixait d’un air dérangeant le travail de l’un de ses collègues : un homme transformé en véritable plante vivante. Elle eut un bref sourire lorsque l’homme en question prit la pose devant l’objectif et sous l’œil expert du photographe et si elle ne s’était pas retenue, elle aurait rit. Le fait était qu’elle se rappela de l’arrivée du jeune homme dans les locaux, un air inquiet sur le visage, pas vraiment rassuré à l’idée d’être totalement nu devant des yeux inconnus et encore moins à l’idée d’être touché par des mains qu’il ne connaissait pas. Et finalement, quatre heures de boulot après, il avait l’air aussi à l’aise qu’un mannequin en plein shooting. Elle adorait ça : ce changement, ce retournement de situation. On se pointait ici en angoissant et on en ressortait le sourire aux lèvres et de la fierté plein la poitrine. Jo Mei vivait pour peindre mais elle vivait aussi pour ça : faire apprécier aux gens ce dont ils ont peur, ou tout du moins ce dont ils ne sont pas certains. Ceux qui travaillaient dans le même monde qu’elle aimaient tous ça. C’était un sentiment presque indescriptible. Mélange de fierté, d’orgueil et de satisfaction aussi bien personnelle que professionnelle. Sans ça, Jo Mei n’apprécierait peut-être pas autant ce qu’elle faisait depuis maintenant trois ans. L’artiste porta une bouteille d’eau à ses lèvres, redressant la tête au passage puis tout son corps, se levant d’un geste serein, et félicita brièvement son collègue et son modèle de sa voix feutrée. « C’est du bon boulot, tu ne devrais pas avoir de mal à trouver une bonne place pour l’expo du mois prochain. » Puis elle quitta la petite salle pour en rejoindre une autre. Jo Mei complimentait rarement ses quelques collègues tout aussi artistes qu’elle. En fait, elle s’exprimait rarement face au travail des autres. Elle n’aimait pas juger à voix haute, elle ne le faisait que silencieusement. Ici Jo Mei était sûrement la peintre avec le plus d’expérience et même si ses jugements étaient objectifs, même si ses critiques étaient constructives, elle se gardait toujours d’ouvrir la bouche à moins qu’on le lui demande expressément, auquel cas refuser ne rimait à rien. Mais aujourd’hui elle s’était sentie obligée de glisser ces quelques mots à l’oreille son camarade. Elle n’aimait pas particulièrement son style mais elle avait été forcée de constater qu’il avait une bonne technique et une bonne maîtrise de son art. Sans compter qu’il était tout nouveau et qu’il manquait un peu de confiance en lui. Jo Mei était comme ça. Elle avait besoin de renforcer les autres. L’étudiante s’affairait dans sa salle personnelle ; une petite pièce semblable à toutes les autres, avec ses murs incolores et son vieux plancher recouvert de plastique, si on faisait abstraction du désordre qui y régnait. Naked Colors était un hangar avec une large circonférence et un nombre incalculable de pièces différentes, assez pour que certaines servent pour les expositions et d’autres de réserve. Mais Jo Mei stockait tout son matériel dans sa propre salle. Des tas de pinceaux et plusieurs aérographes étaient étalés sur une planche de bois tenant sur deux pieds en fers et, dans un coin, les pots de peintures, les bombes, les palettes et tout un tas d’autres bidules comblaient chaque étage d’une étagère. Il y avait aussi des grands posters enroulés sur eux-mêmes, laissés sur le sol et qui servaient généralement de fond pour les photos, et une multitude de feuilles qui furent un jour blanches posées sur un petit tabouret dont Jo Mei avait du se servir trois fois dans sa vie. La salle dans laquelle elle travaillait était à son image : artistiquement désordonnée. On le lui faisait d’ailleurs souvent remarquer avec des « C’est vrai qu’on dit souvent que les artistes ne savent pas ranger » stupides auxquels elle répondait par un souffle amusé. Elle préférait quand les gens s’abstenaient de faire ce genre de remarque. Non pas que ça la dérange ou l’agace, mais parce que ce n’était d’aucune utilité. Certains ne disaient cela que par peur de devoir être le modèle d’un peintre quasi muet et espéraient donc entamer la conversation en disant ça, mais Jo Mei n’avait pas pour habitude de travailler en silence, déjà parce qu’elle avait besoin d’un fond sonore et ensuite parce qu’il y avait toujours des choses à apprendre de celui qu’on peint. C’était un moyen comme un autre de faire connaissance, quoiqu’un peu plus intime. Jo Mei enfila une vieille chemise ample et lâche, couvertes de peinture, qui lui arrivait jusqu’aux genoux avant de sortir de la petite salle pour rejoindre l’extérieur de Naked Colors. Elle avait donné rendez-vous à So Ra, une étudiante faisant partie de la même université qu’elle et qu’elle avait repérée lors d’un show burlesque, juste devant le hangar à dix-huit heures pour leur première séance. Jo Mei peignait rarement le corps des hommes, trouvant celui des femmes bien plus apte à être peint, notamment à cause de ses formes, et c’était donc tout naturellement que ses yeux s’étaient posés sur So Ra la première fois qu’elle l’avait vue. Jo Mei n’était plus gênée depuis longtemps par tout ça, alors c’était presque avec nonchalance qu’elle regardait le corps des femmes avec plus ou moins d’insistance, cherchant toujours de beaux arrondis, de belles formes, toujours plus d’harmonie, et So Ra avait tout ce qu’il fallait. Alors c’était elle qu’elle avait choisi et c’était avec elle qu’elle allait travailler. In ne fallut que quelques minutes d’attente à Jo Mei avant qu’elle n’aperçoive la délicieuse silhouette de la jeune femme qu’elle salua d’un geste de la main et d’un sourire chaleureux. « Pile à l’heure ! Je te félicite, la plupart des gens trouvent rarement les locaux du premier coup. Aller, suis-moi. » Et elle s’engouffra à nouveau à l’intérieur de Naked Colors pour rejoindre la petite salle qu’elle avait quitté quelques minutes auparavant, faisant signe à So Ra pour qu’elle entre. « Voilà, c’est ici que ça va se passer. », fit-elle en ouvrant les bras avec un sourire. « Il y a une bannette là-bas pour poser tes vêtements et si tu préfères te déshabiller derrière un paravent, je peux aller t’en chercher un, ‘y a pas d’souci. » Elle préférait proposer, on ne savait jamais. Il y avait des modèles comme ça : pudiques quand il fallait se dévêtir et complètement à l’aise au moment de se faire caresser par un pinceau. En attendant que So Ra retire ses vêtements, Jo Mei commença à préparer tout ce dont elle avait besoin, râlant à voix basse lorsqu’un pot heureusement vide lui tomba dessus pendant qu’elle tirait un de ses croquis de l’étagère. |
© GASMASK |
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Re: Your body is a wonderland. | Mer 26 Aoû - 19:21 Citer EditerSupprimer
Your body is a wonderland
Jo Mei & So Ra
« ça te dirait d’être mon modèle ? » Un mojito entre les mains, mon regard s’était posé sur la jeune femme qui se tenait devant moi. Assise sur un tabouret du comptoir du Nymphéa, mes jambes nues soigneusement croisées, j’avais demandé plus de précisions à l’audacieuse, si elle était sérieuse, si cela avait un rapport avec l’Art ou le fait de vouloir me ressembler, ce que je trouvais sur le coup un peu bizarre, mais pourquoi pas. Body-painting ? Interessant. Moulée dans un bustier lacé dans le dos et d’un short taille haute, tout deux de couleur sombre, je laissai la nouvelle venue me détailler, évaluant son expression comme celle d’une artiste, et non comme l’expression d’une quelconque attirance physique en s’attardant sur mes attributs féminins. Je n’avais jamais été le modèle de personne, c’était plutôt l’inverse, habituée à chercher des corps attrayants pour les habiller et les mettre en valeur, souvent avec extravagance puisque je privilégiai les gens du spectacle. Elle s’était présentée, Jo Mei, elle voulait me peindre, mais pas sur une toile. Ce serait moi, la toile. La façon dont elle attribuait un adjectif plaisant à certaines parties de mon corps m’avait fait éclaté de rire, avant d’accepter, aimant sa passion pour son art, et sa manière de m’avoir abordé. J’aimais les gens directs, elle n’avait pas tournée autour de pot, elle me plaisait, alors autant voir ce dont elle était capable.
Elle m’avait donné rendez-vous deux semaines plus tard dans un hangar, non loin du Nymphéa. Je ne m’étais jamais baladée dans ce quartier-là, si bien que je n’avais pas remarqué l’immense bâtiment, qui me mit un peu de nostalgie au coeur. Il y en avait tellement à New York, renfermant à l’inverse de leur apparence sombre et impressionnante, de véritables merveilles ! Des expositions, des ateliers, des soirées, des boîtes de nuit, des habitations pour les plus chanceux et courageux d’aménager un tel espace, ma mère également m’y emmenait dans ceux qui regorgeaient de meubles en tout genre à vendre, idéaux pour l’antiquaire qu’elle était. Je me demandais comment celui-ci était configuré, je tentais de l’imaginer, je me demandais même si elle l’utilisait seule ou avec d’autres artistes. La curiosité me piquait au vif, alors que j’attendais appuyée en plein soleil contre la portière de ma voiture, lunettes rondes sur le nez. La porte de l’entrée du bâtiment s’ouvrit, Jo Mei venait d’apparaître, un sourire chaleureux aux lèvres. Il n’y avait pas plus avenante comme artiste pour qui on devait poser à moitié nue ! « J’ai le sens de l’orientation. » lui répondis-je, avant de la suivre à l’intérieur. L’espace était étonnamment lumineux, sans doute à cause des murs de couleur clair, mettant en valeur les corps couverts d’arc en ciel. J’avançai vers l’étudiante, marchant sur le sol recouvert d’un plastique transparent, on aurait dit un vrai cocon anti-maladie ! Je discernai un plancher juste dessous, j’aimais les planchers, c’était beau le bois. Y laisser des gouttes de peinture un peu partout, ça pouvait être intéressant. « J’ai débarqué dans la pièce de ton imaginaire, c’est un honneur ! » lui lançai-je, lui rendant son sourire en la voyant fière de son antre, les bras grands ouverts.
« Il y a une bannette là-bas pour poser tes vêtements et si tu préfères te déshabiller derrière un paravent, je peux aller t’en chercher un, ‘y a pas d’souci. » rajouta t-elle, me désignant l’objet en question. « Ne t’inquiètes pas, j’ai pris l’habitude de me déshabiller avec une quinzaine de femmes autour de moi, alors cela ne me pose aucun problème ! » Dis comme ça, ça pouvait sonner bizarre, mais bon ! Il faut dire qu’avoir débutée dans un club burlesque de New York, avoir commencé en tant que petite apprentie, petite souris qui observait tout, apprenant petit à petit la couture, puis montant sur scène grâce à mes compétences en danse, puis finir par y avoir mon propre show en solo à 18 ans, on pouvait dire que j’avais l’habitude des femmes en loge, avec tous les changements de costumes qu’il y avait à faire, et même encore aujourd’hui au Nymphéa, même si c’était beaucoup plus calme que ce que j’avais connu. Je laissai Jo Mei se préparer, me dirigeant un peu plus loin où était la bannette. Je retirai mon haut court avec aisance, le pliant calmement sur la table en face de moi. Je déboutonnai mon jean, avant de l’ôter complètement, dos à l’artiste. Je me contorsionnai légèrement, une main dans le dos, dégrafant mon soutien gorge en dentelle noire, le faisant lentement retomber le long de mes bras. « Est-ce que je dois tout enlever ? » demandai-je à la peintre, me retournant vers elle, l’un de mes bras enlaçant ma poitrine. Pas vraiment pudique, mais me mettre nue entièrement comme ça, pendant au moins deux heures, j’étais pas sûre de moi. J’allais finir par rire, je ne savais même pas si cela serait de la gêne mais pour une première fois, ça me ferait bizarre. « Ah, je suis venue en string, tu peux le badigeonner autant que tu veux de peinture, je m’en fiche complètement. » J’avançai vers elle pied nus, mon regard se baladant sur le matériel qui nous entourait. « En plus, j’ai pas l’habitude d’en porter, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour l’Art. » affirmai-je, en lui souriant. « Et dis-moi si tu as besoin que j’attache mes cheveux » La blondeur retombait en cascade jusqu’à mes reins, ils allaient peut-être être gênants. D’une main, je tentais de les remonter, avant de rajouter « Alors, c’est quoi ton projet ? Que vas-tu faire de mon corps ? Je suis tout à toi. » Attention, quelle pression de la confiance imposée par le modèle dès le départ !
Elle m’avait donné rendez-vous deux semaines plus tard dans un hangar, non loin du Nymphéa. Je ne m’étais jamais baladée dans ce quartier-là, si bien que je n’avais pas remarqué l’immense bâtiment, qui me mit un peu de nostalgie au coeur. Il y en avait tellement à New York, renfermant à l’inverse de leur apparence sombre et impressionnante, de véritables merveilles ! Des expositions, des ateliers, des soirées, des boîtes de nuit, des habitations pour les plus chanceux et courageux d’aménager un tel espace, ma mère également m’y emmenait dans ceux qui regorgeaient de meubles en tout genre à vendre, idéaux pour l’antiquaire qu’elle était. Je me demandais comment celui-ci était configuré, je tentais de l’imaginer, je me demandais même si elle l’utilisait seule ou avec d’autres artistes. La curiosité me piquait au vif, alors que j’attendais appuyée en plein soleil contre la portière de ma voiture, lunettes rondes sur le nez. La porte de l’entrée du bâtiment s’ouvrit, Jo Mei venait d’apparaître, un sourire chaleureux aux lèvres. Il n’y avait pas plus avenante comme artiste pour qui on devait poser à moitié nue ! « J’ai le sens de l’orientation. » lui répondis-je, avant de la suivre à l’intérieur. L’espace était étonnamment lumineux, sans doute à cause des murs de couleur clair, mettant en valeur les corps couverts d’arc en ciel. J’avançai vers l’étudiante, marchant sur le sol recouvert d’un plastique transparent, on aurait dit un vrai cocon anti-maladie ! Je discernai un plancher juste dessous, j’aimais les planchers, c’était beau le bois. Y laisser des gouttes de peinture un peu partout, ça pouvait être intéressant. « J’ai débarqué dans la pièce de ton imaginaire, c’est un honneur ! » lui lançai-je, lui rendant son sourire en la voyant fière de son antre, les bras grands ouverts.
« Il y a une bannette là-bas pour poser tes vêtements et si tu préfères te déshabiller derrière un paravent, je peux aller t’en chercher un, ‘y a pas d’souci. » rajouta t-elle, me désignant l’objet en question. « Ne t’inquiètes pas, j’ai pris l’habitude de me déshabiller avec une quinzaine de femmes autour de moi, alors cela ne me pose aucun problème ! » Dis comme ça, ça pouvait sonner bizarre, mais bon ! Il faut dire qu’avoir débutée dans un club burlesque de New York, avoir commencé en tant que petite apprentie, petite souris qui observait tout, apprenant petit à petit la couture, puis montant sur scène grâce à mes compétences en danse, puis finir par y avoir mon propre show en solo à 18 ans, on pouvait dire que j’avais l’habitude des femmes en loge, avec tous les changements de costumes qu’il y avait à faire, et même encore aujourd’hui au Nymphéa, même si c’était beaucoup plus calme que ce que j’avais connu. Je laissai Jo Mei se préparer, me dirigeant un peu plus loin où était la bannette. Je retirai mon haut court avec aisance, le pliant calmement sur la table en face de moi. Je déboutonnai mon jean, avant de l’ôter complètement, dos à l’artiste. Je me contorsionnai légèrement, une main dans le dos, dégrafant mon soutien gorge en dentelle noire, le faisant lentement retomber le long de mes bras. « Est-ce que je dois tout enlever ? » demandai-je à la peintre, me retournant vers elle, l’un de mes bras enlaçant ma poitrine. Pas vraiment pudique, mais me mettre nue entièrement comme ça, pendant au moins deux heures, j’étais pas sûre de moi. J’allais finir par rire, je ne savais même pas si cela serait de la gêne mais pour une première fois, ça me ferait bizarre. « Ah, je suis venue en string, tu peux le badigeonner autant que tu veux de peinture, je m’en fiche complètement. » J’avançai vers elle pied nus, mon regard se baladant sur le matériel qui nous entourait. « En plus, j’ai pas l’habitude d’en porter, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour l’Art. » affirmai-je, en lui souriant. « Et dis-moi si tu as besoin que j’attache mes cheveux » La blondeur retombait en cascade jusqu’à mes reins, ils allaient peut-être être gênants. D’une main, je tentais de les remonter, avant de rajouter « Alors, c’est quoi ton projet ? Que vas-tu faire de mon corps ? Je suis tout à toi. » Attention, quelle pression de la confiance imposée par le modèle dès le départ !
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.