J’ai continué la musique comme seul compromis à ma vie de femme d’intérieure enfermée chez elle par un mari trop jaloux. J’ai dû attendre que les gens oublient jusqu’à mon existence pour vouloir marcher dans la rue. Si j’ai toujours rêvé de gloire et d’être reconnu dans la rue, aujourd’hui je savoure mon anonymat plus que tout. Je n’ai pas besoin de me cacher, ni de mon mari, ni de fan. Je suis juste … moi. Et parfois, ça fait un bien fou. Non, même souvent. Calvin me connait en tant que Wong Wen Yi. Que dirait-il de Bang Wen Yi ? L’aimerait-il comme il a aimé la petite chinoise qui savait faire battre son cœur ? « Tu voudras écouter ? » demandais-je subitement en relevant le regard vers lui. Personne n’écoute jamais ce que je fais. Je n’ai pas de compte YouTube, je n’ai même pas d’ami assez proche pour leur faire écouter. Je ne me plains pas de ma solitude même si elle me pèse mais je préfère ça que devoir avouer qui je suis. Qu’elle vie je mène. J’éclate de rire quand il fait allusion à mon thermos et je secoue la tête avec un sourire doux pour lui montrer que ce n’est pas grave. Que j’ai déjà oublié. Et puis … la suite des évènements c’est si bien passé qu’après tout, je n’ai pas à me plaindre. Dire qu’on a fait l’amour il y a peine 30 minutes. C’est déroutant, comme si je l’avais rêvé. Je souris en coin avant de me rapprocher de lui doucement, glissant sur cette banquette pour le rejoindre. Son air nonchalant et presque insolent me fait sourire. Je l’ai toujours aimé comme ça. « Je fais ça à 80% du temps. Disons que la vie étudiante ce n’est pas vraiment pour moi. Les fêtes où on se bourre la gueule pour s’amuser je … je ne préfère plus. » Je grimace un instant « Et le reste du temps je suis à l’appartement … Ewon est du genre maniaque et … il aime tout contrôler. Alors quand il est à la maison je reste avec lui. Il n’aime pas ne pas savoir où je suis, et la musique … il déteste ça alors je profite de ses absences pour en faire. » J’essaye de parler de mon mari comme si le sujet n’était pas tabou, comme si je ne cherchais pas à m’en cacher. C’est un certain comble, de me rendre compte que Calvin est à ce jour la personne qui me connait le plus. « Et toi .. ? tu as fait quoi ces … trois dernières années ? D’autres copines ? » Je risquais-je à demander sans oser le regarder.

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Le brun regardait ses lèvres qu’il avait terriblement envie d’embrasser. Devait-il le faire ou se retenir, une fois de plus ? C’était terrible, insoutenable et tellement difficile … Mais pour l’instant, il ne voulait pas se tenter. Aurait-il raison de s’attacher à elle, malgré tout ? « Bien sûr que je voudrais écouter ! » Lance t-il en souriant davantage. « Pis si t’as besoin pour faire des remix et tout, tu peux m’appeler. » Ajoute t-il en haussant les épaules. Serait-ce une bonne chose de la revoir ? Calvin le voulait en tout cas, tellement. Alors il voulait effacer toutes ses pensées, ces questions et penser à vivre le moment présent. Son problème est qu’il réfléchit vraiment trop. Il devrait se laisser guider par le vent et ses sentiments, comme il l’avait fait précédemment en agressant la jeune femme dans le couloir ou en lui faisant l’amour dans les toilettes. Il avait agit au gré de ses émotions et cela l’avait plutôt réussi.

Calvin sourit en l’entendant parler de sorties, soirée étudiantes etc . Elle est bien différente de lui pour ce point mais d’un sens, cela le rassure. Il n’aimerai pas qu’elle soit dans ce même mouvement que lui. Le jeune homme reste un peu macho et estime que ce genre de soirée n’est pas réservé aux femmes et encore moins à Wen Yi qu’il affectionne tout et très particulièrement. Mais il perdit très vite son sourire lorsqu’elle vint à parler de son mari. Oui bon, ce n’est pas spécialement un détail qui l’importante. De plus, il sent bien que cela la met mal à l’aise et pour son cas, cela l’énerve quelque peu. Il se retient de lui déclarer que sa vie aurait été meilleure si elle serait restée avec lui. « Je vois … » Il n’avait pas annoncé cela de sa voix habituel, son intonation le trahissait terriblement. Puis la conversation tournait sur lui. Huum, un moment délicat ? Calvin ne voulait pas lui mentir mais il n’était pas certain qu’elle apprécie. « Hum, j’avoue avoir eu un amour de vacance depuis et avoir sorti Nessie plus d’une fois. » Déclarait-il un peu gêné mais souriant en lançant ce fameux surnom qu’il donne à son pénis puis il baissait les yeux en lui avouant beaucoup plus sincèrement. « Mais elles n’étaient pas toi Wen. »

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Si elle voulait pour qu’il en fasse des remix ? Elle n’aurait pu rêver mieux comme situation. Il lui servait des moments agréables en perspectives et des prétextes pour le revoir, le tout avec un sourire qui la rendait dingue. Et elle avait peur, elle avait peur de retomber amoureuse de lui si jamais leur chemin venait à se croiser plus souvent. Parce qu’en trois ans elle avait réussi à se convaincre qu’elle l’avait oublié. Mais il n’avait suffi que d’une fois pour lui prouver combien elle avait tort. Ce n’était pas el revoir plus souvent qui allait la faire retomber amoureuse de lui quand elle se rend  compte qu’elle l’est tout simplement encore. Comment est-ce qu’elle aurait pu oublier son premier amour alors qu’ils n’ont même pas rompu proprement. Ils ne se sont même jamais disputé pour quoique ce soit. Elle esquisse un sourire en levant vers lui ses yeux de chats. Ils sont brillant, comme chaque fois qu’ils se posent sur lui. Elle se sent mal à l’aise à la réponse de Calvin. Un simple je vois qui soulignait le fait qu’il préférait peut-être ne pas en savoir davantage. Wen Yi mordilla sa lèvre et compris la leçon. Mais peut-être qu’il fallait passer par là pour pouvoir avancer … mais y a-t-il seulement un chemin pour eux ? Elle passe une main dans sa nuque en l’écoutant parler de cet amour de vacances et de ces filles qu’elle déteste sans même les connaitre. Ces filles qui ont pu terminer dans ses bras si … facilement. Elle détourne le regard un peu tristement mais elle ne l’accuse de rien, elle est la seule fautive de l’histoire. Elle se contente de sourire en coin au surnom qu’il glisse. Un petit rire pour masquer la tristesse qu’elle ressent et elle relève son visage souriant vers lui. Elles ne sont pas toi. Toi. Moi. Celle qui l’aime. Qu’il a aimé. Elle ne peut s’empêcher de sourire un peu plus et parce qu’elle n’a pas voulu se retenir elle se glisse jusqu’à lui pour l’embrasser longuement. Il faut qu’elle goute à ses lèvres. Elle a l’impression de revivre chaque fois qu’elle sent ses lèvres. Elle ne devrait peut-être pas. Elle ne devrait pas craquer. Il ne le veut peut-être pas. Mais putain, comment peut-elle supporter sa vie actuel, regretter son passé et repousser cet homme qu’elle aime malgré tout ? Aucune femme n’est assez forte pour ça. Elle se détache lentement à bout de souffle. Elle croise son regard sans un mot et caresse sa joue. Toutes les autres n’ont aucune importance. Elle le sait maintenant. Même celles qui vont venir, parce qu’à cet instant, Calvin ne voit qu’elle. Les chocolats arrivent rapidement et elle se recule comme gênée de ce geste tendre. Elle rit, si radieuse que son regard se met à briller un peu plus. Elle cache son sourire derrière son poignet et fixant le mur derrière lui, son coude planté dans la table. « Ils font les meilleurs chocolat viennois de la vielle. » assure-t-elle en remerciant le serveur d’un sourire.

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Elle semble tout aussi déçue alors qu’il lui parle de ces femmes qu’il a côtoyer. Elles n’étaient rien, Wen Yi est tellement plus. Elle reste la première femme qu’il a aimé sur le sol coréen, la première femme qu’il a aimé tout court par ailleurs. Alors peut importe combien de femme il a pu se taper durant tout ce temps, peu importe à quel point il a pu apprécier cet amour de vacance, Wen reste la seule, l’unique. Cela le dérangeait un peu de la voir afficher une mine pareille, mais il ne pouvait pas lui mentir même si il le fait dans bien des situations. Ce n’était pas un moment comme un autre et il ne voulait pas commencer à lui mentir maintenant. Tout se sait de toute façon, alors à quoi bon ? Puis tandis qu’il s’était confié à elle au sujet de ses sentiments, il l’entendait glisser jusqu’à lui ce qui lui fit lever la tête. Quelle agréable surprise de sentir ses lèvres sur les siennes ! Sans hésiter un seul instant, Calvin passe une de ses mains autour de sa taille pour la serrer un peu contre lui et répond volontiers à son baiser. Cette journée semblait magnifique, magique et riche en surprise.

Après quelques temps, ils furent contrains de se séparer et pile à ce moment là les chocolats arrivaient.  Le brun laissait glisser sa main pour venir l’abandonner sur sa cuisse minuscule comparé à la sienne. Il ne voulait pas l’oppresser en la serrant trop et quoi qu’il en soit, ce n’était pas son genre d’être trop collant. Il sourit légèrement en l’écoutant parler de son chocolat. «  Je suis sûr que les miens seraient meilleurs ! » Assure t-il, sûr de lui pour la taquiner. Il tourne les yeux vers elle et lui sourit doucement. « Tu es restée fidèle à ton mari depuis tout ce temps ? » Ne sait-on jamais. Etait-il le premier ? Serait-il le seul ? Calvin a toujours été d’une possessivité incroyable et toutes ces années écoulées n’en ont rien changé. « Tu penses pas à divorcer ? » Ose t-il soudainement avec une sincérité incroyable.

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J’appréciais sa main sur ma cuisse. Un geste possessif et rassurant. Il l’avait toujours eu ; qu’on soit en soirée avec ses potes, ou dans sa chambre. Il y avait toujours laissé sa main trainer sur mon corps comme pour s’assurer que j’étais toujours là avec lui. Près de lui. Je ne voulais pas penser aux nombres de filles qu’il avait pu tenir comme ça ... Mais si aucune n’étaient comme moi, j’aimais à croire qu’aucune n’avait eu droit à ce genre d’attention de sa part. Je souris en voyant les chocolats et en boit une gorgée alors qu’il se vante. Je me mets à rire et essuie la crème sur le haut de ma lèvre avec une pointe de sexy. Je lève mon regard vers lui et lui susurre d’une voix un ton plus grave «  Faudra que tu me montres ça alors. » Si je l’allumais ? Oui, un peu. Juste parce que j’avais toujours aimé ce petit jeu avec lui. Passant une main derrière mon oreille je baisse mon regard tristement à ses mots. Si j’ai été fidèle ? Non. Enfin. Une fois. Je ne réponds pas tout de suite, je ne sais comment lui dire, je ne veux pas paraitre pour une trainée … mais j’ai … j’ai parfois tellement eu envie de faire n’importe quoi. Sa dernière question me donne un coup au cœur et je lâche avant même de réfléchir. « Tous les jours. Tous les jours depuis que je suis mariée à lui. » Soufflais-je en me laissant tomber contre le dossier de la banquette. Je toujours les jambes pliées en tailleurs et j’ai posé ma cuisses sur la sienne comme si je lui laissais libre accès à ce corps qui lui a si souvent appartenu. Mais préférant ne pas me perdre tout de suite sur le sujet de mon mariage je lui dis un brin coupable « Une fois … à une soirée étudiante. J’ai complètement bourré, j’ai cru que je tenais l’alcool, j’avais tort. Je me suis réveillée complètement nue à côté d’un homme que je ne connaissais pas, je sais juste qu’il est chez les Pyo. Quand il s’est réveillé il est juste partie comme ça. Ce n’est pas plus mal tu me diras. Et je n’ai aucun souvenir de ce qu’il s’est passé. Mais j’imagine qu’on n’a pas joué aux cartes. » Je ris doucement pour tenter de paraitre mon touchée par la situation. « Tu comprends pourquoi je préfère éviter ce genre de soirée. » lâchais-je avec un petit sourire en coin.

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Calvin ne put retenir un sourire alors qu’elle semblait clairement le chercher. Le faisait-elle consciemment ? Si ce n’était pas le cas, elle était donnée pour le trouver sans le vouloir. De toute façon, il était certain qu’elle le faisait exprès et puis, cette manière qu’elle avait eu de récupérer la crème sur le dessus de sa lèvre, ce n’était pas un hasard, loin de là. Alors il laissait échapper un sourire et la mit en garde doucement. « C’est quand tu veux. » Lui aussi il voulait jouer, était-ce mal ? Maintenant qu’ils semblaient s’être retrouvés, cela pourrait aller beaucoup trop vite pour elle, la malheureuse. Et si elle a potentiellement oublié cette habitude, il s’appliquerait à le lui rappeler avec plaisir.  Elle ne répondait pas immédiatement à sa question sur sa fidélité et puis, elle semblait quelque peu gênée. Cela l’agaçait quelque peu mais tout ceci s’effaçait tandis qu’elle lui annonçait qu’elle avait envie de divorcer chaque jour de son existence. « Alors pourquoi tu ne le fais pas ? » Demandait-il quasi-immédiatement. Normalement, cela aurait dû être lui à sa place. C’est son alliance à lui qu’elle devrait porter, son nom et dans sa maison qu’il vivrait. Il n’est pas certain qu’il pourrait lui offrir ce que son mari lui offre mais au moins, il la rendrait heureuse. Encore maintenant, il se demande ce qu’elle fout avec ce connard fini.

Calvin boit à son tour une première gorgée de son chocolat chaud puis essuie négligemment d’un geste de la main la mousse. Il n’a pas à faire semblant ou de jouer aux grands princes avec Wen Yi. Elle le connait par cœur et de toute manière cela ne lui ressemble tellement pas de faire attention. Peut-être devrait-il, si il souhaite la récupérer ? Non, il faut qu’il reste lui-même. Il l’écoute alors parler de ce fameux type qu’elle a rencontré. Ce discourt ne lui plait pas et il a bien du mal à ne laisser paraître. Il se contente de bouger la tête positivement, ses yeux le trahissent tellement. « Un pyo ? T’as pas cherché à savoir qui c’est ? Tu veux que je le retrouve ? » Autrement dit, tu veux que je le frappe ? Quel homme ose toucher à sa Wen et partir ainsi tel un connard fini – comme lui le fait avec bien des femmes - ?

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