Un pot de peinture rose dans chaque main, j’avançais d’un pas assuré sur la pelouse qui servait de végétation au dortoir des gumiho. Bien à l’abri sous ma capuche, cachant mon visage dans la pénombre de la nuit, certain de ne pas pouvoir être reconnu de la sorte, je me muais telle une panthère dans les hautes herbes de la savane. Mon partenaire avait choisi des sweat roses. « J’ai l’air d’un tapette. » Avais-je pesté, grinçant des dents. Cette couleur ne m’allait franchement pas. Et pourtant, je devais être fier de les porter, n’est-ce pas ? Qu’est que je ne devais pas faire pour faire les choses biens. Premier obstacle : pénétrer dans les dortoirs. Une porte fermée. Des fenêtres fermées sans volets. Mon regard se posait sur une pierre de volume moyenne sur le sol. Le lien état vite fait. Posant mon chargement sur le sol, je la soulevais d’une main. Prenant mon élan, je levais le bras en l’air, puis vers l’avant, lâchant le gros caillou pour qu’il termine sa course tout droit dans le carreau, le brisant en éclats. Un sourire mauvais sur les lèvres, je me protégeais la main enroulée dans mon pull, entreprenant de virer les éclats de verre pour éviter de nous faire couper. Une fois fait, je me tournais vers ma petite licorne. « Apres toi. » Je me baisais, lui faisant la courte échelle. Entrer par effraction avait été un vrai jeu d’enfant. Presque trop facile. Peut-être un peu de bruyant, mais j’étais certain qu’ils avaient le sommeil lourd. Depuis l’incident avec les animaux, l’université était devenue désespérément calme. Et ce soir, on était là pour faire bouger les choses dans ces lieux devenus bien trop tranquille à mon gout.

La nuit, tous les chats sont roses… Et c’était mon cas. Avec un masque de chat, et la capuche sous laquelle j’avais posé une perruque, j’étais parfait. Tel un félin, je me dirigeais vers ma banane favorite, revêtu d’un sweat rose, identique au mien. J’avais été pris d’un fou rire devant la mine dégoûtée de Banane, avant de lui répondre “Tu devrais être fier de ta couleur, Banane. On Friday, we wear pink!” Puis je m’étais mis à suivre Banane comme son ombre. Oui, l’étape un, c’était de rentrer dans l’antre du renard. Ce que Banane avait réussi en brisant une vitre, c’était la preuve que nous étions excellent. Il ne manquait plus qu’a faire notre travail. Je me risquais même a un commentaire “Bien joué Banane..”
Après qu’il m’aie aidé a entrer dans l’antre, je me tourne vers lui pendant qu’il arrivait a son tour. Le verre crissait sous leurs pieds, mais ce n’était pas un problème, ce bruit était presque rassurant. Je me tourne vers Banane, avant de lui faire signe que le plan fonctionnait comme prévu. Telle une panthère, la voilà qui prend son pot de peinture rose à la main, attendant Banane. Nous allions imposer notre griffe partout. Nous étions les rois des félins après tout. Puis il fallait avouer qu'il n'y avait rien de mieux qu'un bon ravalement de façade on disait, n'est ce pas? L’université n’avait qu’a se préparer, le cataclysme arrivait.

Je me promis que la licorne là, elle allait me payer ce surnom ridicule de banane. Regardes-moi comment elle se marre, et comment elle en profiter pour m’enquiquiner au passage. J’aurais du lui mettre un conne de frite sur le front en plus de son masque de chat, je suis sûr que ca lui aurait parfaitement siée. Un chat licorne. Je ricanais à cette idée avant de me renfrogner en l’entendant encore m’appeler banane. « Concentre toi plutôt sur notre mission. Ou je te le fais bouffer la banane. » Je l’aidais à pénétrer dans l’antre du renard. J’attrapais les pots de peintures que j’avais posé sur le sol, et sautait pas la fenetre, baisant la tête pour éviter de me prendre le cadran. Manquerait plus que je me blesse en plus de ca. Marchant sur les éclats de verre que je piétinais un peu, aimant le bruit que ca produisait. « Heureusement qu’on a pensé à désactivé l’alarme. » Ne fallait pas me prendre pour un abruti, non plus. J’en avais déjà fait des conneries, et je m’étais déjà fait assez prendre pour savoir à quoi il fallait penser pour entrer par effraction dans un bâtiment. Je me dirigeais vers la salle commune du dortoir d’un pas assurée pour rejoindre la licorne. Posant un des pots de peinture au milieu de la pièce, j’entrepris d’ouvrir le premier pot, me redressant, le prenant à deux mains, un sourire mauvais éclairant mon visage. « Licorne, prête à refaire lé déco ? » Pourtant, pour question de conscience, je me mis à pousser les objets de valeur des bleus sur le côté pour éviter de les abimer. Comme quoi, même moi je pouvais faire preuve de faiblesse parfois. Puis, soudainement, je lançais de la peinture à même le récipient sur un des murs, y faisant une énorme tache rose. « Regarde-moi ca si ce n’est pas beau ! » ricanais-je fier de moi. Le rose, c’était la nouvelle tendance.
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Je sentais son désaccord se diffuser dans l’atmosphère. C'était grisan.... rosant. Je réprimais d'ailleurs un ricanement moqueur en l'entendant pester qu'il allait lui faire bouffer, Une fois dedans, il se félicitait qu'on ai pensé a désactiver l'alarme. Je lui adresse le sourire le plus brillant que j'avais. Nous étions des génies, oui, de véritables génies. Puis voilà Banane qui se saisit d'un pot avec un sourire mauvais. Je lui adresse un sourire diabolique en cadeau ; avant d'ouvrir le pot de peinture d'un rose spécialement crée pour l'occasion. Je me saisis du pot, avant de hocher la tête à sa demande si j'étais prêt a refaire la déco. Oh que ouais, gros, je me sentais plus que d'attaque à la refaire. Je lève le pot de peinture avant de tout balancer sur un mur vierge de toute peinture rose, La beauté cette peinture, je vous le dis. On devrait nous remercier pour cette action caritative, je te dis, on était trop bons. Je regardais la peinture sur le mur former une sorte de tâche informe qui commençait a dégouliner, avec un sourire satisfait. Le rose c'était la vie, le rose partout me rendait dingue. Je ricane avant de répondre a Banane « Ma-gni-fy-que mon cher, on passe a là partie 2 ? » En chantonnant une chanson sur , je sortais une bombe à graffiti de couleur noire. Et je cherchais dans mes poches à la recherche de la lettre. Déjà, les gants en général c'était chiant pour les empreintes, mais là, je clignais des yeux avant de demander « Banane, tu l'as prise ? » C'était clair que je cherchais la lettre. Reste a prier que je n'arrivais pas à la trouver avec les gants, mais qu'elle était là quelque part. J'étais peut être con, mais pas au point de laisser mes empreintes partout, la prison ne me tentait vraiment pas. Ce qui n'effaçait mon problème actuel. Je ne savais pas ou était passée cette foutue lettre.

Je souris en voyant la petite licorne s’extasier autant sur notre œuvre d’art entièrement de rose. C’était du grand art. Apres cela, les acheteurs influeraient de tous les coins du pays pour dépenser une énorme somme pour ces murs d’un rose si profond, si luisant, si spécial… Etre une panthère, ce n’était pas donné à tout le monde, et l’honneur que nous faisions aux gumihos de rejoindre nos rangs, montrait que nous étions d’une énorme générosité. L’adrénaline me donnait une certaine euphorie que je n’avais plus ressentie depuis un moment déjà. J’avais l’impression d’être capable de voler, des ailes me poussaient dans le dos, métaphoriquement parlant bien sûr. Tellement grisant. Licorne se donnait autant à cœur joie que moi de recouvrir ces murs d’une couleur nouvelle, vidant l’entièreté de nos pots sur ceux-ci. Et croyez-moi, ca en faisait de la peinture. Pas besoin de pinceau avec nous, nos doigts de fées faisaient le travail sans instrument. Je hochais de la tête quand on me proposait de passer à la phase 2. « Avec plaisir. » Je sortis une bombe de peinture noire, que je secouais vivement, prêt à taguer quand je l’entendis m’interpeler, un peu paniquée du à un certain oublie. Un sourire mauvais élargit mes lèvres, c’était plus fort que moi. Je m’auto-donnais une fessée. « No stress. Elle est dans ma poche arrière. » Reportant mon attention sur le mur, je me mis à écrire dessus, en ricanant. « Amour, gloire et beauté. » Ca nous ressemblait tellement que j’en avais la larme à l’œil. C’était tellement beau de laisser sa trace là où personne ne l’avait encore laissé. Apres tout, depuis la rénovation des locaux, les attaques avaient cessé. Ce que je trouvais un peu dommage, mais ca nous laissait l’occasion d’être les premiers, et ca n’en était que meilleur.

J'étais stressé. Oui, totalement. Si on perdait la lettre, on allait se faire tuer. Délivrer un message, c'était bien le but non ? Quand je vois Banane sortir sa bombe noire, mon sang ne fait qu'un tour, et me voilà saisit de ma bombe, un air diabolique en prime. Je repense a ce que je pouvais leur écrire. Avant de me saisir de mon crayon magique « ZIS IZ 1 KOU D'TA, Les caresses de Renard... Ça donne des puces ! #sorrynotsorry », avant de ricaner, et de regarder le texte que ma banane venait d'écrire. Je lève le pouce en signe d'approbation, avant de reprendre « Attend... » Et me voilà en train de sortir une bombe de la plus belle couleur au monde... le rose. Et je l'agite comme une maracas avant de la brandir telle une épée vers un mur vierge de toute trace. « On friday we wear pink #pyo4ever » Le message allait très probablement passer, oui, c'était une annexion, et tels des généraux romains victorieux, on avait œuvré pour notre fraternité. Notre président allait nous féliciter, il n'y avait pas d'autre solution. C'était une telle merveille qu'on était en train de concevoir là. Pour un peu, j'en pleurerais presque. On était de vrais artistes, les Andy Warhol de Yonsei. Puis je me retournais vers Banane, et je fais une révérence bancale, avant de dire « cette pièce devrait être un musée. C'est beau ! » J'en tremblais, tellement je trouvais ca beau, le rose c'était toute notre vie, c'était nos dortoirs, notre président qui, on le savait serait fier de nous, après tout, nous avions suivi les préceptes de notre symbole, la panthére, magnifique et redoutable. Puis je souris bêtement, avant de regarder la piéce, et de dire "Banane... Y'avait pas un truc cette semaine, un truc chez les renards? J'ai entendu parler d'une fête ou je sais plus quoi". J'avais des relations, après tout, j'étais un pyobeom.

J’admirais notre œuvre. C’était du grand art. Je n’avais jamais vu tel artiste peindre mieux que moi. Je ris à la façon dont Licorne écrivait son message. Une vraie kikoo, comme l’annonce son surnom. J’espérais que nos petits messages leur feraient plaisir, que l’on n’ait pas fait tout cela pour rien. Je ricanais en voyant ce qu’elle terminait d’écrire. Si un jour, on m’avait dit que je ferais partie des roses, je vous aurais ris au nez, mais ce soir, cette époque est résolu. Le pouvoir était au pink ! Voir la vie en rose ! Cette expression prenait toute sa signification en cet instant même. « Parfait. » acquiesçais-je. « Il ne manque qu’une dernière petite chose. Deux enfait. » Je repris ma bombe de couleur noir, la secouant en tout sans avant d’écrire en grand sur le mur : Joyeux anniversaire à Tasyr la tapette ! en majuscule. Je n’avais rien en particulier contre lui, mais je trouvais que ca lui correspondait si bien. Il n’avait pas reçu l’award de la pupute de stw 2014 pour rien ! C’était que je deviendrais presque gay pour lui … Bref. J’avais entendu que c’était son anniversaire récemment, alors je voulais lui souhaiter à ma façon. Une espèce de cadeau bonus. « Voilà, j’ai fini. » Je sortis la lettre de ma poche arrière, la déposant sur la table basse, bien en vue autour de la pagaille produite. Je vérifiais qu’on ne laissait aucune trace derrière nous. Pot et bombe de peintre planqués dans nos sacs à dos. Nous avions bien préparé notre coup. Caméra et alarme neutralise. Chaussures ne laissant aucune trace derrière elle. Des gants anti-indices. De vrais pros. Fier de nous, je fis un geste vers la sortie que nous avions ouverte. C’était le sourire aux lèvres que je gambadais dans la pelouse du dortoir, déjà loin de ces personnes qui ne tarderont pas à se réveiller. Je ricanais déjà, rien qu’à l’idée de la tête qu’ils pourraient faire en se levant au petit matin…

Nous étions des Pyobeom modèles. La fine fleur de la fraternité même. Nous devions prendre des photos et les montrer au président, c'était un question d'honneur. Puis bon, fallait avouer que notre Banane avait parfaitement exécuté sa tâche. L'effraction, les gants, les alarmes, les capuches, tout était parfaitement parfait. Je ricane en voyant ce que Banane écrit. « Tu as oublié le « à mouche » juste après... » mais bon, Tasyr avait sa propre réputation, comme certains d'entre nous l'avaient, et on y pouvait strictement rien n'est ce pas ? Je décidais d'écrire une dernière chose pour l'anniversaire de leur président. « CECI est ton cadeau d'anniversaire Tasyr, pète des arc en ciel ! » Je range méticuleusement mes affaires avant de sortir mon téléphone et de prendre des photos. On les enverra plus tard au président . Puis je mets mon sac sur mon dos et je pars sans un regard pour notre œuvre, ne sait-on jamais, que je puisse en tomber amoureux et rester à la fixer des heures durant. Ouais, j'étais sentimental. Donc suivant ma banane, je ressortais pas l'endroit ou j'étais entré et que je me suivais, tel un acteur de la petite maison dans la prairie mon camarade. Que n'aurais-je pas donné pour être là quand ils verraient notre œuvre. Ca aurait pu être épique !  

Bonjour les pyominhoo, 

Chez nous y a pas de sexe, seulement des bisous, Nous on vit sur des villas sur des putains de nuages & on mange du pop-corn tranquille devant youporn!

Pink everywhere ! On s'est donc permis de vous offrir une nouvelle décoration qui vous ressemblait bien plus, vu que, oh joie indescriptible, vous êtes depuis hier soir, des Pyomiho. On se nourrira seulement de drogue en écoutant David Guetta pour fêter notre extension !

Jean Pierre Foucorne dance ! 

Yolo est notre devise, levons notre verre de vodka, puis en plus, c'est une sorte de cadeau en retard  pour le président Pyomiho Hwang Tasyr, on sait TOUS qu'il aime le rose (oui, sois fier de ton titre de pupute 2014 ). Puis bon, a force de fixer ce mur, promis, vous péterez des arcs en ciels et vomirez des petits cœurs ! 

Ce n'est que le début de l'annexion, bientôt nous serons tous des licornes, vivant dans une seule et même grande  fraternité d'amour, de paillettes et de drogues

Parce qu'une licorne, c'est juste une corne avec un cheval au bouuut !

Bruce Lee-Corn !

ps: Chez nous, les doigts d'honneurs sont synonymes de bonheur