encore une fois tu es rentrée à pas d'heure à la maison. tu sortais d'une soirée bien arrosée, comme toujours, tu ne savais même pas où tu mettais tes pieds, tu trébuchais sur des gars bourrés dans la rue, t'es même tombée dans une poubelle. tu étais tombée la tête la première pour te retrouver à l'envers, puis finalement allongée lorsque la poubelle s'était renversée. doux, jésus, l'odeur que tu devais dégager. c'est pour ce genre de raisons que tu baladais toujours avec un pot de parfum dans ton sac. sait-on jamais, les poubelles sont un fléau qui nous touche tous un jour où l'autre. une fois relevée tu reprends tes repères, tu regardes à gauche, à droite, tu ne sais plus où t'es, encore moins qu'il y a deux secondes, quand tu étais sur le point de tomber sur l'ennemi sauvage, la poubelle. sainte marie comment se faisait-il que c'était aussi compliqué de se déplacer en ville à cette heure ci. c'était comme si il y avait de la circulation pietionnière. les gens ne pouvaient pas rester chez eux sérieusement ? il y en a qui tentent de rentrer chez eux en ce moment même. merde. enfin bref.
tu finis par trouver un restaurant mexicain et tu commandes. tu n'as jamais mangé mexicain et tu ne sais pas si c'est une bonne idée de tester de nouvelles choses avec ce que tu viens d'engloutir comme quantité d'alcool. tu demandes, sans te rendre compte, un tacos bien épicé et tu t'assoies à un table avec celui - ci. tu l'examines sous toutes les coutures et tu finis par croquer dedans. c'est bon. ça piquote, ma foi, mais c'est bon. tu finis ton tacos de la mort et tu sors du magasin en oubliant de payer. personne ne t'as remarqué, tout va bien. mais tu ne te sens pas très bien. oh oui,tu sens que ça ne va pas faire long feu tout ça et avant même que tu ne t'en aperçoive tu as rendu tout le fond de ton estomac sur quelqu'un qui passait par là. Aigo, aigo, je suis vraiment... vraiment désolée ! et tu n'arranges pas les choses en étalant presque tout ça sur son haut en voulant l'aider à essuyer. tu as sûrement oublié que ta main n'était pas un serviette, c'est malin.

il semblerait qu'aujourd'hui ne soit définitivement pas ta journée. tu l'avais un tantinet remarqué en te réveillant ce matin puisqu'en plus d'avoir loupé la sonnerie de ton téléphone, tu t'es mangé la porte de ta chambre en pleine face. de quoi bien te réveiller honnêtement. sans oublier cet épisode lors de ton trajet vers l'université, puisque tu as trébuché littéralement sur du vide en face d'une pauvre petite vieille qui tenait son panier de course en te jugeant silencieusement. à croire que même la gravité en a marre de ton cas. le reste de la journée ne s'est guère amélioré, et faut dire que tu commences à en avoir sacrément marre. naturellement on te demande avec une once d'incertitude dans la voix si tu as tes règles (avec incertitude parce qu'il faut l'avouer : tu pourrais largement décapiter le premier qui te fait chier, et ça, ils le SAVENT.) et tu n'hésites pas à calmer leur joie avec un regard noir qui en dit bien long sur leur longévité s'ils ne cessent pas de te briser les cojones. comme si ce n'était pas assez, y a cette clodo (du moins de ce que tu peux en dire) qui se vide sur ton putain de haut alors que tu rentres finalement chez toi. t'es prête à commettre un meurtre, vraiment t'en as envie, et tu te tapes le dos fièrement pour toute cette patience dont tu fais preuve. même si ce n'est pas un crime que tu vas porter dans ton casier judiciaire, il n'empêche que ta langue n'a pas l'air de connaitre le sens du mot politesse. tu insultes la pauvre meuf, en lui disant d'aller au moins se laver parce que putain, c'est pas bagdad ici, on sait ce que c'est l'eau potable (no offense). il faut que tu prennes quelques secondes pour réaliser que la pauvre chose n'est même pas bourrée. oh non ce n'est même pas ça. mais qui ferait honnêtement confiance à de la cuisine mexicaine. à croire que la pauvre enfant cherchait à se faire du mal or something. tu en oublierais presque la misère de ton tshirt. presque hein. parce que tu retrouves bien rapidement ces sourcils en colère et tu pointes alors ton doigt en désignant l'autre. « bas les pattes avec tes doigts pleins de sauce harissa! arrière satan! ». tu n'as jamais été croyante, mais à cet instant précis tu es certaine de pouvoir sentir les flammes de l'enfer à travers cette sorcellerie qu'est le tacos. tu as envie de coller un procès à ces gueux, pour pervertir la jeunesse comme ça et contaminer d'avantage la population. mais pour l'instant, tu réalises que tu as déjà à canaliser et dompter cette créature te faisant face, car elle n'a clairement pas l'air d'être dans son assiette. littéralement.

jesus ce que les gens pouvaient être vulgaires et violents. ce n'était pas ton cas, pas du tout, toi t'es du genre hippie même si il ne faut pas pousser mémé dans les orties et il faut quand même éviter de te foutre en rogne. parce que concrètement quand t'es partie pour te faire quelqu'un, tu ne t'arrêtes pas jusqu'à ce qu'elle soit sous terre. mais il fallait vraiment donner du sien pour que tu en arrives à ce point là. apparemment cette fille, elle, avait un tolérance beaucoup moins élevée. elle a du passer une mauvaise journée, d'après tes observations. ce qui est loin d'être ton cas si on omet l'incident de l'ennemi de type poubelle. t'étais encore un peu sonnée mais ça commençait à passer au fur et mesure que ton interlocutrice s’énervait sur ta pauvre personne paumée. quand tu repris tes esprits tu commença à t'essuyer les mains sur son t-shirt, là où il avait encore de la place, et tu commença à vouloir lui enlever. enlevez le ça ira plus vite, allez donnez le moi je vais vous le laver ! tu la pris par la main et tu l'emmena dans le restaurant mexicain qui était juste à côté. excusez moi vous auriez une machine à laver ou un robinet ? tout ça prenait une direction assez bizarre. tu continuais à vouloir enlever le haut de la jeune fille qui te faisait face et lorsqu'elle se débattait tu lui donnais des petites tapes sur le dos. yah arrêtez de bouger sinon on va jamais y arriver ! vous avez sûrement quelque chose en dessous alors arrêtez de faire la prude ! l'homme qui servait vous regardait avec un air complètement ahuri, il ne savait pas vraiment où regarder, ni quoi dire, tu étais complètement déchaînée et tu étais presque prête à tout pour enlever ce foutu haut.