« oh mon dieu, mais qu’est-ce que c’est que ce gars ? » C'était ce qu'on pouvait entendre tout autour de toi, accompagné de ces regards formés d'yeux interrogatifs, et ces index droits pointés dans ta direction, mais que tu ignorais -sciemment ou inconsciemment, ton cerveau n'acceptant pas la dure réalité-, à chaque fois que tu te baladais dans les rues. D'une allure étrange mi-chevaleresque mi-pseudo-gothique, tu étais pourtant la plupart du temps vêtu de noir, cette couleur si fade et passe-partout, celle qui habillait ceux qui ne voulait pas se faire remarquer, mais tu accordais les tissus d'une telle façon qu'il était impossible de ne pas porter ses yeux sur ta tenue. Tu aimais te vêtir de ton manteau noir long, ce tissus représentatif de ta classe sociale : celui des mages, et la plupart du temps, en dessous, tu aimais t'habiller d'une façon plus héroïque, parce que c'était ce que tu étais, au fond de ton cœur, un chevalier, un héros, un guerrier, un de ceux qui savaient se battre pour défendre leurs valeurs les plus chères, un de ceux qui avaient la fierté de se battre jusqu'à la mort, d'une façon toute glorieuse. Pourtant, quand on te voyait réellement agir, tu n'avais rien d'un preux chevalier. Certes, tu te battais, certes, tu te tenais droit devant tes ennemis, mais la plupart du temps les autres ne les voyaient pas. Tu te bats contre des choses, des monstres qui n'existent pas, et tu en trembles, tu en transpires, tu en paniques alors que tu veux faire les fiers quand tu sauves la belle dame.

Il est sortit du ventre de sa mère comme un héros, l'épée déjà en main, la flamme de la victoire déjà brûlante au fond de ses yeux. Durant toute son enfance, sa mère n'avait jamais cesser de lui hurler à quel point il était un héros, à quel point il était le meilleur, à quel point il n'en ratait jamais une. « AH BAH BRAVO, BRAVO, T AS ENCORE CASSER UN VERRE, T'ES UN CHAMPION ! » Elle était tellement fière de lui qu'elle courait dans les escaliers pour lui annoncer à quel point elle était heureuse. Elle lui jetait quelques objets, comme si c'était les fleurs de la réussite, et il les ramassait pour les mettre dans ce gros verre qu'il avait sur une table plus basse près de son bureau, comme son trophée. Il s'amusait parfois à les changer, à poser des gros verres par-ci, par-là, les remplir, les vider, les remplacer par d'autre choses. La plupart du temps, ses objets étaient en métal gris, comme cette louche qui avait beaucoup servi à remplir son bol de soupe, ou encore cette spatule qui avait, très souvent, il s'en souvient, frappé le dos de la main de son père lorsqu'il essayait de voler un de ces petits gâteaux qui refroidissait sur le plan de travail de la cuisine. Mais parfois, il avait des objets plus abîmes, bronzé par le temps et l'usure, déchirés ou brisés (parfois contre ses propres murs), et des objets plus insolites, comme un chat, par exemple, qui s'était empresser de lui griffer le visage par surprise de se retrouver ainsi dans un endroit où il n'était pas quelques secondes auparavant, et... cette serviette hygiénique. Il n'avait pas voulu voir si elle était utilisée ou non, et il était bien trop jeune pour pouvoir déterminer à la forme de l'objet, mais il s'en était quand même servi pour décorer ses bouquets. A l'âge de 2 ans, il avait réussis à collectionner tant d'objets qu'il n'avait même plus de place dans sa chambre. Ses tiroirs étaient remplis, dan son armoire pendaient des crochets sr lesquels étaient accrochées parfois jusqu'à 5 objets, et il n'y avait forcément plus de place pour ses vêtements. Le jeune Seon Ok s'était pris tant de coup sur la tête (parce que bien souvent, sa dévouée mère visait juste) qu'il en était devenu un peu stupide. Si stupide qu'il ne remarquait même pas lorsque tout les autres enfants se moquaient de lui. Il souriait, les regardant avec ses yeux brillants d'enfant innocent, et cela ne faisait qu'attiser encore plus les remarques et les rires dans son dos. Et il était content. Certes, il se prenait toujours des objets sur la tête parce qu'il avait déjà cassé toute la maison (sa mère semblait redécorer toute l'habitation une fois toute les deux semaines) et son père était presque inexistant. Mais d'un façon toute sympathique vous voyez. Etant écrivain, il était très souvent enfermé dans son bureau à travailler, et les rares moments où il sortait, il s'amusait à raconter des histoires et à faire vivre des histoires à son fils. Son fils qui, à force de s'entendre dire qu'il était un champion, qu'il était presque magique, et de jouer les magiciens, chevaliers, elfes, ou quoiqu'il en était d'autre (ah, les romans de fantasy) il avait fini par réellement croire qu'il était un être en tout point exceptionnel, et hors du commun. A l'âge de 16 ans, donc, il se mit en tête de conquérir une dame, de la façon la plus héroïque qu'il connaissait : en combattant ses rivaux. Et il s'était fait affreusement remballer en se faisant renvoyer de son école. N'ayant pas trouver une autre école souhaitant l'accepter à cause de son comportement violent (ce qu'il niait fermement ! Il était particulièrement pacifique, mais il appréciait montrer qu'il était un héros.), il s'était enfoncé de plus en plus dans son monde et sa personnalité intérieur, pour finalement faire son coming-out... IL N'ETAIT POINT UN CHEVALIER, IL ETAIT UN MAGE. Et grâce à cette immense révélation, il avait bien compris pourquoi il n'avait jamais réussis à gagner la moindre de ses batailles ! Il se mit à s'habiller en conséquence, gardant tout de même au fond de lui cette envie irrépressible d'être un chevalier, un héros, celui qui combattait. Et malgré les regards et les moqueries (il ne voyait que JALOUSIE), il continua à agir ainsi, à vivre sa vie, et à transformer la réalité pour l'adapter à son monde, sa propre époque, et ses propres principes.