Les sourcils froncés, la mâchoire serrée comme pour contenir son agacement, Gabriel parcourt les allées d’un air contrarié. Il déteste ce lieu, la gueule des gens à l’accueil, la tronche boutonneuse des étudiants qui y vivent presque et l’odeur des livres qui lui donne mal à la tête. Amoureux de la musique, il déteste le silence désagréable qui vient faire grincer ses oreilles. Ce lieu lui est insupportable, invivable. Il ne s’y trouve actuellement que par simple obligation et absolument pas par plaisir. Tellement curieux au point à se rendre à un endroit qu’il déteste, une étudiante avait piqué son attention à vif en citant plusieurs reprises un livre en cours. Un livre à la con, remplie de connerie en son sens que cette misérable croyait dure comme le barreau qu’il a entre ses cuisses ou plutôt, comme fer pour rester poli. Pourtant, il tenait à vérifier si c’est ce livre qui était un tissus de mensonge ou si cette étudiante, bien que canon, était complètement attardée au point de ne rien comprendre.

Il trouve finalement l’allée correspondant à ses recherches. Il n’est ici que depuis quelques minutes et pourtant, il se sent déjà lassé de cet endroit. Il ne se démonte soudainement pas, déterminé à savoir si il était complètement dépassé (ce dont il doutait fort) ou si cette jeune fille avait plus de talent dans le porno que dans les recherches ( ce qu’il pensait fortement) Ses yeux s’arrêtaient une micro-seconde sur le titre des livres devant lesquels il passait doucement. L’air concentré, il analysait chaque titre dans l’espoir de le voir apparaitre.

Parfois un professeur pouvait être débile, mais ce n'est pas faute d'avoir essayé de lui apprendre quelque chose. Je suis une personne de très cultiver  et je n'aimais pas qu'on remette en question le fait que j'ai raison sur certaines choses. Enfin, ce n'est pas ça qui va gâcher ma journée. Je suis partie donner à Darren de la nourriture que j'avais cuisiné pour elle, je ne voulais pas qu'elle mange la nourriture qu'il y avait dans la cantine, alors j'espère qu'elle va apprécier ce que je lui avais préparé. Je ne pouvais pas manger avec elle, j'allais partir à la bibliothèque pour pouvoir travailler mes cours dans le calme. C'est assez plaisant de ne pas entendre de bruit lorsque je faisais quelque chose d'intéressant surtout lorsque ça parle d'un livre de littérature. Fort heureusement, ce n'est pas du Oedipe que j'étudie, je n'aimais pas ce mythe et je ne voulais pas avoir affaire à cette œuvre en cours. Ce n'est pas quelque chose de plaisant.

Après avoir déposé la nourriture que j'ai fait pour Darren et après avoir discuter avec elle, je pars en direction de la bibliothèque. J'entre à l'intérieur du bâtiment et je remarque qu'il y a peu d'étudiants. Je vais m'installer là où il y a une table de libre puis je laisse mes affaires quelques instant pour pouvoir me diriger vers des livres intéressants. Mais une silhouette m'intrigua et je me dirige vers cette personne. « Alors on cherche un livre ? » Demandai-je ironiquement. C'est un professeur et j'évite de me montrer très agréable avec lui, mais c'est tout à fait normal.

Ca le gonflait de chercher ce fameux livre pourtant son égo préférait lui faire vivre ce moment désagréable afin de pouvoir clouer le bec à son idiote d’étudiante ! Depuis quand est-il permis de remettre en doute la parole d’un professeur ? Gabriel n’aurait jamais osé contester ses professeurs et ne l’a d’ailleurs jamais fait durant ses études à l’université. Comment se permettent-ils ? Surtout, qu’il n’est un secret pour personne que le jeune homme n’est pas un enseignant comme les autres. Outres ses ébats sexuels avec de nombreuses étudiantes et toutes autres choses liées au bordel qu’il tient, il mène un travail de producteur parallèle sur le terrain et son nom est porté dans le monde de la musique au-delà des frontières. Il n’a pas le temps pour des enfantillages, ni même pour papoter avec les étudiants après les heures de cours. Il n’hésite pas à remettre les étudiants à leurs places, à croire que cela devient même une passion sinon, il ne perdrait pas autant de temps à chercher ce foutu livre.

Une voix attire son attention, cette dernière semblant s’adresser à lui le fait lever la tête. Par réflexe, il eut envie de répliquer : Non non, j’cherche des céréales. Tant la réponse lui semblait logique mais la jeune femme s’avérait beaucoup trop physiquement agréable pour être salie d’une telle arrogance. « Oui effectivement. » Il lui lance un léger sourire avant de changer un peu d’expression, fronçant un peu ses sourcils en la scrutant du regard. « On se connait non ? T’es dans mon cours ? J’ai l’impression de t’avoir déjà vu quelque part mais pas à la fac. » Il avait le sentiment de l'avoir croisée à la YG mais il doutait de ce souvenir.

C'est la première fois que j'aperçois un professeur masculin chercher un livre dans cette bibliothèque. C'était mignon de le voir cogiter devant la pile de livre qui nous faisait face, et je suppose qu'il devait s'énerver à trouver ce fameux bouquin. « Vous voulez de l'aide ? » Demandai-je pour être un peu plus respectueuse. J'aime lire, je vais pouvoir lui dire tout ce qu'il a besoin de savoir s'il a besoin d'une suggestion ou d'une remarque sur une œuvre. Je pouvais aimer un livre d'un auteur et le critiquer, il faut bien savoir analyser l’œuvre des écrivains car lire, c'est aussi analyser les choses qui ne vont pas. « Vous êtes mon professeur effectivement, je suis en art du spectacle. Vous avez plusieurs élèves, il est tout à fait normal que vous aillez l'impression de ne pas me croiser à la fac. » Dis-je en souriant avant de reprendre. « Ou alors peut-être que vous avez entendu parler du futur groupe de la YG, je vais faire partie de ce groupe. » Lançai-je en replaçant mes cheveux.

Bien que Gabriel n’ait pas une très bonne mémoire concernant le visage de ses étudiantes et encore moins de ses étudiants, le sien lui disait quelque chose. Etrangement, je venais à rechercher sa présence dans ses souvenirs dans les locaux de la YG. Cependant, il n’y retrouvait aucun lien. Elle n’est pas une célébrité, cela est certain car il serait très inquiétant de les oublier. Peut-être est-elle une danseuse ? Une femme de ménage ? La fille d’un employé ? Quelque chose d’autres dans ces eaux-là ? Elle lui affirme qu’elle est effectivement dans son cours ce qui avait le don de toujours un peu le surprendre surtout qu’il reste persuadé que cette impression ne vient pas de là. C’est alors qu’elle lui annonçait qu’elle allait peut-être faire partie d’un nouveau groupe de la YG. « Oui peut-être … » Disait-il comme à lui-même tout en fronçant les sourcils d’un air réfléchi. Des nouveaux groupes à venir, il y en a pas mal quand même. « Aaaaaah ça y est je crois que je me souviens ! » S’exclamait-il soudainement en ayant une soudaine illumination, la revoyant soudainement se diriger vers une des salles de dance à plusieurs reprises. Ce n’est pas lui qui s’en occupe, mais il avait eu vent de ce projet de girlsband effectivement. « Eh bien, je te souhaite que cela fonctionne. » Déclarait-il en lui lançant un léger sourire, reportant un instant son regard sur l’étagère de livre qu’il scrutait précédemment. « Et oui je voudrais bien de ton aide pour trouver ce que je recherche. »

Je souriais légèrement lorsqu'il me dit qu'il espérait que le projet de l'agence fonctionne. Je ne pouvais qu'être reconnaissante avec lui, car quelqu'un qui veut notre bien est tout simplement une bonne personne. Après je ne sais pas s'il est vraiment gentil, mais pour l'instant, il est dans la gentillesse. Je m'incline pour le remercier de ce qu'il venait de dire et je l'aide à chercher un livre qui pourrait l’intéresser. Je ne connais pas ses goûts, mais il va falloir que je perce ses pensées. Tout d'abord, je sais qu'il n'est pas là pour trouver du Harry Potter contre l'armée de Voldemort au pays des tortues ninja. Il cherche probablement un livre qui pourrait lui permettre de réfléchir pendant quelques heures sauf si c'est un professeur qui cherchait des livres pas très catholique que certains élèves pouvaient cacher afin de prendre du bon temps lorsqu'ils faisaient une pause dans leur boulot. Si c'était le cas, il pouvait oublier mon aide, je ne suis pas là pour perdre mon temps, je dois travailler un minimum. Je regarde la pile qu'il y a et j'attrape un livre en regardant l'arrière du bouquin pour lire le résumer. « Je pense que celui-ci va vous plaire. » Je le tends au professeur et je commence à chercher ce dont j'avais besoin. Je ne sais pas ce qu'il fait rester derrière moi, mais il devrait partir lire le livre que je venais de lui donner sauf s'il veut continuer à discuter avec moi. « Le livre ne vous plaît pas ? » On ne sait jamais, je peux lui trouver quelque chose d'autre.

Gabriel est attaché à son travail de producteur. La musique est une véritable passion pour lui, presque une raison de vivre. Il ne serait pas capable de faire autre chose, il n’en aurait même pas l’envie. Après tout, cela fut un choix. Sa situation économique peut lui permettre de ne pas travailler, si l’on présume que tenir une maison close est considéré comme un réel travail. L’australien, lui, ne voit jamais cela comme un vrai travail. Bien sûr qu’il y avait des modalités, des choses à tenir, mais de son point de vue il s’agissait davantage de prendre soin des filles. L’argent qu’il y gagnait n’était qu’un plus. Il n’en avait pas vraiment besoin, son père est extrêmement riche. De l’argente certes dit sale, mais riche.

L’étudiante propose son aide pour qu’il puisse trouver son livre. Cependant, il n’a pas le temps de lui donner davantage d’informations à propos de ce dernier qu’elle lui tend déjà un nouveau livre. Gabriel fronce les sourcils en observant la couverture de ce dernier. Il n’a pas l’impression qu’il s’agit de ce dernier, l’étudiante lui avait montré de loin mais il n’avait pas l’impression qu’il ressemblait à celui qu’elle avait voulu démontré. La voix de la jeune femme le sortait de ses pensées. « Non, ce n’est pas celui que je recherche. » Gabriel repose doucement le livre avant de tourner la tête vers elle. « C’est peut-être une fille de ta promo, tu sais, une étudiante qui a osé me contredire en plein amphi en brandissant un livre rempli de conneries ? Je cherche ce livre-là. » Il était conscient que cela ne l’aiderait sûrement en rien si elle n’était pas dans les lieux à ce moment-là. « Je suis pas certain que si peu d’information peuvent te venir en aide. » Ricanait-il en glissant un peu les yeux sur ses fesses lorsqu’elle lui tournait un peu le dos.

Je suis assez choqué par l'attitude du professeur. Comment pouvait-il parlait d'une étudiante de cette façon. Il n'est pas obligé d'être d'accord avec celle-ci et il n'est pas obligé d'être aussi désagréable. D'habitude, je respecte mes professeurs, mais lui, je ne pouvais l'excuser de son attitude. Je cherche un autre livre rempli de '' conneries '' comme il le dit si bien. Je pouvais très bien lui donner un babar ou un oui-oui histoire de lui faire bien comprendre que je suis très mécontente de son langage. « Tenez, celui-ci est rempli d'ânerie. » Je me suis montrée très froide avec lui. Peut-être qu'il se prenait pour quelqu'un qu'il n'est pas. Je le regarde attentivement, il n'avait pas l'air conquit du livre que je venais de lui tendre. « Je suppose que vous êtes plutôt magazine pornographique. » Je me mords la lèvre inférieure avant de reprendre sèchement. « Nous sommes dans une bibliothèque donc soyez sérieux et n'essayais pas de trouver un livre rempli de '' connerie ''. Ce livre ne devrait pas vous intéresser vu comment vous en avez parlé. » Je lui lance un petit pique pour voir comment il allait réagir. Il est très canon pour un professeur, mais qu'est-ce qu'il peut être débile. Pourquoi les personnes qui m'attirent sont des idiots ?