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:: Défouloir :: 2015

one step at a time.

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one step at a time. | Lun 21 Sep 2015 - 21:24

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woori&noam

Après pas mal de réflexion, je m’étais enfin décidé. Aujourd’hui était le jour où j’avais choisi de l’inviter. Je dois dire que j’ai mis du temps à lui envoyer ce foutu message il y a quelques jours. En même temps, je ne suis pas le genre de mec qui prend des tonnes d’initiatives et avec les filles c’était pareil. En général, j’attends qu’elles montrent un intérêt pour ma personne et ensuite je les laisse venir à moi avant de finalement daigner agir. Mais avec Woori c’était légèrement différent. Je l’avais repéré un jour dans un des couloirs de l’université, et dès lors je me suis dit qu’elle avait quelque chose de spécial. Elle n’était pas comme la majorité des élèves qui se ressemblaient presque toutes... non, elle avait ce truc qui vous faisait vous retourner et qui vous donnait envie de la regarder jusqu’à vous cogner sur le premier poteau venu. Mais même malgré ce charme qui lui était propre, je ne m’étais pas décidé à faire le premier pas pour aller lui parler. Non, j’avais préféré attendre qu’elle le fasse –prenant le risque qu’elle ne le fasse pas- mais j’ai eu raison d’attendre. Et je me délectais dès lors du petit jeu qu’on avait entrepris depuis quelques temps. Chacune de nos précédentes sorties m’avaient énormément plu, et voilà pourquoi je voulais réitérer l’expérience. Je savais qu’elle était de bonne compagnie, qu’elle avait pas mal d’humour et qu’elle n’était pas désagréable à regarder, alors que demander de plus ?

Je venais de terminer mon dernier cours d’informatique de la journée au 5e année, et je rangeais mes affaires après avoir répondu aux dernières questions des étudiants inquiets par rapport à l’annonce d’un test de la semaine prochaine ; il fallait les remuer ses fainéants... Je sortie de la salle, déposai ma pochette de cours dans mon casier de prof, puis me dirigeais vers le parking de l’université où mon scooter m’attendait. J’avais toujours détesté prendre les transports en commun, et n’ayant pas mon permis voiture, mes moyens de locomotion étaient donc bien limités. Enfin, que ce soit en scooter ou à vélo, je me sentais bien. C’est donc casque sur la tête et écouteur dans les oreilles que je me dirigeai vers Le Matryx. En tant que gamer averti, c’était l’un des lieux dans lequel j’avais passé le plus de temps dans la Digital City, et je pensais que c’était l’endroit parfait pour un rendez-vous fun et sans prise de tête. Il y avait tellement de trucs à faire, et généralement en soirée il y avait bien moins de monde que l’après-midi et s’était beaucoup moins rempli de jeunes adolescents. Bref, après une vingtaine de minutes, j’arrivai enfin sur le parking du Matryx où j’y garai mon scooter, et fini par me diriger vers l’entrée. J’avais cinq –petites- minutes de retard, rien de quoi faire un scandale. Apercevant sa silhouette au loin, je la rejoins et une fois à sa hauteur, je lui adressais quelques mots. « J’espère que tu n’as pas trop attendu... j’avais encore quelques trucs à régler à l’université. » lui dis-je en me grattant le sommet de la tête, comme pour lui montrer ma gêne. « Et j’espère aussi que tu aimes un minimum les arcades, sinon j'ai faux sur toute la ligne! ». Je savais que certaines filles n’en étaient pas friandes, mais à deux il y avait moyen de bien s’amuser.

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Re: one step at a time. | Jeu 24 Sep 2015 - 23:39

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woori&noam

Wearing.

Woori avait passé un temps fou devant le miroir à chercher la bonne tenue. Non pas qu'elle sortait dans un endroit fancy, au contraire, mais elle ne savait pas quoi porter. Cela faisait tellement longtemps que la jeune femme n'avait pas eu ce genre de rendez-vous, qu'à chaque fois qu'elle avait osé invité Noam ou inversement, elle s'était retrouvée chez elle comme une ado à ne pas savoir quoi faire. Il faut dire qu'après la naissance de Yoon Woo elle n'avait plus vraiment eu le temps pour les flirt et relations amoureuses, c'était bien là tout son problème.

Ce petit béguin avait commencé tout simplement. Elle avait croisé Noam dans les couloirs de la fac à plusieurs reprises, elle l'avait à chaque fois fixé en souriant parce qu'elle le trouvait vraiment charmant. Il avait une sorte de flegme qui lui plaisait bien, et il était plutôt craquant. Elle avait ensuite découvert qu'il était prof, mais ça ne changeait pas grand chose pour elle. Elle avait mis presque trois ans à avoir ce genre de « crush », alors prof ou pas, elle voulait remettre le pied à l'étrier comme qui dirait, surtout qu'il lui plaisait assez.

Mais voilà, à chaque fois elle était nerveuse. Elle avait peur de ne plus savoir comment faire, d'être trop prise dans son rôle de maman plutôt que d'être une femme. Chaque rencard, comme ce jour-là, était une prise de tête au niveau de la tenue, peur de trop en faire, et de ne pas en faire assez. Elle avait fini par opter pour une robe grise, l'automne arrivait après tout, et une paire d'escarpins qui lui permettrait de réduire la différence de taille entre elle et Noam de quelques centimètres.

Une fois prête, elle avait embrassé Yoon Woo qui restait au dortoir sous la surveillance de Ye Gi qui avait un petit programme prévu pour occuper le bambin avant de le coucher. Woori était reconnaissante à sa colocataire et avait une confiance aveugle. Elle partit donc le cœur léger à ce niveau, avec les papillons dans le ventre d'excitation et de stress un peu. Elle détestait se donner l'impression d'avoir quinze ans.

Arrivée un peu en avance à l'arcade, elle regarda autour d'elle les lycéens et étudiants maltraitants des manettes de jeux, surexcités à l'idée de marquer un peu plus de points. Elle sourit en les regardant, se sachant joueuse, elle se demandait avec amusement si elle allait montrer un visage semblable au flegmatique Noam. Elle n'était pas une geek mais elle jouait à quelques jeux vidéos sur console avant sa grossesse et pendant. Elle était plutôt bonne, elle aimait les univers un peu féerique, c'était donc une pro de Zelda, mais pour le reste... Seulement, elle n'avait pas touché à une manette depuis la naissance de son fils, la soirée promettait. Le jeune professeur arriva avec quelques minutes de retard, mais la jeune femme perdue dans ses pensées n'avait pas souffert de l'attente.

« - J’espère que tu n’as pas trop attendu... j’avais encore quelques trucs à régler à l’université.
- Non ne t'en fais je viens juste d'arrivée, sourit-elle doucement.
- Et j’espère aussi que tu aimes un minimum les arcades, sinon j'ai faux sur toute la ligne!
- Si je dis non tu m'emmènes où du coup ? S'amusa-t-elle de la situation. Je plaisante... Ca me rappelle mes jeunes années quand je séchais les cours du soir pour jouer au flipper avec les copains. Avoua-t-elle sans honte. Et je vais t'y exploser d'ailleurs. J'espère que tu es prêt à la défaite ! » S'amusa-t-elle à le provoquer.

Mais au fond, elle n'était pas si sûre d'elle. Parce qu'elle n'avait pas mis les pieds dans une telle salle depuis au moins trois ans, et qu'elle ne jouait plus au jeux vidéos depuis la naissance de Yoon Woo. Mais dans tous les cas, elle pensait bien que la soirée allait réserver quelques situations cocasses. Et elle suivit Noam qui l'invita à entrer dans la salle d'arcade, se disant qu'elle était peut être un peu trop apprêtée.

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Re: one step at a time. | Dim 27 Sep 2015 - 23:50

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woori&noam

Mon visage s’illuminait à l’entendre parler, on aurait dit un vrai gamin. J’étais tout de même soulagé de s’avoir que l’attente n’avait pas été trop longue pour elle ; ça l’aurait mal fait de commencer le rendez-vous sur une telle base. Heureusement pour moi, ce rendez-vous commençait donc sur de bonne base. D’ailleurs, je ne pus m’empêcher de rire à sa remarque. C’est vrai que je n’avais pas vraiment réfléchi à l’éventualité où elle n’aimerait pas les jeux d’arcades... alors que ça aurait pu être totalement possible. J’avais fréquenté pas mal de filles qui étaient allergiques à ce genre d’endroit mais pour une certaine raison, j’avais eu l’intime conviction que ce n’était pas le cas de Woori. Et je semblais avoir eu raison. Je ne m’étais pas trompé, et elle confirmait ce que j’appréciais déjà énormément chez elle : son humour. Elle ne se prenait pas au sérieux, et me lançait déjà des petits piques, et j’adorais ça. « Tu parles de sécher les cours à un prof quand même, attention sujet sensible » dis-je en riant. De nos nombreuses conversations elle avait déjà du comprendre que j’avais été le premier à faire l’école buissonnière à mon époque, alors cette remarque ironique avait surtout pour but de la taquiner aussi. « C’est ce qu’on va voir! » lançai-je en l’invitant à entrer dans l’enceinte du bâtiment. J’étais un assez bon joueur –il fallait le reconnaître-, mais j’essayais de ne pas être trop confiant non plus, alors je lui laissais le bénéfice du doute. Nous nous dirigions donc vers le coin des machines de flipper, et nous nous arrêtâmes en face d’une machine libre. Avant d’insérer un jeton, je me proposai déjà de pimenter un peu la soirée. « Bon, madame l’experte, j’ai un défi pour toi. Celui qui marque le plus de point à l’issue de la soirée a le droit de demander ce qu’il veut à l’autre... ça te va ? » lui dis-je le sourire aux lèvres. Non pas que je pensais partir avec un petit avantage, mais un peu tout de même. Je la laisserai ajouter des conditions à ce défi si elle le voulait, ça ne pouvait le rendre que plus palpitant. On avait qu’à dire que ce tour serait un tout de chauffe. Sur ce, j’insérai un jeton et commençai ma partie. Je n’eus pas trop de mal à bien scorer, comme je l’avais prédis : les bonnes habitudes ne se perdaient pas. Ensuite, je laissais le soin à ma partenaire de me montrer ce qu’elle savait faire. Je la regardais manier l’engin avec une plutôt bonne dextérité. Cependant, un expert tel que moi avait forcément des choses à redire. Sans vraiment réfléchir, je me rapprochai, me plaçant derrière elle, puis mis mes indexes sur les siens sur le côté de l’appareil. « Attends... voilà, si tu appuies à ce moment là, tu gagneras plus de points ! ». Puis, me rendant compte de la proximité involontaire que j’avais crée, je m’éloignai aussitôt pour me mettre sur le côté. « Il faut bien que je t’aide, sinon ce ne sera pas un match équilibré ! » ajoutai-je en riant. J’avais toujours été de nature assez tactile, et parfois j’oubliais que les mœurs coréennes instauraient un peu plus de retenue. Enfin, j’ai toujours eu du mal à m’y plier et ce n’était pas maintenant que ça allait commencer.

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Re: one step at a time. | Mer 30 Sep 2015 - 22:18

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woori&noam

Elle aimait vraiment cette simplicité avec laquelle ils se parlaient. Certes, ils cherchaient à se plaire, à se séduire mais il n'y avait jamais de silence gêné, ou l'un ou l'autre ne savait quoi dire. Les silences entre eux étaient calculé, mais étaient lourds de sens par leurs regards. Alors oui, ça lui plaisait cette facilité de contact et de parole entre eux. Au final, c'était ce qu'elle cherchait. De la simplicité. Elle n'était pas parti pour trouver un mari. A la base, c'était physiquement que Noam l'avait attiré. Elle l'avait trouvé beau, et il avait réveillé une chose qu'elle avait oublié, l'envie. C'était ça, qui faisait qu'à la base, elle lui souriait dans les couloirs et le fixait, elle le trouvait canon. Puis ensuite elle avait découvert un homme charmant et charmeur, et ça n'avait fait qu'attiser sa curiosité davantage et de la rendre « toute chose », elle se faisait l'impression d'une ado. Sans doute parce qu'elle n'avait pas été dans ce genre de « relation » depuis longtemps, ou juste parce qu'il la troublait vraiment.

« - Tu parles de sécher les cours à un prof quand même, attention sujet sensible. » Tout comme lui, elle se mit à rire, levant les yeux au ciel. Elle savait bien que c'était le dernier de ses soucis, il était loin du prof rabat-joie. D'ailleurs si elle avait eu un prof de son acabit, les cours auraient été bien plus intéressants, mais elle n'aurait pas été très attentive. Ils entrèrent dans la bâtisse et elle le suivit pour arriver jusqu'au flipper. L'ambiance dans ces endroits étaient toujours un peu particulière, mais elle aimait ça, elle avait vraiment l'impression de remonter le temps.

« - Bon, madame l’experte, j’ai un défi pour toi. Celui qui marque le plus de point à l’issue de la soirée a le droit de demander ce qu’il veut à l’autre... ça te va ? Monsieur était joueur...
- Deal ! Répondit-elle en souriant. Et je propose que le gage dure 24 heures. » Dit-elle en haussant les sourcils à plusieurs reprises dans un petit geste de provocation. Elle était peut-être trop sûre d'elle, mais étrangement, le gage ne lui faisait pas peur. Grand bien lui faisait de ne pas avoir peur car le score que finit par obtenir Noam était loin d'être négligeable. Ce fut son tour, et elle se sentit un peu nerveuse, elle n'aimait pas trop perdre. Elle se débrouillait plutôt pas mal, elle avait un peu perdu elle devait bien l'avouer mais pas de quoi rougir.

Le professeur, et son côté pédagogue sans doute, vint se placer derrière elle pour lui montrer comment marquer plus de points. Immédiatement la coréenne sentit le rose lui monter aux joues, et sa concentration s'envola au contact des mains sur les siennes. « Attends... voilà, si tu appuies à ce moment là, tu gagneras plus de points ! Il se recula, et elle eut du mal à se remettre dans le jeu. Il faut bien que je t’aide, sinon ce ne sera pas un match équilibré ! En effet...
Elle marqua le dernier point et malheureusement, à quelques points près, elle avait perdu. Elle se retourna en riant. Yah !!! Je suis sûre tu as fait ça pour me déconcentrer ! C'était pas fair-play. S'exclama-t-elle faussement fâchée en fronçant le nez. Je demande ma revanche! Ajouta-t-elle en souriant. Mais pas au flipper... Mmmh... Elle regarda autour d'elle avant de poser son regard sur le Air Hockey. Haha! Et sans réfléchir, elle attrapa la main de Noam et l'entraîna vers le nouveau jeu. Le Air Hockey, Woori adorait ça, elle avait perfectionné son art à force de jouer avec ses camarades de classe au lycée. Là encore, elle espérait ne pas avoir trop perdu. Arrivée devant elle se tourna vers lui. Manche de revanche au Air Hockey ! J'espère que tu trembles là... Dit-elle en plaisantant. Se rendant compte qu'elle avait toujours sa main dans la sienne, elle la lâcha, un peu gênée mais se reprit rapidement. Alors prêt? » Lança-t-elle avec une fausse pointe d'arrogance, en ce mettant de son côté du jeux, son palet en main, elle mit le jeton dans la machine.

C'était étrange elle adorait cette sensation, oubliant complètement ses responsabilités et le poids de la maternité, elle avait l'impression de n'être qu'une jeune femme de vingt trois ans, en présence d'un homme qui lui plaisait. C'était presque aussi euphorisant que la victoire.

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Re: one step at a time. | Sam 3 Oct 2015 - 17:47

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woori&noam

Ah, elle était bel et bien joueuse, et ça, ça me plaisait énormément. Ras-le-bol des filles qui n’osaient pas sortir de leur zone de confort, ou qui n’étaient rien d’autre que de simple potiche. Non, Woori avait de la personnalité, et elle me le montrait un peu plus chaque jour. Je lui fis signe en levant mon pouce, comme pour lui faire comprendre que j’étais d’accord avec la règle des 24 heures, ça pimentait encore plus le pari, en me donnait donc encore plus envie de gagner. Et en parlant de victoire, pour le moment, j’étais en bonne voie. En effet, il s’avérait que j’étais meilleur en flippeur que ma compagne du jour, bien que je n’ai pas rechigné à l’aider. Je dois avouer qu’au vu du score qu’elle a marqué, elle ne s’était pas si mal débrouiller que ça. Mais sachant que j’ai des années et des années d’expérience à mon compteur, l’issu de ce duel était déjà scellé d’avance ! La voyant se justifier, je décidai de répondre à ses remarques avec un peu d’humour. « Ce n’est pas de ma faute si tu te laisses déconcentrer par si peu ! » dis-je en laissant échapper un rire taquin. Mais j’étais partant pour une revanche, sur le terrain de son choix cette fois-ci, pour équilibrer un peu les choses ! Je savais aussi me montrer coopératif. Sans vraiment avoir eu le temps d’ajouter le moindre mot, je la laissais me guider dans la salle, la main dans la sienne. Je dois l’avouer, cette sensation était loin de me déplaire, au contraire. Elle avait des doigts si fins, et la peau si douce... j’aurai pu la suivre comme ça pendant bien longtemps. Dommage que la table de Air Hockey ne se trouvait qu’à quelques mètres de nous. Ce n’était d’ailleurs pas ma grande spécialité. J’étais plutôt gamer virtuel, si vous voyez le genre. Mais j’étais tout de même prêt à m’essayer à l’exercice, et tout faire pour remporter cette ‘manche’ : j’y tenais à lui donner ce gage ! « Si tu es aussi bonne qu’au flipper, je ne devrais pas avoir trop de mal à gagner ! » finis-je par lui répondre, quand nos deux mains se séparèrent –à grande tristesse-. Je me plaçai donc de l’autre côté de la table, mon palet en main. « C’est parti. ».

Une fois le premier palet mis en jeu, après quelques échanges, elle marqua le premier point. Je dois le dire, je n’étais pas aussi à l’aise que je le pensais. A vrai dire, ce n’était pas le jeu que je pratiquais le plus quand je venais ici. Au fil des échanges et des remises en jeu, les scores s’équilibraient peu à peu même si elle avait toujours bien deux palets de plus que moi à chaque fois. Après le 5 minutes de jeu réglementée par le jeton, le score était sans appel : madame avait gagné ! Mais la partie avait été ponctuée de bons éclats de rire à cause de un ou deux tirs chanceux de ma part, et de taquinerie gentillettes pour plus ou moins se bousculer l’un l’autre. « Je m’incline, mademoiselle ! » dis-je en laissant le palet sur le côté. « Match nul... dans ce cas, il nous faut une ultime épreuve pour nous départager. » Je jetais un rapide coup d’œil global dans la salle pour essayer de trouver une activité qui nous conviendrait à tous les deux. Bingo. Me rapprochant d’elle, je mimais les gestes d’un prince qui inviterait une fille de la cour à danser « M’accorderiez-vous cette danse, très chère ? ». En fait, ce que je lui proposais n’avait rien d’aussi romantique. Je pointais du doigt la « Dance Game Machine » de l’Arcade, qui selon moi serait le moyen le plus amusant et le plus équitable pour nous départager. Comme elle le fit pour moi plutôt, je la pris par la main pour l’accompagner jusqu’aux machines de danse. Néanmoins, je tentais de la tenir beaucoup moins timidement que tout à l'heure. « Je suis un tel gentleman que je te laisse choisir la chanson et les réglages. » finis-je par dire lorsque nous arrivions en face des dites machines. Je l’avoue, je n’étais pas en terrain conquis, et elle avait bien dû le remarquer...

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Re: one step at a time. | Sam 3 Oct 2015 - 22:16

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woori&noam

Elle riait, parlait, s'exclamait avec une spontanéité déconcertante. Elle n'avait plus cette spontanéité depuis sa grossesse. Mais Noam réveillait ça en elle, il était comme un détonateur à la bombe qu'elle était en fait. Elle adorait qu'il ne juge pas son caractère. Elle avait toujours été à des kilomètres d'être une bonne petite coréenne, ça lui avait souvent coûté cher. Avec le beau professeur, elle se sentait libre de le faire, et putain que c'était bon.

Elle se permettait même d'être mauvaise perdante et de se trouver des excuses, ce qui amusait encore plus Noam qui mettait le feu aux poudres, mais il allait finir par se brûler... « Ce n’est pas de ma faute si tu te laisses déconcentrer par si peu ! » C'est vrai. Elle se voyait mal lui répondre : « Ce n'est pas de ma faute si tu me fais autant d'effet. », craignant quand même être trop entreprenante. Elle avait perdu, tant pis, le gage ne lui faisait pas si peur que ça, il était même attrayant presque. Mais bon, il y avait quand même sa fierté en jeu.

Devant le Air Hockey, elle était carrément plus sûre d'elle mais le risque zéro n'existe pas, surtout si Noam décidait de tricher une nouvelle fois. Bien que cela ne soit pas des plus désagréable. Vraiment, son corps réagissait étrangement quand il s'approchait d'elle, et ça la troublait. « Si tu es aussi bonne qu’au flipper, je ne devrais pas avoir trop de mal à gagner ! » Elle le regarda la bouche ouverte dans une expression faussement offensée, mais ne pouvait cacher son petit sourire. « C’est parti. ». En effet c'était parti et elle s'en sortait plutôt bien. Elle ria, cria, et jura même lorsque le beau professeur marqua des points. Elle rougit sur le moment, mais oublia sa gêne rapidement en le voyant peu choqué, et même plutôt amusé.

Lorsqu'elle fut désignée grande vainqueur de la partie, elle s'autorisa même une petite danse de la victoire, oui elle n'avait pas la victoire humble. « Je m’incline, mademoiselle ! » Elle leva les bras en l'air comme une grande championne. « Match nul... dans ce cas, il nous faut une ultime épreuve pour nous départager. » Et avant qu'elle ne rétorque quoique ce soit, il se la joua grand prince et l'entraîna vers la prochaine épreuve la terrible Dance Game Machine. Elle se laissa guider, appréciant la fermeté de sa main sur la sienne, se mordant la lèvre pour ne pas trop sourire bêtement. Il avait de grandes mains, et douces en plus de ça. Ceci dit, une fois devant la machine, elle n'était plus aussi bien, tout simplement parce que la danse, elle avait oublié ça depuis trois ans maintenant. Les seules danses qu'elle faisait étaient sur des comptines qu'elle chantait à Yoon Woo pour l'amuser.

« - Je suis un tel gentleman que je te laisse choisir la chanson et les réglages. » Elle le regarda toujours en souriant, mais pas si sûre d'elle. « Ne me dis pas que tu m'as caché que en plus tu es un as de la danse? » Elle essayait de gagner du temps oui, mais bon, il fallait se lancer. Elle regarda les titres proposés et finit par opter pour un groupe de filles sympa, et une chanson ultra mouvementée, autant y aller à fond après tout. Si elle devait être ridicule, au moins elle le serait à fond. Une fois le choix fait, elle regarda Noam d'un petit air arrogant tout en enlevant ses escarpins à talons, qu'elle jeta sur le côté de la machine, autant mettre toutes les chances de son côté.

La musique commença, et Woori regretta presque immédiatement son choix, c'était trop rapide. Mais Noam n'avait pas l'air de s'en sortir mieux. Et elle riait, qu'est-ce qu'elle riait bordel, ça lui faisait un bien fou. Et elle criait aussi quand le rythme accélérait à nouveau. Le morceau finit, et elle pleurait presque de rire, elle était à bout de souffle. Elle regarda les scores, de quelques points, il avait gagné, c'est qu'elle avait tellement rit qu'elle avait dû arrêter de danser par moment. « Nooon !! » Râla-t-elle histoire de faire bonne figure, car jamais la défaite n'avait été aussi bonne. « Tu as encore fait exprès de me déstabiliser c'est ça hein ! » Taquina-t-elle son cavalier de la soirée. « En tout cas, vous m'aviez caché ce superbe jeu de jambes monsieur le professeur... » Ajouta-t-elle d'un air aguicheur. Elle ramassa ses chaussures, les gardant à la main et vint se remettre aux côtés du dit professeur plus petite de presque dix centimètres. « Alors, tu me donnes mon gage ou j'ai le droit à une dernière chance ? » Demanda-t-elle toute proche de lui, prête à recevoir son gage mais étrangement, elle avait presque hâte de l'entendre.

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Re: one step at a time. | Mer 7 Oct 2015 - 15:35

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woori&noam

Je commençai vite à regretter de nous avoir dirigé vers cette machine. En effet, même si je n’avais pas deux pieds gauche, le rythme de la chanson était assez rapide, et j’avais l’impression qu’on nous demandait de faire une centaine de pas à la minute : autant dire que j’étais totalement largué. Mais force est de constater que je n’étais pas la seule à patauger étant donné le fait que Woori semblait tout aussi à la ramasse que moi ; ça faisait plaisir ! Enfin, au moins ça aura eût le mérite de nous faire rire tous les deux, car je pense qu’on a du se déconcentrer mutuellement avec nos fous rire commun et communicatif. En regardant le tableau des scores, je vis que j’étais le grand vainqueur de cette session, bien que ma performance fût loin d’être bonne. « Ah ça... je ne faisais que m’échauffer. » répondis-je à sa remarque sur mon jeu de jambe. « Mais tu pourras en voir beaucoup plus si tu acceptes que je t’emmène danser un jour. » rajoutai-je en lui faisant un petit clin d’œil. J’avais très envie de l’emmener dans un bar dansant à l’occasion, même si j’aimais aussi nos petits rendez-vous plus posés. Je la vis se rapprocher de moi –accessoirement- bien plus petite que tout à l’heure. J’avais presque oublié cette histoire de gage. Je n’y avais même pas réellement réfléchir en lançant cette idée... Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui proposer ? Je tenais à me laisser quelques minutes pour réfléchir et ne pas lancer n’importe quoi. Après tout, c’était une occasion pour rajouter un peu de piment à notre rendez-vous, et je ne comptais pas la laisser passer. « Eh non, les règles sont les règles... tu vas bel et bien y avoir droit à ton gage ! ». Puis, je marquai un temps de pause avant d’ajouter « Mais les perdants ont aussi le droit à des lots de consolation. ». La laissant remettre ses chaussures, je déposai ensuite un léger baiser sur front avant de mettre un bras autour de son épaule, avant de la guider vers le bar posté au centre de la salle d’arcade.

Une fois arrivée devant celui-ci, je la laissai s’installer sur les tabourets hauts. « Qu’est-ce que tu veux prendre ? C’est moi qui régale ! » dis-je avant d’indiquer au barman que j’allais prendre une despe. J’avais un peu réfléchi au gage que j’allais lui proposer depuis tout à l’heure, alors c’était avec assurance que je repris finalement la parole. « Je te laisse choisir... qu’est-ce que tu préfères entre : dire oui à ce que je te demanderai pendant les 24 prochaines heures ou bien, me faire le plus de compliment possible pendant la même période ? » dis-je d’un air amusé. Je ne savais pas vraiment lequel pouvait être le plus arrangeant ou être le pire, à vrai dire j’avais un peu lancé ce qui m’étais finalement venu à l’esprit. Dans tous les cas, je sentais que ça aurait bien pu être amusant. Nos boissons arrivèrent enfin. Je pris ma bouteille de despe que je commençai à boire. Le goût me rapellant des souvenirs, je décidai de me lancer dans une petite tirade nostalgique. « En Colombie, on nous servait toujours ce genre de boisson avec des piments... ça arrachait, mais au moins on buvait avec beaucoup plus de modération... enfin on essayait» lançai-je en riant légèrement. Je lui avais déjà parlé à quelques reprises de ma vie en Amérique Latine pendant quelques années.

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Re: one step at a time. | Ven 9 Oct 2015 - 19:13

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woori&noam

Si leur partie de dance machine n'avait été qu'un échauffement, Woori rendait les armes, la danse n'était pas pour elle. Bien qu'elle ne soit pas pour Noam non plus de ce qu'elle avait pu voir. Pourtant il voulait l'inviter à danser... L'idée lui plaisait sans lui plaire. Woori avait adoré les boîtes et les bars à une certaine époque, mais depuis sa grossesse, elle avait tiré un trait sur tout ça, et avait comme qui dirait perdu le rythme. Elle se contenta de hocher les épaules, pourquoi pas, mais elle n'était pas très sûre... De toute façon, ils n'y étaient pas encore. Pour le moment, c'était l'heure du gage, et plutôt que d'être nerveuse elle avait presque hâte de l'entendre. « Eh non, les règles sont les règles... tu vas bel et bien y avoir droit à ton gage ! ». Elle fit la moue. « Mais les perdants ont aussi le droit à des lots de consolation. » Elle remit ses chaussures en le regardant en coin, un petit sourire aux lèvres. Elle le laissa lui embrasser le front, rougissant légèrement à ce contact, et se laissa guider jusqu'au bar, se rapprochant un peu de lui qui avait passé son bras autour d'elle.

Arrivée au bar, elle s'assit sur l'un des hauts tabourets. « Qu’est-ce que tu veux prendre ? C’est moi qui régale ! » Elle sourit à cette annonce. « - Oh et bien si c'est monsieur le professeur qui régale... » Le taquina-t-elle. Elle adorait l'appeler ainsi car à ses yeux il avait l'air de tout sauf d'un prof. D'ailleurs au début elle pensait qu'il était un sunbae, et non un enseignant. « - Je prendrais une Cass s'il vous plaît ! » Annonça-t-elle au barman. Woori buvait rarement, mais une bière ne faisait jamais de mal. « - Je te laisse choisir... qu’est-ce que tu préfères entre : dire oui à ce que je te demanderai pendant les 24 prochaines heures ou bien, me faire le plus de compliment possible pendant la même période ? » Elle éclata de rire en entendant le gage, c'était tellement typique. Elle réfléchit un instant, sa tête appuyée au creux de sa main alors que son coude était posé sur le bar. « - J'ai peur que si je prenne les compliments tu ais encore plus la grosse tête que tu ne l'as déjà... Oh ne me regarde pas comme ça! » Rit-elle face au regard que lui lançait Noam. « - Tu crois que je ne le vois pas ton petit air arrogant depuis que tu m'as battu au flipper ! » Continua-t-elle en le pointant du doigt d'un faux air accusateur. « - Je choisis donc de te dire oui à tout pendant 24h... En restant raisonnable. » Souligna-t-elle en haussant un sourcil.

Les boissons arrivèrent, elle but une gorgée de sa boisson, grimaçant doucement au goût amer de la bière dont elle avait perdu l'habitude. Elle observa Noam qui semblait perdu dans ses pensées. « En Colombie, on nous servait toujours ce genre de boisson avec des piments... ça arrachait, mais au moins on buvait avec beaucoup plus de modération... enfin on essayait» Elle sourit doucement, imaginant la situation. Elle aurait aimé le connaître à cette époque, il avait l'air nonchalant comme ça, mais des petites anecdotes qu'il avait pu lui raconter sur la Colombie, il avait l'air haut en couleur à cette époque. « - Tu as toujours l'air un peu mélancolique lorsque tu parles de la Colombie, tu aimerais y retourner ? » Demanda-t-elle réellement curieuse de savoir s'il y repartirait ou non. Elle but une nouvelle gorgée de sa boisson. « - Je t'envie en tout cas, je n'ai jamais eu la possibilité de quitter la Corée... Mais bizarrement je suis moins coréenne qu'une vraie coréenne. » C'est ce qu'on lui avait reproché à plusieurs reprises quant à son caractère un peu trop exubérant à l'époque, et encore moins à présent qu'elle était maman à 23 ans, mais ça elle se gardait bien de le dire. « - Mais du coup, si tu as besoin d'un guide pour visiter Séoul, Pusan, Jeju ou même aller sur la côté à Sokcho, je suis à ta disposition. » Sourit-elle doucement. « - Tu m'as souvent parlé de la Colombie et je trouve ça énorme, mais tu ne m'as pas souvent parlé de ton parcours en arrivant en Corée. Je sais que t'es un prof plutôt canon et un geek à tes heures perdues mais à part ça je ne sais pas en quoi consiste ton parcours coréen. » Sourit-elle en portant à nouveau sa bouteille à ses lèvres, buvant une autre gorgée de sa bière. Les récits qu'il lui avait fait de la Colombie l'avait souvent projeté dans un petit monde dépaysant qu'elle ne connaissait pas du tout. Tristement, elle n'avait jamais eu les moyens de voyager à l'étranger. Mais entendre Noam parler de sa vie à l'étranger lui donnait des envies d'aventures qu'elle ne pouvait malheureusement pas assouvir. « - J'aurais adorer faire ce que tu as fait mais en Angleterre... Mais je parle pas un mot d'anglais. Faudra que tu me donnes des cours particuliers. » Ajouta-t-elle espiègle.

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Re: one step at a time. | Sam 10 Oct 2015 - 3:39

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woori&noam

J’adorai l’entendre me taquiner. J’imagine que ça signifiait qu’elle se sentait de plus en plus à l’aise en ma compagnie et que les choses avançaient dans le bon sens. « C’est une décision bien sage ! Espérons que tu ne la regrettes pas » lui répondis-je pour la taquiner à mon tour quant à son choix par rapport aux gages. A vrai dire, quoi qu’elle eût choisi, je pensais que ça reviendrait au même. Dans tous les cas, j’allais bien m’amuser.

Il est vrai qu’il m’arrivait d’être nostalgique de mes années en Colombie. En même, à quelques détails près, je pouvais facilement affirmer que j’y avais vécu la meilleure période de ma vie. J’étais complètement dans mon élément. Et même si mon installation en Corée était réussie dans l’ensemble, je ne pouvais m’empêcher d’avoir ce regard nostalgique sur cette période. Ca avait aussi bien sûr un rapport avec le fait que je regrette ma période de jeunesse et d’insouciance, car maintenant je ne peux me dédouaner des responsabilités qui m’incombaient. « C’est de la nostalgie positive ! Ma vie est ici maintenant, et c’est très bien comme ça. Mais y retourner pour un petit séjour, pourquoi pas. » dis-je un léger sourire amer aux lèvres, tout en continuant à l’écouter. C’est fou, à chaque fois que je racontais mon parcours aux gens, beaucoup avouaient m’envier pour les mêmes raisons qu’elle, ce que je pouvais parfaitement comprendre. Et j’étais totalement sur son dernier point. Elle n’avait rien d’une coréenne lambda et classique. D’ailleurs, si ça avait été le cas, je ne me serai jamais retournée sur elle. Elle avait ce charme unique et cette personnalité affirmée qui faisaient d’elle une fille si spéciale, si intéressante. « Tant mieux. Tu es très bien comme tu es, ne change rien. » lui dis-je en plongeant mon regard dans le sien, pendant quelques secondes qui me parurent bien longues. Puis, sans rien ajouter, un sourire espiègle aux lèvres, je bus une gorgée de bière. « Ca sera avec plaisir ! Mais il ne faut pas que la guide fasse concurrence aux paysages, sinon ça ne sera pas instructif » fini-je par répondre sur le ton de la plaisanterie. Je ne voulais surtout pas apparaître comme un gros lourdau, mais ce genre de phrase me faisait bien rire et j’espérais que c’était réciproque.

La discussion continuait son rythme et je trouvais ça intéressant que l’on cherchait un peu plus à se découvrir. Cependant, je failli déglutir à l’annonce de son autre question. « Beauté et informatique... ça me résume assez bien tu sais, pas besoin d’en savoir plus » dis-je en buvant plusieurs gorgées. J’étais dans une situation assez cocasse étant donné que mon parcours en Corée était bien tumultueux. Je n’allais tout de même pas lui dire que j’étais ici pour retrouver une partie de ma famille qui avait un lien avec la mafia, et que j’ai réussi à avoir mes papiers de séjour grâce à un mariage épineux... « Non en vrai, ce n’est pas si intéressant que ça. Je voulais juste rejoindre ma sœur que je n’avais pas vue depuis plus de 3 ans. Au début ça n’a pas été facile, j’ai du repasser toutes mes équivalences pour pouvoir enseigner et enchainer les jobs prises de tête, mais avec de la chance j’ai pu trouver mon boulot de prof ! » Enfin, surtout merci au père de Su Jin qui connaît très bien le directeur de la Yonsei. Bref, je ne tenais pas à m’attarder sur le sujet, préférant embrayer sur autre chose. En effet, il était vrai que les coréens n’étaient pas les plus forts en anglais, allez savoir pourquoi. Mon anglais était bien meilleur que mon coréen, et au début, j’avais eu bien du mal à comprendre les expressions propres de la langue. « Bien sûr, avec un prof aussi qualifié que moi la langue de Shakespeare n’aura plus aucun secret pour toi. » dis-je sur un ton malicieux. Puis j’ajoutais, le sourire aux lèvres : « D’ailleurs, ça me fait penser que j’ai toujours voulu t’inviter à dîner à la maison, et vu que tu n’es pas trop en position de refuser... ». Concrètement, ça me ferait très plaisir de passer une soirée en sa compagnie. Il était indéniable qu’elle m’attirait physiquement et ce petit jeu me distrayait énormément. Maintenant que nous étions tranquillement assis, je pouvais mieux l’observer et j’avais passé mon temps à la déshabiller du regard. Bien que je faisais en sorte d’être le plus discret possible, j’étais sûr qu’elle l’avait remarqué. Perdu dans mes pensées, une question me vint finalement à l’esprit. « Mais ta vie doit être tout aussi intéressante. Enfin, si tu es en première année maintenant, c’est bien tu as du faire une pause dans tes études pour mener un autre projet à côté. » Beaucoup de jeune prennent un temps de césure pour se ressourcer, je me demandais bien à quelle cause Woori avait du consacrer le sien.

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Re: one step at a time. | Dim 11 Oct 2015 - 19:30

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woori&noam

Regretterait-elle son choix de gage ? Elle en doutait fortement. Surtout qu'elle le trouvait prometteur. Elle n'arrivait pas à se défaire de son petit sourire en imaginant toutes les possibilités que cela pouvait leurs offrir. Mais en attendant, la conversation continuait, et en plus de le dévorer des yeux, elle buvait ses paroles. Elle admirait le courage qu'il avait eu de partir dans un pays aussi mystérieux que la Colombie. C'était peut-être parce que les écoles coréennes ne mettaient pas vraiment l'accent sur les études de l'Amérique Latine, mais elle ne savait pas vraiment quoi imaginer en parlant de ce pays. Et l'inconnu la faisait rêver plutôt que de l'effrayer. Il avait aussi un recul impressionnant. Woori dans ses mauvais jours était terriblement mélancolique de sa vie avant Yoon Woo et avait du mal à voir le positif des choses. Elle se sentait enlisée dans un présent difficile sans réelle perspective pour l'avenir. Mais Noam aussi mélancolique pouvait-il être positivait sur son expérience, sans laisser la nostalgie prendre le pas. Sans doute devait-il cela à son fameux flegme...

Son regard plongé dans le sien elle se sentait brûler de l'intérieur. S'il ne cessait pas de la regarder de cette façon, elle n'allait plus répondre de rien. Il l'attirait terriblement, et chaque geste ou regard qu'il avait à son égard réveillait chez elle des envies qu'il aurait été indécent d'exprimer à haute voix. Elle ne cessait de capter ses regards et avait du mal à se concentrer, pourtant son parcours en Corée l'intéressait vraiment. Elle se souvenait qu'il avait une sœur, il lui en avait parlé à plusieurs reprises, Nina si sa mémoire ne la trompait pas. Son parcours semblait banal, presque décevant, mais le fait de savoir qu'il était prof ne cessait de la surprendre. Il ne rentrait absolument pas dans le « moule » des enseignants, et heureusement. Heureusement car ce qu'ils désiraient tous les deux ne devrait pas avoir lieu entre un professeur et une élève. Mais l'interdit ne le rendait que plus désirable.

« Bien sûr, avec un prof aussi qualifié que moi la langue de Shakespeare n’aura plus aucun secret pour toi. » Elle l'espérait bien... « D’ailleurs, ça me fait penser que j’ai toujours voulu t’inviter à dîner à la maison, et vu que tu n’es pas trop en position de refuser... » Elle sourit en se mordant la lèvre. Le fait d'aller chez lui sous-entendait plus qu'un repas selon elle, et pourtant elle en crevait d'envie. « Je n'ai pas le droit de refuser de toute façon... Mais quand bien même j'adorerais. » Répondit-elle en soutenant son regard un instant avant de le détourner sur la bouteille qu'elle avait entre les mains, les joues légèrement roses. « Mais ta vie doit être tout aussi intéressante. Enfin, si tu es en première année maintenant, c’est bien tu as du faire une pause dans tes études pour mener un autre projet à côté. » C'était le genre de questions qu'elle détestait, et qu'elle redoutait. Son mensonge était pourtant bien rodé, mais mentir et nier l'existence de son fils la mettait toujours mal à l'aise. Et même si elle se sentait parfaitement à l'aise avec Noam, elle ne se voyait pas lui parler de Yoon Woo. « Oh intéressante pas vraiment... Il y a eu pas mal de bouleversements sur la fin de ma première année de stylisme, et je me suis remise en question. Ma meilleure amie est tombée gravement malade et j'ai passé beaucoup de temps avec elle. » La leucémie de Kelea n'était pas LA raison qui avait fait qu'elle n'avait pas étudié pendant deux ans, mais pouvoir être à ses côtés dans ces moments avaient été une souffrance comme un bonheur. « Et j'étais déjà assez écolo sur les bords mais je me suis dis que sa maladie venait sans doute de notre façon de vivre... Je suis devenue ce qu'on appelle une horrible bobo bio qui veut sauver le monde. » Dit-elle en riant. « Et c'est comme ça que j'ai commencé mes études de cosmétologie, parce que je suis aussi superficielle, pour créer ma marque de cosmétiques bio. » Conclut-elle en buvant une gorgée de sa bière. Bon, elle ne mentait pas en racontant ça, elle omettait juste qu'un petit bout au nom de Yoon Woo avait aussi motivée ses décisions et sa remise en question.

Un peu gênée par son propre petit discours, elle détourna le regard, jetant un coup d’œil autour d'eux. De là, ils pouvaient voir presque tous les jeux de l'arcade. Et elle manqua de s'étrangler avec sa boisson en avisant les machines à grappin. Elle toussa plusieurs fois avant de se lever en poussant une exclamation de joie. Elle arriva devant les nombreuses machines à grappin les inspectant toutes rapidement. Elle se tourna vers Noam qui l'avait suivit. « J'adore ces trucs ! » A une époque, elle pouvait passer des heures avec sa potes du lycée à essayer d'obtenir une peluche. Elle se débrouillait bien d'ailleurs, mais elle ignorait si elle avait encore ce talent ou si elle l'avait perdu. « Ca sera toi. » Dit-elle solennellement à la machine qu'elle avait choisit. Elle contenait des peluches de personnages de dessin anime qu'elle adorait, elle avait grandi, elle était maman, mais pas que. « Tu peux me tenir ça ? » Demanda-t-elle en tendant sa bouteille à Noam, elle l'avait emmené avec elle dans la précipitation. Une fois les mains libres, elle glissa un jeton dans la machine, et se mit au commande du grappin. Elle le fit descendre, aller à droite, et visait la peluche de Bambi. Le grappin se referma en effet sur la peluche, mais ne l'attrapa pas, et remonta à vide. Elle râla, mais remit un autre jeton, visant la même peluche. Bien qu'elle eut changé de technique elle échoua à nouveau. Après un troisième essai sans résultat, elle devait bien avouer qu'elle avait perdu tout son talent. Elle râla contre la machine avant de lui donner un petit coup de pied. « Aieuh. » Râla-t-elle une dernière fois avant de l'abandonner en boitillant. Elle revint vers Noam en faisant la moue, lui la regardait visiblement amusé. « A une époque, j'étais une déesse au grappin. » Se justifia-t-elle simplement en reprenant sa bouteille des mains de son cavalier de la soirée.

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