Le sourire aux lèvres, présentable et toujours propre sur lui, c’est comme ça qu’on le connait. Odeur désinfectée, une classe reflétée et un charme à faire tourner de l’œil. Aimable et responsable, sérieux et dévoué dans ses études, sociable et avide de nouvelles rencontres, le jeune homme a tout pour plaire. Secret et  mystérieux, on ne sait pas grand-chose sur lui à part ce qu’il laisse paraître. Un passé non renié mais non dévoilé. Hyuk Jin, pourtant à l’écoute et de confiance, essaie de ne pas trop parler de lui, préférant aider les autres pour certainement s’aider soi-même. Toujours agréable et jovial, il peut parfois sembler arrogant sur certains sujets. Carapace certaine pour se protéger, il ne se gêne pas pour dire ce qu’il pense au moment propice. Ayant du savoir vivre, il est patient et attentionné. Protecteur et dévoué, il n’y aurait presque rien à lui reprocher en apparences et pourtant…

Lucky Luke de la propreté. Le désinfectant est un mot d’ordre. Maniaque, mysophobe voire hypocondriaque, il ne supporte aucun grain de poussière. Un corps sain dans un monde sain, nouvelle devise. Si obsédé qu’il se permet parfois de demander à son entourage de se laver les mains ou de se protéger lorsqu’ils sont en sa présence. Obsession malgré lui, il comprend qu’il peut être insupportable quand il s’y met mais c’est plus fort que lui. Il aimerait que tout ça l’indifférence et vit dans l’espoir que cela s’arrête mais le jeune coréen n’a pas toujours été comme ça. Maniaque depuis son enfance, élevé dans un monde où la propreté régnait, ce n’était pas pour autant aussi poussé qu’aujourd’hui. Chambre rangé, il lavait ses mains quand il le pouvait mais depuis quelques années, il s’est renfermé dans cette stabilité qui est devenue pour lui une prison. Apeuré quand on lui parle de sang, de blessures quelconques ou de contamination, d’infections. Pire qu’un film d’horreur. Bien entendu, il ne se referme pas pour autant à cause de ça même si "une petite distance de sécurité lorsque l’on présente des symptômes non traités est très appréciée."

Déconneur dans l’âme, son image du type idéal peut vite tombé lorsqu’il veut. En effet, abruti sur les bords, il aime s’amuser et a un sens de l’humour particulier mais on ne lui en veut pas pour ça. L’ironie du sort veut qu’il aime faire la fête et profiter dans des soirées. Sa phobie peut disparaître un instant avec un coup en trop dans le nez car, de toute façon, il sait qu’il pourra lui-même nettoyer. Et puis, ça lui permet de garder un œil sur son vice-président en mousse.

Enfant heureux et cœur de bohème. P’pa travaillait et m’man dépensait. Grande maison et amour infini. On dégouline de bonheur et de soif, un équilibre envié et avoué. On avait tout pour plaire, tout pour vivre, tout pour survivre. Un petit être né et un nouveau sens à la vie. La tenir dans ses bras, la voir sourire, une bouffée d’air frais. Une bouffée de vie. On se rend pas compte tous les jours mais la vie est furtive, la vie est surprenante. La mélancolie me gagne. Enfant équilibré, enfant aimé et aimant. Enfant entouré, sans encombre ni problème. Quand on y repense, c’était la bonne époque. Enfant sociable, enfant joviale, enfant heureux. Le baume au cœur et des étoiles dans les yeux. Enfance normale. Ni populaire ni pour autant effacé. La vie sourit et on y croit. La vie charme et vous envoûte, naïf, on y plonge tête baissée, on prend ce qu’on a et en redemande. On suit tous un rêve comme une suit sa route. Yu Jin avait tracé la mienne. Un sourire innocent, des yeux brillant. Une route d’argent, une protection, une raison de vivre. Ma petite sœur était la mienne.

Et on croit avoir tout acquis, marchant sur une base fondée mais un jour, tout s’écroule et vous tombez. Longue descente endolorie vers les enfers. Seize ans et un cœur rempli de mensonges. Maladie anodine, bactéries et infections. Mensonges tissés. Paroles insensées, souvenirs incontrôlables. Je vois encore ton visage entre mes mains et les tiennes, si petites. Ma vie s’est détruite au même rythme que ton cœur. Enfant sauvage, enfant abattu. On marchait sur une fine couche de glace. Ta vie a cédé sous le poids de ta maladie, et tu as entraîné la mienne dans ta chute.

La tête relevée, le cœur gonflé. Deux ans d’incompréhension, deux ans de vide. Six ans de deuil. On ne refait pas un monde avec un tapis de mensonges et de traumatismes. Mémoire abîmée, reconstruite mais bancale. Mémoire d’un enfant équilibré devenu fou. Une douleur amusée enfouie dans un cœur raccommodé. Des morceaux de tissu ramassés au fil des années. Je vivrai pour toi, pour nous. Je ne commettrai plus la même erreur, je te le promets.