Le caractère de Jae Wook lui a toujours causé quelques ennuis, mais de façon très mineure. En avance sur son âge, si maintenant ça paraît beaucoup moins, lorsqu’il était enfant et adolescent on l’a souvent mis de côté parce qu’il n’était pas compatible avec les jeunes de sa tranche d’âge. Très intelligent et peut-être parfois trop mature et terre-à-terre, Jae Wook a plusieurs diplômes (trois) dont il est on ne peut plus fier et s’il n’est pas en train de suivre des cours à temps partiel présentement, c’est simplement parce qu’il a besoin d’une petite pause. Comme tout le monde, il lui arrive d’être à saturation et dans ces moments, il doit se donner un bon coup de fouet pour continuer. Mais persistant, il n’accepte pas d’essuyer un échec. Peut-être que c’est plus un défaut qu’une qualité d’ailleurs, parce que ça l’a parfois mené à des crises d’angoisses ou existentielles qui n’avaient pas lieu d’être.  Chiant ? Non, pas tellement, en fait. Wook n’a rien d’un compulsif qui perd constamment le contrôle. Au contraire, plus les années passent et plus il apprend à vivre avec ce qu’il ne peut contrôler. Par contre si vous l’avez connu gamin, vous avez sûrement une idée bien arrêtée sur ses petits (gros !) travers !

Si Jae Wook est plus sévère envers lui-même qu’envers les autres, il n’en est pas moins vrai qu’il en demande beaucoup de ses élèves. Il est autoritaire et critique et n’en laissera pas une passer par paresse ! De fait, il est parfois fatiguant de suivre ses cours mais si vous êtes aussi passionné par sa matière qu’il l’est lui, vous n’aurez assurément pas de problèmes. Il sait être concilient lorsque la personne en face de lui le mérite. Du moins, à son humble avis ! Heureusement, il n’enseigne pas de cours optionnels. Techniquement, ses étudiants devraient tous être plus ou moins passionnés par ce qu’il raconte ! Lorsqu’on l’approche pour la première fois, Wookie peut sembler assez froid, même si pas complètement polaire. Il aime se garder une petite réserve naturelle toute traditionnelle avec ses nouvelles connaissances, surtout lorsqu’elles sont plus jeunes que lui. Et bien entendu, à l’université, il y a le très important rapport professeur-élève qu’il n’oublie pas malgré les parfois trop jolies jambes qui lui passent sous le nez.

Jae Wook reste malgré tout un homme simple, même s’il est difficile d’y croire lorsqu’on le rencontre pour la première fois. Malgré ses moyens financiers très aisés, il aime les choses simples. Écouter la pluie battre contre la fenêtre de sa chambre en lisant un bon livre, écouter de la musique tout en étant plongé dans un bain chaud, manger de la bonne nourriture préparée par sa petite maman, discuter vivement avec son frère aîné... Certes, l’argent rend la vie plus douce mais il n’achète pas son bonheur. Ce qui manque à sa vie ? Une personne de confiance, douce et mature, avec qui la partager et probablement fonder un foyer. Mais le monde autour va si vite que parfois, il a l’impression qu’il ne trouvera jamais cette personne très unique qui le fera vibrer de la tête aux pieds et sera en parfaite osmose avec lui.

Aux yeux des gens, j’ai toujours été un drôle de gamin. La vérité, c’est que je n’étais sûrement pas assez drôle, en fait. En avance sur mon âge, j’ai toujours eu du mal à me trouver une place dans la société. Trop jeune pour discuter politique et philosophie avec les adultes alors que pourtant, ça me démangeait. Trop mature pour m’entendre avec les enfants de mon âge qui me mettaient rapidement de côté en concluant que j’était juste « bizarre ». Heureusement, ma famille a toujours fait son possible pour m’aider à me créer ma propre personnalité plutôt que de m’enfermer dans un moule. Et c’est sûrement ce qui fait que j’ai eu certes une enfance assez peu orthodoxe, mais que je n’ai jamais vraiment complexé sur ce que j’étais non plus. Peut-être que j’en suis même venu à prendre les gens autour de moi un peu de haut dès qu’on se moquait ou qu’on parlait de « phase » qui allait me passer. Est-ce que ça cache un caractère égocentrique et suffisant ? Non, pas vraiment. C’est plus un moyen de me défendre de ce que les autres peuvent bien penser et parfois encore, j’agis de cette façon avant de tourner les talons.

L’école a toujours été un problème pour moi. Pas pour la difficultés des cours. Si vous ne l’aviez pas encore compris, je possède non seulement un QI supérieur à la moyenne, mais j’ai aussi une maturité qui permet de gérer cette intelligence. Vantard ? Non plus. Juste réaliste. Je ne crois pas être meilleur qu’un autre à cause de ces caractéristiques. Je pèche sur plusieurs autres points, surtout sociaux, que d’autres maîtrisent à la perfection et qui me font très envie parfois ! Quoi qu’il en soit, les cours étaient donc plus que simples pour moi. Parfois trop. Du coup, j’ai sauté plusieurs classes avant de finalement ne plus du tout correspondre aux élèves de ma classe. Au final, il y a eu les cours à domicile. Pendant ce temps certes, je passais les cursus scolaires rapidement, mais je n’avais que peu d’amis et je me suis donc beaucoup accroché à mon grand frère. Je n’ai jamais été le petit frère type qu’on devait défendre de tout et de rien mais je me souviens encore qu’il ait volé dans les plumes de gamins cruels qui voulaient m’en faire voir de toutes les couleurs. Je lui ai aussi sauvé la peau à plusieurs reprises. C’était presque comme avoir un frère jumeau. Et qu’il n’ait pas le même père que moi ne m’a jamais traversé l’esprit. Nous sommes fusionnels.

Très tôt, le Japon a été une vraie passion pour moi. C’était peut-être une façon de me libérer un peu de l’oppression que je vivais au quotidien. Rêver à un autre pays où je pourrais recommencer à zéro me faisait du bien, à une époque. Plus maintenant. Mais sans pousser le vice à déménager, j’ai passé un an au Japon en tant qu’étudiant étranger. C’est là-bas que j’ai commencé un diplôme en langue japonaise que j’ai achevé ici, en Corée. Puis, il y a eu le diplôme d’histoire... et depuis un an, j’ai aussi un diplôme de cryptologie en poche. Toutefois, à côté de ça, j’ai rapidement réalisé que ma vie personnelle était plus que vide et ai décidé qu’il fallait que je remédie à la situation. Je ne suis pas un ermite et maintenant que j’ai 28 ans bien tapantes, j’ai l’âge de ne plus avoir l’air bizarre lorsque je parle de politique ou d’économie à la table ! Ma différence se note très, très peu. Je n’ai pas de problèmes sociaux graves liés à tout ça et je déteste l’appellation « petit génie », ayant seulement l’impression d’être un peu en avance sur les gens de mon âge, impression qui disparaît plus les années passent.

C’est la deuxième année que j’enseigne à Yonsei et c’est pour le moment ma plus belle expérience professorale alors que je fais pourtant ce métier depuis près de sept ans. J’ai aussi des activités annexes peut-être un peu étonnantes. Mon frère étant mafieux avéré, je n’ai pas pu fermer les yeux là-dessus. Mais je suis loin d’avoir mal pris la nouvelle, surtout qu’il excelle si bien dans son métier. Je les aide parfois grâce à mes compétences en cryptologie. Décrypter des codes ou en créer... c’est toujours une véritable mine d’or pour ce genre d’organisation très secrète. Je trempe donc parfois dans les affaires louches, mais juste en surface et ce n’est pas un métier officiel et n’en sera probablement jamais un puisque je refuse qu’on me colle un titre yakuza, histoire de ne pas être pris dans quelque chose de plus gros que moi. Les rouages de la mafia peuvent être cruels et sans pitié. Je n’ai pas envie d’en faire partie à ce point même si je respecte la façon dont Jae Rim se sacrifie sans se poser de questions.

Plusieurs rumeurs circulent sur moi. J’ai bien hâte de voir celles qu’on croit ou pas, histoire de rigoler un peu... Mais on dit qu’il y a de la vérité à la base de chaque mensonge, n’est-ce pas ?