Kalei ronflait bruyamment lorsque la sonnerie de son téléphone portable l'arracha à son sommeil bien mérité. Entre le footing du matin et les entraînements de natation, il ne savait plus ou donner de la tête. Et si on ajoute à ça ses cours de staps, il était plus qu'exténué. Il lui arrivait d'entendre autour de lui qu'il ressemblait plus à un squelette bougeant de sa propre volonté qu'un être humain, et il pouvait comprendre ce genre de jugement. Parce qu'être sportif revenait très souvent à n'avoir que la peau sur les os, et ça n'aidait pas à construire un système immunitaire puissant et résistant aux maladies ou aux blessures. Il fut tenté de ne pas vérifier le message qui venait de lui être envoyé, mais sa main attrapa quand même son téléphone, posé sur sa table de chevet. Qui sait, c'était peut-être un message important, quelqu'un qu'il connaissait avait pu avoir un accident et il devait être tenu au courant de ce genre de drames. Lorsque ses yeux tombèrent sur l'expéditeur du sms, ses sourcils se froncèrent. Okay, que son cousin lui envoie des messages n'était pas si rare que ça, mais c'était toujours surprenant. Parce que Kalei se comportait comme un sale gosse avec ce dernier lorsque sa sœur était dans les parages, il en avait conscience. Il ne pouvait rien y faire, il était juste jaloux de l'attention qu'elle lui donnait. Il voulait tout avoir de Kelea, parce qu'ils étaient frères et sœurs, personne ne la méritait au point ou il la méritait, parce qu'ils partageaient le même sang et qu'ils avaient traversés de nombreuses épreuves ensembles. C'était égoïste, mais c'était Kalei en résumé. Un grognement ressemblant de près comme de loin à celui d'un cochon coula de ses lèvres lorsqu'il lut le message. Jin Kyung voulait l'entraîner au foot, aujourd'hui. « Et puis quoi encore... » marmonna le nageur, avant de jeter son téléphone sur ses vêtements par terre, sans même prendre la peine de répondre. Il rabattit sa couverture sur sa tête, et retomba rapidement dans un sommeil lourd.

Faire partie de la même famille ne voulait pas dire que tout était acquis. C’était notamment le cas de mon cousin qui passait son temps à montrer des signes d’agacement lorsque sa merveilleuse sœur, Kelea, me donnait toute son attention. La pyobeom était douée pour me coller et malheureusement cette situation m’avait un peu bloqué pour me rapprocher de Kalei. Toutefois, je comptais reprendre les choses en main. Quelques jours plus tôt, je lui avais proposé de rejoindre ma bande de potes, le dimanche. C’était un jour spécial dans la semaine. On avait des cursus et des occupations bien différents et on pouvait alors se retrouver un petit peu. Une bonne partie de football entre copains, Kalei n’allait tout de même pas refuser ? En tout cas, il n’avait pas intérêt de me coller la honte. Et pour cette raison des plus légitimes, je lui envoyai un sms pour lui proposer une partie rien qu’entre nous. Malencontreusement, le gamin ne prit pas la peine de répondre. Qu’est-ce qu’il foutait encore ce mécréant ? Fronçant les sourcils, je décidai de ne pas me laisser faire. J’avais vu le coup venir. En même temps, comment pourrait-il me tromper ? Je le connaissais un minimum mon cousin. Du coup, après plusieurs minutes en skate, j’arrivai à rejoindre le quartier où se trouvait la résidence des requins. Usain Bolt allait devoir en prendre de la graine ! Je récupérai ensuite ma planche et fonçai dans le dortoir avant de me tenir devant sa porte. Ouvrant cette dernière sans aucun ménagement, j’aperçus un corps sans vie dans son lit. Poussant un soupir, je jetai le ballon de football sur sa tronche de guignol. « Allez lève-toi, fainéante ! » Puis, je me rapprochai pour enlever sa couette…

Son rêve était plutôt sympa jusque-là, franchement. Il nageait dans une piscine remplie de jolies filles, sans son maillot bien sûr. Un sourire benêt s'afficha sur son visage dans son sommeil tandis que ses doigts bougeaient automatiquement, comme s'il cherchait à atteindre quelque chose, qui dans son rêve s'avérait être les obus d'une demoiselle charmante. Jusqu'à ce que quelque chose n'heurte sa tête et qu'il se réveille en sursaut, portant aussitôt ses mains à son crâne pour masser l'endroit douloureux. « C'est quoi ce bordel ?! » s'écria-t-il en poussant un gémissement plaintif. L'objet du délit reposait par terre, et ses yeux se plissèrent lorsqu'il se rendit compte que c'était un ballon. C'était signé, ça. Il ne fut pas surpris de trouver son cousin à quelques pas de lui, avec sa couette désormais dans les mains. Et son caleçon avec des baleines bleues dessus fut révélé au grand jour. « Qu'est-ce que tu fous dans le dortoir des sango, toi déjà... » ronchonna le plus jeune des deux en tendant ses mains pour récupérer sa couverture, dans l'intention de retourner se coucher. Parce que ce n'est pas parce que son cousin avait fait le déplacement qu'il allait devenir une toute autre personne et bondir de joie à l'idée d'aller s'amuser avec un ballon qui avait des intentions meurtrières à son intention. Il n'avait jamais aimé les sports comprenant l'objet du diable aka un ballon bien rebondissant, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il allait se découvrir une passion pour le foot. Il était relativement reconnaissant envers Jin Kyung d'essayer de l'entraîner et de lui faire remonter ses notes de staps concernant ce foutu sport, mais il n'était pas prêt à aimer le foot, c'est tout.

POUHAHA. Fini le football pour moi. J’allais me mettre au handball vu mon tir parfait. La tête de mon cousin plus le ballon de football était THE combinaison gagnante. Il ne pouvait pas m’en vouloir de rire. Faut dire que sa réaction était digne d’un parfait boloss. En tout cas, je ne regrettai pas mon geste violent. Il n’avait qu’à prendre la peine de répondre. Bon, le jeune homme sortait d’une sieste mais dans tous les cas, j’étais certain qu’il ne m’aurait pas répondu. Tant pis pour lui. Si mes mots doux n’avaient pas réussi à le toucher, c’était le résultat inverse pour mon ballon de football. Récupérant sa couette, je ne pris pas la peine de lui répondre. Dans quelques secondes, il sera bien réveillé alors autant ne pas perdre du temps avec de longues explications complètement inintéressantes. « Y a un soucis ? Vous avez décidé de former la secte des poissons puants ? » Blague à deux balles mais j’adorais agacer mon cadet. La couette dans les mains, je le regardai agiter ses mains comme un mendiant. Mais au lieu de lui rendre sa couette – ça serait une terrible erreur -, mes yeux s’arrêtèrent avec stupeur sur son caleçon. Quelle boutique vendait des choses aussi … ?? J’écarquillai les yeux et finis par dire : « T’as pas honte de porter un truc pareil ! Tu veux humilier notre famille ou quoi ?! » Je lâchai la couette vers lui comme si ma conscience me disait de cacher ça. Malheureusement, ce fut en totale contradiction avec mes dires. « Enlève cette horreur ! » Je n’arrivais pas à réfléchir quand j’étais surpris... C’était vraiment sorti tout seul ! « NON. » m’écriai-je aussitôt. Non, je ne voulais pas. Pitié garde ton slip à la noix.  Heureusement pour moi, je retrouvai finalement mes esprits puisque je fixai désormais sa tête de petit branleur. Puis, dans un élan de pragmatisme, je concluai. « Toi, t’as toujours pas de nanas. » Avec un sous-vêtement dans le genre, c’était impossible de passer à l’acte franchement. « Habille toi, on va se dépenser un peu. » Je récupérai mon ballon et levai ma jambe comme si je m’apprêtais à faire des jongles… Et des jongles dans une chambre aussi étroite, ce n’était pas forcément une très bonne idée. Vous voyez où je veux en venir.

La plaisanterie douteuse de son cousin sur les poissons et les sangos lui fit rouler dramatiquement les yeux, exaspéré. Il n'avait jamais nié l'humour de son cousin mais actuellement, c'était inapproprié, surtout vu qu'il sortait à peine de son sommeil. Dieu seul sait qu'aucune personne saine d'esprit appartenant à une fraternité appréciait que cette dernière soit insultée. Même si quelques boulets en faisaient des fois tout un drame, ce qui n'était pas du tout obligé, mais les dramas queens régnaient dans ce bahut, à son plus grand dam. « Commence pas avec les poissons, môsieur la panthère rose. » grommela-t-il en s'installant en tailleur sur son lit et en se frottant les yeux, les paupières encore lourdes de sommeil. C'était pas humain de le réveiller alors qu'il faisait un rêve aussi paisible que celui-là, il était à deux doigts de poser ses mains sur de véritables pastèques tout de même. Jin Kyung sembla horrifié de son caleçon, ce que Kalei ne comprit pas tout de suite. « Azy les baleines c'est chouette okay ? Elles t'ont rien demandées ! » s'exclama-t-il en réponse aux cris terrifiés de son cousin, l'air outré. D’où on attaque les baleines maintenant ? Il s'apprêtait cependant à obéir à son cousin et à retirer son caleçon, lorsque ce dernier se ravisa. Le nageur leva les bras au ciel, confus. Faut savoir ce que tu veux aussi mon gars. « Et toi, t'en as une peut-être ? » plaisanta-t-il sombrement en s'extirpant de sa couverture, passant une main désinvolte dans le paillasson qui lui servait de chevelure. « Et puis je te l'ai déjà dit ; je suis marié à la flotte. » Et c'est qu'il était totalement sérieux ce petit con, comme s'il défendait une cause humanitaire. Entre les baleines et la flotte, sa future petite-amie sera ravie. Il en était convaincu. Il chercha des yeux sa paire de chaussettes, qu'il avait jeté au hasard dans sa chambre, et les récupéra. Il enfila ses vêtements en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, avant de se rendre compte que son cousin s'apprêtait à faire son numéro avec son ballon. « Yah ! Garde ton jonglage pour l'extérieur, j'ai des trésors dans cette chambre. » Soit sa pauvre télévision qui penchait d'un coté, sa bibliothèque qui semblait sur le point de s'écrouler et sa pyramide de canettes de boissons énergisantes. De véritables trophées à ses yeux, des déchets pour les autres.

Lâchant un rire, je n’étais pas du genre à me prendre la tête pour ces histoires de dortoir. Bien sûr, quand on devait mettre un peu la zizanie quelque part, j’étais toujours prêt à aider. Pour moi, il ne s’agissait que de simples gamineries qui avaient pourtant le don de mettre l’ambiance. Malheureusement, quelques évènements avaient dérapé, même si toucher la fierté d’un groupe n’était pas aussi facile que l’on ne le pensait. Mais soit, je préférais vider mes nerfs sur mon cousin adoré. Surtout que le réveil semblait bien être difficile pour lui, alors autant en profiter pour le mettre encore plus de mauvaise humeur. Qui sait ? Dans une telle situation, il pourra peut-être réussir à tirer dans les cages. Ah, je n’étais pas certain de pouvoir assumer le rôle de gardien pushing-ball mais j’étais complètement désespéré par cette feignasse. Nous étions vraiment différents s’agissant de nos activités quotidiennes. Déjà, je n’étais pas du genre à dormir en plein milieu de la journée… Ni à porter de tels caleçons exceptés quand j’étais gamin. Faut dire que les mères se faisaient un sacré kiff pour habiller leurs petits. Affichant une mine dégoutée, je m’arrangeai avec Kalei pour qu’il garde son précieux vêtement sur lui. Les baleines n’avaient rien demandé et moi non plus ! Enfin, c’était juste un quiproquo. Au bout de quelques minutes, je pus reprendre légèrement mon sérieux. « Bien sûr. Je suis marié avec Kelea depuis nos cinq ans. » J’esquissai un sourire moqueur alors que mon cousin m’avoua également son mariage… Entre les consanguins et le cousin marié à l’eau. Je commençais à m’inquiéter pour l’arbre généalogique de notre famille. Quel dommage ! « Tu ne préfères pas avoir une femme ? » Demandai-je en fronçant légèrement les sourcils. De toute façon, je n’étais pas venu pour parler chiffons mais pour l’entraîner au football. Du coup, je m’apprêtai à m’amuser avec mon cher ballon rond. Mais ça c’était avant son intervention ! « T’as cinq minutes. » déclarai-je avant de regarder autour de moi. Faire des jonglages ici pourrait conduire à une avalanche. Regardez-moi ce décor ! « T’as juste une piaule de mec. Rien d’extra. » Je lui adressai un sourire et observai la pyramide de boissons énergisantes à ma gauche. « Si tu fais un belle performance, je t’en offrirai une. » Le retour du Jin Kyung généreux… J’étais vraiment trop bon. Toutefois, j’étais certain que le jeune homme allait se rater. Et au pire MAIS VRAIMENT au pire des cas, je pourrais toujours ajouter un produit mystérieux dans sa boisson.

C'était un fait, le nageur n'était pas du genre rayon de soleil dés qu'il ouvrait les yeux le matin, loin de là. Il était plutôt du genre ronchon, à grogner et se plaindre envers des personnes ou des objets, tout dépend de son état de sommeil. Actuellement, il voyait flou même en frottant vigoureusement ses yeux, donc il était très probable qu'il se coince le pied quelque part, tôt ou tard. Il faisait de son mieux pour suivre les propos de son cousin, qui semblait quand à lui déborder d'énergie alors qu'il était encore tôt, du moins aux yeux du sango. Jin Kyung devait bien être le seul à vouloir s'entraîner au foot à peine les pieds hors de son lit. Quoique sur ce point, Kalei lui ressemblait ; il lui arrivait souvent de se rendre à la piscine le matin, lorsqu'il n'arrivait pas à dormir correctement, pour faire quelques longueurs. Enfin pour lui, le matin était très long, il pouvait même s'étendre sur le temps de l'après-midi. L'entendre parler de Kelea le piqua aussitôt à vif. « Hors de question que je laisse une telle horreur arriver, je serais le premier à m'opposer à votre mariage. » protesta-t-il en attrapant une casquette, qu'il enfila à l'envers sur ses cheveux ébouriffés par sa nuit mouvementée. Parce qu'il dormait toujours n'importe comment et qu'il s'agitait comme une pieuvre en colère, dans son sommeil, oui. Une moue boudeuse s'afficha sur son visage lorsque son cousin lui demanda s'il ne préférait pas avoir une vraie femme. Il n'avait jamais considéré la question à vrai dire, puisqu'il était encore trop jeune pour penser au mariage. « Il faudra qu'elle aime aussi nager, alors. Parce que je la plongerais dans la flotte dés que je le pourrais. » Et c'est qu'il était sérieux en parlant de la sorte, souriant de toutes ses dents rien qu'en y pensant. Comme quoi, la vengeance d'Hana à la piscine ne lui avait pas servi de leçon. Son esprit de compétition s'éveilla lorsque Jin Kyung lui proposa de lui offrir une boisson énergisante s'il réussissait à montrer ses preuves sur le terrain, et il leva la main dans sa direction pour réclamer un high-five et ainsi sceller leur marché. « Et si je marque plus d'un but, tu m'en offre deux, deal ? » Bah oui puisque son cousin se montrait généreux, autant en profiter un peu. Kalei n'avait aucun confidence concernant un but au foot, mais si il avait la promesse de boissons énergisantes s'il y arrivait, il allait donner le meilleur de lui-même. Il vérifia une dernière fois sa chambre pour être sûr de n'avoir rien oublié, glissa son téléphone portable dans la poche de son pantalon large avant de sortir, accompagné de son cousin.

Le réveil by Hwang Kalei n’envoyait pas du rêve. Je le soupçonnais même d’avoir les oreilles bouchées après une bonne sieste de quelques heures. « Tu écoutes quand je te parle ? C’est trop tard pour toi ! » Ma cousine avait la bague au doigt et ce puceron ne pourrait avoir aucune influence sur notre mariage. Il devait se l’avouer. Il était beaucoup trop lent même au niveau de sa naissance ! Affichant un léger sourire amusé, le sujet de notre conversation continua à porter sur les femmes et notamment le célibat de mon cher sango adoré. Il n’était pas le seul à rentrer dans cette catégorie. Au fond, nous étions sûrement trop canons pour les demoiselles présentes sur le campus ou alors trop occupés à faire autre chose. Je n’en savais rien mais le constat était strictement identique. « Oh ? Tu devrais trouver une sirène facilement. T’es quand même dans le club de natation, ça te fait un truc en plus ! » Je ne cherchais pourtant pas à continuer cette discussion. Le jeune homme s’était montré plutôt clair, il y a quelques minutes. Mais, je tentai de faire des efforts. C’était ma façon de m’intéresser à Kalei. Je méritais une médaille rien que pour cela ! En tout cas, j’avais hâte de le voir dans un tout autre sport. Il savait se servir de ses pieds pour aller plus vite dans l’eau alors pourquoi il n’arriverait pas à jongler ? Les otaries dans les zoos étaient douées pour ce genre de choses… Et bon, on restait dans le domaine de la mer n’est-ce pas ? En tout cas, jouer au ballon dans une chambre d’étudiant était pire qu’une mauvaise idée. Ainsi, ma conscience me demanda d’arrêter tout comme le propriétaire de la chambre. Puis, on se mit d’accord sur une espèce de deal à la noix. « Ouais, ouais. Si tu veux. » De toute manière, je n’avais pas vraiment peur. L’absence de talent était la marque de fabrique de mon brave cousin ! Ah ah. Je déconnais bien entendu. A force de le taquiner oralement, mes pensées avaient également pris cette habitude. Je le regardai se préparer et fus obligé de constater sa rapidité. Quittant alors le dortoir sans oublier ma planche et mon ballon, je demandai à mon cousin : « Vous avez un terrain pas trop loin ou il faut aller à la faculté ? » Je fis rebondir l’objet sur le sol et ajoutai : « J’ai hâte de te voir jouer hahaha. » Rira bien qui rira le dernier.

C'est dingue mais il avait l'impression d'entendre les paroles de son cousin comme si ce dernier lui parlait depuis un téléphone, ça faisait de l'écho et c'était franchement désagréable. Au début, le nageur essaya de le supporter en grimaçant toutes les trente secondes, mais au bout d'un moment, ça devint impossible à écouter plus longtemps. Et sa réaction naturelle fut de poser sa main sur la bouche de Jin Kyung pour le faire taire. Il resta comme ça quelques instants, en plein milieu du couloir, avant de finalement relâcher le visage de son cousin avec un soupir défaitiste. « Sérieux, je crois qu'il faut que j'aille chez le docteur, ça résonne de partout. » expliqua-t-il en voyant le visage surpris de son cousin, qui devait surement se demander ce qui lui arrivait. Enfin, ce n'était qu'à moitié vrai parce qu'une visite au médecin pourrait surtout lui éviter de marcher jusqu'au terrain et shooter dans une balle avec toute la conviction qu'il avait. C'est-à-dire aucune. Et puis, il savait que Jin Kyung n'en avait pas terminé de le taquiner au sujet de Kelea et de leur supposé mariage, ce à quoi Kalei s'opposait fermement. Que ce soit trop tard ou non, il serait capable d'avaler la bague liant sa soeur à son cousin pour empêcher une telle abominations se produire sous ses propres yeux. Si quelqu'un devait marier sa soeur, c'était bien lui, d'abord. Il ne put se retenir d'éclater de rire lorsque son cousin évoqua le fait de trouver une sirène à son goût, soudainement plus confortable, au point de glisser un bras autour de ses épaules. Il avait bien remarqué les efforts de Jin Kyung pour s'intéresser à lui et à ce qu'il faisait, alors il essayait, subtilement ou pas, de le remercier pour son attention. « Pas une sirène, bleh. T'as vu celles d'aujourd'hui, celle qui te bouffe tout cru ? J'ai pas envie de me noyer à cause d'une jolie fille quand même, c'est abusé. » Et ça l'était vraiment, du moins de son point de vue. Trouver une femme avec qui passer le restant de ses jours, oui, mais devoir en payer de sa vie ? Oh hell no, c'était totalement hors de question. Même si les sirènes étaient splendides, il avait lu assez d'histoires sur ces dernières pour savoir qu'elles étaient loin d'être innocentes. Enfin, au point ou il en était, il était bon à vivre le restant de sa vie avec un homard vivant acheté au marché et surnommé bernard. C'était d'ailleurs une excellente idée, qu'il nota dans un coin de sa tête juste au cas ou. « T'inquiète pour les terrains de sport, c'est une faculté mec, c'est pas un collège. » plaisanta-t-il en conduisant son cousin jusqu'aux-dits terrains de sport. L'un d'entre eux était déjà occupé par des filles qui jouaient au tennis, et Kalei donna un coup de coude à Jin Kyung en lui désignant les jupes des demoiselles, qui se soulevaient à chacun de leurs mouvements, hilare. Crétin un jour, crétin toujours. Il s'empara du ballon que son cousin transportait pour le faire rebondir par terre, sûr de lui et un sourire fier au visage. « Faudra pas venir te plaindre si je te mets une raclée. »

Il avait raison. Les sirènes n’étaient pas des créatures parfaites pour l’être humain. Même si on ne s’entendait pas tout le temps, aucun de nous ne jetterait le corps de l’eau dans une mer remplie de ses saloperies. La famille avant les putes, j’ai envie de dire. Toutefois, mon cadet avait intérêt de se donner corps et âme sur le terrain. Je n’aimais pas la facilité. Pourquoi j’avais invité le jeune homme sinon ? Il n’était pas doué et l’entraîner était un sacrifice énorme. Mais bon… Je lui devais bien ça à ce petit, qui, lui, n’hésita pas à se foutre un peu de ma gueule à cause de mon manque d’informations. Murmurant pour moi-même, je suivis le sango vers les terrains de sport. J’espérais qu’il n’y ait pas trop de monde, histoire d’être tranquille. Enfin, je n’étais surtout pas prêt  à finir à l’hôpital à cause des mauvais tirs de mon cousin. Imaginez si Kalei tire son ballon sur la tronche d’un type au lieu de viser la cage ? Levant les yeux au ciel, le jeune homme en profita pour récupérer mon précieux ballon. Je regardais ce dernier faire le yo-yo. « Je ne vois pas comment une telle chose pourrait arriver. » soufflai-je avant d’accélérer le rythme de mes pas. En effet, le terrain de football était désormais droit devant nous. Puis, au bout de quelques mètres, je me retournai pour apercevoir mon cousin, qui avait toujours le ballon. « Je te demanderai bien de me lancer le ballon mais j’ai pas envie de courir partout pour le récupérer dans le voisinage. » Je lui adressai un sourire moqueur et attendis mon cadet en faisant des petites foulées ridicules. J’étais bien excité tout d’un coup ! C’était comme un grand jour de match avec l’équipe de la fraternité ou même la ligue des champions ! Mais, impossible de faire la remarque au jeune homme. Il ne pourrait pas comprendre à moins que je lui parle de natation. « On commence par des passes. Ça devrait aller ? » Je me mis en position et réceptionnai le ballon. « Tu me dis si je vais trop vite pour toi, poulette ! » Ah, j’étais trop prétentieux et surtout facile de me moquer de lui. Mais, se dire des mots d’amour ne nous correspondait pas. Dommage.