J'étais entourée de tout les gros pecs possibles de la fac, du gros rap americain raisonnant dans mes oreilles. Le cliché infernal. J'arrivais toujours au moment où la plupart des filles rentrent à la maison, ou se font une pause goûter. Alors je me retrouve face à Mr Prot, ou Mr Colgate. Je taquine bien entendu, je ne suis pas qu'avec des gros costauds sans cervelles uniquement. Certains avec qui je m'entends bien sont dans le même cursus que moi, et d'autres viennent se relax après la fin des cours ou pendant une pause. Je saluai de la tête une de mes amies qui s'en allait prendre une douche, alors que je croulai sous mes 35 kg d’haltères, à faire mes squats. Quand je suis ici, plus rien n'existe ou à peu près. Je suis trop concentrée sur l'effort pour bavarder ou m'amuser ailleurs. Et c'est ce qui est plaisant, d'ailleurs à la salle : le seul endroit où il est permis de ne calculer personne. Y en a toujours un ou une qui se croit au salon de coiffure, mais je reste imperméable aux trouble maker une fois que je touche les machines.


Mes yeux rivés au sol, j'inspirais et expirai sans vraiment avoir pleinement conscience du monde qui m'entoure. Je ne sais pas trop à quoi je pensais, à rien sans doute. Du moins rien de precis. Une fois que j'eus finis mon exercie je me relevai en soufflant, yeux fermés. Et qui découvris juste en face de moi, tout sourire ?
Calvin.  Ce petite macaque aux yeux malicieux qui, avait l'air de préparer de belles conneries. On s'entend bien tous les deux. Même si nous avons un besoin mutuel et irrésistible de nous rendre la vie difficile lorsqu'on se croise.  Je venais juste d'arriver alors autant dire que cela risquait d'être assez prometteur.
Je le regarde en arquant un sourcil, un sourire flou peint au coin de mes lèvres.  Je le désignai du menton, pou r lui demandai ce qu'il voulait tout en allant poser les haltères à leur place.  
Cette séance allait être plus farfelue que ce que je pensais. Juste une intuition.

Calvin allait à la salle, comme chaque jour. Cela le détendait, il pouvait profiter de ce petit moment pour rester à fond dans sa bulle rythmée de musculation en paix. Pas de Dobby qui pleure, qui chie ou que fasse chier son monde pour aller promener et pas de Jun pour le dégager de l’appartement afin de pouvoir faire son affaire avec sa meuf. Ici au moins, il était tranquille, seul et personne ne venait le faire chier. La belle vie et pourtant … Aujourd’hui le brun c’était réveillé d’une humeur terriblement chiante. Casser les couilles ? C’est la passion de ce jour et quelle tristesse de ne pas avoir trouvé quelqu’un à taquiner sans relâche tout au long de la journée, quel ennuis ! Alors un peu de sport avait semblé être une bonne alternative mais dit donc, qui voit-il à peine sorti des vestiaires ? Son Bo Ja. Doux Jésus, cette donzelle ne pouvait pas mieux tomber. La demoiselle ne parle pas mais Dieu sait que si un son pourrait sortir de sa bouche, elle pourrait en sortir des punchlines ! Calvin ne sait plus très bien comme il l’a connu mais en tout cas, il sait qu’il adore la taquiner, l’embêter et aujourd’hui sera son triste jour. Bon, parfois il y va peut-être un peu trop fort et du coup, il se la fou vite fait à dos mais bon, ça ne dure jamais longtemps.

Sans attendre, l’américain se dirige vers elle et lui offre un sourire d’arrogant heureux alors qu’elle le regarde. « Salut Pocahontas, quelle surprise ! Qu’est ce que tu fais ici, entourée de tous ses hommes ? » En fait, cela n’en était pas vraiment une étant donné qu’elle est en sport alors elle a davantage sa place ici que lui mais well, c’est un secret. « T’as pas peur d’te casser un truc avec tout ça ? Va pas te blesser stp, malheureuse ! » Lance t-il en riant un instant en croisant les bras sur son torse musclé crari prof de prof.

Une fois mes halteres posées je revins à lui avec une tête proche decelle-ci. Ce n'est pas comme si je ne lui avais jamais dit que j'étais en staps. Ce qu'il peut être idiot celui-là des fois. Suite à ses deux malheureuses punchlines, je posai mes mains sur mes hanches avec une sourcil arqué. Non mais sérieux, à quoi il s'attendait ? A ce que je ris de bon cœur à sa blague foireuse ? C'est tout lui bien sûr. Faire des tentatives bizarroïdes, essayer de blaguer sans être vraiment drôle. Vraiment cela peut être frustrant, il perd en originalité avec le temps. C'est bien dommage parce qu'il nous arrive d'être mutuellement distrayant avec toutes nos chamailleries.


Il a de la chance, je ne suis pas de trop mauvaise humeur. Alors si il veut bien arrêter ses singeries, on peut peut-être coopérer le temps d'une séance. Je lui fis signe de m'accompagner, me dirigeant vers les tapis de sport pour commencer gainage et abdos. Je m’assieds i par terre puis mimai un juron avec mes lèvres en soufflant. J'avais oublié du matériel. Vu qu'il était encore debout je lui fis signe de s'arrêter en levant la main puis pointa gentiment du doigt la file de balles plus loin. J'avais dans l'espoir qu'il m'en ramène un petit, mais honnêtement vu comme il était parti ce n'était pas gagné.. Soit il voulait bien m'aider, soit il ferait l'enfant et s'assayant à côté sans aucun scrupules. On verra à quel jeu il veut bien jouer, dans tous les cas je suis bien préparée et m'adapte très facilement.

Aussi chiant qu’il pouvait l’être avec elle, il l’aimait bien Bo Ja. Elle le faisait marrer avec cette expression de désespoir quasi constante inscrite sur le visage alors qu’il lui lançait des blagues bidons ou la taquinait. Même sans la parole, elle arrivait à le rembarrer.  C’était drôle, c’était un passe-temps voire un challenge. Bon parfois ils allaient un peu loin dans les taquineries et parfois, ils finissaient fâchés. Mais cela ne dure jamais bien longtemps : personne n’est capable de l’emmerder comme elle et réciproquement. C’était une sorte de jeu, « jeu de main, jeu de vilain » où parfois ils leurs arrivaient de se prendre le bec mais sans jamais de gravité parce qu’elle est attachante et intéressante d’une certaine manière.

Comme d’habitude, elle lui lançait une expression de visage pas possible dont il ne put retenir un rire. « Rah fait pas cette tête, avoue que je t’ai manqué ! »  Déclarait-il en la suivant vers des tapis. Qu’est ce qu’elle voulait faire ? Il suit ses gestes qui lui indiquent de s’arrêter et indirectement, d’aller chercher ce qui lui semblait désigner des ballons. « Et en plus elle me donne des ordres ! » S’exclamait-il en se dirigeant vers ces derniers. « T’as de la chance que je suis de bonne humeur. » Ajoutait-il en se tournant vers elle. Arrivé vers le matériel il se tournait à nouveau vers elle. « Un grand ? Un petit ? Un moyen ? C’est bien un moyen que tu veux ? » Puis il prit le ballon en question et revenait vers elle. « Va pas t’habituer aussi. » Cela ne serait pas tous les jours comme ça ! Il frappait doucement la balle dans sa main en s’arrêtant à son niveau. « Ca te dit une compétition genre, entre toi et moi ? Celui qui perd toi publier un poème rempli d’admiration sur l’autre sur son GNS. » Il lui lance doucement le ballon avant de hausser les épaules. « A moins que tu ais peur de perdre, ce que je comprendrai. » Un sourire arrogant s’installait sur son visage.