Lost stars » Tasyoung
Invité
Invité
Lost stars » Tasyoung | Lun 16 Nov - 22:24 Citer EditerSupprimer
LOST STARS.
LOST STARS.
FT SHIM KEE YOUNG
+ + +Tasyr était habitué au mouvement perpétuel, il était tout du moins dans sa nature, et presque dans son instinct. Il avait appris par la force des choses à s'acclimater et à s'adapter pour toujours retomber sur des appuis solides ; il avait appris à nager contre le courant pour maintenir sa tête hors de l'eau peu importe le prix qu'il lui en aurait coûté. Afin d'éviter les balles, les corps, les cris et la mort, sa volonté d'aspirer à la vie s'était muté en un instinct animal et décharné qui lui valait en certaines périodes de l'année des crises de Terreur, un état cadavérique. Il n'était qu'un charognard qui courait après un morceau de sentiment laissé par un être plus aguerri en le domaine, un crasseux qui priait pour une caresse, un enfant qui pleurait pour du réconfort, de la tendresse. Puis lorsque enfin il avait trouvé pour son existence son but, lequel était de survivre, et lorsque cet objectif avait dévoré tout le reste pour n'en devenir que son unique obsession et aspiration, la tempête s'était calmée ; et il avait bien cru qu'il en mourrait.
En somme, lorsque l'on retirait à Tasyr ce qui faisait de lui l'être qu'il était, il se retrouvait sans âme, sans rien, sans but, à déambuler dans la vie comme une âme en peine. Aussi, avec sadisme on lui avait tendu une main, le déboussolant au plus au point. Il avait tout d'abord montré les crocs à cette aide, à ces gens, à cette fraternité ; c'était-là le devoir du chiot blessé que d'aboyer en hérissant les poils. Puis il n'avait eu d'autres choix que de se laisser bercer par le flot des choses. On l'avait noyé sous des sentiments, il avait appris à aimer, il avait oublié la rancœur, il avait entendu un bruit inconnu qu'il avait identifié comme un rire venant de sa propre gorge, il avait découvert le son de ses râles lorsqu'il était dominé par un corps. Ils souriaient : Tasyr allait mieux. Tous le pensaient, dans leur juste et logique erreur.
Mais le syrien n'allait pas mieux : il avait perdu ce pour quoi il vivait, et sans son instinct, il n'était qu'une enveloppe. Vide d'objectif, mais pleine de remord, de culpabilité, de maux plus complexes encore que les précédents. Alors, puisque le propre de l'Homme et de ne jamais savoir être heureux et puisque le bonheur est paradoxalement son but premier, il avait cherché à se noyer à nouveau. Il était devenu président pour avoir du travail, prétexte pour laisser son corps abandonné de tout sommeil et le malmener. Il avait recommencé à taillader ses bras pour souffrir -et pourtant, n'était-ce pas là une façon vaine de demander à l'aide ? Il avait même accepté l'idée que Dewei puisse ne plus lui appartenir en s'injuriant et se rabaissant seul, plongeant son âme dans un tourment sans fin et douloureux ; douleur jouissive. De toutes évidences, il n'était pas heureux, mais il n'était pas fait pour l'être, alors il se suffisait ainsi.
Pourtant, dans son désir de souffrance si ça n'était de mort - triste vie que celle de Tasyr, lui qui se fait injurier et continue de sourire pour ne pas paraître déstabilisé, lui qui encaisse les coups et continue de rire pour ne pas les alerter, lui qui est persuadé que sa perte serait bénéfique pour tous passé le délais de deuil d'un temps bien maigre - il n'était qu'un adolescent comme les autres avec des peurs humaines. C'est pourquoi, en un instant, il avait sursauté en plantant ses dents aiguisées aux canines dans le dos de sa main. La vitre par laquelle il observait le ciel refléta la panique luisant au sein de ses pupilles abyssales : trente secondes avaient suffit à le réduire à la condition d'un être apeuré, terrorisé. Un simple feu d'artifices pour raviver des maux profonds et pétrifiants. La relativité l'aurait poussé à réfléchir avec calme et prendre des décisions rationnelles ; au Diable la logique. Peur et peine seulement, panique en soutien. Le gamin, du haut de ses vingt-ans, se redressa et ses pieds nus effleurèrent à peine le sol tant ses foulées se faisaient pressées. Il ouvrit à la volée deux portes ou trois, traversa quelques couloirs et se pressa dans la minute contre un corps dont il avait besoin.
Shim Kee Young avait l'habitude de lui ouvrir la porte quand il paniquait dans ces instants -peut-être parce qu'en réalité ils étaient deux à le faire, bien qu'elle ne craigne aux dernières nouvelles aucunement les artifices festifs-. Et Tasyr avait l'habitude de se plonger dans ce lit, de blottir son corps contre le sien, le nez dans son cou, les bras autour de sa taille ; de calquer sa respiration sur la sienne, d'humer son odeur pour calmer son pouls. Ce soir-là ne fit pas exception. Cependant la nouveauté résidait en les larmes qu'il ne contrôlait pas, qui dévalaient le long de ses joues diaphanes pour s'échouer contre la peau de la femme ; bien que par fierté, il cherchât à retenir le son de ses sanglots étouffés. « Kee Young, j'ai peur.. » Certes ; il était avant-tout malheureux. Comme une étoile, il était monté haut dans le ciel, il avait brillé son temps, puis il s'était perdu dans une chute infernale.
En somme, lorsque l'on retirait à Tasyr ce qui faisait de lui l'être qu'il était, il se retrouvait sans âme, sans rien, sans but, à déambuler dans la vie comme une âme en peine. Aussi, avec sadisme on lui avait tendu une main, le déboussolant au plus au point. Il avait tout d'abord montré les crocs à cette aide, à ces gens, à cette fraternité ; c'était-là le devoir du chiot blessé que d'aboyer en hérissant les poils. Puis il n'avait eu d'autres choix que de se laisser bercer par le flot des choses. On l'avait noyé sous des sentiments, il avait appris à aimer, il avait oublié la rancœur, il avait entendu un bruit inconnu qu'il avait identifié comme un rire venant de sa propre gorge, il avait découvert le son de ses râles lorsqu'il était dominé par un corps. Ils souriaient : Tasyr allait mieux. Tous le pensaient, dans leur juste et logique erreur.
Mais le syrien n'allait pas mieux : il avait perdu ce pour quoi il vivait, et sans son instinct, il n'était qu'une enveloppe. Vide d'objectif, mais pleine de remord, de culpabilité, de maux plus complexes encore que les précédents. Alors, puisque le propre de l'Homme et de ne jamais savoir être heureux et puisque le bonheur est paradoxalement son but premier, il avait cherché à se noyer à nouveau. Il était devenu président pour avoir du travail, prétexte pour laisser son corps abandonné de tout sommeil et le malmener. Il avait recommencé à taillader ses bras pour souffrir -et pourtant, n'était-ce pas là une façon vaine de demander à l'aide ? Il avait même accepté l'idée que Dewei puisse ne plus lui appartenir en s'injuriant et se rabaissant seul, plongeant son âme dans un tourment sans fin et douloureux ; douleur jouissive. De toutes évidences, il n'était pas heureux, mais il n'était pas fait pour l'être, alors il se suffisait ainsi.
Pourtant, dans son désir de souffrance si ça n'était de mort - triste vie que celle de Tasyr, lui qui se fait injurier et continue de sourire pour ne pas paraître déstabilisé, lui qui encaisse les coups et continue de rire pour ne pas les alerter, lui qui est persuadé que sa perte serait bénéfique pour tous passé le délais de deuil d'un temps bien maigre - il n'était qu'un adolescent comme les autres avec des peurs humaines. C'est pourquoi, en un instant, il avait sursauté en plantant ses dents aiguisées aux canines dans le dos de sa main. La vitre par laquelle il observait le ciel refléta la panique luisant au sein de ses pupilles abyssales : trente secondes avaient suffit à le réduire à la condition d'un être apeuré, terrorisé. Un simple feu d'artifices pour raviver des maux profonds et pétrifiants. La relativité l'aurait poussé à réfléchir avec calme et prendre des décisions rationnelles ; au Diable la logique. Peur et peine seulement, panique en soutien. Le gamin, du haut de ses vingt-ans, se redressa et ses pieds nus effleurèrent à peine le sol tant ses foulées se faisaient pressées. Il ouvrit à la volée deux portes ou trois, traversa quelques couloirs et se pressa dans la minute contre un corps dont il avait besoin.
Shim Kee Young avait l'habitude de lui ouvrir la porte quand il paniquait dans ces instants -peut-être parce qu'en réalité ils étaient deux à le faire, bien qu'elle ne craigne aux dernières nouvelles aucunement les artifices festifs-. Et Tasyr avait l'habitude de se plonger dans ce lit, de blottir son corps contre le sien, le nez dans son cou, les bras autour de sa taille ; de calquer sa respiration sur la sienne, d'humer son odeur pour calmer son pouls. Ce soir-là ne fit pas exception. Cependant la nouveauté résidait en les larmes qu'il ne contrôlait pas, qui dévalaient le long de ses joues diaphanes pour s'échouer contre la peau de la femme ; bien que par fierté, il cherchât à retenir le son de ses sanglots étouffés. « Kee Young, j'ai peur.. » Certes ; il était avant-tout malheureux. Comme une étoile, il était monté haut dans le ciel, il avait brillé son temps, puis il s'était perdu dans une chute infernale.
Invité
Invité
Re: Lost stars » Tasyoung | Mer 18 Nov - 12:55 Citer EditerSupprimer
Ce soir, la jeune femme n'était pas d'humeur bavarde. Pas de fête, pas de sortie, seulement une crainte, seulement de la colère. Comme toutes les fois où elle lui parlait, c'était comme s'il intervenait quand elle pensait s'en être débarrassée. Hors, elle n'avait pas oublié, elle n'oublierait plus jamais ; son père était partout, partout où elle croyait être en sécurité. En liberté. Mais ce soir, elle avait lâchement fuit, puisque psychologiquement, elle n'était pas en mesure de l'affronter. Ces derniers temps, la demoiselle craignait qu'il ne sache ce qu'elle cachait corps et âme, ainsi chaque sortie proposée en tête à tête s'en suivait d'un refus de sa part. Cette fois, elle avait prétexté du travail pour la galerie et un devoir pour son cours de design. Elle savait qu'il n'insisterait pas s'il la voyait travailler, du coup, il lui avait donné rendez-vous le lendemain, pour dîner dans son restaurant favori. Et si Sheen était impatiente de pouvoir à nouveau déguster la gastronomie française, elle ne voulait pas le voir. Le délicieux goût qu'apportait généralement les plats français prenaient d'un coup un arôme très amer. Elle eut envie de vomir.
Pour certains, cette appréhension pourrait être idiote, prétentieuse, affirmant que le monde avait d'autres maux plus importants. Et pour ces personnes, nous pourrions confirmer qu'ils ont parfaitement raison, pour autant, chaque être possède ses peurs. Et le point de vue est tout à fait subjectif. Puisque si pour les autres il ne s'agit que d'un repas, pour la jeune plasticienne, ce dîner est synonyme d'une douleur suffocante.
C'est sous sa couette que l'enfant serre ses draps, se terre, depuis combien de temps n'avait-elle pas parler à son paternel ? Cela remontait au moins deux semaines. Facilement. C'était une voix qui ne lui manquait pas et l'artiste aurait aimé ne plus avoir à l'entendre, il fallait pourtant qu'elle se rende à l'évidence ; les chaines en fer, qu'il lui avait collé à sa naissance, n'avaient pas rouillées. Pire, elles s'étaient améliorées au fil du temps. Tremblante, la renarde s'était cachée sous sa couette, éteignant son smartphone. À l'heure actuelle, elle se devait de se couper du monde, tant la pression retomba sur elle. Que se passerait-il demain ? Serait-il content ? En colère ? Lui parlera-t-il durement, gentiment ? La frapperait-il, encore ? Tant de doutes, d'interrogations la rongeaient un peu plus chaque jours. La peur étant bien plus détestable ces dernières années ; si avant elle savait quand il péterait les plombs -quand elle allait dans le bureau, à présent, elle ignorait à quoi s'attendre. Et c'était bien ça, le pire. La panique. Allongée depuis une heure, l'art consultante tentant vainement de trouver le sommeil.
Persuadée de pouvoir oublier.
Pour certains, cette appréhension pourrait être idiote, prétentieuse, affirmant que le monde avait d'autres maux plus importants. Et pour ces personnes, nous pourrions confirmer qu'ils ont parfaitement raison, pour autant, chaque être possède ses peurs. Et le point de vue est tout à fait subjectif. Puisque si pour les autres il ne s'agit que d'un repas, pour la jeune plasticienne, ce dîner est synonyme d'une douleur suffocante.
C'est sous sa couette que l'enfant serre ses draps, se terre, depuis combien de temps n'avait-elle pas parler à son paternel ? Cela remontait au moins deux semaines. Facilement. C'était une voix qui ne lui manquait pas et l'artiste aurait aimé ne plus avoir à l'entendre, il fallait pourtant qu'elle se rende à l'évidence ; les chaines en fer, qu'il lui avait collé à sa naissance, n'avaient pas rouillées. Pire, elles s'étaient améliorées au fil du temps. Tremblante, la renarde s'était cachée sous sa couette, éteignant son smartphone. À l'heure actuelle, elle se devait de se couper du monde, tant la pression retomba sur elle. Que se passerait-il demain ? Serait-il content ? En colère ? Lui parlera-t-il durement, gentiment ? La frapperait-il, encore ? Tant de doutes, d'interrogations la rongeaient un peu plus chaque jours. La peur étant bien plus détestable ces dernières années ; si avant elle savait quand il péterait les plombs -quand elle allait dans le bureau, à présent, elle ignorait à quoi s'attendre. Et c'était bien ça, le pire. La panique. Allongée depuis une heure, l'art consultante tentant vainement de trouver le sommeil.
Persuadée de pouvoir oublier.
Dans son rêve, changé en cauchemar, il faisait noir. Si noir. Elle courrait, si vite, trop vite qu'elle tombait. Trébuchait. Hors, elle se relevait toujours, essoufflée, et elle reprenait sa course. Afin de fuir ce qui faisait battre son cœur aussi rapidement. La douleur ne résidait pas dans ses coupures, mais dans sa poitrine où l'air peinait à passer. Pourquoi ? Comment s'était-elle retrouvée là ? Dans cette maison qu'elle n'avait pas habité depuis des années, depuis ses fiançailles. Jin. Où est-il ? Jong ? Et Mina ? Que faisaient-ils, sans elle ? Elle s'était toujours réfugiée chez eux, mentait sur la raison de sa venue, mais là, maintenant, elle était entre les murs de son enfance, où ses cris résonnaient, où ses plaintes se perdaient. Et petit à petit, la maison se transformait en un immense labyrinthe et ce qui la poursuivait grandissait, progressait vers elle. Jusqu'à ce qu'elle arrive devant ce mûr de feuilles, qui lui coupait le passage et les hurlements de rage de son assaillant claquait contre ses tympans. Il était presque là et elle était bloquée. C'est dans un dernier éclat de voix qu'elle se retourna, face à l'horreur, se préparant au coup violent de cette bête enragée.
Elle se réveilla dans un sursaut, quand un énorme bruit provenant de la fenêtre la surprit. De la couleur, dans sa chambre noire. Et elle était là, apeurée, les bras ballants, la respiration saccadée et c'est la main tremblante qu'elle chercha les égratignures sur sa peau. Égratignures qui n'existait pas, soulagée d'avoir rêvé, elle n'en était que plus ébranlée. Ainsi, elle se recoucha, recroquevillée sur elle-même, tandis que le feu d'artifice la narguait, elle n'en avait pas peur, simplement son cœur devenait fou dans sa cage thoracique. Inspirant et soupirant, elle ferma les yeux pour se calmer et elle se calma lentement. Pourtant, ses yeux s'ouvrir brusquement après un nouveau boum. Elle est d'un coup frappée par l'évidence. Tasyr. Elle devait aller le voir, aller le prendre dans ses bras, il devait être horrifié ! C'est au moment où elle s'apprêta à se lever que des bras entourèrent sa taille, qu'elle sentie son odeur, embrumant l'espace de la chambre. Et sa voix faible se faufila jusqu'à ses oreilles, montrant sa faiblesse, c'est le cœur lourd qu'elle le prit dans ses bras. Par instinct, de protection, d'amour, mais de crainte aussi. Il était dévasté et elle devait être forte pour lui. Caressant délicatement son dos, elle était anéantie de sentir sa peau mouillée, de l'entendre dissimulé sa peine, à quel point était-il brisé ? Elle l'étreignit plus fort, désespérément et murmura d'un ton aussi serein que possible. « Chuuut.. tout va bien, je suis là. » Avec lui, pour la nuit, jusqu'à ce qu'il soit apaisé. Elle le garda contre elle, parcourant son corps de caresses, embrassant son crâne, jouant avec ses cheveux. Des papouilles, de l'amour, du calme, sifflotant un air doux à chaque feu lancé, pour le déconcentrer du vacarme des festivités. « Il ne va rien t'arriver. » Parce qu'ils sont ensembles, parce qu'elle veut en prendre soin, qu'elle veut le protéger et elle ferait tout ce qui sera en son pouvoir pour. Un léger silence, elle ne parle pas, le laisse écouter le calme de la pièce, les battements de son cœur, le souffle sur ses cheveux, lui fait sentir sa présence pour qu'il en oublie ses peurs. « Tu vois ? Tu ne risques rien dans mes bras. » le comble. Pour gamine aussi fragile qu'elle, mais pour lui, au placard cette enfant angoissée, elle doit être aussi efficace qu'une tisane à la fraise et du chocolat.
Elle se réveilla dans un sursaut, quand un énorme bruit provenant de la fenêtre la surprit. De la couleur, dans sa chambre noire. Et elle était là, apeurée, les bras ballants, la respiration saccadée et c'est la main tremblante qu'elle chercha les égratignures sur sa peau. Égratignures qui n'existait pas, soulagée d'avoir rêvé, elle n'en était que plus ébranlée. Ainsi, elle se recoucha, recroquevillée sur elle-même, tandis que le feu d'artifice la narguait, elle n'en avait pas peur, simplement son cœur devenait fou dans sa cage thoracique. Inspirant et soupirant, elle ferma les yeux pour se calmer et elle se calma lentement. Pourtant, ses yeux s'ouvrir brusquement après un nouveau boum. Elle est d'un coup frappée par l'évidence. Tasyr. Elle devait aller le voir, aller le prendre dans ses bras, il devait être horrifié ! C'est au moment où elle s'apprêta à se lever que des bras entourèrent sa taille, qu'elle sentie son odeur, embrumant l'espace de la chambre. Et sa voix faible se faufila jusqu'à ses oreilles, montrant sa faiblesse, c'est le cœur lourd qu'elle le prit dans ses bras. Par instinct, de protection, d'amour, mais de crainte aussi. Il était dévasté et elle devait être forte pour lui. Caressant délicatement son dos, elle était anéantie de sentir sa peau mouillée, de l'entendre dissimulé sa peine, à quel point était-il brisé ? Elle l'étreignit plus fort, désespérément et murmura d'un ton aussi serein que possible. « Chuuut.. tout va bien, je suis là. » Avec lui, pour la nuit, jusqu'à ce qu'il soit apaisé. Elle le garda contre elle, parcourant son corps de caresses, embrassant son crâne, jouant avec ses cheveux. Des papouilles, de l'amour, du calme, sifflotant un air doux à chaque feu lancé, pour le déconcentrer du vacarme des festivités. « Il ne va rien t'arriver. » Parce qu'ils sont ensembles, parce qu'elle veut en prendre soin, qu'elle veut le protéger et elle ferait tout ce qui sera en son pouvoir pour. Un léger silence, elle ne parle pas, le laisse écouter le calme de la pièce, les battements de son cœur, le souffle sur ses cheveux, lui fait sentir sa présence pour qu'il en oublie ses peurs. « Tu vois ? Tu ne risques rien dans mes bras. » le comble. Pour gamine aussi fragile qu'elle, mais pour lui, au placard cette enfant angoissée, elle doit être aussi efficace qu'une tisane à la fraise et du chocolat.