In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo
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In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Ven 2 Oct - 0:15 Citer EditerSupprimer
Au nom de la rose ...
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«Allez...Hansoo une photo ! Fais pas ton timide !! » dis-je en forçant mon ami à fixer l'objectif. Moi fan de selfie ? Mmh. Disons plutôt qu'aujourd'hui j'avais passé une agréable journée en compagnie du Coréen et que je voulais garder ce jour gravé dans ma mémoire grâce à une photo. Même si depuis notre petit séjour au Japon, Hansoo s'était fait un GNS et qu'il essayait tant bien que mal d'utiliser son portable, il n'était pas encore un grand adepte des selfies. Il préférait prendre la nature en photo plutôt que lui-même mais je respectais son choix. Il restait humble. Et cela me plaisait. Hansoo était, en fait, l'homme le moins vantard que je connaisse. C'était à se demander s'il se trouvait appréciable. Les filles avaient beau dire qu'il était super mignon, est-ce qu'il y croyait vraiment ? Personnellement je le trouvais beau. Tout simplement. J'avais mis du temps à m'en rendre compte c'est vrai, mais à l'heure qu'il était, le trouvais terriblement élégant, mais surtout : beau.
Finalement je réussi à prendre une photo de nous que je regardai un instant avant d'attraper le bras du jeune homme. Nous n'avions pas fait grand chose aujourd'hui mais assez pour que cela me fasse sourire. Avec Hansoo j'avais besoin de très peu. Et maintenant je faisais un peu plus d'efforts pour parler de tout. Même si concernant mes vrais ressentis je n'avais pas encore réussi à aligner un mot. Il y a deux jours on avait carrément parlé politique. Chose inédite. Et le pire c'est qu'on s'était compris ! Certes, nous avions mélangé trois langues, mais c'est comme ça qu'on communiquait. «On ne voit pas bien à cause du temps mais...T'es beau sur la photo Hans'.. » lui dis-je en gardant le regard fixé sur ma photo. Pour une fois je n'essayai pas de regarder mes défauts. Je fixai simplement le visage de Hansoo. Même en photo il avait du charme.
Après avoir rangé mon portable, je repris la conversation que j'avais auparavant à propos de nos études. Je ne lui avais toujours pas dit. Pour mon départ. Je n'avais pas encore eu le courage de lui avouer. C'était plus fort que moi. Car lui dire, c'était comme prévoir. Et je ne voulais pas prévoir mon départ. Je ne voulais pas y penser. Mais malheureusement chaque nuit, je comptais. Un jour en moins avant la fin de mon long séjour. Les adieux seraient difficiles, je le savais. Alors je faisais en sorte d'en profiter au maximum. « Oh !! Hansoo !! Là en face ! On y va ? » demandai-je à mon compagnon lorsque j'aperçus une église un peu plus loin. Ce n'était pas la première fois que j'entrais dans une église avec mon cadet. Il m'était déjà arrivée de l'accompagner pour prier. Peu de personnes savaient que j'étais croyante. Ça ne se voyait pas sur ma tête comme diraient certains, mais autant dire qu'au Brésil, ils étaient tous pratiquants. Jusqu'à mes quinze ans j'avais passé tous les dimanches dans une église avec ma mère. J'avais perdu la pratique en arrivant au Japon mais la foi, je l'avais toujours. Et je continuai de prier. Tous les jours. Je priais pour mes amis, je priais pour ma famille, je priais pour Hansoo aussi. Je priais pour qu'il ne lui arrive rien de grave. Je demandais à Dieu qu'il le préserve de tous les maux du monde. Car définitivement, Hansoo était un ange. « Je vais en profiter pour déposer un....cig...une bougie ! » lui dis-je en pressant soudainement le pas, de peur que l'église ne ferme. J'avais remarqué qu'en Corée il n'y avait pas énormément de monde dans les églises en dehors des périodes de messes. Parfois j'y restais de longs moments pour aller me confesser. J'avais souvent besoin de me repentir. Dès que je mentais. Dès que mes pensées se faisaient malsaines. Autant dire qu'aller se repentir en Coréen cela avait été très compliqué, mais cela faisait presque neuf mois maintenant que je m'étais entraînée à lire et à traduire la bible en Coréen. Elle m'avait appris plein de vocabulaire, et surtout elle m'avait permis de ne pas perdre pied.
La main toujours accrochée au bras du garçon, je finis par me détacher de lui en poussant l'immense porte de l’église. Et à peine étais-je rentrée au sein du bâtiment, que je ressenti un grand frisson me parcourir. J'étais vêtue d'une simple robe, et les églises n'étaient pas toutes pourvues de radiateurs. Il faisait extrêmement froid. Le temps s'était considérablement rafraîchit. J'étais quelque peu frileuse. J'étais habituée aux degrés tropicaux. Alors les églises de Corée en plein automne... ça ne me faisait pas beaucoup de bien. Je jetai un coup d'oeil à mon ami en souriant avant d'aller tremper ma main droite dans l'eau d'un bénitier qui se trouvait juste à l'entrée de l'église. Je fis ensuite mon signe de croix sur le front puis m'avançai dans l'église sans rien dire. De toute manière il était hors de question de parler dans une église. C'était un lieu de prière, un lieu de relaxation. Je balayai l'édifice du regard. Pas un chat. Pas une seule personne qui priait ou qui se confessait. Je tournai la tête vers Hansoo, resté un peu plus loin. A quoi pouvait-il bien pensé ? Est-ce que lui aussi il souhaitait prier ? Il était beaucoup trop mystérieux pour moi. Il semblait si mélancolique parfois... J'avais l'impression de ne pas le connaître assez. Je le rejoignis puis lui attrapai la main pour marcher avec lui dans l'église. Mes yeux s'arrêtaient sur chaque objet, sur chaque idole, sur chaque petite croix puis sur les vitraux particulièrement bien réalisés. «Tu as besoin de te confesser ? » dis-je avant d'étouffer un petit rire en glissant une de mes mains dans les cheveux noirs, presque ébène, de Hansoo. Puis je posai comme à mon habitude, ma tête contre son épaule. Être ici me faisait un bien fou. Je me sentais coupée du monde. Ici c'était comme une seconde maison. On était seul. Seul avec Dieu. Et il n'y avait pas de lien aussi fort que ça. Dieu savait que quoi qu'on fasse, on lui était fidèle. Même si on pêchait. Même si on faisait des choses qui ne respectaient pas les écritures, nous restions fidèles. L'être humain n'était pas parfait. Mais tant que l'on se repentait. Si nos excuses étaient vraies, si nos regrets étaient sincères, alors on pouvait se faire pardonner par le tout-puissant.
Finalement je réussi à prendre une photo de nous que je regardai un instant avant d'attraper le bras du jeune homme. Nous n'avions pas fait grand chose aujourd'hui mais assez pour que cela me fasse sourire. Avec Hansoo j'avais besoin de très peu. Et maintenant je faisais un peu plus d'efforts pour parler de tout. Même si concernant mes vrais ressentis je n'avais pas encore réussi à aligner un mot. Il y a deux jours on avait carrément parlé politique. Chose inédite. Et le pire c'est qu'on s'était compris ! Certes, nous avions mélangé trois langues, mais c'est comme ça qu'on communiquait. «On ne voit pas bien à cause du temps mais...T'es beau sur la photo Hans'.. » lui dis-je en gardant le regard fixé sur ma photo. Pour une fois je n'essayai pas de regarder mes défauts. Je fixai simplement le visage de Hansoo. Même en photo il avait du charme.
Après avoir rangé mon portable, je repris la conversation que j'avais auparavant à propos de nos études. Je ne lui avais toujours pas dit. Pour mon départ. Je n'avais pas encore eu le courage de lui avouer. C'était plus fort que moi. Car lui dire, c'était comme prévoir. Et je ne voulais pas prévoir mon départ. Je ne voulais pas y penser. Mais malheureusement chaque nuit, je comptais. Un jour en moins avant la fin de mon long séjour. Les adieux seraient difficiles, je le savais. Alors je faisais en sorte d'en profiter au maximum. « Oh !! Hansoo !! Là en face ! On y va ? » demandai-je à mon compagnon lorsque j'aperçus une église un peu plus loin. Ce n'était pas la première fois que j'entrais dans une église avec mon cadet. Il m'était déjà arrivée de l'accompagner pour prier. Peu de personnes savaient que j'étais croyante. Ça ne se voyait pas sur ma tête comme diraient certains, mais autant dire qu'au Brésil, ils étaient tous pratiquants. Jusqu'à mes quinze ans j'avais passé tous les dimanches dans une église avec ma mère. J'avais perdu la pratique en arrivant au Japon mais la foi, je l'avais toujours. Et je continuai de prier. Tous les jours. Je priais pour mes amis, je priais pour ma famille, je priais pour Hansoo aussi. Je priais pour qu'il ne lui arrive rien de grave. Je demandais à Dieu qu'il le préserve de tous les maux du monde. Car définitivement, Hansoo était un ange. « Je vais en profiter pour déposer un....cig...une bougie ! » lui dis-je en pressant soudainement le pas, de peur que l'église ne ferme. J'avais remarqué qu'en Corée il n'y avait pas énormément de monde dans les églises en dehors des périodes de messes. Parfois j'y restais de longs moments pour aller me confesser. J'avais souvent besoin de me repentir. Dès que je mentais. Dès que mes pensées se faisaient malsaines. Autant dire qu'aller se repentir en Coréen cela avait été très compliqué, mais cela faisait presque neuf mois maintenant que je m'étais entraînée à lire et à traduire la bible en Coréen. Elle m'avait appris plein de vocabulaire, et surtout elle m'avait permis de ne pas perdre pied.
La main toujours accrochée au bras du garçon, je finis par me détacher de lui en poussant l'immense porte de l’église. Et à peine étais-je rentrée au sein du bâtiment, que je ressenti un grand frisson me parcourir. J'étais vêtue d'une simple robe, et les églises n'étaient pas toutes pourvues de radiateurs. Il faisait extrêmement froid. Le temps s'était considérablement rafraîchit. J'étais quelque peu frileuse. J'étais habituée aux degrés tropicaux. Alors les églises de Corée en plein automne... ça ne me faisait pas beaucoup de bien. Je jetai un coup d'oeil à mon ami en souriant avant d'aller tremper ma main droite dans l'eau d'un bénitier qui se trouvait juste à l'entrée de l'église. Je fis ensuite mon signe de croix sur le front puis m'avançai dans l'église sans rien dire. De toute manière il était hors de question de parler dans une église. C'était un lieu de prière, un lieu de relaxation. Je balayai l'édifice du regard. Pas un chat. Pas une seule personne qui priait ou qui se confessait. Je tournai la tête vers Hansoo, resté un peu plus loin. A quoi pouvait-il bien pensé ? Est-ce que lui aussi il souhaitait prier ? Il était beaucoup trop mystérieux pour moi. Il semblait si mélancolique parfois... J'avais l'impression de ne pas le connaître assez. Je le rejoignis puis lui attrapai la main pour marcher avec lui dans l'église. Mes yeux s'arrêtaient sur chaque objet, sur chaque idole, sur chaque petite croix puis sur les vitraux particulièrement bien réalisés. «Tu as besoin de te confesser ? » dis-je avant d'étouffer un petit rire en glissant une de mes mains dans les cheveux noirs, presque ébène, de Hansoo. Puis je posai comme à mon habitude, ma tête contre son épaule. Être ici me faisait un bien fou. Je me sentais coupée du monde. Ici c'était comme une seconde maison. On était seul. Seul avec Dieu. Et il n'y avait pas de lien aussi fort que ça. Dieu savait que quoi qu'on fasse, on lui était fidèle. Même si on pêchait. Même si on faisait des choses qui ne respectaient pas les écritures, nous restions fidèles. L'être humain n'était pas parfait. Mais tant que l'on se repentait. Si nos excuses étaient vraies, si nos regrets étaient sincères, alors on pouvait se faire pardonner par le tout-puissant.
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Re: In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Mer 7 Oct - 15:15 Citer EditerSupprimer
Au nom de la rose ...
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Une photo ? Bon, du moment que ce n'était pas moi qui devais la prendre, ça allait. Il fallait se rendre à l'évidence, je n'étais absolument pas fait pour utiliser les engins électroniques et encore moins les réseaux sociaux. Snapchat, j'oubliais systématiquement de l'ouvrir pour regarder mes nouveaux messages, car ça me gênait plus qu'autre chose de voir des notifications apparaître sur mon écran de téléphone. Très souvent, donc, je me contentais simplement de les enlever de mon champ de vision avec un petit bouton fait pour ça, mais du coup, ça me faisait régulièrement passer à côté de plein de messages... et je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais désespéré mes amis pour cette raison. Les sms, whatsapp, kakaotalk, tout ça, c'était du pareil au même. Au final, tout le monde s'accorderait à dire que si mon téléphone ne pouvait avoir que les fonctions « appeler », « Raccrocher », « clavier numérique » et « chercher contact », je serais l'homme le plus heureux du monde et eux avec ! Non, sérieusement... ces smartphones, c'était des ordinateurs miniatures qu'on pouvait, en option, utiliser comme téléphone, alors que ça devrait être le contraire. J'avais pas de patience pour ça, vraiment pas. GNS, n'en parlons même pas ! Cette application, elle semblait avoir sa propre volonté et postait des photos toute seule, en 5 exemplaires, ceci sans me demander mon avis! Appelez-moi papy Kang si ça vous amuse, mais en attendant, c'était quand même bien plus simple d'entendre la voix de son correspondant ou de lui écrire une lettre, lorsqu'on avait quelque chose de long à dire. Non, c'est vrai, je ne m'adaptais pas si facilement que ça... mais bon.
Enfin bref, ne parlons pas de ça. Sagement, je m'étais donc rapproché de Nora pour planter ma tête sur la sienne, puis pour passer mes bras autour de ses épaules, ceci afin de pouvoir la tenir un peu contre moi le temps de la photo pour laquelle je fis l'effort de sourire chaleureusement, chassant ainsi de mon visage cet air si sévère que je portais en temps normal. Je vous assure que je ne le faisais pas exprès, d'avoir l'air hautain. J'étais né comme ça, mais tout le monde devait quand même penser que j'étais un gros snob de service, alors que non... et vraiment, si je ne parlais pas à quelqu'un, c'était juste de la timidité pure et dure, rien d'autre (et si je ne répondais pas aux messages, c'était juste parce que je ne les voyais pas). Dans ces conditions, pas facile de se faire des amis... mais bon, au moins, y'avait des personnes comme Nora pour voir au travers des apparences. Je restais par ailleurs persuadé qu'elle avait changé d'avis à mon sujet le jour où je lui ai souri pour la première fois, dévoilant enfin une expression candide au milieu de tout ce sérieux... mais ça, c'était juste ma théorie.
Une fois la photo prise, c'est à contre coeur que je me séparais de la jeune femme pour reprendre notre marche, gardant pourtant mes yeux sur elle attentivement pendant que nous marchions et qu'elle comblait principalement le vide en remplissant 75% de la conversation, tandis que de mon côté, je me contentais essentiellement de hocher la tête. Pour être honnête, ça m'arrangeait bien qu'elle cause, car je n'étais vraiment pas bavard, mais je me demandais quand même si on allait revenir un jour sur cette histoire de Disney ou pas. Elle avait tout de même remarqué qu'il s'était passé un truc, non ? Et puis savoir qu'elle s'était mise à pleurer dans la douche, ça me restait encore sur la conscience... alors on en parlerait. Mais pas maintenant. Pour le moment, je me contentais donc de suivre le moment jusqu'à ce qu'on arrive proche d'une église. Nora voulait y entrer, mais moi, j'eus une petite grimace qu'elle ne du sans doutes pas voir. On m'avait appris que les églises Chrétiennes étaient à éviter, qu'elles instruisaient de faux enseignements... alors peut-être que c'était faux, tout ça, mais dans le doute, je préférais rester sur mes gardes. « Une bougie... ? Oh, tu peux dire un cierge ! C'est un peu compliqué comme mot, hein ? » Je souris, puis montais les marches en trainant un peu les pieds derrière la brésilienne, plantant finalement mon regard sur tout l'aménagement du lieu une fois que l'on fut à l'intérieur, comme si j'étais à la recherche de l'erreur de fabrication qui me permettrait de dire que c'était une « fausse église ». Oui. Vous pouviez dire que j'étais clairement en train de juger la croix, là-bas au fond, tout comme les vitraux et l'orgue au-dessus de nos tête, mais humpf... j'aimais pas ça. Malgré tout, Nora semblait à fond, elle, alors je n'allais pas cracher sur ses croyances, même si je choisis de m'asseoir sur un banc à l'écart, près d'une icône de la vierge marie que je me mis à fixer droit dans les yeux avec un air presque dédaigneux incrusté au fond de mes pupilles.
C'était tout de même un comble, pour moi qui me considérais comme étant quelqu'un de croyant... comme étant un homme de foi. Je priais tous les jours ou presque, mais voila qu'une fois dans une « vraie » église, je me mettais tout à coup à rejeter la culture sacrée de A à Z. Ce n'était certes pas la mienne, mais pour que mon dégoût aille jusqu'à une presque envie de dégrader l'endroit, c'est que quelque chose ne tournait quand même pas rond chez moi, je crois. Franchement, je ne comprenais pas trop pourquoi ça me prenait ainsi aux tripes, mais j'étais vraiment, vraiment en colère, juste là.
Après quelques temps, mon amie finit tout de même par revenir vers moi, une fois qu'elle se fut imprégnée de l'ambiance des lieux... et lorsque sa question me tomba dans les oreilles, puis que sa main glissa dans mes cheveux, je ne pus m'empêcher de soupirer. « Non merci, je te laisse ce plaisir... » Je me redressais un peu et constatais alors qu'elle avait la chair de poule, ce qui me poussa à retirer ma veste pour la déposer sur ses épaules par réflexe. « Tiens, ne prends pas froid... tu as pu allumer ton cierge ? » On peut se casser d'ici, maintenant ? Je me sentais franchement nerveux, entre ces murs, et c'est d'ailleurs ce qui me poussa à taper un peu du pied sur le sol, tout en passant un bras autour de la taille de Nora, afin de la rapprocher de moi pour la tenir éloignée des mauvaises entités qui trainaient peut-être dans le coin. Avec toutes les funérailles qui avaient lieu ici, Dieu sait combien d'énergies lourdes plombaient les murs. Si je priais à ciel découvert à chaque fois, c'était pas pour rien.... « Tu crois vraiment qu'il faut que tu viennes dans des endroits comme celui-ci, afin de parler avec un prêtre, pour alléger ton coeur ? »
Enfin bref, ne parlons pas de ça. Sagement, je m'étais donc rapproché de Nora pour planter ma tête sur la sienne, puis pour passer mes bras autour de ses épaules, ceci afin de pouvoir la tenir un peu contre moi le temps de la photo pour laquelle je fis l'effort de sourire chaleureusement, chassant ainsi de mon visage cet air si sévère que je portais en temps normal. Je vous assure que je ne le faisais pas exprès, d'avoir l'air hautain. J'étais né comme ça, mais tout le monde devait quand même penser que j'étais un gros snob de service, alors que non... et vraiment, si je ne parlais pas à quelqu'un, c'était juste de la timidité pure et dure, rien d'autre (et si je ne répondais pas aux messages, c'était juste parce que je ne les voyais pas). Dans ces conditions, pas facile de se faire des amis... mais bon, au moins, y'avait des personnes comme Nora pour voir au travers des apparences. Je restais par ailleurs persuadé qu'elle avait changé d'avis à mon sujet le jour où je lui ai souri pour la première fois, dévoilant enfin une expression candide au milieu de tout ce sérieux... mais ça, c'était juste ma théorie.
Une fois la photo prise, c'est à contre coeur que je me séparais de la jeune femme pour reprendre notre marche, gardant pourtant mes yeux sur elle attentivement pendant que nous marchions et qu'elle comblait principalement le vide en remplissant 75% de la conversation, tandis que de mon côté, je me contentais essentiellement de hocher la tête. Pour être honnête, ça m'arrangeait bien qu'elle cause, car je n'étais vraiment pas bavard, mais je me demandais quand même si on allait revenir un jour sur cette histoire de Disney ou pas. Elle avait tout de même remarqué qu'il s'était passé un truc, non ? Et puis savoir qu'elle s'était mise à pleurer dans la douche, ça me restait encore sur la conscience... alors on en parlerait. Mais pas maintenant. Pour le moment, je me contentais donc de suivre le moment jusqu'à ce qu'on arrive proche d'une église. Nora voulait y entrer, mais moi, j'eus une petite grimace qu'elle ne du sans doutes pas voir. On m'avait appris que les églises Chrétiennes étaient à éviter, qu'elles instruisaient de faux enseignements... alors peut-être que c'était faux, tout ça, mais dans le doute, je préférais rester sur mes gardes. « Une bougie... ? Oh, tu peux dire un cierge ! C'est un peu compliqué comme mot, hein ? » Je souris, puis montais les marches en trainant un peu les pieds derrière la brésilienne, plantant finalement mon regard sur tout l'aménagement du lieu une fois que l'on fut à l'intérieur, comme si j'étais à la recherche de l'erreur de fabrication qui me permettrait de dire que c'était une « fausse église ». Oui. Vous pouviez dire que j'étais clairement en train de juger la croix, là-bas au fond, tout comme les vitraux et l'orgue au-dessus de nos tête, mais humpf... j'aimais pas ça. Malgré tout, Nora semblait à fond, elle, alors je n'allais pas cracher sur ses croyances, même si je choisis de m'asseoir sur un banc à l'écart, près d'une icône de la vierge marie que je me mis à fixer droit dans les yeux avec un air presque dédaigneux incrusté au fond de mes pupilles.
C'était tout de même un comble, pour moi qui me considérais comme étant quelqu'un de croyant... comme étant un homme de foi. Je priais tous les jours ou presque, mais voila qu'une fois dans une « vraie » église, je me mettais tout à coup à rejeter la culture sacrée de A à Z. Ce n'était certes pas la mienne, mais pour que mon dégoût aille jusqu'à une presque envie de dégrader l'endroit, c'est que quelque chose ne tournait quand même pas rond chez moi, je crois. Franchement, je ne comprenais pas trop pourquoi ça me prenait ainsi aux tripes, mais j'étais vraiment, vraiment en colère, juste là.
Après quelques temps, mon amie finit tout de même par revenir vers moi, une fois qu'elle se fut imprégnée de l'ambiance des lieux... et lorsque sa question me tomba dans les oreilles, puis que sa main glissa dans mes cheveux, je ne pus m'empêcher de soupirer. « Non merci, je te laisse ce plaisir... » Je me redressais un peu et constatais alors qu'elle avait la chair de poule, ce qui me poussa à retirer ma veste pour la déposer sur ses épaules par réflexe. « Tiens, ne prends pas froid... tu as pu allumer ton cierge ? » On peut se casser d'ici, maintenant ? Je me sentais franchement nerveux, entre ces murs, et c'est d'ailleurs ce qui me poussa à taper un peu du pied sur le sol, tout en passant un bras autour de la taille de Nora, afin de la rapprocher de moi pour la tenir éloignée des mauvaises entités qui trainaient peut-être dans le coin. Avec toutes les funérailles qui avaient lieu ici, Dieu sait combien d'énergies lourdes plombaient les murs. Si je priais à ciel découvert à chaque fois, c'était pas pour rien.... « Tu crois vraiment qu'il faut que tu viennes dans des endroits comme celui-ci, afin de parler avec un prêtre, pour alléger ton coeur ? »
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Re: In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Jeu 8 Oct - 16:00 Citer EditerSupprimer
Au nom de la rose ...
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Plantée dans un coin de l'édifice, je pris un cierge et l'allumai avant de le déposer près des autres puis comme le voulait la tradition je me mis à genoux pour prier. Mes prières étaient certes utopiques. Mais j'en avais besoin. Parce qu'après tout la religion, c'était espérer n'est-ce pas ? On priait Dieu. On le remerciait de nous avoir fait vivre jusqu'à aujourd'hui. On le remerciait de pouvoir nous faire vivre demain, on le remerciait de tout. Et puis parfois on le suppliait. Lorsque l'espoir et les demandes n'étaient plus assez fortes, on se rabattait sur la supplication. J'avais beau connaître la Sainte Bible presque par cœur, je crois que je n'avais pas tout respecté. Mais après tout, l'erreur était humaine pas vrai ? Il fallait vivre avec. Personne n'était parfait.
Une fois ma prière terminée, je me relevai, tapotant un peu mes genoux avant d'aller rejoindre Hansoo qui me fit cadeau de sa veste. Malgré un secouement de tête en guise de refus, j'acceptai tout de même et laissai mon ami me la mettre sur les épaules. Finalement je l'enfilai pour qu'elle me tienne chaud. Ah...Ca faisait du bien. Il faudrait que je pense à la lui piquer avant de quitter le pays. Petit cadeau de moi à moi.
Hansoo n'avait pas l'air si content d'être là. Après tout, je venais de terminer ce que j'avais à faire. On aurait très bien pu s'en aller, mais l'église me reposait. Rester ici, pendant plusieurs minutes, ou même une heure, Ça me coupait de l'urbanisation. Ça me coupait de ce monde, et ça me faisait un bien fou. Ça me permettait de pouvoir enfin me recentrer sur moi-même, sur mes priorités, sur mon entourage. On était dans la maison de Dieu, alors ça ne pouvait que m'être bénéfique.
« Tu crois vraiment qu'il faut que tu viennes dans des endroits comme celui-ci, afin de parler avec un prêtre, pour alléger ton coeur ? »
Sa question m'interpella tellement que je me détachai un instant de lui pour mieux le regarder. « Tu...C'est quoi cette question Hansoo ? » Je ne comprenais même pas qu'il puisse me demander ça. Pour soulager mon cœur, oui, j'avais bel et bien besoin d'être ici, avec quelqu'un pour m'écouter et pour me pardonner. Et cette personne c'était le prêtre. Il était là pour ça à ce que je sache. Il était en communion avec Dieu. Je me mordais l'intérieur de la joue en jouant machinalement avec la croix que je portais en pendentif autour du cou. Cette question m'énervait. Je ne savais même pas comment lui répondre. Il semblait tellement aigri en plus. Puis ses soupirs, et son pied qui tapait le sol. Il avait vraiment l'air ailleurs, et surtout agacé. Déjà que généralement son visage n'exprimait guère la joie et la bonne humeur, mais là..c'était presque insupportable à regarder. «Tu sais...je ne vois pas qui d'autre pourrait écouter une personne lambda qui a fait des pêchés ou qui a besoin de se confesser à part un pretre. C'est lui qui ...qui gère tout ça. Et cette église, est le bon endroit. Tu ne penses pas ? » lui dis-je en arquant un sourcil, m'attendant à une affirmation de sa part. «Pourquoi tu me demandes ça ? Tu veux que je me confie à toi ? » demandai-je en riant nerveusement. « ça serait le comble...ça. Quoi qu'il en soit, si Jesus a dit qu'il fallait toujours dire la vérité, ce n'est pas pour rien. » finissais-je en fixant droit devant moi la Vierge Marie. Je me sentais soudainement mal de devoir me justifier. C'était tellement... « Et toi tu en penses quoi ? Je veux dire...Si tu devais te confier... » demandai-je en me tournant vers lui. « Enfin quoi que...t'es pas du genre à te confier... » me repris-je, en me replaçant sur ma chaise, glissant mes mains dans les poches de la veste de mon ami. Ma main droite attrapa le portefeuille du jeune homme et sans même lui demander son avis j'entrepris d'ouvrir celui-ci pour regarder un peu dedans. Mmh...Pas assez de won pour m'acheter des chaussures, pas intéressant. Tiens...c'était quoi cette carte. Je sortis une carte sur laquelle figurait le visage du jeune homme. Et je me tournai vers le principal concerné en souriant. «Je ne sais pas si tu es mieux en photo ou en vrai quand tu ne souris pas... » fis-je en remettant la carte à sa place initiale pour fouiller encore un peu. J'étais particulièrement étonnée de ne voir dedans aucun appartenance à un groupe religieux. «C'est marrant tiens...Je pensais que t'aurais un petit truc d'une église avec la tête de Jésus...ou une croix...ou...je sais pas...enfin tu vois... » Je remis cette fois-ci le portefeuille dans la poche de sa veste en me mordillant de nouveau l’intérieur de la joue. Je repensais soudainement au Japon. Ce qui provoqua en moi quelques frissons. Il avait été heureux là-bas...non ? Et maintenant voilà qu'il semblait se morfondre...Je soupirai légèrement et me rapprochai de lui pour le regarder dans les yeux. «Tu veux pas sourire un peu ? Ça commence vraiment à devenir...gênant là. » tentais-je en pinçant doucement sa joue. Eh merde...Cesse d'être tactile comme ça Nora. Un jour il va finir par te foutre un vent. «Je peux savoir quel est ton problème ou pas... ? » . Si quelque chose ne tournait pas rond, qu'il me le dise directement. Finalement je commençais à en avoir marre de nos non-dits. J'étais la première à tout cacher, mais, c'est parce que je ne savais pas comment l'aborder. Je ne savais pas vraiment comment il allait réagir et qu'il fasse le premier pas me mettrait sans doute plus en confiance. Je ne savais plus quoi penser de lui. J'avais envie de nous faire violence. A lui et moi. Mais d'un autre côté je ne voulais pas prendre le risque de tout gâcher. Même si je faisais la plupart du temps la conversation pour deux, je savais que je pouvais compter sur lui, et rien que ça, renforçait notre relation. Cependant, ce fichu manque de communication, ma hantise de lui parler sincèrement, mon appréhension face à ses réactions, tout cela me perturbait bien trop.
Une fois ma prière terminée, je me relevai, tapotant un peu mes genoux avant d'aller rejoindre Hansoo qui me fit cadeau de sa veste. Malgré un secouement de tête en guise de refus, j'acceptai tout de même et laissai mon ami me la mettre sur les épaules. Finalement je l'enfilai pour qu'elle me tienne chaud. Ah...Ca faisait du bien. Il faudrait que je pense à la lui piquer avant de quitter le pays. Petit cadeau de moi à moi.
Hansoo n'avait pas l'air si content d'être là. Après tout, je venais de terminer ce que j'avais à faire. On aurait très bien pu s'en aller, mais l'église me reposait. Rester ici, pendant plusieurs minutes, ou même une heure, Ça me coupait de l'urbanisation. Ça me coupait de ce monde, et ça me faisait un bien fou. Ça me permettait de pouvoir enfin me recentrer sur moi-même, sur mes priorités, sur mon entourage. On était dans la maison de Dieu, alors ça ne pouvait que m'être bénéfique.
« Tu crois vraiment qu'il faut que tu viennes dans des endroits comme celui-ci, afin de parler avec un prêtre, pour alléger ton coeur ? »
Sa question m'interpella tellement que je me détachai un instant de lui pour mieux le regarder. « Tu...C'est quoi cette question Hansoo ? » Je ne comprenais même pas qu'il puisse me demander ça. Pour soulager mon cœur, oui, j'avais bel et bien besoin d'être ici, avec quelqu'un pour m'écouter et pour me pardonner. Et cette personne c'était le prêtre. Il était là pour ça à ce que je sache. Il était en communion avec Dieu. Je me mordais l'intérieur de la joue en jouant machinalement avec la croix que je portais en pendentif autour du cou. Cette question m'énervait. Je ne savais même pas comment lui répondre. Il semblait tellement aigri en plus. Puis ses soupirs, et son pied qui tapait le sol. Il avait vraiment l'air ailleurs, et surtout agacé. Déjà que généralement son visage n'exprimait guère la joie et la bonne humeur, mais là..c'était presque insupportable à regarder. «Tu sais...je ne vois pas qui d'autre pourrait écouter une personne lambda qui a fait des pêchés ou qui a besoin de se confesser à part un pretre. C'est lui qui ...qui gère tout ça. Et cette église, est le bon endroit. Tu ne penses pas ? » lui dis-je en arquant un sourcil, m'attendant à une affirmation de sa part. «Pourquoi tu me demandes ça ? Tu veux que je me confie à toi ? » demandai-je en riant nerveusement. « ça serait le comble...ça. Quoi qu'il en soit, si Jesus a dit qu'il fallait toujours dire la vérité, ce n'est pas pour rien. » finissais-je en fixant droit devant moi la Vierge Marie. Je me sentais soudainement mal de devoir me justifier. C'était tellement... « Et toi tu en penses quoi ? Je veux dire...Si tu devais te confier... » demandai-je en me tournant vers lui. « Enfin quoi que...t'es pas du genre à te confier... » me repris-je, en me replaçant sur ma chaise, glissant mes mains dans les poches de la veste de mon ami. Ma main droite attrapa le portefeuille du jeune homme et sans même lui demander son avis j'entrepris d'ouvrir celui-ci pour regarder un peu dedans. Mmh...Pas assez de won pour m'acheter des chaussures, pas intéressant. Tiens...c'était quoi cette carte. Je sortis une carte sur laquelle figurait le visage du jeune homme. Et je me tournai vers le principal concerné en souriant. «Je ne sais pas si tu es mieux en photo ou en vrai quand tu ne souris pas... » fis-je en remettant la carte à sa place initiale pour fouiller encore un peu. J'étais particulièrement étonnée de ne voir dedans aucun appartenance à un groupe religieux. «C'est marrant tiens...Je pensais que t'aurais un petit truc d'une église avec la tête de Jésus...ou une croix...ou...je sais pas...enfin tu vois... » Je remis cette fois-ci le portefeuille dans la poche de sa veste en me mordillant de nouveau l’intérieur de la joue. Je repensais soudainement au Japon. Ce qui provoqua en moi quelques frissons. Il avait été heureux là-bas...non ? Et maintenant voilà qu'il semblait se morfondre...Je soupirai légèrement et me rapprochai de lui pour le regarder dans les yeux. «Tu veux pas sourire un peu ? Ça commence vraiment à devenir...gênant là. » tentais-je en pinçant doucement sa joue. Eh merde...Cesse d'être tactile comme ça Nora. Un jour il va finir par te foutre un vent. «Je peux savoir quel est ton problème ou pas... ? » . Si quelque chose ne tournait pas rond, qu'il me le dise directement. Finalement je commençais à en avoir marre de nos non-dits. J'étais la première à tout cacher, mais, c'est parce que je ne savais pas comment l'aborder. Je ne savais pas vraiment comment il allait réagir et qu'il fasse le premier pas me mettrait sans doute plus en confiance. Je ne savais plus quoi penser de lui. J'avais envie de nous faire violence. A lui et moi. Mais d'un autre côté je ne voulais pas prendre le risque de tout gâcher. Même si je faisais la plupart du temps la conversation pour deux, je savais que je pouvais compter sur lui, et rien que ça, renforçait notre relation. Cependant, ce fichu manque de communication, ma hantise de lui parler sincèrement, mon appréhension face à ses réactions, tout cela me perturbait bien trop.
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Re: In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Dim 11 Oct - 18:20 Citer EditerSupprimer
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Nora semblait vraiment bien, ici. Tellement bien que je me demandais ce à quoi pourrait ressembler sa vie si elle parvenait à calquer son ressenti actuel, dans cette église, aux situations extérieures. Ce serait plus simple, non ? Enfin... je ne pouvais pas tellement juger, je savais à quel point il était difficile de se détacher des enseignements et j'avais cru comprendre qu'au Brésil, pays très voué à Jésus (l'horreur était de se dire qu'ils en avaient même édifié une statue géante), c'était d'autant plus difficile d'échapper à la religion. La religion... quel sujet controversé. Impossible de distinguer le vrai du faux, avec ça. Qui avait raison et pourquoi ? Je savais désormais que j'avais toujours vécu dans un mensonge bien ficelé jusqu'à présent... et Nora ? Et si elle aussi, elle vivait dans quelque chose de factice ? Maintenant que le sujet était lancé, je crois que nous ne pourrions pas y échapper. « Tu...C'est quoi cette question Hansoo ? Tu sais...je ne vois pas qui d'autre pourrait écouter une personne lambda qui a fait des pêchés ou qui a besoin de se confesser à part un pretre. C'est lui qui ... qui gère tout ça. Et cette église, est le bon endroit. Tu ne penses pas ?» Mes yeux se déposèrent sur les siens avec intérêt, mais je ne fis aucun signe pour affirmer sa théorie, tout simplement parce que je n'étais pas d'accord. «Pourquoi tu me demandes ça ? Tu veux que je me confie à toi ? Ca serait le comble...ça. Quoi qu'il en soit, si Jesus a dit qu'il fallait toujours dire la vérité, ce n'est pas pour rien. » Je clignais des yeux, interloqué par son rire. « Et pourquoi pas ? » Mon pied cessa alors tout mouvement et je me redressais un peu plus face à elle. Ah... Jésus... « Et toi tu en penses quoi ? Je veux dire...Si tu devais te confier... Enfin quoi que...t'es pas du genre à te confier... » C'était une bonne question, tiens. D'ailleurs, elle me fit même lever le visage dans une petite moue de lapin en pleine réflexion, tandis que je réfléchissais... et que Nora fouillait dans mes affaires. J'aurais pu grogner, mais ça va, y'avait rien à cacher là-dedans. Malgré tout... une tension palpable venait de prendre place entre nous deux, c'était indéniable. Il fallait que je sois honnête, hein ? Depuis le temps qu'on ne disait rien... « Hmmm.... voyons... » Que dire sans prendre le risque de la bousculer ? Des choses sur le coeur, j'en avais à la pelle, mais j'avais aussi l'impression que si je m'ouvrais, connaissant Nora, elle allait soit me prendre en pitié et tenter de jouer au sauveur, ce que je refusais catégoriquement car je n'étais pas une victime ou tout du moins que je ne voulais pas en être une à ses yeux, soit prendre ses distances. Sa religion à elle était totalement opposée à « mes croyances » qui, même si je les reniais aujourd'hui, restaient malgré tout ancrées à ma peau. Je pouvais ainsi pas supporter d'entendre parler de Jésus à répétition, encore moins de croix et surtout pas de prêtres chrétiens. Non, tout ça, c'était de la calomnie et malgré tout le respect que j'avais pour mon amie, je ne pouvais simplement pas faire semblant de sourire à ses... fabulations.
« Mon problème. »
Posant mes deux mains sur mes genoux, je pris enfin une grande inspiration, puis me tournais à nouveau vers la grande brune afin de reposer ma veste correctement sur son épaule. Il fallait parler, hein ? Difficile... et en même temps, je n'en pouvais plus de le voir perdue dans ces idées floues. « Mon problème, c'est que ton Dieu ne semble pas si présent que ça dans ta vie au quotidien. » Je fronçais les sourcils en observant ses yeux. « S'il l'était vraiment, alors tu n'aurais pas à passer par un intermédiaire pour entrer en communication avec lui, si ? Ne vois tu pas qu'il y a un problème là-dedans ? Pourquoi quelqu'un mériterait plus qu'un autre d'être proche de Dieu ? On a tous été créés à pied d'égalité, non ? » Sauf peut-être les handicapés, mais ça, ce n'était pas de leur faute. « Il semblerait qu'on ait tous les deux été éduqués sur la base d'un Seigneur tout puissant égoïste et vengeur, qui demande à ce qu'on se fasse pardonner au quotidien. » Je serrais la mâchoire. « Ca nous pousse systématiquement à être dans la culpabilité de tout, dans le besoin d'être excusé pour ceci ou cela. » Mes pupilles strictes se déposèrent sur le crucifix géant au fond de l'église. « C'est pas ça, la définition de l'Amour inconditionnel... et comment peut-t-on nous parler de cette forme d'amour, d'ailleurs, si même Dieu en est incapable ? Je suis de plus en plus persuadé que ce sont les humains qui ont façonné de fausses religions, avec des règles sorties tout droit de leur imaginaire pour nous garder dans la peur de tout et n'importe quoi. J'aime pas me dire que t'es coincée là-dedans. » Je soupirais doucement, puis me retournais vers elle. « Je t'ai entendue pleurer plus d'une fois... » Maladroitement, ma main glissa vers ses longs cheveux pour y entremêler mes doigts fins et les caresser. « Qu'est-ce qui te rend si triste ? »
« Mon problème. »
Posant mes deux mains sur mes genoux, je pris enfin une grande inspiration, puis me tournais à nouveau vers la grande brune afin de reposer ma veste correctement sur son épaule. Il fallait parler, hein ? Difficile... et en même temps, je n'en pouvais plus de le voir perdue dans ces idées floues. « Mon problème, c'est que ton Dieu ne semble pas si présent que ça dans ta vie au quotidien. » Je fronçais les sourcils en observant ses yeux. « S'il l'était vraiment, alors tu n'aurais pas à passer par un intermédiaire pour entrer en communication avec lui, si ? Ne vois tu pas qu'il y a un problème là-dedans ? Pourquoi quelqu'un mériterait plus qu'un autre d'être proche de Dieu ? On a tous été créés à pied d'égalité, non ? » Sauf peut-être les handicapés, mais ça, ce n'était pas de leur faute. « Il semblerait qu'on ait tous les deux été éduqués sur la base d'un Seigneur tout puissant égoïste et vengeur, qui demande à ce qu'on se fasse pardonner au quotidien. » Je serrais la mâchoire. « Ca nous pousse systématiquement à être dans la culpabilité de tout, dans le besoin d'être excusé pour ceci ou cela. » Mes pupilles strictes se déposèrent sur le crucifix géant au fond de l'église. « C'est pas ça, la définition de l'Amour inconditionnel... et comment peut-t-on nous parler de cette forme d'amour, d'ailleurs, si même Dieu en est incapable ? Je suis de plus en plus persuadé que ce sont les humains qui ont façonné de fausses religions, avec des règles sorties tout droit de leur imaginaire pour nous garder dans la peur de tout et n'importe quoi. J'aime pas me dire que t'es coincée là-dedans. » Je soupirais doucement, puis me retournais vers elle. « Je t'ai entendue pleurer plus d'une fois... » Maladroitement, ma main glissa vers ses longs cheveux pour y entremêler mes doigts fins et les caresser. « Qu'est-ce qui te rend si triste ? »
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Re: In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Mar 13 Oct - 5:31 Citer EditerSupprimer
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Oh. Alors comme ça, nous n'avions pas les mêmes croyances. C'est ce qu'il était actuellement en train de me dire non ? Son problème. Son problème le plus profond c'est que je ne croyais pas à la même chose que lui c'est ça ? Qu'est-ce que ça pouvait lui faire bon sang. J'avais vécu dans cette religion toute ma jeunesse il n'allait pas remettre en cause ce que j'avais appris et pourtant si. Il le faisait. Je soutins son regard tandis qu'il parlait. Ce ton à la fois monotone et hautain qu'il prenait m'énervait. Remettre le rôle du prêtre en question...Il...C'était une institution. Comment pouvait-il...Je soupirai. Agacée. Non non non...pas Dieu. N'insulte pas dieu. Égoïste et vengeur ? Mais pour qui il se prenait au juste ? Pour le messie ? « Tu...Hansoo fer.... » me-là.... Non. Je ne pouvais pas lui dire ça. Pas à lui. Je devais respecter son avis même s'il était différent du mien. « Je veux bien que tu n'acceptes pas mes convictions religieuses...ou...que tu n'y crois pas...ou...Je sais pas. Mais là...là désolée tu vas trop loin. Dieu...Égoïste ? Tu y crois pourtant non ? Alors comment tu oses dire ça ? Il...c'est grâce à lui si on est là sur terre, en train de respirer. On est heureux grâce à lui, sans mourir de soif ou de faim contrairement à des tas d'autres personnes ! Et.... » Je m'arrêtai soudainement de parler en secouant la tête, me rendant compte de mes propos incohérents. Pourquoi ces gens-là étaient-ils dans la misère et pas moi ? Je savais que dans la Bible certains passages n'étaient pas tout à fait logique. Peut-être qu'avec le temps, certains morceaux s'étaient perdus. Surtout s'ils avaient été racontés à l'oral, n'est-ce pas ? En fait je ne savais plus. Hansoo venait de me perdre. Il venait de m'embrouiller en quelques phrases. Il venait de remettre en cause tout ce à quoi je croyais depuis tant de temps. «Je dois t'avouer...Que parfois...Je ne sais même plus pourquoi je prie...Tellement je suis désespérée. Je veux dire...Il y a des moments...où... » Non je ne peux pas dire ça. Je ne peux pas penser ça ici. Je vais me faire tuer. Je ne peux pas dire ça. «Il y a des moments où...je me demande s'il existe. » prononçai-je, avant que les battements de mon cœur n'accélèrent. «Quand...Quand je me pose cette question...J'ai honte. J'ai honte de moi. J'ai honte de penser ça. Il y a tellement de choses dont j'ai honte. Le jour où...Dieu va me juger, je ne sais pas ce qu'il va m'arriver mais...Et le problème c'est que ces choses là me rendent heureuse...» je m'arrêtai de nouveau en sentant la main de Hansoo glisser dans mes cheveux. Mon cœur continuait de battre, toujours plus fort. Ma raison me suppliait de retirer cette main qui se baladait. Mon cœur lui, il était déjà bien loin. Finalement la raison l'emporta et c'est timidement que je vins prendre la main du pyobeom pour la retirer de ma chevelure. Je gardai tout de même sa main dans la mienne et la déposai sur ma jambe. Je n'avais pas terminé de lui parler. Mais le fait qu'il sache que j'avais pleuré plusieurs fois m'interpella. Comment le savait-il ? Je n'avais sans doute pas été assez discrète. Certes on ne contrôlait pas ses émotions mais la seule idée qu'il ait pu me voir en état de faiblesse me perturbait. Je n'avais pas l'habitude de me montrer faible devant lui. Toujours être forte. C'était ce que je m'efforçais de faire tous les jours. Je ne supportais pas de rentrer dans au dortoir en faisant la tête. Je voulais être contente. A la fois pour lui mais aussi pour moi. Il se demandait donc pourquoi j'étais triste. Quelle bonne question. « Il y a trop de choses qui m'empêchent d'être pleinement heureuse tu sais... ? Mais je ne pense pas qu'on puisse y faire quelque chose... » lui dis-je en caressant doucement sa main toujours posée sur ma cuisse. Mes doigts glissaient contre les siens. Ça aurait pu être assez subjectif dans une tout autre mesure mais j'aimais ça. J'aimais cette sensation. Et je ne voulais plus me détacher de lui.. Je me sentais horriblement mal mais l'idée que cette main puisse toucher mon corps me traversa un instant l'esprit. A vrai dire ça faisait un bout de temps que j'y pensais. Peut-être plusieurs semaines...« Je suis triste en partie parce que je me sens comme emprisonnée ici... » répondis-je enfin en dessinant des formes au hasard sur la main du pyobeom. «Parfois j'ai juste envie...De faire des choses folles...Juste pour profiter mais je ne peux pas...En partie à cause de la religion mais pas seulement...Et je pense avoir fait assez d’âneries dans la vie alors j'ai pas envie de recommencer...» c'est vrai...Je demandais pardon à Dieu très souvent...Pour ne pas dire tous les jours. Tout ce que je faisais c'était vivre dans le vice. L'alcool que j'avais pu boire, les garçons que j'avais pu fréquenter. Ces photos que je prenais et dont je donnais la possibilité à tout le monde de voir. Mes tenues. Ma manière de me maquiller. Tout ça c'était dégradant. J'étais loin d'être une fille modèle et je regrettai que Dieu puisse me juger de cette manière. Je regrettai aussi d'éprouver des sentiments pareils à son égard. Je regrettai les nuits où je m'endormais avec pour seule envie celle de le rejoindre. Je regrettai ces pensées malsaines qui me parcouraient l'esprit. Et cette main qui certains soirs glissait le long de mes côtes pour terminer un peu plus bas en m'imaginant ce qu'il aurait bien pu faire à ma place. Et je me haïssais. J'étais qu'une égoïste, avec moi, avec lui, avec les autres. Et pourtant Dieu voyait tout. Dieu me connaissait par cœur. Il avait bien vu ce que j'avais fais au Japon sur ce toit, il avait bien vu ce à quoi j'avais pensé sous la douche ce soir-là. Il savait tout.
Je pris alors la main de Hansoo et vint la poser contre ma joue avant de venir embrasser le dos de celle-ci. Je fermais les yeux un instant.Et toutes ses questions que je n'avais jamais osé lui poser. C'était peut-être le moment. Tout ce que je me demandais sur sa vie. Ces questions futiles et puériles qui me taraudaient l'esprit. Elles me faisaient même mal au cœur rien que d'y penser. Après tout Myungshin devait bien avoir raison. Et Ilsu pareil. «Je sais que ceci n'a...rien à voir mais je... » je serrai cette fois la main de mon ami dans les miennes. Je ne voulais pas le lâcher. Je ne voulais pas le perdre. «Je voulais savoir si tu avais dé...» Et puis à quoi bon lui demander s'il avait déjà eu une petite amie. Qu'est-ce que ça aurait pu changer après tout. J'étais en face d'un mur. Dans quelques mois je lui dirai au revoir. Dans quelques mois ils se feraient de nouveaux amis. Et pourtant ça me bouffait de l'intérieur. Le fait qu'il puisse se faire d'autres amis. Qu'il puisse être si tactile avec une autre fille. Tout ça me rongeait depuis un moment. J'avais conscience d'être envahissante dans sa vie. Je le savais. Mais j'en avais besoin. J'avais besoin de le savoir près de moi. Toutefois Hansoo était Hansoo. Et pour savoir ce qu'il ressentais il fallait se lever de bonne heure. Parfois j'avais l'impression de me battre pour deux. Il était le seul avec qui j'avais une telle relation. Tous les autres. Malgré quelques soucis de communication j'arrivais à m'éclater avec eux. Mais Hansoo je n'arrivais pas à le cerner. Je préférais m'enfermer dans cette sorte de bulle avec lui. Sans les autres. Parce que c'est comme ça qu'il me faisait rêver. Mais est-ce qu'au moins il ressentait quelque chose ? Est-ce que ce type était pourvu d'un quelconque ressenti ?
Finalement je redéposai sa main et me levai avant de tapoter le bas de ma robe pour retirer les quelques pliures. Je voulais partir pour lui faire plaisir. Il n'avait pas l'air de vouloir rester ici. A quoi bon rester dans un endroit auquel il ne croyait pas. Et puis je ne voulais pas partir dans un débat sur la religion. On finirait sûrement par s'engueuler. Et cela me stressait. Le fait qu'il puisse détester ma religion. A vrai dire je ne connaissais même pas la sienne. Peut-être bien qu'il faisait partie d'une secte ? Les gens comme Hansoo on en croisait pas des milles et des cents après tout... Je remis la veste du garçon sur mes épaules et fixai le jeune homme de haut en bas, je rêvais de m'asseoir sur ses genoux putain. Et ce putain de cœur qui se mettait à battre...Nora...calme...
Je pris alors la main de Hansoo et vint la poser contre ma joue avant de venir embrasser le dos de celle-ci. Je fermais les yeux un instant.Et toutes ses questions que je n'avais jamais osé lui poser. C'était peut-être le moment. Tout ce que je me demandais sur sa vie. Ces questions futiles et puériles qui me taraudaient l'esprit. Elles me faisaient même mal au cœur rien que d'y penser. Après tout Myungshin devait bien avoir raison. Et Ilsu pareil. «Je sais que ceci n'a...rien à voir mais je... » je serrai cette fois la main de mon ami dans les miennes. Je ne voulais pas le lâcher. Je ne voulais pas le perdre. «Je voulais savoir si tu avais dé...» Et puis à quoi bon lui demander s'il avait déjà eu une petite amie. Qu'est-ce que ça aurait pu changer après tout. J'étais en face d'un mur. Dans quelques mois je lui dirai au revoir. Dans quelques mois ils se feraient de nouveaux amis. Et pourtant ça me bouffait de l'intérieur. Le fait qu'il puisse se faire d'autres amis. Qu'il puisse être si tactile avec une autre fille. Tout ça me rongeait depuis un moment. J'avais conscience d'être envahissante dans sa vie. Je le savais. Mais j'en avais besoin. J'avais besoin de le savoir près de moi. Toutefois Hansoo était Hansoo. Et pour savoir ce qu'il ressentais il fallait se lever de bonne heure. Parfois j'avais l'impression de me battre pour deux. Il était le seul avec qui j'avais une telle relation. Tous les autres. Malgré quelques soucis de communication j'arrivais à m'éclater avec eux. Mais Hansoo je n'arrivais pas à le cerner. Je préférais m'enfermer dans cette sorte de bulle avec lui. Sans les autres. Parce que c'est comme ça qu'il me faisait rêver. Mais est-ce qu'au moins il ressentait quelque chose ? Est-ce que ce type était pourvu d'un quelconque ressenti ?
Finalement je redéposai sa main et me levai avant de tapoter le bas de ma robe pour retirer les quelques pliures. Je voulais partir pour lui faire plaisir. Il n'avait pas l'air de vouloir rester ici. A quoi bon rester dans un endroit auquel il ne croyait pas. Et puis je ne voulais pas partir dans un débat sur la religion. On finirait sûrement par s'engueuler. Et cela me stressait. Le fait qu'il puisse détester ma religion. A vrai dire je ne connaissais même pas la sienne. Peut-être bien qu'il faisait partie d'une secte ? Les gens comme Hansoo on en croisait pas des milles et des cents après tout... Je remis la veste du garçon sur mes épaules et fixai le jeune homme de haut en bas, je rêvais de m'asseoir sur ses genoux putain. Et ce putain de cœur qui se mettait à battre...Nora...calme...
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Re: In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Lun 19 Oct - 11:10 Citer EditerSupprimer
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Est-ce que j'étais allé trop loin pour elle ? Ah... j'aurais peut-être du me taire, sur le coup. On m'avait déjà fait des remarques à ce sujet, dans mon entourage : quand je m'exprimais, ce que je disais avait tendance à être dérangeant, alors il valait donc mieux que j'évite de dire tout haut ce que je pensais au fond de moi. Je ne sais plus si c'était mes parents, le prêtre ou alors mes professeurs qui m'avaient appris à garder la bouche fermée, peut-être chacun d'entre-eux, mais dans tous les cas, il fallait croire que l'enseignement avait porté ses fruits aujourd'hui, puis-ce que même Nora, celle que je considérais pourtant comme ma meilleure amie, n'entendait rien de mes réflexions intérieures. Rien jusqu'à aujourd'hui... et elle avait été blessée par mes mots. Inévitablement. Je ne savais pas trop à quel point je dérangeais les gens, en chamboulant ainsi leurs systèmes de croyance parce que je disais ce que j'avais sur le coeur sans prendre les moindre pincettes, mais ça semblait vraiment être quelque chose de mal. Oh, je suis désolé... je ne voulais pas aller trop loin. M'enfin, c'était juste mon avis, pourtant... n'avais-je pas le droit de le donner ? Elle avait le sien, non ? Et puis quand je la voyais tellement désemparée face à la vie, je me disais que je ne pouvais pas être totalement dans le faux.
En parlant de ça, le discours de mon amie changea d'un seul coup, comme si elle venait de prendre conscience de quelque chose d'important... et alors, une porte s'ouvrit à moi pour me laisser l'accès à ses ressentis profonds. J'eus le droit d'apprendre quelles étaient ses peurs, ses craintes, ses hésitations. J'eus le droit d'entendre, entre les lignes, que Nora était perdue... et ça, ça ne tomba pas dans les oreilles d'un sourd, parce qu'elle n'était pas la seule dans ce cas. Emprisonnée...
Je l'avais compris, ça. Pourquoi l'aurais-je emmenée sur ce toit, sinon ? Pourquoi aurais-je essayé de lui montrer qu'elle pouvait se libérer, tout comme j'essayais de le faire moi-même depuis des années ? Se libérer de soi-même, avant tout... c'était difficile et sans personne pour nous donner l'impression qu'on avait raison de vouloir ça, ça l'était encore plus. Quand aux « choses folles », j'étais le premier à pouvoir comprendre son impuissance. Il m'en avait fallut, du temps, pour m'autoriser à ne serait-ce qu'une petite entorse à mes vieilles habitudes, puis encore plus de temps pour en venir à trouver acceptable, voir normal, de faire ces nouvelles choses. Aller à Disney... ça me semblait encore fou, quand j'y repense. Je crois que j'avais pris cinq jours pour répondre à l'invitation de Nora, juste parce que je pesais le pour et le contre, mais maintenant qu'on l'avait fait, je me rendais compte que ce n'était finalement pas 'si horrible que ça' d'y avoir mis les pieds.
J'en avais marre, je crois. Vraiment marre d'avoir peur pour tout et n'importe quoi et j'étais de plus en plus persuadé que l'homme à qui on enlevait ses peurs devenait le plus heureux du monde. C'était un but à viser à long terme, à mes yeux... mais pour ça, il me faudrait trouver le courage de faire face à ces démons intérieurs qui guettaient chaque recoin de mon esprit. J'y arriverai. J'y arriverai forcément et peut-être que mon amie aussi.
Sans rien ajouter dans un premier temps, tout simplement parce que je me repassais les paroles de Nora en tête, je laissais mon regard se déposer sur ma main avec laquelle la jeune femme jouait depuis quelques instants, suivant ses doigts attentivement, sans chercher à l'empêcher d'agir. Je m'étais habitué à ce qu'elle soit tactile... j'imagine que ça la rassurait.
Mais sa question avortée, c'était quoi ? Et pourquoi se levait-elle d'un coup ? Woh. Attendez... y'a...
J'avais l'impression que la connexion particulière qui s'était établie entre nous venait tout à coup d'être coupée de manière tellement brutale que même moi, ça me désarçonna complètement. Ne plus sentir ses mains, la voir se lever, ressentir l'herbe se couper sous mes pieds et ce que je tenais entre mes doigts glisser, c'était particulièrement désagréable... surtout venant d'elle.
Et je ne pouvais pas... disons... l'accepter. Je ne sais pas si je l'avais vexée avec mes paroles, mais son attitude ne m'en donnait pas l'impression. J'avais cependant le sentiment qu'elle fuyait. Mais elle ne pouvait pas fuir. Pas MOI et surtout pas maintenant !
« Nora. »
Je tendis le bras aussitôt et l'attrapais au poignet pour la tirer un peu brusquement dans ma direction, afin qu'elle se rassoit, plantant ensuite mes yeux sombres sur les siens une fois de plus, sans pour autant trouver quoi dire d'intelligent. Je savais même pas pourquoi j'avais fais ça... mais je ne voulais pas qu'elle recommence à regarder ce Christ pendu à sa croix au fond de la salle plutôt que moi. C'était pas lui qui offrirait les réponses à ses questions... c'était pas lui... qui vivait avec elle au jour le jour, bon sang. Est-ce qu'il avait répondu à la moindre de ses questions existentielles, au moins, ce type ?! Ah, ça m'énervait. Ca m'énervait ! J'étais profondément hors de moi face à cette situation, mais malgré tout, je me rendis compte que je tenais un peu fortement mon interlocutrice et c'est ce qui me poussa à la relâcher d'un coup, puis à me redresser en tentant de me calmer tant bien que mal. Impossible, cependant... je n'y arrivais pas, tout ça m'avait agité et voir Nora hésiter dans chacune de ses paroles, dans chacun de ses gestes, ça me rendait d'autant plus nerveux. « Qu'est-ce que tu voulais me demander ? » Ca sorti d'un coup, comme pour lui ordonner de se reprendre et d'oser me parler une bonne fois pour toutes. Allez... vas-y, on était entre nous, j'étais ton ami, je ne te jugeais pas, alors cesse d'avoir peur de moi, BORDEL.
En parlant de ça, le discours de mon amie changea d'un seul coup, comme si elle venait de prendre conscience de quelque chose d'important... et alors, une porte s'ouvrit à moi pour me laisser l'accès à ses ressentis profonds. J'eus le droit d'apprendre quelles étaient ses peurs, ses craintes, ses hésitations. J'eus le droit d'entendre, entre les lignes, que Nora était perdue... et ça, ça ne tomba pas dans les oreilles d'un sourd, parce qu'elle n'était pas la seule dans ce cas. Emprisonnée...
Je l'avais compris, ça. Pourquoi l'aurais-je emmenée sur ce toit, sinon ? Pourquoi aurais-je essayé de lui montrer qu'elle pouvait se libérer, tout comme j'essayais de le faire moi-même depuis des années ? Se libérer de soi-même, avant tout... c'était difficile et sans personne pour nous donner l'impression qu'on avait raison de vouloir ça, ça l'était encore plus. Quand aux « choses folles », j'étais le premier à pouvoir comprendre son impuissance. Il m'en avait fallut, du temps, pour m'autoriser à ne serait-ce qu'une petite entorse à mes vieilles habitudes, puis encore plus de temps pour en venir à trouver acceptable, voir normal, de faire ces nouvelles choses. Aller à Disney... ça me semblait encore fou, quand j'y repense. Je crois que j'avais pris cinq jours pour répondre à l'invitation de Nora, juste parce que je pesais le pour et le contre, mais maintenant qu'on l'avait fait, je me rendais compte que ce n'était finalement pas 'si horrible que ça' d'y avoir mis les pieds.
J'en avais marre, je crois. Vraiment marre d'avoir peur pour tout et n'importe quoi et j'étais de plus en plus persuadé que l'homme à qui on enlevait ses peurs devenait le plus heureux du monde. C'était un but à viser à long terme, à mes yeux... mais pour ça, il me faudrait trouver le courage de faire face à ces démons intérieurs qui guettaient chaque recoin de mon esprit. J'y arriverai. J'y arriverai forcément et peut-être que mon amie aussi.
Sans rien ajouter dans un premier temps, tout simplement parce que je me repassais les paroles de Nora en tête, je laissais mon regard se déposer sur ma main avec laquelle la jeune femme jouait depuis quelques instants, suivant ses doigts attentivement, sans chercher à l'empêcher d'agir. Je m'étais habitué à ce qu'elle soit tactile... j'imagine que ça la rassurait.
Mais sa question avortée, c'était quoi ? Et pourquoi se levait-elle d'un coup ? Woh. Attendez... y'a...
J'avais l'impression que la connexion particulière qui s'était établie entre nous venait tout à coup d'être coupée de manière tellement brutale que même moi, ça me désarçonna complètement. Ne plus sentir ses mains, la voir se lever, ressentir l'herbe se couper sous mes pieds et ce que je tenais entre mes doigts glisser, c'était particulièrement désagréable... surtout venant d'elle.
Et je ne pouvais pas... disons... l'accepter. Je ne sais pas si je l'avais vexée avec mes paroles, mais son attitude ne m'en donnait pas l'impression. J'avais cependant le sentiment qu'elle fuyait. Mais elle ne pouvait pas fuir. Pas MOI et surtout pas maintenant !
« Nora. »
Je tendis le bras aussitôt et l'attrapais au poignet pour la tirer un peu brusquement dans ma direction, afin qu'elle se rassoit, plantant ensuite mes yeux sombres sur les siens une fois de plus, sans pour autant trouver quoi dire d'intelligent. Je savais même pas pourquoi j'avais fais ça... mais je ne voulais pas qu'elle recommence à regarder ce Christ pendu à sa croix au fond de la salle plutôt que moi. C'était pas lui qui offrirait les réponses à ses questions... c'était pas lui... qui vivait avec elle au jour le jour, bon sang. Est-ce qu'il avait répondu à la moindre de ses questions existentielles, au moins, ce type ?! Ah, ça m'énervait. Ca m'énervait ! J'étais profondément hors de moi face à cette situation, mais malgré tout, je me rendis compte que je tenais un peu fortement mon interlocutrice et c'est ce qui me poussa à la relâcher d'un coup, puis à me redresser en tentant de me calmer tant bien que mal. Impossible, cependant... je n'y arrivais pas, tout ça m'avait agité et voir Nora hésiter dans chacune de ses paroles, dans chacun de ses gestes, ça me rendait d'autant plus nerveux. « Qu'est-ce que tu voulais me demander ? » Ca sorti d'un coup, comme pour lui ordonner de se reprendre et d'oser me parler une bonne fois pour toutes. Allez... vas-y, on était entre nous, j'étais ton ami, je ne te jugeais pas, alors cesse d'avoir peur de moi, BORDEL.
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Re: In nomine patris et filii et spiritus sancti ft. Hansoo | Lun 19 Oct - 13:54 Citer EditerSupprimer
Au nom de la rose ...
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Prête à partir, je replaçai un peu mieux la veste de Hansoo sur mes épaules. Mais le garçon en décida autrement, sa main agrippant brusquement mon bras pour m'obliger à me rasseoir. Hansoo qu'est-ce que tu fais bordel ? M'oblige pas à te regarder dans les yeux. C'est. Intenable. Je veux partir tu comprends pas ? Je ne pouvais pas rester ici. Pas avec ces démons à l'intérieur de moi. Pas avec toutes ses questions qui se bousculaient dans ma tête. Le visage sévère, ou peut-être attristé, finalement je n'en savais trop rien, j'observai mon ami. J'attendis qu'il veuille bien me lâcher. Et cette question...Non Hansoo je t'en supplie ne remets pas ça sur le tapis. Je regrettai de l'avoir dit...Et toi tu...Bon sang... Dès qu'il daigna lâcher mon bras, je le fuis du regard. Je ne pouvais plus supporter de le regarder dans les yeux. D'ordinaire, il était peu expressif...Mais là, tout de suite. Je sentais une sorte d'incompréhension en lui qui me perturbait. J'avais tellement de choses à lui dire. Des choses qu'il n'était pas prêt à entendre. Des choses que je n'étais pas prête à lui dire.
Finalement mes yeux se déposèrent sur la croix en face de moi. Pourquoi était-ce si dur ? Qu'est-ce qui clochait ? Je sentais bien que j'étais totalement différente avec lui. Qu'est-ce qui m'empêchait de...d'aller de l'avant. Qu'est-ce qui m'empêchait de lui parler. Pourquoi je pesai chacun de mes mots ? Pourquoi avais-je...si peur ? Il était...Comment pouvais-je avoir si peur de lui...peur de ses réactions...de ses agissements. Ce qui s'était passé au Japon on en avait finalement jamais reparlé. Et je ne voulais pas en reparler de toute manière. Je préférais oublier. Il m'avait fait rêver le temps de quelques minutes. C'était déjà généreux de sa part. Je ne pouvais pas lui en demander trop. Pas à lui. Pas à Hansoo. Pourquoi lui ? Pourquoi c'était tombé sur lui ? Il avait quoi de si spécial ce type ? Il ne parlait pas...On était même pas du même pays...Il avait une manière de penser bien à lui...On avait pas le même humour...On avait même pas la même croyance religieuse vous voyez...Mais pourtant. Bordel pourtant. Le voir tous les jours. Si vous saviez à quel point ça me faisait du bien. Le regarder dormir...Le regarder se lever. Le regarder jouer. Le regarder danser. Pourquoi c'était tombé sur lui...
Je regardai de nouveau mon ami. Est-ce qu'il était vraiment mon ami au moins ? Je veux dire...Avec Ilsu et Haewon on était meilleurs amis. Il n'y avait pas de toute là-dessus. Quand quelque chose n'allait pas. Je leur disais. Quand ils m’embêtaient je leur disais. Quand j'étais heureuse je leur disais. Mais lui. Rien. Je n'avais jamais rien dis. Je n'avais jamais trouvé quelque chose à lui redire. Je n'avais pas non plus cherché...Peut-être parce qu'après tout j'étais prête à tout accepter de lui. Même l'échec. C'était spécial avec lui. C'était...Hansoo. J'avais lutté. Presque un an. Un an pour ne pas...et merde j'étais tombée dedans. J'avais eu beau fuir. Et je fuyais toujours. Je voulais le fuir à tout prix. Il m'obligeait à rester sur cette chaise. A le regarder. Mais ça me faisait tellement de mal. Tellement de mal de...Et puis il voulait que je réponde à sa question qui ne venait toujours pas. Si ça continuait je risquais tout simplement de me mettre à pleurer comme la faible que j'étais. J'étais tellement faible. J'étais une lâche. Incapable d'assumer quoi que ce soit. Tout ça par peur. Mais putain qu'est-ce qui me retenait ? Qu'est-ce que j'avais à perdre ? Le perdre lui. Et je ne voulais pas le perdre. Je ne voulais pas le perdre pour une chose que j'aurai faite. Je ne voulais pas le perdre pour avoir dit une connerie. Qui ne risque rien n'a rien pas vrai ? « Hansoo...je... » oh non merde. Mais pourquoi tu parles. Nora tais-toi. Ne commence pas. Je fermais un court instant mes yeux avant de les rouvrir pour le regarder de nouveau. Ce type était tellement...Il était tellement dur à cerner. On ne pouvait pas lire en lui comme dans un livre ouvert. Il était tellement fermé. Et je rêvais simplement qu'il...qu'il se libère un jour. Juste...Parce qu'il ne semblait pas heureux comme ça. Et je voulais le rendre heureux. Je voulais qu'il puisse sincèrement sourire avec moi. Et rire. Et ne plus jamais réfléchir. Je ne souhaitais pas qu'il finisse comme moi. A me triturer l'esprit. A me morfondre. A pleurer comme une conne. A me détester tout ça par peur. Tout ça parce que je n'assumais rien. Je devais lui dire. Je devais lui parler. Si je ne le faisais pas maintenant...Je le ferai quand ? Quand je serai partie ? Quand il ne serait plus à mes côtés ? Quand les autres de la fraternité iraient le voir à ma place ? Et après quoi ? Il rencontrerait peut-être une autre Nora. Une autre fille qui elle aurait eu la chance de savoir s'exprimer correctement. Qui aurait pu lui dire tout ce qu'elle pensait. Et...ça se trouve il lui aurait plu...et elle lui aurait plu. Et non. Non je ne voulais pas. Je voulais être avec lui. Je le voulais pour moi. Je voulais qu'on continue...Même si ce n'était qu'une illusion. Je voulais rester avec lui. Qui ne tente rien n'a rien...C'est vrai...Mais je ne voulais pas rien. Je le voulais lui putain. Allez Nora. Vas-y. «J'ai...j'ai remarqué que...le temps passe...à une allure folle...Je suis en Corée depuis près d'un an...Peut-être un peu moins... » dis-je en me raclant la gorge, soutenant le regard de mon ami. Cette fois-ci je n'allais pas le lâcher du regard. Allez ravale tes sanglots ma belle. C'est bientôt fini. Fais ce que t'as à faire. On a qu'une vie après tout. Si tu le fais pas maintenant...Tu ne le feras jamais. « En fait...Il y a un livre...Un livre que je pourrais intituler « La folle vie de Nora en Corée» et...dans ce livre le point final va bientôt arriver. Nora a été heureuse avec ses amis. Elle a fait des rencontres superbes. Elle a vécu des choses qu'elle n'aurait jamais fait auparavant...Elle a appris à profiter de la vie. Mais...je me rends compte qu'au fil des chapitres un personnage important n'a été que très rarement mentionné. Et j'aurai aimé le faire avant qu'il ne soit trop tard...C'est un personnage tellement important que parfois je me demande si c'est pas lui le...le héros. Et je voulais m'excuser auprès de lui. Pour tout ce que j'ai pas su dire avant ou faire...Je me rends compte que je suis en train de tout gâcher...juste par peur. Et je ne veux pas. Je veux plus de ça. » Mon cœur battait. Il allait exploser. Je suis certaine qu'il faisait tellement de bruit que Hansoo aurait pu l'entendre sans bouger une oreille. Il allait me prendre pour une folle. Et ma métaphore putain...Pourquoi un livre ? je suis bien une fille...Tout ça pour pas assumer encore... «Je me demandais...si avec les filles tu te sentais bien...Si par exemple tu avais déjà eu une petite amie...ou...alors est-ce que tu...hum...Je voulais juste savoir si... » non pas maintenant Nora. T'y es presque. Pourquoi je bloquais maintenant ? Nora allez. Et mes yeux qui ne le quittaient pas. Son regard, son nez, ses lèvres. Ses lèvres...Je le voulais. Je voulais ses mains. Je le voulais lui. «Je souhaite que tu n’aies que des bons souvenirs dans ta vie...Parce que je peux t'assurer que les mauvais...ceux qui te traumatisent...ils sont...ils sont pas bons pour...aller de l'avant. Et donc je...Je sais pas si tu as déjà ressenti ça...ou...si tu... » continuai-je, complètement perturbée, en approchant un peu plus mon visage du sien avant de venir caresser doucement sa joue. «Si jamais c'est...la première fois que tu ressens ça...J'espère juste que ça sera une...bonne première fois » J’espérai que ce soit la bonne. Et sur ces mots je pris mon courage à deux mains pour venir déposer enfin mes lèvres sur celles de Hansoo. Et toute cette frustration qui se libérait. Ça faisait du bien. Ça faisait du bien de pouvoir...Bordel qu'est-ce que c'était bon d'être amoureuse.
Finalement mes yeux se déposèrent sur la croix en face de moi. Pourquoi était-ce si dur ? Qu'est-ce qui clochait ? Je sentais bien que j'étais totalement différente avec lui. Qu'est-ce qui m'empêchait de...d'aller de l'avant. Qu'est-ce qui m'empêchait de lui parler. Pourquoi je pesai chacun de mes mots ? Pourquoi avais-je...si peur ? Il était...Comment pouvais-je avoir si peur de lui...peur de ses réactions...de ses agissements. Ce qui s'était passé au Japon on en avait finalement jamais reparlé. Et je ne voulais pas en reparler de toute manière. Je préférais oublier. Il m'avait fait rêver le temps de quelques minutes. C'était déjà généreux de sa part. Je ne pouvais pas lui en demander trop. Pas à lui. Pas à Hansoo. Pourquoi lui ? Pourquoi c'était tombé sur lui ? Il avait quoi de si spécial ce type ? Il ne parlait pas...On était même pas du même pays...Il avait une manière de penser bien à lui...On avait pas le même humour...On avait même pas la même croyance religieuse vous voyez...Mais pourtant. Bordel pourtant. Le voir tous les jours. Si vous saviez à quel point ça me faisait du bien. Le regarder dormir...Le regarder se lever. Le regarder jouer. Le regarder danser. Pourquoi c'était tombé sur lui...
Je regardai de nouveau mon ami. Est-ce qu'il était vraiment mon ami au moins ? Je veux dire...Avec Ilsu et Haewon on était meilleurs amis. Il n'y avait pas de toute là-dessus. Quand quelque chose n'allait pas. Je leur disais. Quand ils m’embêtaient je leur disais. Quand j'étais heureuse je leur disais. Mais lui. Rien. Je n'avais jamais rien dis. Je n'avais jamais trouvé quelque chose à lui redire. Je n'avais pas non plus cherché...Peut-être parce qu'après tout j'étais prête à tout accepter de lui. Même l'échec. C'était spécial avec lui. C'était...Hansoo. J'avais lutté. Presque un an. Un an pour ne pas...et merde j'étais tombée dedans. J'avais eu beau fuir. Et je fuyais toujours. Je voulais le fuir à tout prix. Il m'obligeait à rester sur cette chaise. A le regarder. Mais ça me faisait tellement de mal. Tellement de mal de...Et puis il voulait que je réponde à sa question qui ne venait toujours pas. Si ça continuait je risquais tout simplement de me mettre à pleurer comme la faible que j'étais. J'étais tellement faible. J'étais une lâche. Incapable d'assumer quoi que ce soit. Tout ça par peur. Mais putain qu'est-ce qui me retenait ? Qu'est-ce que j'avais à perdre ? Le perdre lui. Et je ne voulais pas le perdre. Je ne voulais pas le perdre pour une chose que j'aurai faite. Je ne voulais pas le perdre pour avoir dit une connerie. Qui ne risque rien n'a rien pas vrai ? « Hansoo...je... » oh non merde. Mais pourquoi tu parles. Nora tais-toi. Ne commence pas. Je fermais un court instant mes yeux avant de les rouvrir pour le regarder de nouveau. Ce type était tellement...Il était tellement dur à cerner. On ne pouvait pas lire en lui comme dans un livre ouvert. Il était tellement fermé. Et je rêvais simplement qu'il...qu'il se libère un jour. Juste...Parce qu'il ne semblait pas heureux comme ça. Et je voulais le rendre heureux. Je voulais qu'il puisse sincèrement sourire avec moi. Et rire. Et ne plus jamais réfléchir. Je ne souhaitais pas qu'il finisse comme moi. A me triturer l'esprit. A me morfondre. A pleurer comme une conne. A me détester tout ça par peur. Tout ça parce que je n'assumais rien. Je devais lui dire. Je devais lui parler. Si je ne le faisais pas maintenant...Je le ferai quand ? Quand je serai partie ? Quand il ne serait plus à mes côtés ? Quand les autres de la fraternité iraient le voir à ma place ? Et après quoi ? Il rencontrerait peut-être une autre Nora. Une autre fille qui elle aurait eu la chance de savoir s'exprimer correctement. Qui aurait pu lui dire tout ce qu'elle pensait. Et...ça se trouve il lui aurait plu...et elle lui aurait plu. Et non. Non je ne voulais pas. Je voulais être avec lui. Je le voulais pour moi. Je voulais qu'on continue...Même si ce n'était qu'une illusion. Je voulais rester avec lui. Qui ne tente rien n'a rien...C'est vrai...Mais je ne voulais pas rien. Je le voulais lui putain. Allez Nora. Vas-y. «J'ai...j'ai remarqué que...le temps passe...à une allure folle...Je suis en Corée depuis près d'un an...Peut-être un peu moins... » dis-je en me raclant la gorge, soutenant le regard de mon ami. Cette fois-ci je n'allais pas le lâcher du regard. Allez ravale tes sanglots ma belle. C'est bientôt fini. Fais ce que t'as à faire. On a qu'une vie après tout. Si tu le fais pas maintenant...Tu ne le feras jamais. « En fait...Il y a un livre...Un livre que je pourrais intituler « La folle vie de Nora en Corée» et...dans ce livre le point final va bientôt arriver. Nora a été heureuse avec ses amis. Elle a fait des rencontres superbes. Elle a vécu des choses qu'elle n'aurait jamais fait auparavant...Elle a appris à profiter de la vie. Mais...je me rends compte qu'au fil des chapitres un personnage important n'a été que très rarement mentionné. Et j'aurai aimé le faire avant qu'il ne soit trop tard...C'est un personnage tellement important que parfois je me demande si c'est pas lui le...le héros. Et je voulais m'excuser auprès de lui. Pour tout ce que j'ai pas su dire avant ou faire...Je me rends compte que je suis en train de tout gâcher...juste par peur. Et je ne veux pas. Je veux plus de ça. » Mon cœur battait. Il allait exploser. Je suis certaine qu'il faisait tellement de bruit que Hansoo aurait pu l'entendre sans bouger une oreille. Il allait me prendre pour une folle. Et ma métaphore putain...Pourquoi un livre ? je suis bien une fille...Tout ça pour pas assumer encore... «Je me demandais...si avec les filles tu te sentais bien...Si par exemple tu avais déjà eu une petite amie...ou...alors est-ce que tu...hum...Je voulais juste savoir si... » non pas maintenant Nora. T'y es presque. Pourquoi je bloquais maintenant ? Nora allez. Et mes yeux qui ne le quittaient pas. Son regard, son nez, ses lèvres. Ses lèvres...Je le voulais. Je voulais ses mains. Je le voulais lui. «Je souhaite que tu n’aies que des bons souvenirs dans ta vie...Parce que je peux t'assurer que les mauvais...ceux qui te traumatisent...ils sont...ils sont pas bons pour...aller de l'avant. Et donc je...Je sais pas si tu as déjà ressenti ça...ou...si tu... » continuai-je, complètement perturbée, en approchant un peu plus mon visage du sien avant de venir caresser doucement sa joue. «Si jamais c'est...la première fois que tu ressens ça...J'espère juste que ça sera une...bonne première fois » J’espérai que ce soit la bonne. Et sur ces mots je pris mon courage à deux mains pour venir déposer enfin mes lèvres sur celles de Hansoo. Et toute cette frustration qui se libérait. Ça faisait du bien. Ça faisait du bien de pouvoir...Bordel qu'est-ce que c'était bon d'être amoureuse.
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