Five Centimers Per Second

Mais ! Tss... c'est bon, vas-y, rigole, tu verras qui rigolerait en dernier si je sortais de la pièce en te laissant dans cet état, avec ta bosse dans le pantalon.

Après avoir gonflé les joues et planté mes yeux boudeurs sur les siens en voyant qu'il se payait totalement de ma tête, je finis par soupirer en renonçant une bonne fois pour toutes à agir autrement que d'habitude. Bon... allez... Myungshin, sois cute, c'est ce que tu fais de mieux. Ilsu se rappellera plus tard que t'as un tempérament capricieux et manipulateur absolument affreux à vivre (ça donne envie, hein?) si on ne te recardre pas à temps.

Dans un soupir, je concédais donc à prendre délicatement la main de mon ainé lorsqu'il me la tendit pour m'inviter à cesser ce petit combat entre nous, puis me laissais glisser jusqu'à son corps afin de pouvoir l'observer dans le fond des pupilles pendant quelques instants, de près. Malgré tout, une petite voix insidieuse cachée dans un coin de ma tête continuait de me dire de me méfier cet homme devant moi, mais les battements de mon coeur la recouvraient désormais de plus en plus et bientôt, je ne l'entendis finalement plus, fermant doucement les paupières afin d'apprécier les lèvres qui venaient de se déposer sur les miennes. Ca... faisait du bien. Vraiment, ça faisait un bien fou... je crois qu'Ilsu n'avait pas la moindre idée de ce que ce simple contact entre nous pouvait représenter, de mon côté... car en venant me coller un peu plus contre lui et en laissant descendre progressivement mes baisers derrière son oreille, dans son cou, en emmêlant une main à ses cheveux et en commençant à défaire impatiemment l'attache de ses jeans de l'autre, je lui renvoyais la confiance qu'il était bien le seul à me faire ressentir Confiance, sécurité... et... et cet autre truc parfois indésirable qui m'avait aussi poussé à la haïr pendant des semaines. C'était difficile, d'aimer quelqu'un. Ca demandait des efforts, ça demandait d'accepter de s'adapter et de travailler sur soi, lorsqu'on voulait que ça fonctionne. Et puis surtout, il ne fallait pas se perdre dans tout ça... quelle histoire compliquée.

Ce serait peut-être plus facile, la vie, sans l'amour.

Quelques minutes pus tard, ma joue vint finalement buter brusquement contre le carrelage brulant et j'entrouvris les lèvres pour trouver un peu d'air à travers la buée, soupirant lourdement sous la morsure qui venait de se tatouer à mon épaule.

Mais bien plus monotone et fade, aussi.

« Ilsu... »