Oublier. Regretter. Faire comme si tout était normal, tout était planifié. Comme si rien ne nous affectait. Il avait appris à faire semblant et à force il avait réussi à faire face, à accepter, à passer à autre chose, à moins agir comme un con. Enfin, certains de ses actes pouvaient s'avérer injustifiés, mais ils étaient devenus moins lourds de sens. Il vivait pour lui. Elle? Il faisait comme si elle n'avait jamais existé. Pourtant elle était encore là quelque part dans son cœur, une vérité qu'il ne pouvait admettre. Heureusement, il ne pouvait se permettre le luxe de se ressasser ces moments heureux passés avec elle, son esprit était constamment occupé, voyageant tel une balle de ping pong entre les cours et ses activités avec son crew. Et aujourd'hui n'était en aucun cas différent des autres jours. Une listes relativement exhaustive de livres à lire pour bosser sur sa thèse, la majorité venant d'un de ses professeurs qui s'était un peu trop emporté en lui citant les différents livres qui avaient, selon lui, changeait sa vie, à tel point qu'il en oublia très certainement que Yan Kai restait avant tout un humain et que le temps était une denrée rare pour un étudiant. L'étudiant en chimie ne broncha pourtant pas, il ne dit rien, acquiesça silencieusement pendant que son esprit commençait à paniquer face à la quantité de lectures qu'il allait retrouver dans ses bras. Peut-être qu'aujourd'hui il devrait reporter ce qu'il avait planifié à un autre jour, c'était le mieux s'il voulait avoir le temps de chercher une bonne partie des sources et commencer à les potasser afin de ne pas trop être à la traîne. Tant pis pour la pause déjeuner qu'il avait prévu avec Su Ah, ils se retrouveraient un jour dans le weekend quand tout deux auraient plus de temps à se consacrer. Tant pis pour les répétitions qu'il avait prévu plus tard dans la journée, les autres se débrouilleront bien sans lui. Il glissa furtivement sa main dans sa poche, cherchant son téléphone qu'il sortit aussitôt pour taper rapidement un message qu'il adressa à sa cousine. Quelques simples mots recouvrant son écran avant qu'ils ne s'effacent pour laisser une simple notification indiquant que son message fut envoyé au destinataire. Son téléphone retourna ensuite dans la poche de son jean pendant que Yan kai marchait en direction de la bibliothèque tout en pliant la bibliographie qu'il rangea dans sa poche de libre, reniflant par la même occasion. Escalier dévalé, quelques couloirs pris et il tourna enfin à droite pour sortir du bâtiment principal et se diriger vers la bibliothèque. Sa main glissée dans sa poche fut aussitôt retirée afin qu'il puisse la passer dans ses cheveux, remettant ainsi en place quelques unes des mèches qui traînaient sur son visage depuis un peu trop longtemps à son goût et au moment où il s'apprêta à pousser la porte, celle-ci s'ouvrit aussitôt laissant une silhouette en sortir, silhouette dans laquelle il rentra sans qu'il ait eu le temps de se rendre de compte de quoi que ce soit. Un bruit lourd en suivi, signe qu'une certaine masse venait de s'étaler par terre de part sa maladresse. ❝ Désolé. ❞ Dit-il simplement avant de s'abaisser pour l'aider à ramasser ce qui lui appartenait, son regard courant principalement sur les livres qui jonchaient à présent le sol.❝ J'ai pas fait attention à ce que je f... ❞ Un sourire épousa parfaitement la forme de ses lèvres quand il lui tendit un de ses livres avant de le voir s'effacer aussitôt, son regard posé sur le visage de la jeune femme qu'il pouvait à présent analyser. Un visage qu'il aurait d'ailleurs préféré ne pas voir. Et sans aucune honte, il lâcha le livre, le laissant tomber volontairement au sol, lèvres pincées avant de se relever, le cœur battant bien plus fort qu'il ne le voudrait. ❝ En fait, non. Démerdes-toi. ❞

étudier. c'était la seule chose qui lui permettait de se sentir un tant soit peu normale. une jeune femme de vingt ans comme toutes les autres, une étudiante en licence de médecine, peut-être aurait-elle même réussie à intégrer une fraternité. mais tout cela n'était qu'illusions, la jeune brunette ne serait jamais étudiante, elle ne deviendrait probablement jamais médecin. et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle même, jaeah n'était de toute manière pas le genre de femmes à se lamenter sur son sort. parce qu’en soit cet incident lui avait apporté un tout autre bonheur, inattendu. la tête entre deux rangées de livres, la jeune coréenne s'empare d'un énième livre, le plaçant sur la petite pile à ses pieds. elle a besoin de s'enrichir, de se cultiver, d'apprendre. c'est un peu sa manière à elle de faire le vide, de se dire qu'elle n'est pas si inutile que cela, que l'animalerie n'est peut-être pas le lieu où elle finira ses jours et que son petit bambin finira un jour par grandir lui offrant la possibilité, peut-être, de reprendre des études.

son fils, son amour, la prunelle de ses yeux. elle avait encore du mal à assimiler les choses, à réaliser qu'il était bel et bien son enfant et non celui de sa mère. elle avait tendance à laisser sa mère sans occuper, bien trop paniqué lorsqu'il se mettait à pleurer. puis il y avait seolah, sa petite soeur de deux ans persuadé qu'haeshin était son petit frère et non son neveu. alors jaeah finissait par elle aussi percevoir haeshin comme un petit frère et non comme un fils. elle en avait honte, en soi, elle était loin d'être une bonne mère, bien trop apeurée à l'idée de mal faire les choses, bien trop apeurée à l'idée de lui donner une mauvaise éducation. alors lorsqu'elle avait un jour de repos, elle le laissait à sa mère, le temps d'un après-midi, le temps d'agir telle une étudiante de vingt ans, sans enfant. jetant un léger coup d’œil à sa montre, elle soupirait délicatement avant de ne s’accroupir pour s’emparer de sa pile de livres, qui une fois dans ses bras lui cachait inévitablement le visage. les emprunter n’était jamais une mince affaire puisque non étudiante au sein de l’université, mais elle avait finis par s’y faire, elle s’était habitué aux procédures, et ne prêtait à présent plus attention au temps que cela lui prenait d’enregistrer les livres qu’elle empruntait, bien que cela, auparavant, lui faisait littéralement perdre la tête. Une fois chose faite, elle s’emparer de nouveau de ses livres, son sac à dos déjà bien remplis d’autres œuvres. Elle avait beau ne rien y voir, elle était heureuse, telle une gamine à noël. Elle allait enfin pouvoir souffler, évacuer tous le stress, oublier.

❝ Désolé. ❞ en un temps trois mouvements, elle avait perdu le contrôle intégrale de sa pile de livres, les éparpillant de tous les côtés et ce, sans aucun doute de par sa faute. Elle n’avait guère pris garde, bien trop occupé à se décider sur l’ordre de lecture des livres qu’elle avait dans les bras. En temps normal, elle se serait probablement jeter au sol pour les ramasser, effrayé à l’idée de n’avoir abimé ceux-ci. Mais cette voix… Elle n’avait guère eu besoin de le regarder pour savoir que c’était lui. Son doux parfum vint s’immiscer subtilement en elle alors qu’elle relever les yeux vers lui, histoire de se persuader que son ouïe lui jouait des tours. Plus d’une année à l’éviter, plus de quatorze mois à le regarder de loin. Elle pensait ne plus avoir à craindre le jour où elle se devrait de lui faire face à nouveau, le jour où elle devrait lui expliquer. S’agenouillant au sol, posant l’une de ses mains sur un livre, elle déglutissait péniblement, ses pommettes revêtant une douce couleur nectarine. Il n’avait pas changé, et chacun de ses traits ne faisait qu’accélérer les battements de son cœur, alors que ses mains tremblotantes tentaient vainement de s’emparer de l’une de ses encyclopédies.❝En fait, non. Démerdes-toi. ❞  resserrant ses doigts sur la couverture du livre, elle entrouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. C’était tout ce qu’il avait à lui dire ? Après quatorze mois ? lui qui n’avait guère cherché à comprendre pourquoi elle l’avait quitté, lui qui à peine un mois plus tard alors qu’elle entamait à l’époque son quatrième mois de grossesse, avait préféré se balader main dans la main avec une autre femme plutôt que d’essayer par tous les moyens de comprendre pourquoi la jeune femme avec qui il avait partagé trois ans de sa vie avait décidé de mettre fin à leur relation. Elle savait qu’elle avait énormément de tort dans leur histoire, qu’elle était celle à blâmer mais à aucun moment elle ne regretterait son choix. Parce qu’il lui avait prouvé qu’elle n’aurait jamais dû lui offrir sa confiance, qu’il n’aurait jamais pu être père bien trop préoccupé par la gente féminine et ses courbes que par les personnes qui l’aimaient réellement. Il n’avait pas mis longtemps à s’en remettre, et cela avait su la rassurer, diminuer sa culpabilité bien que son cœur lui n’avait cessé de se briser au fil des mois, lorsqu’elle contemplait ce petit bout d’homme dont le père ne connaissait guère l’existence. « je saurais me débrouiller seule en effet. »  articula t’elle difficilement tout en regroupant ses livres, toujours accroupis au sol, ayant quitté du regard le jeune homme. Elle ne supportait d’ors et déjà guère son attitude, inutile qu’elle n’en voit plus.« je t’en prie, tu peux disposer. D’ailleurs tu me gênes. » son ton se fit légèrement plus sec, alors qu’elle repoussait d’un geste de la main le pied du jeune homme, de sorte à s’emparer d’un énième livre. Elle aurait aimé être en colère, lui hurler dessus, elle aurait pu, elle aurait voulus. Et pourtant, pourtant elle n’y arrivait pas. Cela était bien trop difficile, elle qui avait secrètement espéré qu’il reviendrait un jour vers elle. Tristesse et désespoir. Se rendre compte que l’on pouvait aimer démesurément une personne qui n’était guère prête à se battre pour vous, aimer à ne plus compter, aimer à pardonner la moindre des erreurs, le moindre faux pas. Et pourquoi ? pour un vulgaire « démerdes toi. »

Il se sentait finalement bien, libéré, épanoui. C'était peut-être encore compliqué avec ses parents mais il ne se plaignait pas, non pas qu'il n'en avait pas le loisir, il n'était juste pas une personne qui s'exprimait à la base. Ses sentiments, ses émotions, il les ravalent comme si ce n'est rien, comme si ça n'a pas d'importance. Il les garde pour lui parce que ça ne concerne que lui, parce que lui seul peut s'en soucier, parce qu'il veut que personne n'intervienne dans ses affaires. Alors oui ça lui avait longtemps fait défaut, parfois il blessait les autres, parfois il paraissait comme froid, égoïste ou difficile à comprendre ce qui était peut-être le cas au fond. Fallait-il encore creuser pour déceler la vérité là dedans, mais ça, très peu ont eu la patience nécessaire de se prêter à ce jeu. Mais une fois que l'on s'était assuré une place confortable dans son cœur, il devenait subitement prévisible, tel un livre ouvert. Il était bien plus qu'un type qui s'amuse ici et là, il se soucie des autres bien plus que de lui-même, il se soucie de son avenir plus qu'il ne le devrait mais parce qu'il ne veut pas perdre la face devant son père, il agit comme un petit con, parce que c'est toujours mieux que d'admettre que papa a une bonne place et que papa peut nous aider à s'immiscer directement dans la société au lieu de trimer pendant quelques années jusqu'à trouver un boulot relativement stable. Sauf que c'est ça que Yan Kai veut expérimenter. Il ne veut pouvoir compter sur personne d'autres que lui-même. Il ne veut pas la facilité, il veut être fier de ce qu'il a accompli. C'est pour cette raison qu'il a décidé de poursuivre des études au lieu de gentiment s'asseoir au côté de son géniteur pour apprendre les clés du métier. C'est aussi pour cette raison qu'il tient à faire cette thèse, pour se prouver à lui-même qu'il est capable de se débrouiller par lui-même.

Sauf qu'il y a certaine chose que l'on ne prévoit malheureusement pas. Des choses qui nous font rapidement oublier notre principal objectif, pendant que notre attention est directement portée vers ce que l'on pourrait appeler un... élément perturbateur. ❝ je t’en prie, tu peux disposer. D’ailleurs tu me gênes.  ❞ Il haussa un sourcil, un sourire se dessinant partiellement sur ses lèvres et quand il sentit une légère pression sur son pied, il baissa la tête pour poser son attention sur le sol. Il pourrait simplement partir, mains dans les poches et faire comme si rien ne s'était passé. Il pourrait agir comme si elle ne représentait rien pour lui. Il pourrait aussi prétendre ne jamais l'avoir aimé. Il pourrait, oui. Mais Yan Kai préfère jouer les connards alors il posa la pointe de son pied sur le livre qu'elle voulu récupérer, la retenant ainsi devant lui, puis il s'accroupit devant elle, bras ballant sur ses cuisses. ❝ Tu sais parler, maintenant? ❞ Sa langue glissa lentement sur ses lèvres pour les humidifier, sa tête penchée légèrement sur le côté. ❝ Et on fait comment si j'ai pas envie? ❞ Un rire sarcastique roula dans sa gorge avant d'être craché, le laissant s'atténuer dans l'atmosphère. ❝ Tu comptes faire quoi? Me renvoyer un autre sms pour me dire de partir parce que t'as pas le culot de me dire les choses en face? ❞ Le ton de sa voix était sec, presque amer. Ce qu'elle avait fait ce jour-là, il ne pourrait jamais lui pardonner. Il n'avait peut-être pas été honnête avec elle, il aurait du, oui et il le regrettait. Yan Kai aimait sincèrement cette femme, sauf qu'il n'avait jamais su comment le lui montrer, ne l'ayant aussi réalisé que bien trop tard et c'est justement à ce moment-là qu'elle décida de lui claquer la porte au nez. Alors oui, il l'avait mal pris. Son manque d'honnêteté était une chose mais il n'avait jamais dépassé les limites, parce qu'il la respectait suffisamment pour ne rien faire avec les autres femmes. Sa fierté en avait pris un coup, son cœur aussi. Lamentablement déchiré, jeté à terre. Il l'aimait, et il se hait d'admettre qu'il l'aime toujours autant. Peut-être même un peu plus fort qu'avant. Il la regarde. Elle n'a pas changé. Parfaitement imparfaite, mais délicieusement désirable à ses yeux. Elle est tout ce qu'il recherche, il en était certain. Mais il fallait encore qu'il fasse le con, parce qu'il ne pouvait admettre l'avoir perdu. Parce qu'il l'avait prise pour acquise, parce qu'elle était partie. Et lui, pendant ce temps, il continue de l'aimer comme un fou. Il ne cessera jamais d'en être amoureux.

Elle s'en était plutôt bien sortis jusque là. elle n'avait jamais craqué, elle ne s'était jamais emparé de son téléphone pour l'appeller, s'excuser, lui raconter toute la vérité. Elle aurait pu, ce n'était d'ailleurs guère l'envie qui lui avait manqué. Mais elle avait eu peur, peur qu'il renie cet enfant, ou pire qu'il ne décide d'en prendre la garde, seul. Peur que sa mère ne porte plainte contre lui pour abus sur mineur, ou qu'on lui retire la garde d'haeshin, car bien trop jeune et immature pour s'en occuper correctement. Tellement d'appréhension, tellement de craintes. Elle n'était pas courageuse, elle était faible, peureuse, n'avait aucune confiance en elle et c'est ce qui l'avait poussé à mettre fin à leur relation. Elle s'en savait responsable, même si elle lui en voulait pour d'autres choses, elle ne pouvait guère lui reprochait de ne pas avoir été là pendant sa grossesse. Parcequ'il n'aurait jamais pu deviner de lui même, parce qu'elle avait pris toutes les décisions d'elle même. La seule responsable. Assumer était difficile, devoir voir cette petite bouille tous les matins tout en essayant d'oublier son ex-petit ami était impossible. Mais elle avait appris à vivre avec, à se dire que le destin était ainsi, qu'elle devait s'y faire et que s'ils étaient fait l'un pour l'autre, alors ils finiraient pas se re-croiser un jour ou l'autre. Elle ne s'était toutefois pas imaginé que ce serait aussi tôt, qu'elle aurait à affronter sa déception aussi rapidement. Elle n'avait pas anticipé ses propres émotions, ce mélange de tristesse et de colère, cette image de lui et d'une autre femme lui revenant en mémoire sans cesse, lui rappelant à quel point il ne lui avait guère était difficile de se remettre de leur rupture. elle l'avait en travers de la gorge, même si en soit, elle était la seule à blâmer, elle avait décidé de l'abandonner, lâchement et elle devait en assumer les conséquences, qu'importe si cela était douloureux, qu'importe si cela signifiait qu'elle finirait par se faire haïr du jeune homme.

Elle pensait sincérement qu'il passerait son chemin, qu'il l'ignorerait. Parceque cela aurait été un peu moins douloureux pour elle, parcequ'elle n'aurait pas eu à lui parler plus, qu'elle aurait pu rentrer chez elle et pleurer dans sa chambre, se lamenter sur les erreurs commises, puis essuyer ses larmes et reprendre sa vie , continuer à étudier, à s'occuper de son petit trésor, travailler et rêvasser sur ce qu'aurait dû être sa vie. sa main sur le livre qu'il écrase de son pied, tremblote. Elle lui a répondus, elle s'est même montré hautaine, mais là maintenant elle ne sait plus comment réagir, que dire, que faire. Parcequ'il s'accroupit face à elle, réduisant la distance qui les séparait, cette même distance qui la rendait si confiante. Oui, elle avait retrouver la parole tout aussi vite qu'elle venait de la perdre, encaissant ses mots difficilement. Il n'avait visiblement pas digéré le coup du sms, bien qu'elle restait sceptique, cette jeune femme accroché à son bras, lui revenant sans cesse en tête.

Elle essaie de nouveau de tirer sur le livre au risque d'abimer celui-ci, elle se sent frustré, perdue. Elle n'a de toute manière jamais était doué pour affronter ce genre de situation, pour l'affronter lui. Elle dégluttit, la tête baissée puis elle se laisse tomber sur les fesses croisant ses jambes et faisant de même avec ses bras. Elle n'arrive cependant pas à le regarder, elle ne peut pas lui faire face du moins elle ne peut pas jouer le même jeu que lui, ça ne marcherait pas, il avait toujours le dernier mot et quand bien même en aurait-elle eu la possibilité qu'elle n'aurait guère voulus l'avoir. " quand bien même. tu finirais par te consoler dans les bras d'une autre. ce n'est pas ce qu'il manque des femmes à séoul, tu es bien placé pour le savoir kai." ces paroles avaient subitement fusée, exprimant à merveille sa frustration et sa colère, sa voix étant restée cependant très calme voir beaucoup trop douce. Elle avait beau avoir tout les torts du monde, sa nécessité de plaire à la gente féminine lui échappait, elle qui n'était guère jalouse auparavant, réalisait à présent qu'elle aurait du l'être. Peut-être n'était-ce pas son fort d'essayer de contrôler l'homme qu'elle aimait ou alors avait-elle été bien trop jeune pour réaliser que cela n'était pas respectueux de sa part. Qu'importe les choses avaient été faites, le passé était déjà écris, tout ce qu'elle pouvait faire c'était choisir son futur, faire sans lui, apprendre à vivre. " tu sais très bien que je n'ai jamais eu de culot, c'est sûrement pour cela que tu as su te tourner vers plus vieille lorsque tu en as eu l'opportunité, les jeunettes sont pas faites pour toi." elle s'enfonçait, elle en avait conscience, cela n'avait pas de sens, à la limite de la crise de jalousie, comme si lui montrer ses faiblesses étaient la meilleure chose à faire. Alors réalisant qu'elle allait trop loin, elle s'empressait de regrouper le reste des livres, juste le temps qu'il ne retire son pied de celui-ci, juste le temps qu'il disparaisse.

Être ailleurs n'était plus une option, et ce même si l'envie ne lui manquait pas. Il ne pouvait pas se défiler, il ne le voulait simplement pas. Longtemps s'était-il imaginer ce moment, les détails défilant dans sa tête, la conversation se construisant, les mots qu'il aurait aimé lui dire, les sentiments qu'il aurait aimé retranscrire et maintenant qu'il y était, tout semblait difficile. Parce qu'il était fier, parce qu'il ne voulait pas perdre la face mais aussi parce qu'il la haïssait autant qu'il s'en voulait lui-même. Alors tout sonnait faux bien que la vérité se glissait entre les lignes. Sauf qu'elle ne pourrait pas comprendre, parce que Yan Kai faisait tout pour que rien ne transparaisse. Et pourtant, si elle comprenait tout serait bien plus simple... Plus d'engueulades, plus d'ignorance, plus de haine probablement commune. Peut-être le néant, peut-être un nouveau départ. Mais ça ne pourrait qu'être positif pour l'un comme pour l'autre.

Elle tenta de libérer le livre de la pression qu'il exerçait dessus mais yan Kai ne broncha pas, bien au contraire, il garda son pied inerte dessus et une fois qu'elle cessa toute tentative, il s'accroupit en face d'elle. Son regard se laissa tenter par les lèvres de la belle Jae Ah, restant là, à les fixer bien plus longtemps qu'il ne l'aurait voulu, l'envie de briser les quelques centimètres qui les séparaient devenant bien plus tentante à mesure que les secondes passèrent. Il ne fit pourtant rien, parce qu'il n'en avait pas le droit. Alors il lança son attention un peu plus haut, cherchant le regard de la jeune femme, quant à elle, faisait tout pour l'éviter. Un sourire naquit sur la courbe de ses lèvres. Oui, elle n'avait vraiment pas changé. Toujours aussi timide et fuyante. Et c'était ça qui l'avait attiré. Des femmes au fort caractère, ce n'était pas ça qui manquait autour de lui, mais ça ne l'intéressait pas, parce que la facilité était là, bien mise en évidence. Yan Kai préférait une fille innocente pour la pureté d'une relation qui pouvait s'en dégager. la maladresse l'attendrissait étrangement. Pourtant une chose l'avait tiqué alors qu'elle s'exprimait. Il avait toujours eu le dessus sur elle jusqu'à présent, les conversation tournant court parce qu'elle ne supportait pas les conflits alors elle le laissait faire et dire ce qu'il voulait. Mais aujourd'hui, Jae Ah montrait une facette d'elle qu'elle n'avait jusqu'alors jamais exploité. Pourquoi maintenant, quand elle aurait pu avoir le loisir de le faire quelques années auparavant? ❝ Quoi? T'es jalouse maintenant? ❞ Un léger rire se fit entendre, un mélange entre l'étonnement et le sarcasme, lui-même ne sachant exactement ce que cela signifiait. Oui il était surpris, parce qu'elle n'a jamais été ainsi avec lui, elle l'a toujours laissé faire ce qu'il voulait et c'était de cette même liberté qu'il abusa sans penser que ça pouvait peut-être la blesser. Mais sarcastique parce qu'il ne pouvait s'empêcher de tester ses limites, voir jusqu'où sa soudaine assurance pouvait aller. Assurance, sonnant pourtant faux quand elle n'osait dire les choses en le regardant directement. Elle parlait tout en fuyant la conversation. Jae Ah avait beau avoir mûri, elle restait toujours cette femme qui l'avait séduit sans même le vouloir. Et encore aujourd'hui elle continuait à le rendre fou quand il voulait simplement se contenter de lui cracher son venin et la faire souffrir comme elle l'avait piétiné. Il agissait de manière égoïste, il avait toujours été ainsi et ça ne prouvait qu'une seule chose; il ne la méritait pas. Et ça, il ne le savait que trop bien. ❝ Regardes-moi quand tu me parles. ❞ Il tendit une de ses mains vers elle puis referma ses doigts autour de son menton afin de la forcer à lui faire face. C'était son point faible, il le savait, mais si elle avait quelque chose à lui dire, le Taïwanais voulait que ça soit dit les yeux dans les yeux. Il ne voulait plus de ce genre de conversation où l'un fuit l'autre, ou les choses sont dites de façon à adoucir la situation. Il ne voulait plus de tout ça parce qu'ils ne se devaient plus rien, l'un à l'autre. Ils ne signifiaient plus rien dans la vie de l'autre, alors pourquoi continuer à faire semblant? ❝ Ce que je fais ne te regarde plus, Jae Ah. ❞ Ton sec, phrase coupée nette. Ou une vulgaire tentative de couper la conversation court. Elle avait le don de se dévaloriser, se rabaisser face aux autres quand elle valait bien plus que toutes les femmes qu'ils auraient pu fréquenter et qu'l fréquente encore. Elle avait son respect, et ça valait bien plus que tout ce qu'il avait pu donner. Il l'aimait. Pour sa différence, son honnêteté, sa discrétion, sa patience, la passion qu'elle mettait à exécuter les choses, sa compréhension, l'attention qu'elle lui portait quand beaucoup se contentaient simplement de faire ce qu'il voulait d'elle rien que pour s'assurer une place dans son lit. Non, Jae Ah agissait pour elle, et elle seule et ça lui faisait un bien fou. Yan Kai soupira, son regard gisant maintenant sur le sol quand il laissa tomber sa main, laissant ainsi Jae Ah détourner le regard si c'était ce qu'elle voulait. ❝ Tu n'es pas faite pour moi. ❞ tu vaux mieux que moi, ne le comprends-tu donc pas?

Elle n'avait jamais été jalouse auparavant, cela ne lui avait tout bonnement guère traversé l'esprit. pourtant nombreuses avaient été ses amies à la mettre en garde, parce qu'il était plus vieux qu'elle et que forcément les femmes de son âge n'étaient pas insensibles à son charme. qu'il était beau, talentueux et intelligent et que forcément il parlerait à d'autres femmes, des femmes avec plus de formes qu'elle n'en avait, des femmes plus mûres et ayant plus d'expériences. mais jamais jaeah n'avait été jalouse, jamais elle n'avait cherché à le contrôler, à lui interdire d'aller en soirée ou de fréquenter telle ou telle femme. parce qu'elle lui faisait aveuglement confiance, parce qu'elle se disait que si il avait désiré se mettre avec une femme de cinq sa cadette c'est qu'il devait vraiment l'aimer et que donc il n'irait pas voir ailleurs. tout ce temps, elle l'avait laissé libre de ses mouvements, responsable de ses actes. et c'est peut-être ce qu'il aimait, peut-être avait-il était heureux de fréquenter une femme si peu jalouse, une femme qui le laissait vivre. ou plutôt une adolescente. lorsqu'elle venait à y songer, elle se demandait sincérement comment elle avait pu faire pour ne pas souffrir de la popularité du jeune homme, pour ne pas s'énerver à chaque fois qu'il partait en soirée ou à chaque fois qu'il recevait des messages ambigus. peut-être avait-elle été trop naïve, ou l'amour l'avait-il rendu aveugle ? peut-être en avait-elle eu conscience mais par peur de le perdre s'était muet dans son silence se contentant de le laisser agir comme bon lui sembler. elle ne savait pas réellement pourquoi la jalousie ne s'était guère inviter dans leur quotidien, les trois années qu'ils avaient passés ensemble. ce qu'elle savait en revenche c'est que celle-ci avait faite son apparition, au moment même où elle s'était rendue compte qu'elle l'avait perdue pour de bon. au moment où elle avait compris qu'il ne se battrait guère pour elle, qu'il ne lui courrait pas après, qu'il ne chercherait pas à comprendre, la compagnie d'une autre femme se révélant bien plus agréable. cela s'était révélé douloureux, elle s'était posée beaucoup de questions sur leur relation passé, sur elle-même, sur lui. n'avait-ce été basé que sur du mensonge. était-il déjà aller voir ailleurs. la grossesse, ses hormones en fusion. tout cela l'avait rendu sceptique, parano, hésitante et extrémement sensible. elle avait passé ses six mois de grossesse à pleurer pour un rien, à se morfondre et à se faire sermonner par sa mère.

son rire était blessant, tout autant que l'était sa remarque. qu'y avait-il de si drôle dans le fait qu'elle n'ai apprécié le voir aux bras d'une autre seulement un mois après leur séparation. était-elle ridicule à ses yeux ? leur relation avait-elle été si insignifiante pour lui ? c'est ce que son attitude laissait à penser. elle fuyait son regard, se mordillant la lèvre inférieure, l'on pouvait percevoir de léger frissons traverser l'échine de sa peau , tandis que ses doigts pianotaient frénétiquement contre la couverture d'un livre, attendant le signal qui lui permettrait enfin de fuir. le sentir aussi près d'elle était tout aussi agréable que cela était désagréable. elle ne voulait pas respirer ce parfum qu'elle aimait tant, croiser se regard qui saurait faire battre son coeur à la chamade, percevoir ses lèvres qu'elle aimait tant embrasser. et comme si ses pensées avaient été entendu, c'est dans un hoquet de surprise qu'elle le sentit poser ses doigts sur son menton, l'obligeant à plonger son regard dans le sien. elle ne s'était pas préparer à cela, elle avait eu beau l'imaginer des centaines, des milliers, des millions de fois, jamais elle ne s'était imaginé que ce serait si intense et si douloureux à la fois. c'était comme essayer de respirer sous l'eau, cette sensation que le temps s'arrêtait sans jamais ne pouvoir repartir. ses lèvres, son nez, ses yeux, chacun des traits de son visage faisait ressurgir les souvenirs du passé. son regard lui rappelait à quel point il lui avait été dur de rompre avec lui, à quel point la vie avait été dur depuis ce fameux message, à quel point il lui manquait. et comme si cela ne suffisait guère, il fallut qu'il rajoute cette phrase, cette afirmation, cette réalité. fissurant un énième fois son coeur. cela ne la regardait plus, plus depuis qu'elle avait prise la décision de stoper leur relation, plus depuis ce fameux sms, que cela lui plaise ou non. il avait raison et pourtant cela lui était insupportable. la bouche entrouverte, elle tenta de répliquer mais les mots ne semblaient guère vouloir sortir, comme si elle se doutait d'hors et déjà que ceux-ci n'auraient pas d'impact. il relâcha son menton et aussitôt l'eut-il fait qu'elle tournait la tête, démunie. pourquoi avait-il fallut qu'elle ne le croise ?

peut-être avait-il raison, peut-être n'étaient-ils pas fait l'un pour l'autre. peut-être était-ce mieux ainsi, et un jour elle lui apprendrait l'existence d'haeshin, lorsque le petit le lui demanderait, lorsqu'il serait en âge de choisir. " j'aurais du être jalouse bien avant, il est trop tard maintenant." murmurra t'elle difficilement tandis qu'elle saisissait ses livres dans ses bras, se relevant délicatement. oui, il avait raison, elle n'en avait pas le droit, pas maintenant. " tu as sûrement raison, je ne suis pas faite pour toi, c'est surement pour cela que tu n'as pas cherché à comprendre pourquoi. et que tu ne chercheras jamais à comprendre. j'étais trop jeune et trop naïve. " son regard s'est posé sur lui, les livres plaqués contre sa poitrine. sa voix quand à elle, est calme bien que chevrotante. elle aurait aimé ne pas avoir à dire cela, elle aurait aimé qu'il lui pose les bonnes questions, lui avouer. mais il n'était pas prêt pour cela. " mais ce n'est pas totalement de ta faute, je suis la première à avoir baissé les bras. " elle mentait à moitié, car elle n'avait jamais voulus rompre avec lui, mais avait baissé les bras lorsqu'il avait s'agis de tenir tête à sa mère. elle avait préféré passer pour la méchante plutôt qu'il n'ai à se présenter devant les juges pour abus sur mineur. elle avait pensé le protéger, pourtant au fond, elle savait d'hors et déjà, qu'il n'avait pas s'agit du bon choix. peut-être aurait-elle du en parler avec lui plutôt que de fuir lâchement comme elle avait pris l'habitude de le faire.

Tant de choses à dire mais très peu de temps pour faire le tour du sujet. Il voudrait qu'elle s'explique, qu'elle lui dise ce qu'il n'a jamais cherché à savoir parce qu'il pensait tout connaître. Maintenant il regrette. Il aurait pu la rattraper, lui prouver qu'il pouvait être un homme meilleur pour elle. Ah, qu'elle idiotie. Il aurait pu l'être depuis le début mais il n'a jamais assumé son rôle comme il aurait dû, tout ça par pure fierté et maintenant il s'en mordait les doigts. La méritait-il? Non. Alors pourquoi aurait-il du la rattraper quand il savait qu'elle était bien trop bien pour lui? Pourquoi, quand tout ce qu'il ferait c'est la faire souffrir? Elle méritait mieux que lui. Elle méritait d'être aimé comme jamais elle ne l'a été. Elle méritait de l'attention, une vraie relation, de la sincérité, de la confiance. Une relation stable. Tout ce qu'il n'est pas. Tout ce qu'il ne pouvait pas lui donner par pur égoïsme. Parce qu'il voulait toujours plus. Pourtant il s'était assagit. Il la respectait suffisamment pour ne jamais passer le cap. Elle avait cet effet sur lui. Elle le poussait à le rendre meilleur sans même s'en rendre compte, mais il ne l'a jamais laissé faire. Maintenant il regrette. Il regrette mais il ne fait rien, encore. Il ne peut pas. Il ne veut pas lui imposer encore ça. Et puis qui dit qu'elle voudrait? C'est elle qui l'a jeté après tout. Elle avait raison. A l'époque il était juste trop con pour s'en rendre compte. Maintenant il y voit plus clair. Sauf que c'est trop tard. C'est toujours trop tard quand il comprend enfin les choses. Et il risque encore de faire des conneries, la blesser encore et encore. Il ne veut pas lui imposer ça. Il ne veut pas qu'elle soit proche de lui, plus jamais. elle mérite de sourire, et non des larmes qu'il aurait forcé sur elle. Et au plus il la regarde au plus il réalise ô combien elle était parfaite pour lui, ô combien il était chanceux et ô combien il a tout foutu en l'air. Encore une belle chose qu'il a ruiné. Combien d'autres devait-il accumulé avant de devenir meilleur? Combien d'autres conneries devait-il faire pour enfin trouver le bonheur lui aussi?

Et il la hait pour être si parfaite. Pour avoir été si patiente avec lui quand elle aurait du claquer la porte beaucoup plus tôt. Il la haïssait aussi parce qu'il ne pouvait empêcher cette part égoïste de lui-même lui insuffler l'idée qu'il méritait au moins une réelle rupture. Il n'est pas honnête, il n'est pas un homme bien, mais elle aurait pu lui en parler en bonne et due forme. Comme un couple normal. Ce qu'ils n'étaient pas, par la faute de Yan Kai. Il voudrait la toucher, la prendre dans ses bras, lui dire ô combien il regrette, ô combien il ne referait plus ce qu'il a fait, qu'il peut changer, pour elle, pour eux, pour leur avenir, pour toutes ses promesses qu'ils se sont faites quelques années auparavant. Et il voudrait lui cracher son venin à la figure, lui faire comprendre combien il lui en veut de l'avoir abandonné aussi lâchement, de ne pas avoir eu assez de cran pour lui dire les choses en face, de ne pas lui avoir expliqué ce qui n'allait pas même si il se doutait qu'il en était la seule et principale raison. Il était entre deux feux et il le savait pas quel chemin prendre, ni quoi faire, quoi dire. Il était perdu.  ❝ Ça n'aurait rien changé. ❞ Non, rien. Il aurait haussait les épaules et il aurait recommencé. Sans doute. Ou peut-être qu'il aurait compris, peut-être qu'il se serait vraiment assagit pour elle. Peut-être, oui. Mais il ne veut pas savoir. Il ne veut pas la regretter davantage. ❝ Tu veux vraiment savoir pourquoi je n'ai rien fait pour te retenir? Tu veux vraiment le savoir, Jae Ah? ❞ Il soupira, ne sachant réellement si il avait envie de lui souffler la vérité ou s'il devait encore mentir pour la retenir le plus loin possible. Il leva les yeux vers elle, brièvement, puis les laissa de nouveau tomber sur le sol, la commissure d'une de ses lèvres se retroussant légèrement vers le haut alors qu'il réfléchissait encore et encore aux mots qu'il pourrait prononcer. ❝ Je t'en ai toujours voulu pour ce que tu as fait ce jour-là. Un sms, vraiment? Qui fait ça de nos jours? C'était lâche et je mérite pas ça. Je méritais de vrais mots, Jae Ah. Je méritais au moins une explication. ❞ Il se stoppa, pinçant l'intérieur de ses joues entre ses dents avant de penser à reprendre. ❝ Mais je savais aussi que tu mérites bien mieux. Et c'est pas avec moi que tu le trouveras. ❞ Il saisit le livre qu'il avait coincé sous son pied au préalable, joua avec, avec ses doigts pendant quelques instants avant de le plaquer contre lui, ne voulant pas la laisser partir aussitôt. Il ne savait pas pourquoi il faisait ça. Il n'avait pas envie de parler plus, pourtant il voulait qu'elle reste avec lui pendant un peu plus longtemps, savourer ce moment même s'il n'était rempli que d'ondes négatives. Il ne pouvait s'empêcher de la vouloir pour lui seul, encore et encore même quand il ne pouvait pas. Alors il faisait tarder le moment sans savoir où il allait, ou ça allait les mener. Ça ne changerait sans doute rien, au final, mais ça valait la peine d'essayer. ❝ c'est pas toi qui a baissé les bras la première. C'est moi. ❞ J'aurai du me battre pour toi quand j'en avais l'occasion, au lieu de regretter inutilement maintenant.

Il y avait toujours eu beaucoup trop de non-dits, elle avait beaucoup trop souvent fermé les yeux ou tout simplement se complaisait-elle à l'époque dans cette relation sans aucune prise de tête. car elle était jeune; elle l'était lorsqu'ils avaient commencé à se côtoyer, elle l'était encore lorsque son père est décédé et que la seule personne présente pour l'épauler était kai. alors elle avait souvent estimé lui être redevable et que l'enfermer dans une relation trop sérieuse pour leur âge n'aurait guère était une bonne chose, parce qu'au fond elle lui faisait confiance et elle ne voulait pas qu'il ne se lasse d'elle, de cette gamine qui lui servait de petite amie. elle était tout aussi jeune lorsqu'elle apprit sa grossesse, trop jeune pour prendre ses propres décisions seules ou du moins trop immature. la grossesse, la maternité, tout cela l'avait faite mûrir, lui avait en quelque sorte permise d'ouvrir les yeux. sur tout ces mauvais choix qu'elle avait pu faire, sur les conséquences d'une telle relation si jeune, sur son avenir gâché par son insouciance. jaeah en regrettait beaucoup des choses, mais certainement pas de l'avoir aimé ni même d'avoir donné naissance à haeshin, elle s'en voulait de n'avoir su gérer sa relation, de n'avoir sur mettre les choses au clair, de n'avoir su se protéger lors de ses rapports avec le jeune homme, repoussant de quelques années cette grossesse.  

ils avaient tout planifiés, elle se souvenait encore de leurs conversations lorsqu'elle avait la chance de pouvoir venir dormir chez lui. le mariage prévu après ses études lorsqu'elle aurait obtenus sa licence de gynécologue, métier qu'elle désirait tant faire auparavant. le bébé quelques années après qu'elle ai obtenus un bon poste. la maison aussi avec un immense jardin et une piscine creusé. même le nom de l'enfant avait été discuté, tel deux adolescents imaginant un futur qu'ils n'auraient probablement guère. elle avait respecté son souhait, enfin du moins ce qu'il avait souhaitait à l'époque. sur le ton de la rigolade certes. mais elle l'avait bel et bien nommé haeshin, tout comme kai l'aurait souhaité. elle le surnommait même daebak rendait tout ses proches suspicieux quant au réel nom du bambin. mais ça, encore une fois, c'était entre elle et son ex-petit ami. c'était leur petit jardin secret, les choses qu'ils ne partageait qu'entre eux. du moins à l'époque.

elle se hait d'avoir été aussi immature, se hait de n'avoir su prendre ses décisions seule mais elle le hait tout autant, pour toutes ces choses qu'il n'a pas su faire et toutes celles qui en contrepartie, il a faite. elle le hait tout bonnement parce qu'il réapparait devant elle lorsqu'elle commence tout juste à remonter la pente, parcequ'il ne l'ignore pas, parcequ'il pose de nouveau son regard sur elle, ce regard dans lequel elle rêve de plonger le sien. elle le hait de la faire l'aimer de la sorte alors qu'elle devrait déjà l'avoir oublié, elle le hait de rendre les choses si difficiles pour elle, pour lui, pour eux. les livres plaqués contre sa poitrine, la tête baissée vers lui, elle l'écoute. elle encaisse difficilement ses paroles sans pour autant le couper, parcequ'elle sait d'hors et déjà qu'il a raison, parcequ'elle comprend très bien qu'elle n'aurait jamais du se contenter d'un simple sms, qu'elle aurait du respecter leur relation et rompre en personne. elle écoute silencieusement et pourtant elle ne peut s'empêcher de faire claquer sa langue contre son palet lorsqu'il sous-entendit que leur relation n'allait pas bien avant le fameux sms. lorsqu'il lui fit comprendre qu'il avait bel et bien commis des erreurs dans leur couple, lorsqu'il admettait enfind devant elle , qu'il n'avait jamais été prêt à lui donner l'avenir qu'il lui avait promis. car c'est ainsi qu'elle interprétait ses paroles, c'est ainsi qu'elle encaissait la peine provoqué par ses mots pourtant pressentis. parce que oui, elle s'était souvent douté qu'il aimait plaire aux femmes mais jamais elle n'avait pensé qu'il puisse en avoir conscience, qu'il puisse le faire tout en songeant à elle, qu'il puisse qu'il puisse. " baisser les bras le premier ? " elle était estomaqué, tout bonnement parcequ'elle ne voulait pas comprendre ce qu'il sous-entendait, parcequ'elle ne voulait pas l'entendre dire qu'il ne voyait aucun futur à leur relation bien avant la rupture. parce qu'elle ne voulait pas y croire.

les mains tremblantes, c'est de sa main droite qu'elle s'empare d'un des livres qu'elle a coincé contre sa poitrine. elle se moque bien à présent que d'autres étudiants puissent les voir, elle avait besoin d'extérioriser ses sentiments, elle ne pouvait pas ignorer, pas encore une fois. alors c'est sans un mot qu'elle lui balança le livre au visage, les lèvres pincées, le regard noir. " alors tu ne croyais déjà plus en nous avant la rupture ? tu la fréquentais déjà avant ? dis moi si tu fréquentais cette pétasse avant, dis moi kai ! " sa voix semblait extrêmement calme mais il suffisait de la regarder pour voir qu'elle ne l'était guère. son corps tremblotant, ses lèvres pincées et ce regard noir. ce regard même qui tentait de cacher de son mieux la peine qui venait de s'emparer d'elle. cette fille qu'elle avait vu à son bras un mois après leur rupture, l'avait-il trompé avec ? elle se sentait soudainement conne, pour tout les remords qu'elle avait pu éprouver à avoir rompus avec lui alors qu'il savait d'hors et déjà ne "pas être assez bon pour elle". des excuses, toujours des excuses, encore plus d'excuses. " le sms. tu méritais mieux kai, j'aurais du venir te le dire en face, main dans la main avec un autre. tu aurais préféré ? " du venin. c'était tout ce qu'elle avait à lui cracher au visage et pourtant, pourtant ce n'était qu'une manière de se protéger, de ne pas craquer, de ne pas pleurer. mais surtout ne pas lui demander pardon, ne pas lui dire la vérité, ne pas lui révéler l'existence d'haeshin. trop tôt, il n'était pas prêt à autant de responsabilités

tell me why every time I look in my eyes, all of the things I've always hated in myself come alive? I'm looking up heading down feeling like i'll die, all of the things i feel inside my beating heart feed my head lies. I don't wanna lose myself, I don't even know how to not be my own enemy. I'm falling for my own lies, saying that I'm strong but then I'm hiding from my past life, scared of seeing who I've been

Ces mots qu'elle lui crachait, ces ressentis qu'elle extériorisait, ces émotions qu'elle laissait transparaître. Il le méritait. Chacun d'eux. Il ne disait rien. Il la laissait s'exprimer, acceptant tout ce qu'elle lui offrait. Il avait été franc, il n'avait jamais vraiment donné une chance à leur relation mais certainement pas de la manière dont elle pensait. Il l'avait prise pour acquise au lieu d'être là pour elle comme si elle pouvait disparaître à tout moment. Pourtant, il n'a jamais sous estimé ce qu'ils avaient, bien au contraire. Il était sérieux. Il l'estimait, il l'aimait, il la voulait pour lui seul. Il s'était même surpris une fois à pouvoir l'appeler sienne quand beaucoup auraient rêvé être à sa place. Tous ces projets qu'ils avaient ensemble étaient réels pour lui. Ses paroles n'ont jamais été dites sans qu'il n'ait pris le temps de l'envisager au préalable. Il ne perdrait jamais son temps à bourrer la tête d'une femme de rêves juste pour s'amuser. Surtout pas avec elle. Mais il n'a jamais fait d'efforts, et il l'admettait volontiers. Parce qu'il n'était encore qu'un gamin à cette époque. Il n'était juste qu'un gamin cherchant à se prouver quelque chose quand la seule chose qui comptait était sous ses yeux pendant tout ce temps. Lee Jae Ah. Il aurait pu se ficher des autres femmes, celle dont il était amoureux partageait sa vie. Mais il fallait qu'il gâche tout. Pourtant il était persuadé qu'il était fidèle, il n'a jamais dépassé la limite après tout. Il la traitait bien, il faisait le nécessaire pour la rendre heureuse, il avait juste commis une seule erreur; ne pas l'avoir aimé à sa juste valeur. Et ça lui avait coûté le prix de son bonheur. Cette haine qui le consumait, il l'avait rejeté sur elle quand il était le seul fautif. Yan Kai le savait pertinemment, mais il faisait encore et toujours la sourde oreille. Pourquoi faire? Il n'avait plus rien à prouver. Il ne faisait que s'enfoncer dans sa propre misère au lieu de tenter de réparer les pots cassés. Sauf que sa fierté avait été plus forte que tout, et encore maintenant elle continue à lui jouer des tours. Il ne peut pas s'en empêcher. Son orgueil est bien plus fort que lui. Pourtant il pourrait riposter. Si il s'écoutait il lui cracherait encore des mots qu'il ne penserait pas à la figure, mais il baisse sa garde. Il la laisse faire. Il l'écoute. Il prend sur lui et il attend qu'elle finisse de s'exprimer, prenant note de tout ce qu'elle a sur le cœur. Et ça fait mal. Pas seulement le livre qu'il reçu, mais ses mots. La voir ainsi. Toute cette scène. Il réalise enfin ce qu'elle a pu ressentir, quelque chose qu'il ne voulait pas imaginer. Et le voir de ses propres yeux est une réalité qui est bien trop difficile à avaler.

Un sourire tente cependant à percer un chemin sur ses lèvres, soulevant une des commissures de ses lèvres avant de retrousser l'autre quand son regard se lève finalement pour croiser celui noisette de la jeune femme. Il s'humecta la lèvre inférieure, pris le livre qui jonchait à présent le sol et le lui rendit sans dire un mot. ❝ Pourquoi dire pareille connerie quand tu sais pertinemment que tu ne l'aurais jamais fait? ❞ Il l'a provoqué, encore et encore. Pourquoi faire? Il n'avait rien à gagner là dedans, à part tenter de réparer les pots cassés, sauf qu'il faisait tout l'inverse. Encore une fois. ❝ Non. ❞ Sa réponse sortit brutalement, aussi sèchement que le ton qu'elle utilisa pour lui balancer sa question. Une pause suivit durant laquelle il ne chercha aucunement à rompre le contact visuel qu'ils entretenaient. ❝ Non, je n'étais pas encore avec elle. Crois-le ou non mais je te respectais suffisamment pour ne pas te traiter de cette manière. Oui, tu méritais mieux, tu mérites quelqu'un qui t'aimerai à ta juste valeur, comme je ne l'ai jamais fait, et comme je regrette. Min Ri n'avait rien de comparable à côté de toi. ❞ Ses mots glissèrent sans même qu'il ne s'en rende compte, le libérant petit à petit du poids qu'il avait accumulé au fil de ces années. Des sentiments, une confession qu'il n'a jamais cherché à admettre ou dévoiler à qui que ce soit. Et voilà qu'il se surprenait à s'ouvrir à la femme qu'il aime. Mais elle ne le prendrait pas au sérieux, n'est-ce pas? Il s'attendait à ce qu'elle lui jette un autre livre, qu'elle fasse demi-tour, qu'elle quitte sa vie à jamais de la même manière qu'il avait osé la délaisser.

Comment pouvait-elle être raisonnable? Comment pouvait-elle se contrôler, canaliser sa peine et sa colère? Elle qui de nature n'était jamais bien bavarde, ni bien violente. Elle ne le comprenait pas elle même, elle ne comprenait pas pourquoi elle réagissait de la sorte, pourquoi elle lui en voulait lorsqu'elle était celle qui avait rompus. Elle aurait aimé revenir en arrière ou du moins pouvoir agir comme la jeune jaeah deux ans plus tôt. Ne pas être jalouse, éviter tout conflits, toutes paroles blessantes. elle aurait aimé redevenir cette jeune femme innocente et naïve, qui acceptait bien plus qu'il ne le fallait. Et pourtant, elle savait parfaitement que cela était impossible, pour la simple et bonnes raisons qu'elle avait vécu bien plus qu'il n'en avait fallut cette dernière année. Parce qu'elle avait partiellement appris ce que signifiait les mots : responsabilités, maturité, réflexion. Parce qu'elle avait énormément songé. à lui. à elle. à eux. aux raisons qui avaient pu le pousser à ne pas la retenir et à celles qui avaient pu la pousser à ne pas se battre pour lui. Aux raisons pour lesquelles elle lui cachait l'existence de leur fils. Elle avait essayé de se remettre en question, plusieurs fois. Lorsqu'elle l'avait vu aux bras de cette jeune femme, elle en était même venus à se demander si elle n'avait pas l'air trop coincé, trop banale, trop peu attirante, trop peu sexy. Il était passé de la femme réservée qui se respectait à ce genre de femme, bien trop peu couverte, extravertie et sans aucun doute d'une extrême facilité. Alors, oui, elle s'en était posée des questions. Et elle s'en posait encore. Elle ne se reconnaissait guère et c'est bien ça qu'elle détestait, il arrivait encore à avoir cette influence sur elle, chacune de ses paroles, de ses actes avec un impact sur ses émotions. Parce qu'il était douloureux de se rendre à l'évidence. Il n'était pas une part du passé, il était encore bel et bien ancré en elle. Soupirant entre ses lèvres, tentant tant bien que mal de se reprendre, elle tournait la tête de sorte à ne plus avoir à supporter la vue de son ex-petit ami. Les regards qu'elle croisa en revanche était encore plus insupportable que celui du jeune homme, réprobateur, moqueur, curieux. Le bruit sourd du livre heurtant la tête de Kai avait visiblement su rameuté certains élèves, probablement bien trop curieux de savoir ce qu'il se passait. et c'est donc honteuse, serrant un peu plus les livres contre sa poitrine qu'elle s'empara du livre qu'il lui tendait, celui même qu'elle lui avait balancé au visage quelques minutes auparavant. biensûr qu'elle ne l'aurait jamais fait, comment aurait-elle osé fréquenter un autre homme que lui. elle le respectait, tellement qu'elle ne se voyait toujours pas fréquenter quelqu'un d'autre quand bien même sa mère la poussait à le faire. Alors ramener un homme devant son ex-petit ami ? Non, elle ne se pensait guère capable de le faire.

Elle grince des dents lorsqu'il prononce son prénom comme si cela était nécessaire, comme si elle avait réellement besoin de mettre un nom sur le visage de cette femme qu'elle haïssait tant. Celle qui avait su lui faire oublier qui elle était, celle qui avait surement su le réconforter, celle qui avait partagé son lit, le même lit qu'elle avait partagé avec lui pendant trois ans. Expirant délicatement, puis inspirant elle entrouvrait les lèvres pour les refermer aussitôt. elle ne savait quoi dire, pour la bonne et simple raison qu'elle craignait de tomber dans l'exagération et que faire une scène en ces lieux n'était en rien approprié. C'est donc d'une voix monotone, détournant de nouveau son regard pour ne pas avoir à affronter le sien qu'elle prononçait d'une voix faible. "minri. alors c'est ça son prénom ? c'est jolie, comme elle en fait. je ne m'attendais pas à ce que tu fréquentes quelqu'un aussi vite, encore mois à ce que tu me balances son prénom en plein visage. elle doit être importante pour que tu t'en souviennes." elle aimerait hurler, elle aimerait lui dire qu'il avait un fils, un fils qui ne le connaîtrait probablement jamais. elle voulait le blesser tout autant qu'elle ne se sentait blessé. mais elle savait que cela ne lui ressemblait pas, et plus encore, que cela ne changerait rien. " si elle n'avait rien de comparable pourquoi avoir préféré te la faire plutôt que d'essayer de comprendre ? tu me respectais tellement que seul trente petits jours t'ont suffis avant de ne t'en taper une autre ? " elle se mordit violemment la lèvre, regrettant la fin de sa phrase. le regard toujours dans le vide, ses doigts pianotant sur la couverture d'un des livres qu'elle tenait entre ses bras. " tu n'as pas changé kai. des paroles, encore des paroles mais rien de concret. un beau parleur qui ne regrette que par les mots. je t'ai respecté, contrairement à toi, je n'ai jamais essayé de te remplacer." son coeur se resserra douloureusement dans sa poitrine tandis qu'elle fermait les yeux tentant de contrôler ses émotions. elle ne voulait pas se la jouer dans le mélodramatique, elle réservait cela pour ses romans. mais ses émotions, ce qu'elle disait; elle le pensait sincèrement. parce qu'elle n'avait jamais cherché à le remplacer, parce qu'il n'y avait jamais eu que lui. peut-être était-il réellement temps de passer à autre chose, de rencontrer quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus sérieux. un père pour haeshin.