Elle traînait, depuis qu'elle avait quitté la galerie. Ce matin, Kee avait bien travaillé, si bien qu'elle n'avait pas arrêté avant quatorze heure. Hors, à présent, ils n'avaient plus besoin d'elle, l'organisatrice de l'exposition avait repris le relais, ainsi, la cadette était partie. Elle avait flâné dans les rues, son appareil en main, préparant les plans du prochain artiste, qui serait là la semaine suivante.

Elle avait bien l'intention de passer sa journée dehors, sous le soleil. Elle comptait profiter des rayons pour jouer avec les filtres et juger quelles teintes seraient plus les appropriées pour les photographies du prochain photographe. Puisque la semaine d'après, la galerie n’accueillerait pas un peintre, mais une personne travaillant avec les clichés. Cela l'avait ravie. Elle avait envoyé un sms à ce dernier, lui demandant s'il avait une requête, un point auquel il tenait. Information primordiale lorsqu'elle réaliserait l'exposition. Les désirs de son client étaient bien plus véritables que les envies des spectateurs. Néanmoins, la jeune plasticienne n'était pas calée dans le thème de son artiste, qui traitait une période qu'elle n'avait pas encore étudiée d'elle-même, les femmes à la Renaissance. C'est dans cette optique d'apprentissage qu'elle s'était rendue à la bibliothèque de l'université. D'autant plus que la coréenne adorait l'histoire qui touchait la France.

Sur place, elle avait cherché les livres qui l'intéressaient avant de s'installer à une table, lisant et relisant avec attention les informations dont elle avait besoin. Fascinée. Jusqu'à ce qu'elle termine ce qu'elle avait pris, alors c'est l'appareil à son épaule qu'elle avait parcourut les étalages, glissant ses doigts sur la bordure des livres. Elle aimait le calme de la bibliothèque. Ce n'est qu'au fond des rayons qu'elle tomba sur le garçon, qu'elle avait vu passer à côté d'elle lorsqu'elle lisait. Elle ne serait dire pourquoi, mais elle l'avait regardé s'avancer plus loin, sans détourner le regard jusqu'à ce qu'il quitte son champs de vision. Elle ne saurait pas expliquer non plus le sourire qu'elle lui avait adressé quand leurs regards s'étaient croisés. Néanmoins, cela l'avait mise de bonne humeur.

Sans s'en rendre compte, elle s'était appuyée contre les livres et avait braqué son appareil sur lui, le prenait en photo alors qu'il était absorbé par sa lecture. Le flash lui avait signalé sa présence et quand il releva la tête vers l'objectif, elle prit une seconde photo, souriante. « Désolée, désolée si je vous surpris ! Je cherchais un livre, mais vous voir ainsi m'a inspiré pour ma prochaine série de photo. Je n'ai pas pu m'empêcher de vous immortaliser. » baissant son appareil photo, elle lui offrit un doux sourire, se rapprochant de lui en sélectionnant les photos qu'elle venait de prendre afin de les lui montrer « Regardez, sous cet angle, la luminosité est parfaite, elle fait ressentir votre peau blanche. J'aime beaucoup l'effet, vous accepteriez que je l'utilise pour les plans d'une exposition ? Elle ne servira que pour mes propres croquis, c'est promis. » et elle avait fini par lui tendre son appareil dans le cas où il désirerait vérifier qu'elle ne l'avait pas pris en douce plus de deux fois. Avant de réalisé, passant une main dans ses cheveux en riant légèrement. « Oh la la, excusez-moi, je vous dérange probablement. »

Fier de lui, Rhys observait le frigo des Gumiho. L'électroménager était plein à craquer de petites douceurs préparées par le britannique. Avec ça, aucun renard n'allait mourrir de faim pour la prochaine semaine. Augmentant le volume de la musique, il se mit à nettoyer ce qu'il avait utiliser. Voir Rhys dans la cuisine n'était pas rare, cependant, le voir faire autant de nourriture, surtout pour les autres, ça, eh bien, ça méritait qu'on marque le calendrier. Il n'était pas égoïste, disons simplement qu'il ne passait pas assez de temps avec les autres du dortoir pour avoir envie de les nourrir au jour le jour. Néanmoins, aujourd'hui était une occasion spéciale. Rhys, le britannique, le rat de bibliothèque, l'obsédé des cours, le roi de l'étude, il procrastinait. Toute la nuit, il avait tenté de se mettre à son travail de physique et il en était ressorti avec une jolie feuille blanche, complètement vide. C'était comme si son cerveau avait décidé de se rebeller! Comme s'il avait décidé de partir en grève pour abus, pour surcharge de travail. Alors il avait décidé de se changer les idées, mais maintenant, son popotage arrivait à sa fin. Une fois fini, la cuisine avait l'air neuve. Elle était sans doute plus neuve que quand elle avait été acheté. Mais voila, il n'y avait plus rien à mettre en lui et ses travaux. La chambre avait déjà été ranger, la lessive faites, même les lits étaient faits et propres.

C'est avec une tête digne d'un enterrement qu'il prit son sac à dos et une veste. Le chemin vers la bibliothèque fût rapide. S'il avait passé plusieurs jours à procrastiner en nettoyant et cuisinant au dortoir, une fois dehors, rien ne lui semblait valoir la peine. Ce fut donc un voyage en ligne droite jusqu'à sa table favorite. Celle au coin, dans le fin fond des étagères, là où personne n'ose s'aventurer. Elle était aussi à côté d'une fenêtre, offrant une bonne dose d'éclairage tout au long de la journée. Il s'installa, son gros livre de physique ouvert devant lui.

Voila deux heures, ou peut-être trois, qu'il était là. Et rien n'avait avancé. Il avait les yeux fixés sur son livre comme si c'était la chose la plus importante, mais il avait l'impression de voir des mots, mais de ne pas arriver à les comprendre. Il fixait sa page, mais n'arrivait pas à lire. Et quand il arrivait à lire les mots en ordre, ils ne faisaient aucun sens pour lui. Il commençait à penser que s'il se frappait la tête contre la table assez fort, ses neuronnes allaient se remettre à fonctionnées! mais son plan fut interromptu par un flash d'appareil photo. Surprise, le britannique leva les yeux de son livre pour voir qui était le ou la responsable. Il ne s'attendait pas à voir Shim Kee Young. Elle était entrée chez les gumiho et il l'avait trouvé jolie dès le premier coup d'oeil. Malheureusement, il n'avait jamais eu le courage de lui adresser la parole. Quelle chance! Il était un peu anxieux, il avait peur de merder dès le moment où il allait ouvrir la bouge. Et il faut croire que son silence rendit la demoiselle un peu inconfortable puisqu'elle se mit à se justifier avant de s'excuser pour le dérangement. Soudainement effrayé à l'idée qu'elle parte comme ça, le britannique se mit à parler sans vraiment réfléchir. « Non, vous ne me dérangez pas du tout! » Un peu trop d'enthousiasme, un peu trop soudain… Le rouge lui monta immédiatement aux joues alors qu'il se rendait compte de ce qu'il venait de faire. Franchement, bravo pour la première impression Rhys. C'était réussi si tu voulais qu'elle te prenne pour un dégénéré. « Désolé, j'ai encore du mal avec le coréen. » Cette fois, il garda la voix plus basse, voire même un peu trop basse. Et le pire dans tout ça, c'est que son coréen était ok, c'était comprenable. Certains diraient même qu'il était assez doué.

Elle s'était demandée si elle n'aurait pas dû passer son chemin. N'ayant pas pensé à la gêne occasionnée, mais son silence montrait qu'elle n'était peut-être pas la bienvenue et nerveusement la plus jeune s'était mise à jouer avec une mèche de ses cheveux. Un peu dépassée, n'ayant pas l'habitude qu'on garde le silence lorsqu'elle commençait à parler, elle s'apprêtait à le saluer et lui souhaiter une bonne fin de journée jusqu'à ce qu'il s'empresse de lui affirmer qu'elle ne le dérangeait pas. Keen avait sursauté par son ton brusque et un sourire amusé était naquit aux coins de ses lèvres lorsqu'il s'était mis à rougir. Bon dieu, qu'il était mignon. « Ouf ! Je m'en serais voulue, j'ai été égoïste, vous avez l'air très occupé. Je n'ai rien interrompu d'important, j'espère ? » Et si c'était le cas, elle était prête à s'excuser. Cette enfant qui pourtant ne le faisait jamais, hors, aujourd'hui, elle n'avait pas envie de se montrer désagréable ou impolie. Étrangement, faire attention à son comportement était encore plus nécessaire. Lorsqu'il parla plus bas, la belle s'avança vers lui, après avoir poser son appareil photo sur la table, et son doigt vient effleurer sa joue, afin d'essayer de capter son attention, capturer son regard du sien. Tactile de nature, elle ne faisait pas attention et ignorait si son geste serait mal perçu. « Ne vous excusez pas, il n'y pas de raison, il est clair, en tout cas, je vous comprends. N'est-ce pas l'essentiel ? » retirant sa main, la photographe lui sourit tendrement, afin de lui faire comprendre qu'il n'y avait aucun problème avec son coréen. « Nous sommes de la même fraternité n'est-ce pas ? Je suis désolée de ne pas m'être présentée avant ! » Ce n'est qu'en jetant un coup d’œil à la table et aux livres grands ouverts que la plus jeune se hâta d'ajouter. « Vous révisez ? Je reviendrais vous parler plus tard si vous le désirez. » et pourtant malgré tout, elle n'était pas plus motivée que cela à partir, si bien qu'un milliers de phrases et de questions se bousculaient dans sa tête pour continuer de perturber son temps. « Hm.. excusez-moi, mais j'ai beau me répéter que je vous fait perdre votre temps, je n'arrive pas à me persuader de partir. » et un petite rire s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle haussa les épaules, se fichant d'elle-même. « C'est idiot hein. » Ce qui l'était surtout c'est le nombre de paroles qu'elle débitait à la seconde, alors qu'elle était dans un lieu réclamant le silence.