Mon coeur battait vite. Peut-être beaucoup trop vite. Dès que mon regard se confrontait au sien, ça me procurait des frissons. Ce n'était pas désagréable, loin de là, surtout que ses mains qui se baladaient dans mon dos me stimulaient plus qu'autre chose. J'aimais quand ses ongles rampaient ainsi le long de ma colonne vertébrale. J'aimais quand Joo Hee recherchait ce contact si privilégié entre nous. Elle me faisait planer et à ses côtés, j'atteignais une autre phase du plaisir. Une phase haute, si haute que personne d'autre qu'elle et moi ne pouvait s'y rendre. Mes sens étaient en réelle effervescence et je m'abandonnais à ce plaisir si unique que je n'éprouvais qu'avec Joo Hee. Ses lèvres contre les miennes, j'approfondis alors le baiser, baissant mes épaules vers elle à cause de ses bras qui m'enserraient. Elle aussi ne pouvait pas attendre davantage. Tout semblait nouveau ce soir. Peut-être à cause des sentiments qu'on éprouvait librement l'un pour l'autre. Quoiqu'il en soit, ça ne changeait rien à la façon de procéder, alors après avoir attrapé ses cuisses pour me dégager le passage, je la possédais. En douceur, je la fis mienne pour la énième fois depuis qu'on se connaissait. Je remontai une main pour prendre la sienne et la serrer, afin de lui communiquer cette nouvelle salve de plaisir qui m'envahissait. Le contact était doux, chaud, et très agréable. Comme d'habitude. Mais chaque fois était unique. Chaque nuit à ses côtés était une cure de jouvence pour moi.

Je relevai légèrement la tête pour dévisager Joo Hee. J'essayais de voir si elle souffrait. Depuis le temps, j'avais appris à rendre toujours les débuts agréables. Je vins embrasser sa joue une première fois, suivi d'un soupir brûlant contre sa peau pour lui signifier mon bien-être. Quelques longues secondes plus tard, je repris possession de ses lèvres, tout comme du reste de son corps. J'ondulais au-dessus d'elle, avec une lenteur et une langueur qui me caractérisait bien à chaque départ. Je la serrai tout contre moi, pour partager avec elle le plaisir immense qui montait en moi. Je nichai mon visage dans son cou, y étouffant ainsi mes soupirs de plus en plus bruyants. Mon regard se posa sur nos ombres qui défilaient sur le mur. La faible lumière de la commode les éclairaient comme un halo. Et nos ombres dansaient. Elles dansaient sur ce mur comme si elles dansaient sur le destin qui nous avait enfin réunis. Elles dansaient, elles s'enlaçaient, comme quand la nuit s'agrandissait et que les rêves se fiançaient.

Joo Hee ne pouvait plus attendre davantage. Son cœur battait à une vitesse hallucinante, son corps semblait s’enrouler dans une couverture de bien-être. Après avoir rué ses lèvres sur celle de son petit ami et amant, elle le laissait attraper ses cuisses. Elle resserrait doucement l’emprise de sa main dans son dos en le sentant et le laisser s’emparer de la seconde. Elle lui lançait un regard rassurant lorsqu’il semblait s’inquiéter de ce qu’elle pouvait ressentir. Tout allait pour le mieux, elle ne pouvait pas demander mieux.

En le sentant onduler au dessus d’elle, elle sentait le plaisir la prendre peu à peu. Pour intensifier les choses et partager ce bonheur naissant, elle se décidait à l’accompagner doucement et soigneusement dans ses mouvements tout en continuant de le gratifier de douces caresses sur sa peau. Des soupirs de plaisir s’échappaient d’entre ses lèvres rouges, la chaleur empourprait davantage ses joues déjà colorées par l’excitation. Elle serrait à nouveau sa main dans la sienne pour lui signifier que elle aussi, elle y prenait du plaisir. De plus en plus par ailleurs, en harmonie avec ses mouvements qui se faisaient de plus en plus intense bien que toujours aussi tendre. Elle se mordait la lèvre inférieure un instant pour retenir des gémissements qu’elle penserait peut-être trop bruyants, n'en laissant seulement s'échapper quelques bribes. Ji Hoon n’avait rien à voir avec ses ex ou tout ces hommes qu’elle a bien pu connaitre au cours de sa vie. Il est tendre, plus doux, plus aimant et le plus aimé, que n’importe qui. Depuis le début il a su prendre la meilleure place dans son cœur et dans son esprit. Elle a désormais la véritable impression qu’il lui a toujours été destiné et que si après autant de temps il est toujours auprès d’elle, c’est parce qu’il est éternellement destiné à faire parti de sa vie.

En jetant un oeil à nos ombres qui se dessinaient sur le mur, je prenais conscience de la gravité de la situation. Ce n'était pas une urgence, mais petit à petit je me rendais compte que j'étais en couple. Que cette banale scène de sexe prenait enfin tout son sens. Enfin, enfin j'avais trouvé ce qui manquait à ma vie si incomplète. L'amour me pendait au bout du nez depuis si longtemps, me voilà rassuré de me raccrocher à Joo Hee. Je sentais son coeur battre à tout rompre au rythme du mien. Nos ondulations se coordonnaient avec perfection, j'éprouvais de plus en plus de plaisir à ses côtés. Cela pouvait durer l'éternité tellement c'était agréable de ne faire qu'un avec Joo Hee. Voilà, la boucle était bouclée et ma vie prenait un tout nouveau tournant. Je me refusais à me séparer d'elle. Mes doigts enserraient plus fort les siens. Mon visage de crispait au fur et à mesure qu'on gravissait les échelons d'un amour encore plus fort que tout. Je captais son regard, je voulais lire à travers ses yeux tout ce qu'elle pouvait ressentir. Aimait-elle ça ? Avait-elle conscience de ce que nous étions devenus dans cette obscurité protectrice ?

Le temps passait, et il devenait de plus en plus difficile de résister à ce plaisir naissant. Il grandissait, comme un parasite qui me paralysait de tous mes sens. Bientôt, dans des soupirs plus bruyants que les autres, je dus succomber. Je m'étais retenu de la griffer pour la marquer. Je la savais mienne, mais les autres sauraient-ils que Joo Hee m'appartenait ? Je poussai un léger râle à cette réflexion et je ralentis. Je reprenais petit à petit mon souffle. Mon torse s'élevait rapidement, en rythme avec le sien. Je finis même par me redresser et laisser à Joo Hee de l'air et de l'espace pour recouvrer ses idées. Je me sentais tout léger et libéré d'une frustration maintenue depuis longtemps. Je m'allongeai alors sur le côté, dévisageant Joo Hee silencieusement. J'espérais ne pas l'avoir déçue et de lui avoir prouvé que plus amoureux que moi, ça n'existait. Car je ressentais quelque chose de réellement fort pour elle.

Joo Hee prenait vraiment beaucoup de plaisir à faire l’amour avec Ji Hoon. Elle se souvient encore de la première fois, de ce privilège extrême qu’elle eut de le déniaiser, de faire de lui un homme, un vrai ! Il avait été si concentré et pourtant si maladroit. Elle n’avait pu s’empêcher de le trouver littéralement adorable. Il avait su faire les choses convenablement certes, mais il n’était rien comparé à maintenant. Aujourd’hui, il était absolument merveilleux … et plus particulièrement ce soir. Elle ne voudrait plus jamais le partager avec personne. Auparavant déjà, cela restait quelque chose de très éprouvant. Sa possessivité avait été graduelle, débutant doucement au début jusqu’à devenir totale maintenant. Il lui était encore difficile de se dire qu’elle était officiellement en couple avec Ji Hoon puisque dans le fond, c’est presque comme s’ils l’avaient toujours été.

La jeune femme laissait échapper un gémissement à peine retenu pour la dernière fois. Son souffle était saccadé, ses joues totalement rougies par l’effort. Ce n’était pas le genre d’effort désagréable qui vous laisse totalement mort et fatigué ou comme lorsque vous y avez été forcé. Non bien au contraire, elle se sentait bien, merveilleusement bien. Doucement, elle le regardait s’allonger auprès d’elle silencieusement. Elle passait sa main dans ses cheveux légèrement décoiffés en l’observant quelques instants. Puis elle se positionnait sur le côté pour lui faire face et tendait les doigts pour lui caresser doucement les traits de son visage en souriant. « Tu as été merveilleux. » Lui affirma t-elle doucement. « Tu es merveilleux Ji Hoon. » Renchérit-elle en remontant doucement ses caresses vers ses cheveux. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien avec un homme, personne sur cette Terre ne lui arrivait à la cheville et il se devait de le savoir.

Je me sentais bien, allongé là à ses côtés. Joo Hee se retourna vers moi et je fermai légèrement les yeux pour savourer ses caresses que j'avais appris à adorer avec le temps. Je vins poser ma main sur la sienne doucement, suivant ses gestes avec délicatesse, avant de venir me coller à elle, mon bassin contre le sien. Sa peau était encore brûlante. J'aimais quand son corps s'échauffait au mien. Je posai mon front contre le sien, silencieux, et je me concentrai sur sa voix et sa respiration. Je me sentais entier, vivant et libéré. J'avais enfin trouvé la source de mon bonheur, et c'était étonnant qu'un brin de femme comme Joo Hee pouvait rapidement devenir un pilier de ma vie. Je ne me voyais pas évoluer sans elle. Envers et contre tous, c'était désormais main contre la main que vous affrontrions l'adversité. A ses côtés, je me sentais fort. J'envoyais balader les critiques et les regards de travers. Même si j'avais appris à les ignorer, je m'épanouissais d'autant mieux avec l'unique regard amoureux de Joo Hee. Il n'y avait plus qu'elle qui comptait dans mon coeur, et je fis la promesse de la rendre heureuse, coûte que coûte.

« C'est toi qui me rends merveilleux. » Voici la seule chose dont je fus capable de lui répondre, après que sa douce voix ait chanté à mes oreilles. J'embrassai le bout de son nez, la serrant tout contre moi pour la protéger d'un mal imaginaire, puis après avoir profité de notre courte étreinte, je me redressai pour tirer les draps sur nos corps nus et épuisés. Je doutais que Joo Hee veuille faire quelque chose d'autre après ce sport de chambre, je me disais qu'il serait mieux si on dormait un peu. Ainsi, je m'installai confortablement dans le lit qui avait décidément un matelas d'enfer, et je reportai mon attention sur Joo Hee, la regardant sagement à mes côtés. Etait-ce réel, tout ça ? Notre couple était-il concret ? Notre amour était-il sincère ? J'esquissai un léger sourire et je nichai mon visage dans son cou pour me réfugier dans ses bras et humer son parfum si délicat. J'avais peur. J'avais peur de la perdre désormais. Car je ne savais pas ce que je deviendrais sans elle.

Joo Hee l’aimait. De tout son cœur et de toute son âme. C’était indéniable. Elle le trouvait beau, elle le trouvait parfait les défauts qu’il peut bien avoir. Elle se sentait tellement bête de ne pas l’avoir compris avant. Peut-être que cela n’aurait pas fonctionné si elle s’en serait rendu compte plus tôt ? La demoiselle se demandait si Moeko était intervenue. Comment ont-ils fait pour être synchro dans la compréhension de leurs sentiments ? Est-ce le hasard ou Moe-Moe la bonne fée ? En tout cas, il lui tarde de lui raconter. Depuis le temps !

La brune se mit à sourire alors qu’il lui mentionnait que c’est elle qui le rendait merveilleux. Elle n’en était pas tout à fait sûr, il l’était déjà alors qu’ils ne se côtoyer pas de si près mais peu importe, c’était incroyablement mignon et elle ne ripostait pas. Elle se nichait dans les draps blancs tandis que Ji Hoon les remontaient. Très bonne initiative. Autant dans le feu de l’action qu’il la voit nue ne la gêne absolument pas mais la nudité devient dérangeant lorsqu’elle s’est refroidie. Elle n’a toujours pas accepté cette micro-poitrine qui la gêne. C’est un réel complexe qui la hante depuis de nombreuses années. Elle sait bien qu’elle a d’autres atouts, mais cela reste plus fort qu’elle : ses yeux et son attention ne reste uniquement fixé sur ce point. Mais elle ne voulait plus y penser. Alors pour passer à autre chose, elle caressait à nouveau les cheveux du président des pyobeoms alors qu’il venait nicher son visage dans son cou. Il semblait temps de dormir. Elle embrassait donc le haut de sa tête avant de fermer les yeux.