TENUE ☣ Après les cours, Li Wei avait décidé de faire un tour dans Gangnam. Elle prenait son service au cinéma dans deux heures mais elle avait un grand besoin de flâner, de se retrouver seule. Il lui est parfois difficile de trouver du temps pour elle-même entre ses trois jobs. Heureusement que Min Yul est un petit garçon adorable sinon, elle n’aurait jamais tenue. Son regard se porte sur la paire de chaussure qu’elle venait d’ailleurs de lui acheter, elle espère qu’elle les aimera. Il parait qu’il ne faut pas s’attacher aux enfants lorsque l’on fait ce genre de travail mais Li Wei en est réellement incapable. Il est vraiment adorable et que dire de son papa … A cette pensée, la chinoise se mit à rougir toute seule, se surprenant à penser une nouvelle fois à Min Guk. Elle bougeait la tête de gauche à droite comme pour se débarasser de cette pensée, se rendant compte que même lorsqu’elle veut penser à elle, elle arrive à penser à son travail ou du moins, à des choses qui y sont liées.

Elle accélère un peu le pas, mais se freine bien vite en remarquant une vitrine. Elle recule un peu pour s’arrêter face à cette dernière, bavant littéralement devant une robe qu’elle trouvait absolument magnifique pour ne pas dire, absolument parfaite. Très aisément, elle commençait à s’imaginer portant cette dernière, c’est ce qui la poussait alors à se pencher un peu pour y voir le prix. Mais très vite, elle redescendait sur terre et éloignait soudainement la tête comme avec horreur. « Mais c’est ce que je gagne en un mois de salaire ! » Se plaignait-elle inconsciemment à voix haute. Lorsqu’elle s’en rendait finalement compte, elle posait sa main sur sa bouche comme pour se faire taire. La jeune femme a ses côtés l’a sans doute entendue.

TENUE ☣ Il n’est pas rare que Li Wei pense à voix haute, surtout lorsqu’elle est choquée comme devant ce prix aussi excessif. Les mots partent tout seul, sans réellement qu’elle ne s’en rende compte. C’est un peu son petit côté boulet qui s’exprime parfois. Pendant un instant, elle se rappelle néanmoins qu’à une période de sa vie, elle aurait pu s’offrir ce genre de vêtement. Mais à quoi bon ? Qui verrait cette jolie robe entre les quatre murs de sa chambre ? Sûrement qu’elle aurait pu la porter lors des soirées chics et ennuyeuse de ses parents, mais plaire à une personne de vingt ans son aîné, très peu pour elle. Aujourd’hui elle n’en avait clairement plus les moyens. Parfois elle regrette un peu le fait d’avoir une vie bien plus que confortable mais cela n’est rien comparé au sentiment de liberté qu’elle peut ressentir aujourd’hui. L’argent ne fait pas le bonheur, c’est une certitude.

La jeune chinoise tourne la tête alors qu’elle entend la voix de la femme auprès d’elle suivre ses précédents mots. C’était une occidentale, blonde avec de grands yeux vraiment très jolie. Li Wei hoche la tête avec un sourire avant de reporter son regard sur la robe. « Complètement ! » Elle l’observe encore quelques secondes pour chercher ce qui pourrait justifier son prix aussi haut. « Je comprend pas ce qui pourrait justifier son prix … je veux bien comprendre qu’ils ont peut-être bossé archi longtemps dessus ou j'en sais rien, mais quand même … »

TENUE ☣ Cette robe avait beau être d’une beauté absolument remarquable, elle avait réellement du mal à comprendre ce qui pouvait bien justifier son prix. Alors quand l’inconnue lui expliquait comment les créateurs définissaient les prix, elle comprenait bien mieux mais enfin, est-ce que cela le justifie complètement ? Est-ce que cela justifie un mois de salaire pour une personne lambda ? « Eh bien, cette robe ne sera jamais mienne. » Li Wei avait bien du mal à se rendre compte mais cela vient sûrement en partie de son rapport à l’argent. Ancienne riche n’ayant pratiquement jamais pu reconnaître la valeur de l’argent et ayant connue la lourde misère en arrivant en Corée du Sud, elle se partageait difficilement entre ses souvenirs de petite fille innocente emprisonnée dans sa prison dorée et de jeune femme qui cumule actuellement trois emplois pour se payer l’université et vivre.  

« Je me coucherai un peu moins stupide ce soir ! » Avoua-t-elle en riant un peu. « Et moi je suis Li Wei. Enchantée. » La chinoise tendait sa main à son tour pour serrer celle de la jeune femme, un sourire gravé sur les lèvres. « Vous semblez vous y connaître. » Commenta la jeune femme avec un sourire sincère avant de demander, un peu curieuse. « Vous êtes du métier ? »