Shake your body babe !

IL SU & HAN SOO

C'est décidé je ne pars pas de cette salle sans avoir réussi ce mouvement. Je m'applique encore et encore, je ne lâche rien. Je dois réussir, je passerais pour quoi dans mon club si je n'arrivais pas à m'améliorer tout seul ? Dans deux jours on doit tous se retrouver, je suis obligé d'assurer. J'entends la porte s'ouvrir mais je n'y fais pas attention, surement un du club qui a dû oublier ses affaires. J'étire mes bras vers le ciel dans un mouvement souple mais rapide, imitant la forme sévère d'un éclair en pleine éclosion tout en effectuant une rotation sur moi-même. Les pirouettes ça je sais faire, j'ai tellement répété ça en cours de ballet que je pourrais le faire deux heures sur une jambe, les yeux fermés, les bras croisés, accoutré d'une armure d'une tonne, affublé d'une perruque rose avec un peroquet rouge sur l'épaule et une jambe de bois sans avoir le tournis ( j'exagère à peine, sans déc s'il y'avait une cérémonie des oscars pour pirouettes bah je raflerais tout broh' ).

Un bruit vient perturber ma concentration, je me stoppe et regarde à travers la glace. Ah, c'est lui. Je lui adresse un sourire mutin, baissant le son de la musique avant de le rejoindre. « Bah alors on s'est perdu ? » Il est sans aucun doute la personne que j'aime le plus taquiner au monde. J'adore mes membres, je les considère comme mes enfants mais lui alors, c'est celui que j'ai dû faire de travers ( tout comme Chung Su en fait, ils doivent venir de la même portée ces gamins.) Il est tellement à l'ouest... Avant je ne savais pas moi que c'était une folle de Jésus mais quand je l'ai su au lieu de le ménager j'ai été obligé ( une pulsion divine tu vois ) de le charrier, c'est tellement drôle et adorable de le voir s'empourprer pour un rien, comment puis-je résister à la tentation ? « En fait tu es venu me voir moi ? Mon corps t'appelle la nuit et ça te donne des envies que tu ne comprends pas bien ? T'en fais pas, je m'excite tout seul moi aussi, t'es pas un cas isolé.» Je m'approche de lui dans une démarche séductrice, nos regards fusionnent, le mien se fait provocateur. En le voyant avec sa tête de brebis apeuré, je contiens mon rire tant bien que mal et effleure son bras de mon coude pour le faire déstresser. « Je plaisante chou. T'avais oublié quelque chose ? » J'examine la salle pour identifier la chose en question puis passe à autre chose en lui proposant : «  Tu veux t'entrainer avec moi ? Tu prendras de l'avance sur les autres comme ça » et de l'avance il en avait besoin le petit. Ce n'était pas un mauvais danseur, loin de là ! C'est juste qu'il était raide, comme si on avait muselé son corps depuis un siècle et qu'il découvrait tout juste comment le mouvoir. Ça tombait bien qu'il débarque finalement.

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IL SU & HAN SOO

Quelle longue journée ! En plus d'être fatigué par l'apprentissage de ces fichus kanjis qui me donnaient mal à la tête, un appel de la part de mes parents m'avait particulièrement agacé et j'avais du mal à me le sortir du crâne depuis midi. Rentrer à la maison ce week-end pour 'discuter'... c'est ce que m'avait demandé de faire ma mère. Discuter... oui, c'est ça, on y croit... discuter. J'avais senti la tension dans sa voix à l'autre bout du fil et quelque chose au fond de moi m'avait clairement prévenu que j'avais tout intérêt à ne pas passer le pas de la porte de leur appartement, ce dimanche. À vrai dire, plus le temps passait, plus je m'habituais à l'université et moins j'avais de sympathie pour ma famille. Ca commençait même à virer à de la haine, je crois... hum, je sais bien que mes parents m'avaient mis au monde et qu'ils m'avaient nourris et logé pendant tout ce temps, tout ça, mais...

Mais merde, à la fin. Et là, je savais déjà que le discours qu'on allait me tenir ce week-end, ce serait pour que je quitte la fac, que je me trouve un boulot au service de la communauté et que j'arrête de me poser des questions qui remettaient en doute toute on éducation. Maintenant que je pouvais utiliser un ordinateur tout seul, sans aide, j'étais néanmoins allé voir ce que les gens disaient de notre église sur le net et ce n'était pas forcément très joli à lire...

Oui... donc, en fait, en clair, pendant dix-huit ans, on s'était fichu de moi, c'est ce que j'en concluais. Ca passait mal dans ma gorge. Et j'en concluais aussi que non, ils ne me feraient pas revenir dans leur mode de pensée naïf et aveugle, que je n'en voulais plus... que c'était déjà assez difficile comme ça de changer, même en étant pourtant relativement libre de réfléchir par moi-même. J'avais tellement de croyances stupides et irrationnelles, de peurs ancrées en moi à cause de ce qu'on nous avait appris durant des années que je refusais qu'on me traine en arrière à nouveau. Une petite rébellion intérieure, en somme... j'avais raccroché au nez de maman avec une boule au ventre. Première fois de ma vie que je leur disais 'non', je crois. Et là, je flippais tout à coup qu'on me coupe les vivres pour mes études. Mais c'était une autre histoire.

Quoi qu'il en soit, c'est avec un gros besoin de me vider la tête que je m'étais dirigé vers les salles de répétition, sac sur l'épaule, en espérant que l'une d'entre-elles soit vide. Pas de chance avec la première, ni avec la deuxième... restait celle du fond. À priori, je ne vis personne, ce qui me poussa à ouvrir la porte et à pénétrer dans la pièce avant de vite déchanter. « Bah alors on s'est perdu ? »

Argh. Ilsu hyung. Comment avais-je fais pour ne pas le remarquer ici ? Mes jambes s'arrêtèrent automatiquement en croisant le regard du danseur et un soupir de déception m'échappa malgré moi, parce que j'allais devoir faire demi-tour, maintenant. J'avais besoin d'être un peu seul, je crois. « Oh, désolé, hyung... je croyais que c'était vide. Je vais te laisser répéter... »

Mais hé, vous pensiez que ça allait être si simple que ça ? Que j'allais pouvoir désormais faire demi-tour et sortir ? Non. C'était JAMAIS simple avec cet homme et là, admettons-le, j'étais particulièrement dérangé de me retrouver en tête à tête face à lui. Il me gênait et il m'énervait un peu, aussi, volontairement et involontairement, comme à peu près tout le monde sur ce campus. Les raisons ? Son attitude. Son assurance presque arrogante et son incapacité à me ficher la paix quand je ne demandais pourtant que ça. Je n'étais cependant pas habitué à répliquer face aux gens et préférais me faire discret, me taire, en attendant qu'ils me laissent tranquille. Certes, au final, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même si je le laissais empiéter comme ça sur mon espace personnel. Avouons que je n'étais pas très doué avec les mots, aussi, alors bon, autant ne pas essayer, il les retournerait contre moi de toute manière. Dans un petit soupir, je le saluais donc brièvement, puis voulu me retourner vers la porte de sortie, mais voila que son comportement d'animal en traque s'enclencha en m'arrachant automatiquement des sueurs froides face à ce regard de fauve qu'il affichait. Je n'arrivais jamais à savoir s'il plaisantait ou pas... mais dans les deux cas, c'était vraiment très dérangeant. Pourquoi était-il comme ça ? Quel plaisir soutirait-il de ça ? Si les démons avaient une forme humaine, je crois qu'il en serait l'exemple parfait... « En fait tu es venu me voir moi ? Mon corps t'appelle la nuit et ça te donne des envies que tu ne comprends pas bien ? T'en fais pas, je m'excite tout seul moi aussi, t'es pas un cas isolé. » Dégoûtant. J'avais plein de répliques en tête pour lui répondre, mais rien ne sortit, si ce n'est un frisson de paralysie. Je le maudissait d'être si bon pour la danse... c'était un virtuose, mais s'il pouvait se contenter d'être talentueux sans avoir à abuser de son pouvoir sur les autres, ce serait mieux. Ah, voila, ça m'énerve. J'avais vraiment pas besoin de ça ce soir, je voulais juste me détendre, pas le contraire. Dans un soupir, je reculais donc d'un pas lorsqu'il voulu me toucher et me pinçais légèrement les lèvres en haussant le menton sans m'en rendre vraiment compte. Il me proposa alors de m'entrainer avec lui pour prendre de l'avance, mais là, j'avais déjà plus envie. Ou alors si, justement. Envie de tout faire sortir. Sans le vouloir, il avait réveillé toute ma rage du reste de la journée... Insu me dirait de me calmer avant d'exploser. Calmons-nous...

« Okay, cool. » Je lui passais à côté après avoir relevé une babine sans pour autant lui grogner dessus, malgré mon expression faciale de chien de garde, crispé et nerveux, puis balançais un peu beaucoup trop violemment mon sac contre un mur avant de retirer ma veste et d'aller sortir mes affaires de là pour changer de baskets.

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IL SU & HAN SOO

Wow. Je crois bien être tombé dans l’un de ses mauvais jours ou alors il a toujours été comme ça et je ne l’ai jamais remarqué. En même temps on ne s’est jamais vraiment vu seuls en tête à tête, ça a toujours été avec le club et d’après mes souvenirs, même avec les autres il est distant, effacé ou ailleurs. Je ne sais pas quel terme et le mieux appropriés, puis zut, je m’en bats moi. S’il a ses règles c’est pas mon problème. Bien que son humeur de chien commence à m’irriter, j’essaie de rester calme car je le connais assez pour savoir qu’il a vécu des choses pas faciles qui expliquent son comportement, du coup je prends sur moi, inspire, expire puis au moment où j’allais lui demander sur quelle chanson il voudrait danser, il se met à balancer ses affaires dans la salle. « Oh Hansoo, on se calme direct. Je sais pas ce qui se passe dans ta tête mais putain, l’équipement de la salle j’en suis responsable alors maintenant t’arrêtes de bouder, tu mets tes godasses et tu me rejoins on va s’échauffer. » Je n’ai plus du tout envie de la taquiner ou de le traiter comme je le ferais avec un enfant, ce n’est plus un gosse, il est adulte, je suis adulte par conséquent on va agir comme tels.

J’ai été autoritaire et plus du tout cordial dans mes ordres et entre nous, je crois bien qu’il a besoin de ça. Je me plante donc face à la glace et commence à m’étirer pendant qu’il noue ses lacets, lorsqu’il me rejoint c’est toujours avec une froideur solennelle que je lui montre la meilleure façon de s'échauffer. Lorsqu’on a fini, je lance la musique ( et si elle ne lui plait pas, je m’en branle bien. ) « Bon, on commence. Tiens-toi droit et aspire l’air comme ça d’un coup sec. » Je suis mes propres consignes afin qu’il comprenne au mieux ce que j’essaie de lui apprendre. « Il faut que tu contractes tes abdos et que tu inclines ta tête vers l’avant, ensuite tu repousses tout ton corps dans un geste de rejet, comme ça. » Mes mains s’étendent devant moi prestement, je profite de cet élan pour propulser le reste de mon corps en arrière puis je ramène mes deux membres au niveau de mon visage à la manière d’une vague docile. Lorsque j’ai terminé, nos yeux se croisent et les seuls mots que j’arrive à sortir sont : « À toi »

Il essaie de faire de son mieux ( ou pas ), je ne sais pas si c’est à cause de moi ou à cause de lui-même et de son quart d’heure de rébellion de tout à l’heure mais ça ne va pas comme je veux. « Non, j’ai dit la tête vers l’avant, pas ton cul. » Normalement, j’enseigne avec beaucoup de patience et de professionnalisme, là il m’a juste bien remonté, il va payer un peu c’est rien. J’essaie malgré tout de ne pas passer complètement mes nerfs sur lui, je n’ai pas envie de le dégouter et même si ce n’est pas réciproque, j’ai de la sympathie pour lui alors on va tempérer les esprits. Je touche son abdomen pour lui prouver qu’il n’écoute pas ce que je lui dis. « C’est tout mou, tu le fais exprès ? Je sais que tu sais le faire en plus. T’as juste pas envie. » Je soupire. « Recommence s’il te plait. » J’analyse tous ses mouvements d’un oeil critique mais juste. Après son nouvel essai, je l’encourage. « Beaucoup mieux, mais tu es toujours raide. Allez un peu d’énergie, un, deux, trois. » Cette fois-ci on reproduit le pas en duo, je lui fais réitérer jusqu’à ce que ce soit parfait et au bout de dix minutes on arrive à être synchro. Je souris, je suis fier de moi. Bah je suis hyper doué, avoir fait de cette planche de bois un demi-dieu ( oui parce que Dieu c’est moi et y’en a qu’un tavu ) c’est fou !

Je suis plus détendu, toute mon énergie négative s’est dissipée au cours de l’entrainement, la danse a des pouvoirs magiques ( Harry Potter c’est une tapette à côté. ) Après ça, je lui propose qu’on se défoule en freestyle, tout le reste de l’heure nous le passons à nous déchainer en rythme, j’arrive même à blaguer avec lui ( je ne sais pas s’il le prend bien ou pas, j’arrête de faire en fonction de sa susceptibilité, faut bien qu’il affronte le monde le petit ! ) Quand je vois qu’il est temps de quitter la salle c’est presque avec un sentiment de regret que je lui annonce. « De toute façon on se reverra avec le club, tu t’es amélioré, je suis content. » Je débranche la chaîne-hifi et tamponne mon visage avec la serviette que j’ai glissée dans mon sac, mon corps s’affaisse sur l’un des bancs de la pièce et je porte ensuite mon attention sur lui. « Je t’ai fait quoi pour que tu me détestes au juste ? » Voilà c’est sorti. « Je pense avoir toujours été correct avec toi, je t’embête d’accord mais j’embête seulement les gens que j’apprécie. Si tu veux, je ne le ferais plus. »

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Je grognais intérieurement en m'asseyant par terre, prêt à feuler à la première remarque qui me tomberait dessus... mais on ne m'en laissa pas tellement l'occasion. Paré à tout, je ne m'étais pourtant pas attendu à ce que on aîné hausse le ton de la sorte, non pas pour m'attaquer personnellement, mais tout d'abord pour m'imposer un simple rappel à l'ordre et me remettre les idées en place concernant le matériel, ce qui me faucha brutalement l'herbe sous les pieds dans mon énervement grandissant. Le matériel. Bien sûr, le matériel... la salle était surement réservée à son nom. C'est lui qui aurait des soucis si je cassais quelque chose. Instinctivement, ma tête stupéfaite se tourna donc dans sa direction et je l'observais longuement à partir de là, comme pour être sûr qu'il était bel et bien la personne à m'avoir intimé de me calmer.

J'aurais pu sortir. Après tout, rien ne me retenait ici.
J'aurais pu soupirer et simplement m'en aller.

J'aurais pu faire beaucoup de choses pour me rebeller, à vrai dire, mais à la place, je me contentais de rentrer un peu les épaules, ceci avant de simplement finir d'attacher mes lacets pour me lever et le rejoindre, le tout en marmonnant des excuses un peu confuses. J'aurais voulu pouvoir vous dire pourquoi je m'étais calmé d'un seul coup, mais les raisons m'échappaient à moi aussi. Je crois cependant que c'était sous-tendu par une peur de me faire virer du club. J'aimais sincèrement la danse, c'était mon exutoire... et j'apprenais énormément de choses aux côtés des autres membres de l'équipe, mais avant tout de notre leader... alors même si je m'énervais contre lui à cause de ses plaisanteries, je n'avais pas envie qu'il s'énerve contre moi au point de me demander de prendre la porte. Est-ce que mon raisonnement était injuste ? Hm. Il fallait être dans l'amour et dans l'acceptation de l'autre, c'était la seule voie possible pour le paradis, je le savais, pourtant... mais en ce moment, ça devenait difficile.

Et ma punition fut sans appel pour ça. À cet instant précis, juste à la fin des étirements, je compris que Dieu avait choisi Ilsu comme sa main du jugement pour me rappeler à l'ordre, afin que je n'oublie pas que nos actes et nos paroles, voir même nos pensées, avaient des conséquences. Et quelles conséquences... je crois que j'allais avoir des crampes partout et ce dès ce soir. Ah, je m'en mordais les doigts... et pourquoi ? Parce que dans le fond, le danseur n'avait pas été méchant. Dur, strict, intransigeant... mais il avait finit par m'encourager à faire mieux et ça, je crois que c'est ce qui me remit le plus à ma place. Pourquoi faisait-il ça ? Il passait son temps à me charrier... pourquoi se montrer sympa, tout à coup ?

Malgré tout content de moi et plutôt détendu au final, je me laissais aller avec plaisir à la séance libre en compagnie de mon aîné, retrouvant un peu le sourire, ceci même à certaines de ses blagues que j'arrivais enfin à comprendre en tant que telles. Ainsi, le temps passa beaucoup plus vite que prévu et lorsque la fin sonna, j'étais tout aussi épuisé que tranquillisé. Je lui devais peut-être des excuses, maintenant... « De toute façon on se reverra avec le club, tu t’es amélioré, je suis content. » Je déposais mon regard sur le sien, puis hochais légèrement la tête avant de boire un peu d'eau. Il était vraiment content, alors ? Plus ça allait, plus je me disais que je l'avait mal jugé. Ca me perdit dans mes réflexions rapidement, tout ça... mais une fois de plus, sa voix m'en sorti. « Je t’ai fait quoi pour que tu me détestes au juste ? Je pense avoir toujours été correct avec toi, je t’embête d’accord mais j’embête seulement les gens que j’apprécie. Si tu veux, je ne le ferais plus. »

Silence. Mes paupières papillonnèrent par trois fois au milieu de mon visage de lapin, puis je soupirais en baissant un peu la tête pour regarder le sol fixement. « Merci. Je me sens vraiment mal quand tu fais ça. » Parce que c'était pas drôle de jouer sur les caractéristiques d'une personne pour la tourner au ridicule gratuitement. Et je ne savais vraiment pas me défendre. Les seules fois où j'avais essayé... pas avec lui mais avec d'autres, ça s'était mal passé. Je soupirais, puis m'assis à mon tour. « Je ne te déteste pas... je... c'est pas important. » À vrai dire, je... ne le détestais pas du tout. Je l'enviais. Je voulais être comme lui. Et aujourd'hui, il venait de m'achever en me prouvant qu'il était juste quelqu'un de classe jusqu'au bout des doigts lorsqu'il y mettait un peu du sien. « Excuse-moi pour tout à l'heure, je venais d'apprendre une mauvaise nouvelle... » Et à nouveau, mon corps se rigidifia autant qu'une pierre et comme par magie sur le banc, alors qu'on avait pourtant passé une heure à l'assouplir tant bien que mal. Pensivement, j'entrelaçais néanmoins mes doigts entre eux sur mes genoux, puis le regardait à nouveau. « Merci de m'avoir accordé de ton temps. » Un léger sourire m'échappa, puis je me mordis la lèvre inférieure d'un air pensif. Ouais... j'avais vraiment apprécié ce moment avec lui... c'était à mon tour de faire des efforts. « Tu vas rentrer tout de suite ? »

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Je hoche la tête lorsqu’il me demande de ne plus m’amuser avec lui, du moins en l’embêtant comme je le fais. « Tu ne me détestes pas mais tu ne m’adores pas non plus. » Un rire léger ampli la pièce, tout le monde a ce sentiment avec moi, peut-être que je suis imbuvable et je ne m’en rends pas compte ? Non, je suis trop sympa comme mec, faut que j’arrête de me faire du souci. « T’es tout pardonné et ça m’a fait plaisir qu’on passe du temps tous les deux au moins ça t’a remis les idées en place. » Peu importe les problèmes qui l’ont conduit à être exécrable, il faut toujours essayer de faire la part des choses. L’une de mes plus grandes qualités ( ou défaut ) c’est de couvrir tout le mal du monde derrière un masque de flegme, de l’annihiler d’un sourire pour que les gens ne soient pas affectés par mes propres démons. Evidemment, il y’a des gens avec qui je me permets de me montrer faible, de dévoiler ce que j’ai au fond de mon être mais je n’assume jamais cette partie fragile qui me rappel que je peux moi aussi craquer, comme tous les autres mais, je ne suis pas les autres, je suis Il Su. Je veux offrir la plus belle image de moi quoi qu’il advienne et c’est une mission périlleuse mais je m’y suis donné corps et âme, comment on pourrait aimer quelqu’un d’imparfait ?

« Tu vas rentrer tout de suite ? » C’est une proposition ? Mon sourire est le reflet du sien. Je plie ma serviette et la range dans mon sac avant de lui désigner les vestiaires. « Ça te dit qu’on se change et qu’on aille faire un tour ? » Il semble d’accord avec cette idée alors nous allons tous les deux troquer nos affaires de sport pour ceux plus swaggy ( bien que j’ai la swagness incarnée en sportwear tavu ? ) de civil. Lorsqu’on sort du bâtiment on constate que la nuit est déjà tombée depuis longtemps, que la brise est froide mais agréable avec le coup de chaud qu’on a eu pendant pratiquement deux heures ! Je vois un vieux skate égaré contre un coin de mur et me baisse pour le récupérer. «  Tu sais en faire ? » Je le pose sur l’asphalte pour l'essayer mais je manque de me manger un lampadaire car l’une des roues s’avère être défectueuse. « Oh c’est trop dommage ! » Je le reprends en main et analyse l’endroit qui pose problème. « Suffit juste de revisser ça, regarde. » Je lui désigne la faille puis glisse la planche sous mon bras. « Je vais la réparer comme ça on en fera ensemble, mais avant il faut que je te montre quelque chose. » Je fais le tour du gymnase, plus précisément le bâtiment qui est affecté à la danse et m’arrête à un endroit précis. « Le club de basket avait envoyé un ballon là-haut, du coup ils m’ont demandé à moi d’aller le chercher sous prétexte que c’est mon territoire. Vraiment des branleurs je te jure, j’y suis donc allé en grimpant par cette échelle et j’ai découvert quelque chose de trop cool. Je vais te montrer en live. » L’échelle de secours qui donne accès au toit est suspendue en l’air, il me suffit donc de sautiller un peu pour l’attraper et la faire descendre jusqu’à nous. Je monte le premier et tourne la tête vers lui en signe d’encouragement.

« Sois un peu aventureux Hansoo ! » Un sourire s’entend dans ma voix alors que je continue de grimper jusqu’au sommet. Lorsque j’y parviens, je balance un peu plus loin le skate abîmé pour être libre de mes membres et hisse mon corps jusqu’au rebord du toit qui se révèle être une surface plate. Lorsque j’arrive à destination, je tends ma main à Hansoo et le tire jusqu’à moi pour qu’il me rejoigne, je vais jusqu’à tapoter son dos pour lui montrer à quel point je suis fier qu’il m’ait suivi jusqu’ici. « Juste là, accroupis-toi. » J’effectue ma propre consigne et décale une dalle. « Je m’en suis rendu compte en marchant dessus, elle s’est barrée d’un coup. » Je glisse ma main dans l’espace crée par l’absence de la dalle et en ressors des photos avec un tas de lettres. « C’est tous les anciens membres du club de danse depuis sa création à la fac, il y’a des versions plus officielles dans les vitrines à l’école mais sur celle-ci ont voit clairement que ce sont les élèves qui les ont prises. » Je m’assois plus confortablement pour les lui passer une à une, afin qu'il puisse voir de lui-même. «  Là c’est nous.» Je tapote la photo. « C’est notre promo, je me suis dit qu’on faisait aussi partie de l’histoire de l’école après tout. Le pire c’est que j’avais déjà entendu parler de cette cachette, j’imagine que tous les clubs ont leur secret. » Le temps qu’il regarde tous ces visages du passé, je vais chercher le skate pour lui insuffler une seconde vie. Une fois que je l’ai récupéré, je reprends ma place initiale à ses côtés. « Dis Hansoo, pourquoi tu es venu ici ? J’ai un peu entendu les bruits de couloir mais ta version c’est elle la plus importante. Tu as voulu les fuir ? Ou… Comment tu t’es sorti de là ? »

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Je ne l'adore pas non plus : vrai. Et je pensais savoir pourquoi... mais est-ce que je pouvais lui en parler ? Ce que j'appréciais dans son caractère, pour le coup, ce fut cependant qu'il ne s'attarda pas sur ce qui avait coincé entre nous, mais qu'il passa complètement à autre chose et ceci accompagné d'un rire. Je ne sais pas trop pourquoi, mais quelque part, cette attitude me donna la chair de poule au lieu de m'apaiser. « Hn ! » Et je lui répondis d'un beau sourire malgré tout avant qu'on prenne la direction de la sortie, une fois changés. Ah, un peu d'air frais, ça faisait vraiment du bien ! J'en avais d'ailleurs fermé les yeux et levé le nez vers le ciel jusqu'à entendre la voix de mon aîné qui tenait un skateboard à la main. « Ahh, oui ! Ca fait longtemps que j'ai p... » Je lui chopais le bras par réflexe en le voyant complètement dévier de sa trajectoire, histoire de lui éviter de se prendre un poteau dans la figure, puis relâchais ma prise avant d'observer la planche maudite. « Ca va... ?» Apparemment oui, le voila qui se remettait à piailler, mais loin de me déranger, sa manière de tout commenter me changeait un peu les idées vers quelque chose de plus positif que durant tout le reste de la journée. C'était mignon de le voir insister avec ce skate tout pourri... au moins, je savais ce qu'on pourrait lui offrir pour son anniversaire avec les autres du club, maintenant. Ca lui ferait plaisir d'en avoir un neuf personnalisé à ses goûts, non ? « Voir quelque chose ? » Je sortis de mes pensées et déposais deux yeux curieux sur lui avant de pencher la tête sur le côté à ses explications – vraiment des branleurs, c'est vrai –, tout en le suivant sans trop chercher à comprendre pourquoi je me laissais embarquer là-dedans exactement. Je sais pas... peut-être son enthousiasme ? Et peut-être l'envie de le connaître en tant que personne, ce que je n'avais jamais cherché à faire jusqu'à présent parce que j'étais trop recroquevillé sur mes défenses...

Quoi qu'une fois devant le bâtiment, j'eus une petite hésitation. Ca faisait haut, quand même, non ? « Tu es sûr que... ? » « Sois un peu aventureux Hansoo ! » Autrement dit ; je crois que j'avais pas tellement d'autres choix. Un soupir m'échappa donc, puis je me résignais quand même à suivre mon hyperactif de Hyung jusqu'au toit, parce qu'il avait tout de même attisé ma curiosité avec son histoire. Non, c'est vrai, j'étais pas aventureux... mais Ilsu semblait TELLEMENT motivé que ça me motivait aussi, au final. C'est peut-être pour ça qu'il était devenu chef du club, en fait ? Il ne poussait pas les gens à avancer, il les tirait derrière lui en courant à moitié. Est-ce qu'au final, tout cela ne le fatiguait pas, à la longue ? Ca semblait réellement lui faire plaisir, à vrai dire. Quoi qu'il en soit, une fois en haut de l'échelle, j'attrapais sa main et passais par-dessus le petit muret bordant le toit, puis m'époussetais rapidement les mains. Et puis la suite... la suite, je ne m'y attendais pas du tout. On se serait crus dans un dessin animé, comme si l'université était en fait remplie de secrets divers et variés... une idée qui fit automatiquement travailler mon cerveau à la recherche de rebondissements. Je m'assis donc sagement sur le sol, observant les photos une à une, vérifiant les dates. « C'est vraiment extra... ils ont laissé plein de mots. » Erf... je n'avais pas de stylo sur moi pour écrire aussi, il faudrait que je revienne. En tout cas, quelle découverte ! « Ca fait depuis 1965, tu te rends compte ? » Perdu dans mes lectures, je ne fis pas tellement attention au travail que mon aîné était en train d'effectuer de son côté. Par contre, ses paroles finirent par me faire tout arrêter d'un coup, puis me réduisirent au silence l'espace de plusieurs longues secondes. « Des bruits de couloirs... » Je déglutis légèrement, sans lever la tête vers lui, observant vaguement la photo que je tenais dans ma main. « C'est pour parler de ça que tu m'as amené ici ? » Un ton un peu trop sec pour paraître neutre. Je fus obligé de vite me reprendre en m'en rendant compte. Je n'avais jamais parlé de quoi que ce soit à personne, comment pouvait-il y avoir des rumeurs ? « C'est... » Je soupirais, puis finis par me redresser un peu en ayant du mal à déposer mes yeux sur les siens, si bien qu'ils se promenèrent de la ligne de son cou à ses lèvres, puis sur son front. « Di... disons qu'il y a un moment donné où tout mensonge finit par être exposé à la lumière... et on est libres de choisir si on... on veut s'en rendre compte ou pas. » Pourquoi je parle de ça, d'abord ? Pis pourquoi à lui ? Je me mordis un peu l'intérieur de la joue et fis tourner nerveusement la photo, baissant la tête par gêne. Je n'étais pas bavard du tout, alors qu'on me fasse parler de moi, parler de ça, qui plus est, c'était vraiment angoissant, je crois. « Je suis sorti de là parce que j'ai pas envie que quelqu'un d'autre écrive mon histoire à ma place. Je suis peut-être un enfant de dieu, mais je suis pas une marionnette. Et toi non plus. » Je soupirais ma tension d'une voix un peu tremblante, craignant malgré tout d'être mal jugé par les autorités divines pour ce que j'étais en train d'affirmer à l'instant. Dix-huit ans d’endoctrinement, ça ne sortait pas si facilement de la tête. « Ce que t'as entendu est sûrement vrai en partie... je sais que je dois vous paraître complètement tordu et pourtant, tu m'aurais vu y'a deux ans, tu te serais barré en courant, je pense... » Je ris faiblement, puis relevais enfin le regard sur lui pour fixer ses yeux et oser affronter sa réaction. « On a tous une partie de nous-même qu'on voudrait effacer, n'est-ce pas ? » Mon sourire s'agrandit malgré tout. Je me demandais ce que lui cachait aux gens... je n'avais pas pu m'empêcher de me poser la question depuis tout à l'heure, mais insister ne servirait à rien du tout. Dans un autre soupir, mon regard glissa finalement sur l'horizon et je reposais finalement la photo sur le tas en frissonnant toujours un peu. « Puis-ce que mon anniversaire est demain, je propose qu'on fête ça avec un concours de skate. Le gagnant choisit ce qu'on mange après... ? » Ma voix était un peu hésitante parce que je n'étais pas habitué à prendre des initiatives ni même à m'affirmer, mais j'essayais malgré tout de prendre un peu confiance à ses côtés.

Shake your body babe !

IL SU & HAN SOO

« Oui des bruits de couloir » Je reprends ses mots afin de m’expliquer. « Que ce soit toi, moi ou un autre on sera toujours le sujet de rumeurs. On n’y peut rien, les gens ne peuvent pas vivre sans spéculer sur l’existence des autres ou justement, leur inventer un vécu pour se sentir intéressant voire supérieur l’histoire de deux minutes. » Les ragots ça fait partie du jeu de la vie, même moi j’en suis friand ! Je ne vais pas faire semblant d’être celui qui snobe ceux qui propagent des potins vu que moi-même je suis du genre à en répandre ( c’est peut-être vachement nul comme comportement mais moi au moins j’assume ma connerie, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. ) « Pourquoi je t’aurais amené jusqu’ici pour te parler ? C’est ridicule, on aurait aussi pu le faire en bas mais je voulais te montrer ça. Tu vois le mal partout, c’est incroyable. » Je lui désigne les clichés qu’il tient en main, comme pour appuyer mes propos. J’aurais pu m’emporter sévèrement contre lui mais il a un don, celui de me soutirer une patience de l’extrême. Mais j’essaie d’être compréhensif, surtout au vu de ce qu’il me raconte. Je l’écoute attentivement, hochant la tête à certains passages, essayant de chercher son regard à d’autres ( sans jamais le trouver d’ailleurs ) tandis que je bricole cette maudite planche de bois. Son anxiété commence à m’atteindre, je fais très peu preuve d’empathie en général, ce qui passe avant tout c’est ma petite personne mais il faut avouer que dans son style, Hansoo est touchant et il a réussi à éveiller ma sensibilité.

Le temps qu’il me conte son histoire, j’ai eu le temps de remettre sur pied ce skate miteux qui d’un coup me paraît vachement écoeurant. Il a dû traîner je ne sais où pendant je ne sais combien de temps, qui a pu toucher ce truc avant moi ? Combien de microbes grouillent là-dessus ? Mes mains sont sales, ça fait tilt dans ma tête comme si ça avait déclenché une alarme de panique, elle résonne dans ma boite crânienne au point d'étrangler le reste de mes pensées saines alors qu'il y'a de ça vingt minutes, je n'y faisais même pas attention. J'imagine toutes ces impuretés qui pullulent partout sur moi et c’est extrêmement dérangeant. Du bout des doigts, comme si j’étais en train de toucher une chose immonde, je cherche un paquet de mouchoirs dans la poche de ma veste puis y étale la crasse que j’ai sur mes paumes ainsi que sous mes ongles non sans faire la grimace. Je dégaine ensuite mon gel antibactérien, celui avec lequel je me balade H24, limite c’est devenu mon mec entre-temps ! Pour m’en tartiner les mains ainsi que les avant-bras, j’ai appris à faire ça de façon quasi médicale. À la façon d’un rituel, j'agis sans même regarder ce que je fais, c'est comme boire de l'eau, c'est devenu naturel et ça devrait me faire peur. Ma peau est abîmée par ces mauvais traitements à répétition et lorsque je la vois ainsi je me dis qu’il faudrait sérieusement que je me reprenne, c’est dans ma tête, je ne vais pas mourir à cause d’une quelconque impureté à la con, c’est des conneries, cesse d’être con Ilsu !

Histoire de me mettre en accord avec moi-même, je ferme le petit capuchon sur la bouteille en plastique qui contient un fond de cette substance aqueuse que je vénère surement trop, pour la ranger, mais plus j’essaie de le foutre dans ma poche, plus ma main s’éloigne d’elle, c’est comme un combat interne. Je deviens taré ma parole, range cette merde ! Fais quelque chose, te laisse pas bouffer par ça ! Je m’énerve tellement que je finis par jeter là solution hydraulique par-dessus le toit, maintenant je suis seul contre toutes les bactéries du monde et curieusement je m’en branle un max. Pourquoi je passe d’un extrême à un autre comme ça ? La joie d’avoir réussi à gagner cette petite lutte a été plus grande que la lutte elle-même, je sais bien que cette euphorie sera éphémère et que dès qu’un truc va me prendre la tête, la phobie va revenir me hanter mais personne n’a le droit d’avoir du poids sur moi alors cette obsession malsaine ne va plus faire long feu, je me le promets.

J’essaie de me refocaliser sur ce garçon et je me surprends à me demander ce que nous sommes l’un pour l’autre. Des connaissances ? Non, c’est plus fort que ça. Des amis ? Non plus, on n’a pas assez d’atomes crochus. Un entre-deux ? Ce n’est pas ça non plus. Je pense être devenu son confident, du moins je l’espère vu la facilité à laquelle j’ai réussi à le faire parler. Mon rôle est j’imagine de le soutenir comme un frère mais de ne pas l’envahir comme un ami se permettrait de le faire. Les relations humaines c’est fucking complexe, surtout lorsqu’il s’agit de Hansoo. Discuter avec lui c’est une partie d’échec permanente, on risque de se faire faucher un pion à la moindre petite parole de travers mais le pire, c’est qu’il laisse notre pion sur le plateau de jeu car même si on a perdu, il ne dira rien, il le garde dans un coin de sa tête, rumine à quel point on est un mauvais joueur et fait semblant de passer outre. C’est un comportement qui me tape sur le système car j’aime la franchise, j’aime que les choses soient claires ( peut-être pas avec tout le monde, y’a toujours UNE exception à la règle. Pas vrai ? ) mais lui, il te laisse dans le brouillard ! Ça doit être une sorte de carapace vu qu’il a lui-même vécu les yeux bandés toute sa vie.

« T’as été courageux, car j’imagine que tu as dû te dresser contre eux mais aussi contre ta famille et même si je ne suis pas proche de la mienne, fin c’est compliqué. Je conçois la difficulté de ton combat et rien que pour ça, les ont dit à ton sujet m’emmerde car franchement tu ne mérites pas ces médisances, vraiment pas. » Je crois que je serais capable de devenir méchant si on venait le tourmenter par rapport à son passé, j’ai comme un sentiment de devoir à son égard sans pouvoir expliquer d’où il sort… Comme je l’ai dit plus haut, c’est peut-être une relation fraternelle étrange que nous partageons et on ne choisit pas sa famille, je n’ai donc pas choisi de devoir m’occuper de lui, ça me tombe dessus c’est tout.

« On a tous une partie de nous-même qu'on voudrait effacer, n'est-ce pas ? » Malheureusement oui mais je ne lui réponds pas, car c’est peut-être une subtile façon de m’ouvrir à lui mais je suis  complètement verrouillé, j’ai du mal à sortir ce que je ressens ou à m’exprimer sans trop faire de dégât. Ma mère qui s’impose à nouveau dans ma vie malgré elle, c’est ça le déclencheur de tout, de ce bloquage. Du coup je porte plus mon attention à sa dernière déclaration. « C’est ton anniversaire demain ? Tu vas avoir quel âge ? » Voilà, je suis passé complètement au-dessus de ma phobie, il me détourne l’esprit et pam, plus rien ! Pourquoi est-ce que je n’arrive pas à maitriser ça putain ? Je n'ai pas envie qu'il y'ait un intermédiaire, je veux y'arriver seul. « Dis-moi ce que tu aimerais avoir, même si je ne peux pas te l’offrir. Un truc qui te ferait vraiment plaisir, même si c’est insensé, inconcevable, peu importe ! » Parle moi de toi Hansoo, j’ai envie de te connaitre.

Je regarde le skate avec une petite mine dégoutée, je n’ai franchement plus envie de l’approcher. « Même si j’avais pu remonter sur cet engin, je t’aurai laissé gagner. Ton anniv mec ! C’est toi qui choisit, viens on redescend, il commence à vraiment faire froid. » L’automne est là, on ne pense déjà plus à la rentrée, maintenant on songe aux fêtes de fin d’année comme Halloween, Noël ou le nouvel an. Je crois que celle que je préfère c’est le nouvel an, quand tout le monde fait le décompte, que ça crie de joie à l'unisson : « BONNE ANNÉE ! » C’est vraiment quelque chose d’unique dans son genre, puis je suis avec mes amis ce jour-là, eux je les ai choisi et revivre ça tous les ans à leur côté c’est géant ! Enfin, ce qui l’est surtout c’est de voir tous les nouveaux visages qui l’an passé nous étaient inconnus et qui on ne sait comment ont réussi à débarquer dans nos vies pour devenir nécessaire, voire vital. Je fais allusion à Myungshin évidemment, il a pris beaucoup trop de place dans ma vie ce gamin mais… Je l’aime, tout comme Nora, je la connais depuis un certain temps maintenant mais c’est seulement cette année que nous nous sommes rencontrés pour de vrai et nos liens n’en sont que plus forts. Il y’a aussi cet idiot de Chung su, pourquoi je me fade un crétin pareil ? Le coeur à ses raisons que la raison ignore pas vrai ? Et Haewon ! La naine du groupe haha ( pour pas dire la camée tmtc ), elle est adorable quand on cherche un peu...  J’espère que Hansoo fera partie de ceux à qui je souhaiterai une joyeuse année, pour celle-ci et les suivantes.

Je replace les souvenirs des anciens élèves à leur place avant de regagner le bitume aux côtés du Pyobeom. J'allai lui proposer une sortie au cinéma mais je reçois un snapchat qui réduit à néant tous mes plans pour la soirée. Il le fait exprès ? Comment c'est humainement possible d'être aussi mignon ? Désolé Hansoo mais tu peux pas rivaliser avec Myungshin... « Mince, je viens de recevoir un message important. Chung Su a failli mettre le feu avec un micro-ondes au dortoir, je te laisse. » Je regarde ma montre, elle affiche minuit. « Bon anniversaire Hansoo. » Je lui tapote amicalement l’épaule et m’en vais le sourire aux lèvres, Shinie… J’arrive.