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    :: Défouloir :: 2016

perfect illusion ☽ yonxdarren

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perfect illusion ☽ yonxdarren | Mar 11 Oct - 1:41
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feeling free in a modern ecstasy

Sa course effrénée se mêlait aux ombres et aux larmes, à ces lueurs de vie qui semblaient lointaines, floues mais si proches, trop proches. Elle ne respirait plus la gamine, ses poumons la comprimaient et les perles salées qui dévalaient ses joues laissaient leurs traces d’un noir humide et grossier. Un maquillage superficiel qui gommait les imperfections brumeuses qui disparaissait en un geste frénétique pour essuyer ses larmes destructrices. Le sommeil l’avait quittée pour lui offrir ses plus belles angoisses et ses plus belles craintes. Elle avait fauté Darren, elle avait touché à ce qui lui semblait bien beau, bien habituel mais cette fois, c’était un trop plein de fatigue et des paupières trop lourdes qui l’avaient poussée à mélanger ses habitudes à ses fantasmes. Ses pieds ne s’arrêtaient plus, son souffle l’avait perdue, ses organes n’allait plus suivre. De l’air, juste un peu d’air. Besoin de respirer, d’attraper l’oxygène, de s’en remplir les poumons, le cerveau et le cœur. Elle avait besoin d’ouvrir les yeux, de se calmer, de reprendre son souffle. Mais Darren, elle fuyait, elle devait partir, personne ne devait la voir dans cet état. La crise de panique guida ses jambes et elle courait sans se retourner, sans s’arrêter, jusqu’au moment où sa course se butterait à l’appel vital de son corps. Arrête-toi Darren avant de t’effondrer. Son cœur battait à tout rompre la rappelant à la réalité. Elle parvint difficilement à refréner le poids de son corps qui la rappelait aussi à l’ordre.

Le souffle rompu, elle en cracha ses poumons sur le sol, s’appuyant sur le premier lampadaire. Elle en vint à se traîner dans un coin, juste le temps de reprendre de ses esprits, juste un instant, quelques secondes, qu’elle se disait. Son petit corps flancha et elle s’écrasa violemment sur le bitume, effaçant ses pleurs d’un revers de la main sans arrêt. Parce qu’elle n’arrivait à arrêter ses larmes qui coulaient jusque sur le trottoir. Elle pouvait plus respirer, tout le poids qu’elle portait sur sa poitrine la comprimait et ses tempes la foudroyaient jusqu’à ce que tout son monde tournoie autour d’elle. Sans même attendre, la gamine arracha son sac pour le jeter au sol et fouiller à l’intérieur. Trop vite, sans prendre le temps, elle s’énervait, les larmes coulaient. Elle remettait ses cheveux derrière ses oreilles et arriva enfin à prendre son téléphone. Les doigts tremblants, elle réussit après maintes tentatives de composer le numéro qu’elle avait mémorisé facilement. Intimidée par les arbres ombragés qui la dominaient et qui filtraient la lumière artificielle, elle sentait la paranoïa lui mordre les veines. « Yon… » la voix tremblante, elle remonta ses jambes contre sa poitrine, pleurant à chaudes larmes de l’autre côté de l’appareil. « J’ai… j’ai besoin de toi… je… je sais pas où je suis… j’ai peur… j’ai froid… aide-moi je t’en prie… » Darren regardait fébrilement les alentours, entendait des bruits venir, comme encerclée d’une présence constante et imaginaire qu’elle redoutait sans comprendre pourquoi. Les hallucinations se faisaient étouffantes et la coréenne n’avait trouvé que seul repère cette voix si familière.

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Re: perfect illusion ☽ yonxdarren | Mer 12 Oct - 13:28
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feeling free in a modern ecstasy

« Nobu, tu es l'homme le plus désespéré ainsi que désespérant que je n'ai jamais vu ! » dit-elle en riant aux éclats, dans la foule, assise sur une chaise en face d'un des alliés de son frère. Quel énergumène, d'ailleurs. Un vrai coureur de jupon qui n'avait ni froid aux yeux, ni froid nul part visiblement. Il avait ce vieux look du Japon des années 70, à tout juste 32 ans.  Jamais ne pouvait-il s'empêcher de mastiquer son mégot de cigarette, une fois celle-ci fini. Habitude que Yon trouvait repoussante, mais qu'elle essayait de ne pas relever.

Son appartement servait de salle des fêtes ce samedi.  Les hommes du clan Yamaguchi était là, ceux infiltrés en Corée avec son frère. Et il y avait des femmes aussi ; quelques prostituées, des amantes,  de rares amies. La jeune étrangère prenait le soin de ne pas mélanger cette vie là, à celle moins « dangereuse » et que la plupart des gens menaient.

Alors qu'elle se servait un autre verre de whisky, le téléphone fixe se mit à sonner au loin. Surprise, elle attrapa son verre, se dirigea dans une pièce un peu plus calme et répondit. « Lee Yon, j'écoute ? » «  Yon... »  
Elle reconnut cette voix. Cette voix très précisément. Celle de Darren. Celle de cette pauvre petite créature, une nouvelle fois empoisonnée par une de ses crises. Quand tout devenait sombre, étrangement bruyant autour d'elle. Alors que la lune la cajolait dans son étreinte maternelle, et que le silence devait la bercer...
Yon prit le temps de l'écouter et lui parla d'une voix suave, réconfortante. « Calme toi chérie, je vais venir te trouver mais il faut que tu m'aide un petit peu. Reste calme... qu'est ce que tu vois autour de toi ? »

Elle écarta un moment le téléphone de ses lèvres et claqua la porte de la pièce, pour mieux entendre la jolie Darren au bout du fil. « Respire, je suis là et je serai auprès de toi dans un peu de temps. Je vais venir te chercher en voiture, et nous irons dans un endroit que tu aimes toute les deux, tu veux bien ? »

Il aurait été indécent de l'emmener ici, avec tout ce bruit, toute cette décadence. La belle métisse, s'était étrangement attachée à la petite femme. Depuis qu'elles se connaissaient, il ne lui était jamais arrivé de ne pas décrocher le téléphone quand effrayée et seule au monde, elle avait besoin d'elle.  La tornade nippone, dans sa grande impartialité, n'était pas non plus un être insensible. Et voir une personne comme Darren s'étouffer dans ses larmes, se tordre de douleur, ne pouvait la laisser indifférente. Alors elle se balançait entre fermeté et douceur. Elle écoutait les balbutiements de l'être déchiré, avec attention, en saisissant ses clefs de voiture. « Écoute, tu as mon numéro de portable. Je vais raccrocher, d'accord ? Si jamais tu penses que c'est trop long, tu appelles dessus. Je répondrai. A tout de suite. »

En sortant de sa chambre, vêtue d'un long manteau rouge, Yon croisa son plus jeune frère, un peu adoucit par l'herbe qu'il fumait. « Tu vas où comme ça ? »  « Je ne rentrerai sûrement pas avant demain matin très tôt ; dit  à Kaho qu'à mon retour je ne veux plus voir personne » elle montra du doigt la salle à manger « et que ça a intérêt à être nickel. Restez dormir si vous voulez. » Après avoir déposé un baiser sur sa joue, elle disparut derrière la porte d'entrée son téléphone en main.


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Re: perfect illusion ☽ yonxdarren | Mar 8 Nov - 0:29
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feeling free in a modern ecstasy

Obsédée par les contours floutés des arbres indistincts, Darren essayait non sans mal de contrôler sa respiration. Sa tête rebondit contre le mur derrière elle, tremblant encore, tournant frénétiquement le regard aux alentours. Des bruits trop près, des présences pesantes, elle s’enfermait dans un monde parallèle, près de la démence. Et alors que la voix de Yon résonna à ses oreilles, Darren trouva le courage de prendre une longue inspiration. Ça l’apaisait, plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer ; elle avait presque un effet thérapeutique sur son âme frêle et endommagée. Elle caressait son cœur, son esprit, de sa voix douce, attirante, maternelle. Darren tremblait encore, pleurait toujours, mais silencieusement cette fois. Le réconfort au bout du fil, elle se sentait un peu plus sécurisée, moins seule, moins perdue.

Pourtant, ça ne calmait pas les battements de son cœur et encore moins ses pleurs lorsqu’elle dut reprendre la parole. « Je sais pas trop… je suis partie du dortoir… j’ai couru, beaucoup je crois. Ou peut-être pas. Je sais plus trop. » la panique, le sang qui pulsaient dans ses veines, dans ses tempes et sa poitrine. « J’ai peur Yon, j’crois qu’on m’observe, j’crois qu’y’a du monde pas loin… » elle parlait vite, pas fort, elle avait peur qu’on l’entende, qu’on lui saute dessus. Ça criait dans sa tête, ça voulait pas la lâcher. Alors, Darren attrapa son sac à main, le colla à elle, peut-être pour ne pas qu’on lui vole. Elle regardait partout, enfant apeurée dans sa solitude sombre trop encombrée.

Prise par les mots de son interlocutrice, elle hocha la tête comme si Yon pouvait la voir, elle hocha la tête sans pouvoir lui demander de ne pas raccrocher et pourtant, quand elle n’entendit plus sa voix, elle rangea son téléphone dans son sac avant de se lever précipitamment. La respiration saccadée, trop courte, elle suffoquait presque, la bouche sèche. Sa poitrine l’oppressait, ça revenait. Mais Darren ne put réfléchir et commença à courir, courir à nouveau. Une nouvelle course à l’oxygène, elle devait trouver de la lumière, un endroit, de l’eau, de l’air. Elle avait besoin d’être seule, d’être avec Yon, de se calmer, de crier. Pourquoi diable son poison la rongeait jusqu’à la folie ?

Une pointe au cœur, elle s’arrêta net à un coin de rue, tomber au sol, les fesses percutant le bitume. Darren serrait les dents, le cœur se comprimant trop vite, sa lèvre inférieure coincée entre ses dents commençait même à avoir le goût du sang. Alors elle se traîna la gamine, dans l’angle de la rue, se relevant à peine pour faire quelques pas et s’écraser contre une vitrine. Elle ferma les yeux, à l’attente d’une morte imminente, d’un repos éternel mérité. Pourtant, son pouls se calma, doucement, lentement, assez pour que son regard se relève jusqu’au nom de la rue. Encore tremblante, toujours tremblante, elle fouilla dans son sac une nouvelle fois pour attraper son téléphone et taper les quelques lettres de la rue avec apathie. Yon devait la trouver ou elle se laisserait bouffer par les démons qui la suivaient.

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Re: perfect illusion ☽ yonxdarren | Lun 14 Nov - 23:50
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feeling free in a modern ecstasy

rapide, efficace, yon avait démarré à peine les clefs sur le moteur. Son téléphone branché à la radio, elle jetait quelques coups d’œils furtifs pour vérifier que darren ne lui avait pas donné des indications supplémentaires. situant très bien le dortoir de sa fraternité, elle s'y rendit du plus vite qu'elle le put. cela devait être son premier point de recherche. elle ne savait pas combien de temps la gamine avait couru, par où elle était passé. la métisse jura entre ses dents à un feu rouge et s'alluma une cigarette alors qu'elle se rapprochait de chez les gumihos. elle avait l'habitude de retrouver darren dans des états critiques. la douce était sujette à l'agonie, à une peine profonde de l'âme qui la vidait de tout les larmes de son corps. toute ses forces l'abandonnaient, la laissant inerte dans un coin... prête à mourir loin de tous. et même si les monstres qui l'habitaient en cet instant étaient infernaux, même si yon ne pouvait imaginer le supplice, elle se manifestait toujours pour la ramener à cette quiétude, cette vie. et une de ses craintes, alors qu'elle arrivait dans la rue de la fraternité, était d'un jour ne pas être là à temps, quand il faut. même si elle n'a jamais raté un appel de sa part. c'est absurde, parce qu'elle sait pertinemment qu'elle sera toujours là. mais il y a ce faible pourcentage, presque nul, qui lui donne une soudaine poussée d'adrénaline.


les minutes passaient. yon rencontraient les feux, les panneaux stop, les sens interdits. lout la ralentissait. elle pilla devant un couple, pour leur demander si ils n'avaient pas croisés une jeune femme, pas très grande cheveux mi longs et colorés. ils répondent que non.merde alors. où peut-elle bien être ? en général darren choisissait de s'isoler, presque par réflexe. dans de tels moments. la neugdae espérait juste qu'elle n'avait pas atterri par inadvertance dans un de ces endroits glauques.

son téléphone vibre, elle continue de rouler d'une main en ouvrant le message, qui indiquait une adresse. cela ne la rassura pas, ne lui fit même pas penser qu'elle pouvait aller mieux : car elle ne pouvait aller mieux, si elle n'était pas encore arrivé. c'est simple. elle ne pourra être rassuré qu'une fois qu'elle recueillera ses larmes sur sa veste, qu'elle le serrera contre son corps.

par chance ce n'est pas très loin, alors elle suivit le gps à la lettre en jetant son mégot par la fenêtre. la brise lui fouettait le visage, avec la vitesse à laquelle elle roulait. « fais chier ! » lança-t-elle en se retrouvant face à la rue : propriété privé. une barrière empêchait la voiture d'avancer. elle sortit de la voiture, claqua la portière et se mit à courir avec ses talons en la cherchant de sa voix. « darren ? tu m'entends ! » yon accéléra un coup en regardant partout, dans les moindres recoins. « darren ? » répéta-t-elle plus fort, et encore une fois, jusqu'à crier. est ce qu'elle avait bougé ? changé d'endroits ?


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Re: perfect illusion ☽ yonxdarren | Mer 7 Déc - 0:55
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feeling free in a modern ecstasy

Ça lui rongeait les veines de l’intérieur, comme si les substances qu’elle avait prises quelques heures auparavant la consumaient de plus belle, comme si elles avaient pris le temps de reprendre leur souffle pour arrêter chacune de ses cellules. Chaque mur, chaque arbre, route, recoin semblaient habités, animés presque, comme si tous la regardaient, la jugeaient. Elle se sentait si mal Darren, presque coupable, la gamine, elle pleurait désormais en silence contre son mur de verre. Un voile salé sur ses yeux témoignait de sa peur seulement, de sa douleur, là, tout au fond. Elle n’arrivait même plus à parler, à laisser un seul son sortir d’entre ses lèvres; partie dans un monde qu’elle seule connaissait, elle semblait juste vide, là, sur le sol. Sa respiration calmée, son corps dénué de spasmes, un écho de voix familière la tenait sur la barrière des deux mondes. C’était flou tout autour, tangible, elle redressa le menton, doucement, molle, c’était son souffle qui restait omniprésent. Son nom résonnait à elle comme loin, si loin et si près pourtant. Elle avala sa salive difficilement avant de reconnaître cette voix, la sienne. Yon.

« J’ai jamais vraiment prié, parce qu’au fond, je pense que j’y crois pas trop, à tout ça. A cette force divine qui veille sur nous et qui écrit notre destin. Je crois pas qu’un être puisse simplement changer le cours du temps en une simple demande sincère. Parce que si c’était vrai, sûrement que maman serait encore là, à nos côtés. Parce que si c’était vrai, ce Dieu, il aurait écouté papa et ses pleurs et ses peurs.
Je crois juste qu’on doit prendre ce qu’on a, qu’on doit faire avec ce qu’on a et qu’on doit surtout suivre notre cœur. Pourtant, je suis la première à suivre ce qu’on espère de moi. A être la meilleure, toujours plus, jamais moins. Parce que c’est cette demande muette qu’ils m’ont faite que je retiens en mémoire, leurs yeux-espoir quand j’ai pris la décision de ne pas tout foutre en l’air, moi.
J’ai jamais vraiment prié, parce qu’au fond, je pense que ce ne sont que des conneries. Pourtant, tu vois, j’ai prié ce soir-là pour qu’un miracle arrive puis j’ai ri, puis j’ai fumé, j’ai mélangé des choses qui font fait tourner la tête encore et encore pour que je m’échoue sur le bitume. Et, tu vois, j’ai prié, et un ange est arrivé.
»

Darren s’appuya contre ce qu’elle put pour se redresser un peu, ses forces épuisées, elle usa tout de même de ses dernières pour tenter de répondre à l’appel. Ridicule tentative. Aucun son, aucun air. Et les larmes dévalaient ses joues en sentant l’espoir lui échapper. Darren prit juste quelques secondes avant de prendre une longue inspiration, une grande, une bouffée d’air, pour s’accrocher à cette voix qui n’était pas loin. Elle s’appuya alors à nouveau pour se lever totalement, perte d’équilibre, le regard embrumé, elle prit le temps de se stabiliser avant de lever les yeux sur cette silhouette qui se dessinait à quelques mètres. Et son sourire déforma son visage livide en une grimace presque trop sincère. « Yon… » L’épaule contre le mur, sa tête se laissa tomber contre ce dernier. Un soupir de soulagement, de remerciement. Ce n’était finalement pas son heure, pas le moment pour crever dans une ruelle sombre. Sa main tendue dans le vide, elle cherchait un contact, une réalité.

Faites que ce ne soit pas un rêve.

© charney
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Re: perfect illusion ☽ yonxdarren | 
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