Il n’y avait pas de mots pour décrire ce que Bago ressentait sous la poigne de Jae : douleur, excitation, plaisir, souffrance. En rentrant des cours ce matin, l’enfant n’aurait jamais pu deviner qu’il allait se faire toucher, remettre en place ou insulter par cet homme qu’il avait si secrètement désiré. Mais, le lui dire le mettrait davantage dans une situation de puissance et il n’en était pas question. Pendant que son dominant le labourait de coups de reins tous aussi violents les uns que les autres, les larmes dévalaient les joues du petit, qui ne pouvait retenir ses couinements et ses hurlements mêlant à la fois provocation et peine. Il y a longtemps que l’on avait pas été si dur avec lui, et il en avait bien besoin. A ses mots, le gamin se crispa sur son matelas et se mit à aboyer docilement pour chercher son ainé. Malheureusement pour Jae, il ne devait pas se réjouir trop vite de son autorité, car, s’il avait l’air facilement dressé, certains avaient dû utiliser le fouet à son égard pour le corrompre totalement. Alors, en bon sale gosse, et, dans un moment d’inattention, Bago se faufila telle une anguille et échappa au contrôle du sango, filant dans la cuisine alors qu’un léger filet de sang s’échapper de ses deux croissants de lune. Il n’en prit pas gare, trop occupé à grimper sur une des tables, couinant sous une douleur au niveau des reins, les cuisses de nouveau ouvertes pour y accueillir celui qui l’avait attaqué quelques minutes plus tôt. « - Jae..je suis là ... » Il l’appelait, le réclamait, pour ne pas que l’homme blond ne soit trop fâché de sa petite escapade malgré qu’il commençait à craindre le pire pour son corps maigre. Bago voulait qu’il le voie, qu’il voit son physique abimé par l’anorexie pour savoir qui il était réellement entrain de souiller. Non pas qu’il cherchait de la pitié, mais plutôt voulait-il lui ouvrir les yeux avant de se livrer en offrande.

Bago attendait, il attendait son bourreau avec impatience. Plus il le cherchait plus l’enfant savait qu’il allait se faire remettre en place, et plus il jouait avec sa santé, plus il avait de risque de terminer sa semaine sur une civière car, blessures morales, blessures physiques, si elles étaient trop prises au sérieux, la faiblesse de l’enfant était si grande qu’il pourrait ne pas y survivre. En Angleterre pourtant, le traitement avait été semblable mais tout était différent, il n’est pas facile de se remettre d’une série de viols, mais avec Jae c’était voulu. Lorsqu’il le prit pour son chien, le gamin ne put s’empêcher de demander s’il comptait se comporter comme ça au quotidien ou si c’était seulement sous la rage et le désir. Bago avait presque pris peur de son ravisseur qu’il avait pourtant cherché. Cependant, lorsqu’il lui avoua qu’il se fichait de sa maladie, le sango eut envie de lui dire merci et de lui sauter au cou. Malheureusement on ne lui en laissa pas le temps, glissant sur la table, le gamin devint soudainement silencieux et écouta son maitre avec beaucoup d’attention. Il hochait la tête sans bruit et rien n’était audible mis à part ses déglutis incessants sous la crainte qu’il ne soit des plus sérieux. « Laisse moi te toucher… » murmura le nourrisson qui positionna ses mains vers lui. Il était perdu et indécis, mais, une fois trainé vers la chambre, le désir reprit tout de suite le dessus quand la chair du plus jeune s’ouvrit sous le coup de cuir que lui avait offert Jae. L’enfant se plia, ou tenta de se recroqueviller, mission impossible à cause de ses liens, durement serrés. Il avait mal, très mal, il serra les dents, et laissa échapper un cri strident. La souffrance lui arrachait les entrailles et il pleurait, encore, et toujours plus. « - Encore… » supplia-t-il sans savoir s’il le voulait vraiment, l’esprit complètement brouillé. Il crut devenir fou. Lui qui cherchait seulement des baisers et des menaces, se retrouva bientôt aussi valorisé qu’un vulgaire morceau de viande. Les deux plaies formées par cette violence lui faisaient un mal de chien, si bien qu’il avait l’impression de saigner abondamment. Mais lui, avait envie de sentir et de voir Jae prendre son pied, alors, Bago tourna la tête vers lui et ouvrit la bouche. « - Elle peut s’occuper de toi elle aussi… »

Il y a quelques mois, l’enfant était en Angleterre et il se faisait humilier au plus haut point par des gens qu’il ne connaissait pas et dont il ne comprenait pas la langue. Son ex-fiancé le regardait se faire malmener, assis sur un fauteuil, ses tatouages apparents alors que quelqu’un d’autre s’occupait de lui. Bago l’avait appelé à l’aide, et lorsqu’il venait le voir, séquestré dans sa chambre, et qu’il caressait ses cheveux sales, l’enfant crut voir une lumière d’espoir et d’amour qui persistait entre eux. La douleur que Jae lui offrait à travers ses mots et ses gestes n’étaient qu’une partie de plaisir pour le garçon, personne ne brûlait sa peau par le feu, personne ne le violait, personne ne se délectait d’un triste spectacle. L’enfant était un des consentants de cet échange des plus torrides entre les deux requins. Les gens étaient au courant de ses penchants, et pourtant, on s’entêtait à ne pas avoir cette image de lui, et on s’entêtait à s’occuper de sa personne comme d’un petit être fragile. Mais Jae était trop bon. Il lui offrait des sensations dignes de l’extase, et il sentait son corps partir vers l’avant à chaque coup de hanches de son ainé. Mais, lorsque ce dernier présenta sa virilité à la bouche de l’enfant, il crut que c’était la fin de son plaisir malsain. Le gamin entrouvrit les lèvres, et, pour montrer ses quelques talents en matière de préliminaires, il s’avança dans le but de réfugier le membre du sango loin dans sa gorge, presque à s’en étouffer sous des bruits de déglutition des plus brillants. Quand il eut tout avalé, l’enfant leva le regard humide vers Jae et tomba lourdement sur le lit en couinant. « - wow…personne m’avait pris comme tu l’as fait… » Allait-il remettre ça ? Est-ce que Bago avait été au moins à la hauteur de ses attentes ? Il l’espérait.