we were great. ft. armani raï
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we were great. ft. armani raï | Mer 16 Nov - 14:33 Citer EditerSupprimer
La journée était passée d’une vitesse presque effrayante. Il y avait maintenant quelques semaines que teresa avait ouvert avec fierté sa librairie, ayant stoppé ses études pour se consacrer à un rêve de gamine dans le pays qui lui tenait le plus à cœur. Elle avait passé sa journée à déballer les cartons des nouveaux arrivages de bouquins, et s’était faite interrompre avec plaisir par un client qui s’était perdu dans le rayon des bande-dessinées. Mais ce genre de lecture, c’était le dada de la jeune femme. Elle avait alors aussitôt abandonné son feutre avec lequel elle écrivait quels étaient les meilleurs best-sellers de cette année pour aider le jeune garçon qui cherchait avec peine une nouvelle planche à découvrir parmi toutes celles qu’il avait collectionnées. La kazakhe, de son interminable générosité, avait écouté le demandeur et constata avec bonheur qu’il ne connaissait pas encore Blacksad. La boutique allait fermer dans une dizaine de minutes et teresa était toujours là, à discuter avec l’étudiant qui lui avait posé quelques questions sur son pays et sur ses études qu’elle n’avait poursuivi qu’une année. La brune avait encore un accent prononcée et un petit manque de vocabulaire, mais globalement, elle se débrouillait pas trop mal, surtout dans la compréhension : formuler les phrases était un peu plus compliqué, mais ça commençait à venir.
« - je suis désolée, mais je vais devoir fermer. Est-ce que vous prendrez le premier tome ? » le coréen le tenait fermement entre ses mains sans l’avoir ouvert, depuis une heure maintenant, visiblement bien plus intéressé par l’allure de la vendeuse qui lui rendit un sourire. Il tendit soudainement l’album et la jeune femme s’exécuta aussitôt derrière son comptoir en fouillis. Il était temps de rentrer et de peut-être retrouver Raï. Lui qui n’avait pas répondu à sa demande de le voir ce soir, avait quelque peu perturber la demoiselle : avait-elle fait une bêtise sans qu’elle ne s’en soit rendue compte ? elle osa une grimace légère avant de récupérer la monnaie de son client. Elle le remercia et attrapa son manteau pour le suivre dans sa sortie. Visiblement, le garçon l’attendait : quelle politesse. Teresa se dépêcha alors, éteignant les lumières de la librairie, vérifiant si tout était à sa place dans son bordel organisé, et sortit du magasin, suivant le jeune sportif qui continuait de lui parler en articulant bien ses mots. Elle ferma la porte à clé et glissa une main dans sa poche avant de lui répondre brièvement.
La kazakhe aperçut alors un scooter garé devant son lieu de travail. Elle reconnaissait cette allure assurée et fière et ne put s’empêcher d’afficher un sourire : c’était raï. Elle salua rapidement le garçon, qui semblait déjà tracer sa route à la vue de l’engin, et s’avança d’un pas assuré vers son amant. Il avait tout juste retiré son casque et laissait ses mèches platines s’agitaient au contact du vent. Elle se cala finalement contre la moto et déroba un léger baiser à l’asiatique. « - on reste ensemble ce soir ? » conclut la libraire dans un sourire contrôlé.
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Re: we were great. ft. armani raï | Sam 4 Fév - 18:12 Citer EditerSupprimer
song ▬ Sa veste en cuir coupait le vent frais de la nuit qui frappait à grands coups dans son casque vissé sur son visage. La lumière des réverbères se reflétait dans sa visière et les chiffres sur le compteur montaient sans répit ; la liberté bouffée avec hargne, il se laissait planer au gré des virages et des lignes droites prises à toute allure. Il avait même réussi à longer la côte dans la journée, s’octroyant le droit de respirer, de vivre un peu pour lui, pas pour sa famille, pas pour ses responsabilités construites sur des mensonges et des vices cachés, bien ficelés, bien pensés, il vivait juste un peu pour lui, juste quelques heures, une journée, à respirer le vent frais et salé de la mer. Le moteur grondait, laissait l’odeur de son passage, parfois même, les pneus grinçaient jusqu’à tracer des marques noirâtres dans les parkings vides. Tous ses muscles en action, crispés, concentrés, sur sa conduite, sur le monde ; le sien.
Il caressait la liberté d’une illusion parfaite, éphémère, à laquelle il s’accrochait quelques instants. L’adrénaline, le gouffre, la vitesse, le cœur. Et les battements, les rafales, les lumières artificielles, jaunes, rouges et même bleues. Ca défilait devant ses yeux si vite, autant que le temps, si vite, assez pour ne plus pouvoir le rattraper. Lueur d’extase, le sang vivifiant, électrifiant, effleurant la démence dans ses pupilles sombres. Il glissait sur les routes anciennement humides, les voies rapides, les routes de la grande ville-lumière qui s’entrecroisaient et le laissaient se pencher à ras du sol dans les virages dangereux. La nuit était tombée depuis un moment, la nuit s’était engouffrée dans son âme privée, dissolue, il rejoignait les pans de la ville en réduisant son allure distinctement. Dans la ville qui ne dormait jamais, il gaspillait son énergie aux feux rouges, là où son moteur aimait faire le beau. La carrosserie, elle, d’un noir figé, brillait jusqu’à faire refléter chaque visage, chaque éclairage, chaque regard.
Glissant dans une des rues qu’il connaissait par cœur, Raï se gara face à la bâtisse convoitée. Il jeta un œil à l’heure, il était en retard et pourtant, la lumière de la librairie était encore allumée alors il descendit de sa machine de fer, enleva son casque et aussi ses gants, juste une histoire de quelques instants. Quelques instants réduits à de simples secondes détruites dans l’espoir quand ses yeux se relevèrent sur la kazakhe, accompagnée. Le regard enflammé, il ne le quittait pas des yeux, celui qui avait osé frôler la main hâlée de sa brune partant. Le regard enflammé, il tourna le visage sur la libraire ; sa main attrapa sa nuque avant qu’il ne pose réellement ses lèvres contre les siennes, presque brusque, presque aussi vite qu’arrivées, ses orbes se relevèrent sur celles de Teresa « A moins que tu ne préfères le rejoindre. » Pas attentionné, pas romantique, pas tactile, pas tout ça, mais ça le rongeait à l’intérieur de marquer ses propriétés. Il finit simplement par se reculer un peu pour soulever le siège et lui tendit le casque qu'elle mettait habituellement. « Allez grimpe. » Sans lui laisser le choix, un rictus se dessina sur ses lèvres pulpeuses avant qu’il n’enfile à nouveau son casque.
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Re: we were great. ft. armani raï | Jeu 9 Fév - 15:32 Citer EditerSupprimer
Raï était un enfant enfermé dans un corps fébrile, résistant et perché sur une moto surdimensionnée frôlant presque un ridicule dont la jeune femme se moquait bien. Au moins elle était confortable une fois installée. Elle sortit de la boutique, glissant deux mèches brunes derrière son oreille. Deux mèches brunes qui, une fois replacées, s’échappèrent de leur prison pour s’envoler à nouveau au contact du vent. La kazakhe n’insista pas, tout comme elle n’insista pas à reprendre le jeune coréen sur son insolence à propos d’une jalousie qui n’avait certainement pas lieu d’être. En effet, c’était plutôt à elle de soupirer, de grignoter violemment son chewing-gum ou encore d’écraser violemment ses lippes sur celles de l’enfant. mais à quoi bon s’affronter alors qu’ils ne se voyaient que rarement ? teresa était bloquée dans cette maturité qui l’empêchait de prendre des risques dans sa vie. Elle était d’un naturel souriant mais aussi très calme presque ennuyeux. Il n’y avait que dans l’intimité où la brune osait, parlait, se prenait même à jouer un jeu de séduction. Raï était la seule folie qu’elle se permettait, le seul être qu’elle avait choisi d’aimer. Le seul qui pouvait se plaindre subtilement et envers qui elle ne ressentirait aucune rancune. Parce qu’elle a des sentiments pour lui, et qu’ils l’enferment de plus en plus dans une cellule de dépendance. Quand le garçon n’est pas là, il manque à teresa, quand il fait des remarques, ça lui déplait, mais jamais au point de le blâmer. Alors elle lui adressa un simple sourire doux avant d’attraper le casque, faisant glisser sa voix mûre contre l’épaule du jeune asiatique « - tu n’as aucune raison de faire cette remarque. » parce que c’était lui qu’elle avait attendu toute la journée. Il n’avait qu’à pas eu à arriver en retard après tout, peut-être qu’il aurait eu le temps de l’attendre dans la librairie. Ou peut-être aurait-ce été pire ? ses cheveux bruns se serrent dans le casque qui s’accordait paradoxalement avec ce qu’elle avait choisi de porter ce matin : un long trench, des talons aiguilles et une combinaison noire. Teresa aimait être féminine, assez pour que le blond ose lorgner sur elle de temps en temps. Il aimait son corps, cela ne faisait aucun doute, simplement, il se gardait bien de le dire quelque fois. La belle lui rend son sourire alors qu’elle attend, avec une impatience à peine prononcée, qu’il monte, se glissant derrière lui avant de rire « - tu m’emmènes où ? » demanda la perle d’orient, curieuse mais aussi désireuse de pouvoir, dans sa tête, imaginer quelques instants de la soirée qu’ils allaient passer. Elle glissa ses bras autour de sa taille, réfugiant l’intégralité de son corps contre celui de Raï. La jeune femme passa ses mains sur le torse du séducteur, en éternel amoureuse, faisant courir ses doigts bloqués sur son tissu qu’elle accrochait de temps. Elle craignait la moto, mais puisqu’elle était avec lui, elle n’avait plus vraiment d’appréhensions. Ils se mirent enfin à prendre de la vitesse, laissant défiler autour d’eux un paysage gris et noirci par les verres du casque qui leur serrait le crâne.
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Re: we were great. ft. armani raï | Mer 3 Mai - 13:56 Citer EditerSupprimer
Raï était l’enfant des ténèbres plus doux encore qu’une caresse de vent sur la joue d’une enfant. Raï, c’était juste un enfant lumière enfermé dans un crâne trop sombre, assez sombre pour que ses sourires soient devenus plus rares mais bien plus sincères, surtout en présence de la belle orientale, surtout en présence de ceux qui traçaient un sens en son existence. Et même si ses sourires n’avaient rien de différent, en apparence, avec ceux qu’il se forçait à arborer pour mieux attraper ses proies, pour mieux mettre en confiance et capturer les victimes, les malfrats, les brigands, la discrète lueur qui dansait dans ses yeux montrait ses efforts à quiconque s’y intéressait un peu.
Et c’est l’un de ces sourires, aussi sincères qu’il n’aurait su dire, qu’il adressa à Teresa, face à son silence, face à son regard. Parce qu’il avait compris, Raï, il la connaissait, [/i]ils[/i] se connaissaient et il ne suffit de mots (juste un sourire) pour lui dire, joueur, qu’il savait ce qu’elle pensait mais qu’il continuerait toujours, encore, avec ses remarques, avec ses regards et sa force, parfois un peu brute (comme on lui avait appris).
Son aigreur n’avait d’égale que son attachement, et c’était sa façon de le lui dire, de le lui prouver, qu’il était là, toujours là, à la garder à ses côtés et qu’il n’aurait pu un jour supporter voir un autre à sa place.
Alors, lorsque la voix de la jeune femme résonna comme un reproche à ses oreilles, il n’aurait su dire s’il était amusé par sa protestation ou irrité pour la même raison, seul un léger rictus à peine visible sur ses lèvres charnues se dessina alors que ses iris profondes soutenaient celles de la kazakhe. Un instant, quelques longues secondes s’écoulèrent avant qu’il ne se décide à remettre son casque et à monter sur son engin de fer. Et toujours la même sensation l’envahit lorsque les petites mains féminines entourèrent son torse avec force pour s’accrocher, toujours la même sensation et la même expression de marbre « Dans un endroit où y aura juste que toi et moi » un seul soupire passa ses lèvres lorsqu’il fit rugir le moteur, jouant un peu avec avant de repartir dans un bruit assourdissant.
La vitesse grimpa à toute allure, un peu plus que ce qu’il devrait, mais l’italien voulait arriver au plus vite qu’il pouvait à destination. Un peu moins d’une heure pour admirer la nuit et ses lumières, pour admirer sa fureur et ce qu’elle pouvait bien cacher derrière son obscurité. Un peu moins d’une heure pour Teresa à s’imaginer tous les scénarios possible qu’il aurait pu lui préparer, au gré du vent frais de cette soirée déjà bien avancée. Ils avaient mis un peu moins d’une heure pour arriver au port d’Incheon (un peubeaucoupgrâce à leur vitesse non-modérée) et Raï n’eut aucun mal à trouver un endroit pour garer sa moto, tout près de la plage assombrie, légèrement éclairée par les lampadaires au loin. Et il finit par faire taire le moteur et descendre de l’engin avant d’aider la jeune femme à descendre à son tour et d’enlever son casque pour mieux respirer. « Si tu as froid, y a une couverture sous le siège. » et il prit l’autre casque tendu pour le ranger, sortant ladite couverture, par la même occasion. Sans un autre mot, sans une seule parole. Juste à profiter de la mélodie des vagues s’agitant tout près d’eux, il prit la main de Teresa et il lui fit signe de la tête de le suivre jusqu’au sable.
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Re: we were great. ft. armani raï | Lun 22 Mai - 14:52 Citer EditerSupprimer
Un tête à tête donc. Un tête à tête ensemble et à la fois avec eux-mêmes. Leurs âmes étaient si tourmentées que, dès qu’ils en avaient l’occasion, ils se posaient des questions bien trop simples dans leur formulation mais bien trop complexes pour pouvoir y répondre aussitôt en montrant une fausse assurance. Teresa n’était pas raï mais elle avait ses interrogations. Notamment par rapport au jeune homme. ils s’étaient rapidement mis ensemble, comme un mariage arrangé qui finit par bien tourner. Comme une union prévue depuis des années qui, finalement, devient enjôleuse au lieu d’ennuyeuse. Mais, à ne pas avoir connu profondément la personne avant de la considérer bien haut dans notre cœur, teresa ne savait pas vraiment analyser raï. Elle connaissait simplement les signaux qui lui demandaient de lui fiche la paix, et ça arrivait souvent ces derniers temps.
Ses ongles se plantent sans douleur dans le tshirt de l’asiatique alors qu’il prend de la vitesse, le vent faisant couler des larmes de sensibilité sur ses joues. Elle passe le trajet à renifler, clignant ses paupières plusieurs fois ne pensant qu’à la gifle venteuse, sans même profiter du paysage qui défilait à ses côtés. En temps normal, c’est une soirée plutôt agréable, le ciel est couvert et le vent augmente en intensité, mais il fait bon. comme lorsqu’on approche de l’été et que les températures sont anormalement hautes. La kazakhe ne craint pas la chaleur. Ni le froid d’ailleurs, endurcie par les nuits dans le désert qu’elle avait l’habitude de passer avec son père quand il l’emmenait loin de la maison pour observer le ciel.
La moto s’arrête enfin et teresa retire aussitôt le casque qu’elle tend au garçon déjà débout. Elle n’en pouvait plus. Elle essuie ses joues rapidement avant de tourner la tête vers la mer. La mer. Le meilleur air qu’on puisse respirer. Le meilleur endroit pour se perdre. Le meilleur lieu pour disparaitre ou pour garder le silence. La brune saute de l’engin, les cheveux claquant et virevoltant contre le vent. Elle en attrape une partie et les attache rapidement.
Chaussures abandonnées près du parking, la jeune femme laisse ses pieds entrer en contact avec le froid du sable. C’est doux. Et c’est agréable. Ça reflète une certaine pureté qu’elle ne cesse de rechercher sans arriver à l’atteindre. Sa main vient se joindre à celle de raï alors qu’ils avancent. Silencieux. Certainement trop réservés. Certainement trop pensifs. Comme s’ils avaient peur d’ouvrir la bouche pour se parler. Pour discuter. Finalement teresa lui prend la couverture des mains et l’étale sur le sable avant de s’assoir. Cette place lui parait convenable et de toute façon, elle est déjà installée. « - t’étais où ces derniers jours ? j’ai eu aucune nouvelle. Aucune trace. » souffle enfin teresa. « - je sais que ce n’est pas la première fois, mais j’ai besoin de savoir ce que tu fais quand tu disparais de la sorte. » elle ne veut pas l’étouffer non. l’orientale veut juste comprendre, veut simplement s’assurer qu’il ne se met pas en danger. Ou qu’il ne la mette pas en danger.
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