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M I S T A K E » kyaz

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M I S T A K E » kyaz | Mar 22 Déc - 11:44
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Nique sa mère le blizzard !
kyaz




Pour les bras réconfortants d'inconnus, il s'était conduit comme une crasse. Tétanisé, assommé, incapable de rien, et puis y'en a marre de faire semblant, comme si tout lui glissait dessus. Comme s'il pouvait tout voir, tout comprendre, tout entendre sans jamais lever la main, sans jamais lever le majeur, sans jamais se rebeller, sans jamais se dire que tout ça c'est fini. Pourtant tout ça, c'était fini. Tasyr avait trouvé sa drogue, son héroïne qui lui permettait de respirer encore un peu même si ça le tuait à petits feux, il avait trouvé ce qui lui donnait l'impression de garder la tête au dessus et flots, et peu importe, peu importe qu'il lui tire les pieds, qu'il traîne ses boulets. Il répugnait le goût de l'alcool lorsqu'il lui brûlait vif la gorge ; il aimait plus que tout cette plénitude que l'ivresse lui susurrait à l'oreille, laquelle qui ruinait sa vie sans qu'il ne lui referme la porte au nez parce qu'elle apportait avec elle la chaleur qu'il manquait à sa cheminée de fortune.

Les pas titubant, il était miraculeusement entré dans l'hôpital sans se faire arrêter. Il n'en eut pas réellement conscience, se contentant simplement de ricaner grassement face à l'effervescence de l'hiver ; qui s'était déjà autant activé pour lui ? Personne, simplement personne. Il valait incontestablement moins que ces vieux en fin de vie, que ces femmes superficielles ; il n'avait aucune valeur en ce bas monde. Dans un soupire presque sanglotant, la gorge nouée par la brûlure et le désespoir, il poussa la porte de son ami hospitalisé pour s'affaler sur la chaise réservée aux visiteurs. D'un geste inconscient, il passa le dos de sa main sous son nez pour essuyer la morve qui lui échappait, ravalant ensuite grossièrement sa tristesse dans un bruit sale. « Je suis désolé Moon Kyu, j'ai pas réussi. » Il ne le regardait pas. Non pas par honte, non pas par culpabilité, mais par inconscience : il n'était pas même certain d'être là, de lui parler, alors pour quelles raisons aurait-il levé les yeux sur un mirage ?

Il n'avait pas réussi à se relever, malgré ses promesses. Il avait sombré plus bas encore malgré cette paume chaude qui avait frotté la sienne. Il s'était noyé pour le corps d'inconnus, pour les plaisirs charnels, pour les biens-être éphémères de la vie. Il s'était conduit comme une crasse.


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Re: M I S T A K E » kyaz | Mar 22 Déc - 13:42
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Nique sa mère le blizzard !
kyaz




Les jours passent et se ressemblent. Hier, Moon Kyu a fêté noël dans ce même lit où il est actuellement depuis une semaine. On ne lui a pas laissé la chance de sortir ce jour là, ou peut-être qu'il est le seul à s'être refusé ce privilège. Car à les écouter, à tous les entendre, c'est de sa faute si aujourd'hui il se retrouve ici. La maladie ne peut pas s'excuser, alors on ne la blâme pas, elle. Tous autant qu'ils sont, ils insistent sur le fait que s'il s'était nourri correctement, il ne serait pas là. Mais comprennent-ils seulement ses motivations ? L'enfant en doute. Mais ce n'est pas de leur faute, ils ne peuvent pas voir, pas entendre ce qui se passe dans sa tête, ils n'ont aucune idée des démons qui le rongent de l'intérieur, qui lui dictent comment il doit vivre. Sans doute est-il fou. Fou d'obéir à cette voix, ou plus simplement, fou de l'entendre. Mais que peut-il faire d'autre ? Lorsqu'il ose lui désobéir, elle le punit en lui rappelant qu'il n'est qu'un moins que rien, qu'un gamin instable et hideux. Elle le menace en prenant à parti l'homme qu'il aime, et tous les soirs avant de s'endormir dans ses bras, elle lui répète inlassablement ces mots. « Tu n'es pas assez bien pour lui, tu es insuffisant. Si tu veux le mériter il faudra faire mieux ». Alors il essaye, il lutte chaque seconde pour devenir quelqu'un qu'on veut aimer, qu'on veut garder.

Est-ce si mal d'être prêt à faire des sacrifices pour la personne qui fait battre votre coeur ? Qui sont-ils tous ces gens pour lui reprocher d'aimer ? Il ne comprend pas, il ne veut pas comprendre. Ses idées noires ont pris le contrôle et elles le détruisent. Il se détruit, sans même s'en rendre compte. Ses yeux vides refusent de voir la réalité en face, ils refusent de le laisser voir qu'il n'est pas seul, qu'il est aimé pour ce qu'il est, ou du moins ce qu'il laisse paraître. S'il disait toute la vérité, qui resterait ? Ils lui cracheraient tous au visage, pas vrai ? C'est certain. Alors il se tait, il garde tout pour lui, mais ça le tue, quoi qu'il dise à ce sujet, ça le tue. Il a l'impression de leur mentir, que celui qu'ils voient à travers lui n'existe pas. Et il a peur, comme toujours, il est terrorisé. Alors même s'il maudit cette chambre dans laquelle il est bloqué, elle lui offre un avantage qu'il ne saurait refuser. L'énorme quantité d'anti-douleurs qui lui est administrée chaque jour lui fait tout oublier, le fait planer assez pour faire taire cette voix. Elle l'apaise, l'endort et durant ces moments, il goûte aux délices du silence.

Et lorsque enfin il se sent glisser dans les bras de Morphée, on l'en éloigne subitement. Le bruit de la porte qui s'ouvre, ses yeux cernés qui en font de même, son coeur qui manque un battement de par la surprise avant de se serrer. Il reste un instant figé avant de se redresser, retirant ses perfusions qui le nourrissent, après tout ça ne le tuera pas, et quand bien même qu'importe si c'est pour lui, si c'est pour Tasyr. Alors il tire sa couverture, descend du lit et la dépose sur les épaules de son ami avant de s'accroupir devant lui pour être à sa hauteur. Sa main valide s'échoue sur sa joue froide, la caresse tendrement. « C'est rien Taz, c'est pas grave. T'as rien raté d'accord ? Regarde moi, voilà. T'as rien raté j'te dis, c'est pas fini. » Il ignore ce que son vis à vis croit avoir échoué, mais il refuse de le laisser croire ça. Un fin sourire étire ses traits fatigués tandis que ses doigts remontent jusqu'à ses cheveux sombres. « T'oses picoler sans moi et tu me ramènes même pas une bouteille ? Je suis vexé. »


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