Melody of the nude
And there I go again, falling so hard even the ropes of the past can't hold me back. | ❆ | And every single one of your smiles has me going through heaven and hell. |
Une capacité émotionnelle peut elle exploser ? Le corps entier du plus jeune semblait anesthésié tant il était complètement submergé par le torrent d'émotions qui déferlaient en lui. Il était après tout sur les genoux de son ami supposément hétérosexuel (et donc pas vraiment attiré par les poitrines aussi plates que la sienne) à échanger des baisers certes chastes mais pas moins déclencheurs d'AVC miniatures pour le plus jeune. Il sentait son souffle sur son visage et sa main contre sa peau et soudain, il comprenait quelle était la torture de garder tous ses vêtements quand il semble faire plus d'un millier de degrés à l'intérieur d'une pièce. Il avait un peu peur que cela soit de courte durée, car après tout, il ne savait pas vraiment ce qu'était l'amour et si c'était ce qui faisait battre son coeur à cette vitesse, c'était plutôt douloureux. Il laissa le plus âgé revenir à ses lèvres pour y faire sauter son coeur. Insoo avait déjà les yeux à demi clos, à l'image de sa conscience, embrumée par l'hormone du plaisir qu'il n'avait que trop peu l'occasion de ressentir. Il posa une main sur l'épaule de Meena alors. ❝ Je n-ne sais p-pas. ❞ Il revint à son tour l'embrasser, plus doucement cette fois, le souffle toujours laborieux, luttant contre les troubles qui agitaient son corps pour profiter encore un peu de ce moment, il s'avança un peu, instinctivement, sur les genoux de son vis-à-vis pour plonger son regard dans le sien derrière quelques mèches d'ébènes de ses cheveux, trouble. Insoo était un véritable livre ouvert, il ne connaissait pas les barrières de l'esprit, n'avait jamais appris à construire des murs intérieurs, à tromper les apparences, et sur ses rétines s'inscrivaient désormais la moindre étincelle de ses sentiments compliqués, contradictoires, un puzzle à elles seules. ❝ Ne le f-fais pas. ❞ Il mordilla légèrement la lèvre supérieure du pyobeom, la relâchant avant d'y planter un baiser plus rapide, collant leurs torses alors. ❝ Je m-meurs de chaud… Meena. ❞ Il remonta une main dans les cheveux bruns du rose alors, soupirant légèrement entre deux respirations précipitées. Il devait redescendre sur terre ? Et si c'était une passe ? Et si c'était juste sur le moment ? Après tout, c'était possible, malgré le football, il n'était pas le plus masculin des garçons de la fac et cela faisait un moment que Meena était célibataire, non ? Il pouvait juste céder à une pulsion, à une envie, comme ça, parce que c'était accessible, sur un plateau d'argent et que Soo aussi n'était pas vraiment actif amoureusement depuis un moment. Si c'était le cas, devait-il en profiter aussi ? Se laisser aller à la chaleur tendre qu'était Meena et s'abandonner à lui ? Ou devait-il protéger son coeur coûte que coûte ? Malheureusement c'était une tonne de question et l'état actuel de son cerveau ne lui permettait de répondre à aucune d'entre elles. ❞ |
J'ai chaud, j'ai vraiment très très chaud. Encore plus que d'habitude quoi. J'ai carrément l'impression d'étouffer, tellement que je suis certain qu'on pourrait faire griller un steak sur mon ventre. Et dans ma tête c'est un bordel sans nom, comme si la moitié de mes neurones s'étaient désintégrées d'un coup, et que le reste brûlait. Trop de pensées floues et contradictoires se superposent, s'opposent et s'affrontent. D'un côté il y a ma raison qui me dit que je deviens cinglé, que j'aime les femmes et que ce qu'il se passe actuellement est de la folie pure et que je dois y mettre un terme, puis de l'autre côté il y a quelque chose que je ne saurais nommer qui me hurle de continuer, et ça prend possession de mon corps, ordonne à mes lèvres de retourner sur les siennes, attirées comme un aimant, ça pousse mes doigts à glisser sur sa peau pâle et incite mon regard à détailler chaque trait de son visage au millimètre près. Moi qui pensais le connaître, je m'étonne à découvrir la teinte plus précise de son épiderme, les rares grains de beauté qui l'ornent aléatoirement, ses longs cils qui surplombent ses iris sombres mais brillants, et es stries de ses lippes charnues. Comme une oeuvre d'art, comme une statue en or il n'est composé d'aucune imperfection. Et j'ai la tête qui tourne, les idées en vrac, mon coeur prêt à exploser ma cage thoracique lorsque je croise son regard et pendant un instant, le monde n'existe plus, le temps m'est inconnu. Qui je suis ? Qui sommes-nous ? Je ne sais pas, l'ai-je déjà su ? Aucune idée. Je le fixe durant quelques secondes, comme déconnecté et ne reviens à la réalité que lorsque son corps se retrouve collé au mien. J'ai chaud aussi, comme jamais mais pour rien au monde je ne m'éloignerais de lui. Mes mains se posent sur ses hanches et mes lèvres descendent lentement dans son cou, je ne contrôle plus rien, je ne sais pas ce que je fais. Je laisse mon souffle brûlant s'échouer près de sa clavicule avant de relever la tête vers lui, la bouche encore entrouverte pour pouvoir respirer à peu près convenablement. « Shhht calme toi et respire, ça va aller ? » Son coeur bat si fort que je le sens contre le mien, cognant trop rapidement, trop irrégulièrement. Tout dans son attitude annonce les prémices d'une crise d'angoisse et je veux lui éviter ça alors je prend de grandes inspirations pour l'inciter à en faire de même et ainsi apaiser son rythme cardiaque. Et je repense alors à ses derniers mots, et mes doigts s'accrochent au bas de son pull. « Tu me fais confiance ? » Je ne veux pas lui faire peur ou le forcer à faire une chose qu'il ne voudrait pas alors je soulève à peine le tissu sans le quitter des yeux. « Tu seras mieux sans ça, promis je te ferais rien. » Dans la situation actuelle, il pourrait croire que je tente de le déshabiller pour autre chose mais mes intentions ne sont absolument pas de ce niveau, alors je finis par lui retirer son pull, le laissant tomber au sol sans vraiment m'en soucier. J'attends une petite seconde pour m'assurer qu'il va bien et glisse une main sur sa nuque pour le rapprocher et capturer de nouveau ses lèvres avec un peu plus de fougue qu'avant, un peu moins de doutes et sans doute plus d'envie. |
And there I go again, falling so hard even the ropes of the past can't hold me back. | ❆ | And every single one of your smiles has me going through heaven and hell. |
Une seconde de plus sous l'influence de ce sentiment complètement déstabilisant et il allait tomber dans les pommes, il ne pouvait plus percevoir que deux sensations : le sang qui affluait sous sa peau, dans ses veines, se propulsant à une vitesse folle, comme s'il courrait un marathon et le contact des doigts de Meena sur son épiderme, plus doux que la caresse agréable d'une brise d'été lors d'une canicule. Il était étranger à toute autre chose qui pouvait se passer autour d'eux à ce moment et se contentait de suivre ses instincts, dernière chose qui le maintenait encore droit contre son aîné. Il cligna faiblement des yeux en le regardant glisser ses doigts sous le bord de son pull. ❝ Oui. ❞ Décidément, ils étaient presque dans le remake du Titanic à force. Soo avait répondu sur l'instinct, bien sûr qu'il faisait confiance au brun, qui ne lui faisait pas confiance ? Il fallait être complètement idiot pour penser le Pyobeom capable d'une quelconque méchanceté. Il souffla un peu d'aise lorsque le tissu quitta son corps, laissant une bouffée d'air frais glisser contre lui et l'aidant à reprendre un peu pieds. Il frémit en replantant son regard dans le sien alors, posant une main sur son épaule alors que l'autre passait dans ses propres cheveux pour les décoller un peu de son crâne. Il se laissa entraîner dans un nouveau baiser et y répondit au meilleur de ses capacités, sa main se crispant sur le pull de son ami. Il avait retrouvé un souffle un peu plus régulier et ferma fermement les yeux en reculant légèrement la tête après ce baiser formidable. ❝ Hmn… On ne devrait pas… ❞ Il se forçait à revenir en terre connue, Meena lui était si précieux… Pourtant il devait vraiment s'empêcher de le perdre à tous prix. Il ne pouvait pas vivre une vraie histoire, il se devait de refuser cette faveur à son ami. Un regard vers les lèvres de celui-ci, rosies par leur séance presque érotique lui faisant immédiatement mal au coeur et il se redressa complètement, baissant vite fait le regard en descendant du lit, attrapant son pull. ❝ Je… ❞ Je voudrais rester. Je veux encore t'embrasser. Je veux que tu me dises que tu m'aimes. Je suis désolé. Il sentit les larmes envahir ses yeux à nouveau, il n'était vraiment rien d'autre qu'un idiot pleurnichard. Il ne voulait pas vraiment s'en aller, il voulait lui aussi pouvoir croire que ses chances avec son ami n'étaient pas qu'une passe, qu'ils avaient des fondations solides sur lesquelles ils pourraient construire quelque chose… Et pourtant son esprit semblait de nouveau complètement réveillé et toutes ses alarmes s'étaient mises en route et inondaient ses songes. Il se contenta de faire demi tour, attrapant son sac d'un geste avant de fuir, laissant ses chaussures dans l'entrée, ne laissant pas le plus vieux l'arrêter, profitant sans honte de son handicap de courte durée pour lui échapper comme un voleur. |
J'ignore ce que nous faisons, jusqu'où nous allons aller et ce qui va se passer après et à vrai dire je m'en moque totalement. Trop obnubilé par le moment présent, trop ivre de son parfum et en manque constant de ses lèvres contre les miennes, je ne m'inquiète absolument pas du futur, du passé ou de quoi que ce soit d'autre. Il n'y a que lui qui occupe tout mon esprit, qui l'éveille et l'anesthésie en même temps. Je ne sais même pas si je pense trop ou au contraire, si je ne pense plus du tout. C'est flou, imprécis, incertain et la seule chose que je sais, c'est que je veux l'embrasser encore et encore jusqu'à ce que le souffle me manque, posséder ses lippes jusqu'à ce que les miennes soient douloureuses. Je veux encore sentir son souffle chaud percuter ma peau et ses doigts s'accrocher à moi comme s'il allait tomber. In Soo, je veux encore que nos corps s'enflamment au contact de l'autre, je veux sentir ta peau brûlante sous mes doigts tremblants. J'ai promis que je ne lui ferais rien une fois son haut retiré, mais l'embrasser n'était pas une action comprise dans ce "rien" et dès que ses lèvres ont été accessibles, j'ai plongé dessus sans hésitation, sans cette appréhension ou cette maladresse lors de nos précédents échanges. J'étais sûr de moi et j'apprécie chaque instant passé contre lui, cherchant son regard lorsqu'il met un terme à ce baiser. Non, on ne devrait pas. On ne devrait pas et alors ? Qui va nous en empêcher ? Qui peut prétendre pouvoir nous interdire de faire ce que l'on veut ? Le monde ne s'arrêtera pas de tourner à cause de nous, et quand bien même c'était le cas, ça ne changerait rien. Regarde ce que tu m'as fait petit sauvage, il n'y a plus que toi qui compte. « Je sais.. » Je sais mais je ne veux pas m'arrêter. Je ne peux pas. Et pourtant il semblerait que je n'ai pas le choix. Encore à court de souffle, je l'observe sans comprendre lorsqu'il se redresse et se rhabille. A-t-il pris peur ? « Soo qu'est-ce que tu.. » Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi tu fuis, tu me fuis ? Ne pars pas, t'as pas le droit. Peut-être qu'il a peur, qu'il panique. Peut-être qu'il préfère juste être vêtu et qu'il a besoin de se calmer. Tu ne vas pas t'en aller pas vrai ? « Attends Soo je suis désolé je voulais pas- » Sans me laisser le temps de réagir, il quitte la chambre et la porte claque. J'aimerais lui courir après, le rattraper, ne pas le laisser mais même si je pouvais tenir debout je ne l'aurais pas fait. J'ai tout gâché, je lui ai fait peur, je l'ai fait fuir et je n'ai que ce que je mérite. Me sentant soudainement mal, je me laisse retomber sur le matelas, fixant le plafond en réfléchissant. Non, je ne peux pas abandonner, l'abandonner comme ça. Je ne peux pas tout détruire sans au moins essayer de réparer mes erreurs. In Soo je suis désolé, désolé de t'aimer. Mais c'est parce que je t'aime que je trouverais comment me faire pardonner. |