Liang était fatigué, allongé sur son canapé, il était là depuis au moins une bonne heure à regarder la télé sans vraiment y faire attention. Le regard vide, il ne se sentait pas en grand forme, légèrement déprimé. Il bailla longuement ne jugeant pas utile de mettre sa main devant sa bouche, un geste trop pénible à penser et à réaliser. Il détourne le regard vers son téléphone, posé sur la table basse, l’écran était resté noir depuis qu’il avait envoyé son message vocal à Hara. Ses doutes reprirent et un long soupir s’échappa de ses lèvres, fixer intensément le plafond lui semblait être soudainement plus intéressant, mais son esprit n’avait de cesse de penser à elle. Allait-elle venir ? Il n’en était pas sûr. Hara était très étrange depuis quelques temps, il se voyait moins, beaucoup moins, c’était trop peu à son goût, ne pas la voir aussi souvent qu’il le voulait lui faisait ressentir ce sentiment de manque qu’il n’aimait pas. Un vide qu’il était incapable de combler et cela même s’il avait Lina et Moeko pour l’y aider. Elles étaient les 3 femmes de sa vie et le fait qu’il lui manque Hara chamboulait tout son quotidien et ses habitudes. Elle ne lui avait pas répondu, rien du tout, pas même un sms, il ne savait pas et il continuait d’attendre, comme un con. C’est clairement ce qu’il pensait de lui, il était devenu complètement con pour attendre comme ça une femme, il avait beaucoup changé et ce changement faisait peur à Liang, pourtant, il continuait d’attendre. Là sur son canapé, seul, un fon démission musicale en guise de bruit sonore, de temps à autre, il revenait à la réalité et réalisait ce qu’il regardait, des idoles présentant leur nouvelle chanson. Il se surprit à imaginer Hara en danseuse de l’une des groupes, une nouvelle fois, son esprit le ramenait à elle, encore et toujours. Liang éteignit finalement la télé dans un élan de rage avant de lancer la télécommande à l’autre bout de la pièce, n’ayant aucune idée de là où elle avait atterrit. Le chinois était prêt à se retourner sur son canapé pour à nouveau broyer du noir, lorsque le son du code de sa porte le mit en alerte. Sans même avoir besoin de réfléchir, il se redressa de son canapé, recoiffant ses cheveux sans savoir s’ils étaient décoiffés, il se leva pour avoir l’air le plus normal possible, le genre qui n’attendait pas comme une âme en peine depuis 3 heures maintenant. Les yeux rivés sur la porte, ça ne pouvait qu’être elle, Hara connaissait le code et ne prenait plus la peine de sonner.